Le libéralisme, barrage ultime contre l’extrême droite ?

Nous devons défendre la société de confiance et de liberté contre la menace de retour des idéologies autoritaires et intolérantes

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Le libéralisme, barrage ultime contre l’extrême droite ?

Publié le 24 septembre 2010
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La sociale démocratie a enlisé l’Europe dans des modèles sociaux qui ne pouvaient que la mener à l’échec. Elle a étatisé les activités humaines et les relations sociales, accru la pression fiscale et constitué des trappes à pauvreté. Nous constatons enfin que ses dépenses sociales trop importantes ont gravement affaibli la vie sociale et économique des pays occidentaux.

Parallèlement, la mondialisation s’est accompagnée d’une immigration nouvelle ainsi que de compétiteurs toniques dans des pays en voie de développement rapide. Cette immigration est surtout venue trouver des emplois, notamment dans les secteurs pénibles. Parfois, sa motivation a aussi reposé sur l’effet d’aubaine des aides sociales généreuses. Face à ces enjeux nouveaux menaçant la situation des populations peu qualifiées dans nos pays, les réponses de la sociale démocratie ont été désastreuses.

En voulant protéger les plus faibles par des réglementations et des aides nouvelles, elle a nourri le chômage de longue durée et l’exclusion. La discrimination positive a nourri les rancœurs des exclus qui ont vu les nouveaux arrivés leur passer devant non pas pour leur compétence mais pour leur appartenance à une minorité visible.

Elles ont introduit le soupçon face au succès des minorités aidées : mérite ou piston ? Bien pire, elles ont développé chez les jeunes de deuxième et de troisième génération le sentiment que le pays qui avait accuelli leurs parents reconnaissait ses torts prétendus à leur égard, et leur devait quelque chose en compensation. Cette attente déçue a parfois déclenché chez ceux qui sont restés dans l’échec une colère irrationnelle vis-à-vis de leur pays, bloquant le processus naturellement difficile d’insertion sociale et culturelle de toute immigration récente.

Comme en Allemagne, les pays scandinaves se sont remis en question et ont basculé à droite.

Les pays connus pour leur hyperfiscalité se sont attaqués à cette fiscalité excessive. Ils ont privatisé et ouvert à la concurrence tous les services dits publics. Dans de nombreux pays européens le courant libéral a pris une grande ampleur au sein des grands partis de pouvoir ou au travers de formations indépendantes comme le FDP en Allemagne ou le VVD aux Pays Bas. Mais parallèlement au grand retour des libéraux portés par la crise, les crispations identitaires et la peur de la mondialisation ont hélas aussi fait monter une extrême droite sans complexe. S’ils partagent plusieurs points de l’analyse des causes du déclin de l’Europe, notamment concernant les dangers de l’assistanant et de l’excès de fiscalité et de réglementations, des différences fondamentales rendent impossible le rapprochement entre ces deux courants que presque tout oppose.

Le discours d’extrême droite prétend répondre aux préoccupations sécuritaires et identitaires de citoyens inquiets. Il instrumentalise ces attentes légitimes pour développer des propositions de sanction et d’exclusion collective sur des critères ethniques ou religieux incompatibles avec le concept libéral de liberté, de respect et de responsabilité individuelle. L’extrême droite ne tolère pas les différences communautaires, sa stratégie habituelle consiste donc à agiter une prétendue menace d’invasion pour dresser les citoyens les uns contre les autres.

En France, nous la voyons instrumentaliser les principes du « modèle républicain et laïc » pour demander l’interdiction de pratiques de communautés d’origine étrangère, exacerbant les différences pour ouvrir de nouveaux clivages anxiogènes. Sur ce point, nous mesurons mieux à quel point le discours républicain portait en lui les gènes de l’intolérance. L’extrême droite a subtilement fait glisser son discours anti-arabe, opposé à l’immigration d’Afrique du Nord, vers un discours plus sophistiqué, abusant du concept de laïcité pour développer un discours islamophobe en jouant de l’amalgame islam-islamistes radicaux et de la théorie du complot.

