Les gouvernements nationaux ont beau être en plein déni, le secteur privé ne nourrit, lui, aucun doute sur à quel point c’est maintenant l’UE qui dicte les règles. Comme l’autorité législative s’est déplacée vers Bruxelles, les lobbys ont suivi en essaim. Un nouveau rapport par Elwood & Atfield contient des faits à faire se lever les sourcils :
Les postes à la tête des bureaux de consultants et des associations industrielles sont parmi les plus lucratifs dans le domaine des relations publiques Européennes. Le directeur général d’un bureau de consultants peut gagner entre 300.000 et 400.000 Euros -autant que le chef des relations publiques d’une grande entreprise Européenne ou le secrétaire général d’une association industrielle- mais bien plus qu’un directeur de la communication, dont le revenu peut se monter à 260.000 Euros.
Ben Atfield, partenaire chez Elwood & Atfield, explique pourquoi : « Dans le passé, Bruxelles a pu être vu comme un endroit ou les dirigeants d’entreprises allaient se la couler douce vers la fin de leurs carrières. Mais c’est bien fini. Avec plus 80% de la législation, dans certains domaines, émanant de Bruxelles et une UE étendue à 27 pays, la plupart des groupes de pression développent leur représentation à Bruxelles à plus grande échelle. »
Je l’ai déjà dit avant et je le dirai à nouveau : l’UE a été mise au point pour et par des intérêts de corporations.
J’ajoute que la dégradation de la qualité de la gastronomie en France est directement liée à ce phénomène : interdiction de fabrication du beurre et des fromages dans les exploitations agricoles (sauf à y investir une fortune pour répondre aux nouvelles « normes sanitaires »), obligation d’utiliser des frites surgelées dans les restaurants (ou alors il faut employer du personnel dédié à la coupe des pommes de terre à la demande), obligation de pasteurisation des fromages, avec pour corollaire in fine la disparition des AOC, etc etc. Le tout édicté par les lobbys de l’agro-alimentaire.