Personne ne peut s’opposer à la lutte contre l’islamisme violent, peu de Français osent émettre des critiques contre les dangers de notre « modèle républicain » idéalisé. Pour autant, les amalgames qui en sont tirés sont dangereux. Les libéraux ne doivent avoir aucun complexe à se poser comme critiques de cette uniformisation forcée de notre société, que ce soit par un État omniprésent dans la sociale démocratie, ou par un corpus arbitraire de valeurs nationalistes qui voudraient s’imposer à tous.

C’est en apportant des réponses  crédibles à la question de l’insécurité, sans naïveté concernant la question complexe de l’immigration, que les libéraux resteront l’alternative la plus sérieuse et la plus populaire face à cette extrême droite belliqueuse et conquérante. Face au déclin accéléré de la sociale démocratie parvenue au terme de sa logique, nous devons défendre la société de confiance et de liberté contre la menace de retour des idéologies autoritaires et intolérantes qui se nourrissent de conflits culturels, ethniques, religieux.

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  • Pour rendre l’offre libérale existante crédible, il est nécessaire de la faire grandir, de la soutenir. Son programme et ses propositions doivent être fondées sur des valeurs fortes. Son action doit lui permettre de s’ancrer sur le terrain. Si l’UMP se fracture et que le FN grandit vraiment fortement, nombre de tabous tomberont. Ce jour, il est plus que probable qu’une formation libérale attirera des talents de sensibilité libérale, que le FN révulse et qui ne voient plus dans l’UMP et ses sbires la réponse au grand vide né de l’implosion de la sociale démocratie.

  • Tout à fait d'accord. Mais politiquement il n'y a absolument aucune offre libérale crédible. Aucun parti libéral n'est significatif, que ce soit en nombre, en représentation, ou en présence médiatique. Un problème évident est dans les modes de scrutins qui favorisent le bipartisme et la connivence UMPS, en excluant toute forme d'opposition. Mais ce modèle est très risqué, car en favorisant deux partis uniquement, il risque bel et bien un jour qu'à force de lassitude des électeurs, l'un de ces deux partis devienne le FN.

  • France is just not a liberal country, and that is not a bad thing! You had a strong country with a governing (nationalist) Gaullist Right and a strong (nationalist/internationalist) Communist Left opposition, forces which ensured the independence of the State and a leading role in Europe (vs. British/American interests). Now, you have the UMP and PS which are infiltrated by unpatriotic forces, but not wholly controlled by them. Naturally, the FN has blossomed in compensation, and I congratulate them for their success!

    If your government were more liberal, the FN would be the main opposition. If the UMP suddenly rediscovered its roots, the FN would be anachronistic.

    • « France is just not a liberal country, and that is not a bad thing »
      I can understand, from the other side of the Channel, that having France in shambles is indeed not a bad thing. I wonder however how can one be really happy about it : France, unfortunately, led the way to more etatism, more socialism, a way that UK took too happily once Thatcher principles were forgotten.

      • Oh, Britain has nothing on you. You want SNCF privatised five different directions to fit the principles of liberalism? Okay, but prices will treble and the State will STILL be on the hook for maintenance subsidies. Follow liberalism, and you will lose your agricultural power and what is left of your industry. You think the UK became far more socialist after Thatcher? Really?!?! They have consistently continued to privatise (except now with the banks – which were nationalised only in a time of crisis with the promise of reprivatising once they are profitable – the people always lose). Govt expenses were up through the time of New Labour, but that has more to do with the terrible economy LIBERALISM has left Britain (in the same vein, govt expenditures were very high under Thatcher due to high unemployment – which was her deliberate policy!). Big business prefers meager welfare payments to dealing with the wage-inflationary pressures of full employment.

        Liberalism leaves your country weak. Even for America, a superpower, liberalism only worked alongside imperialism in the sense that multinational companies largely based in the US plundered the earth. But those companies, under global liberalism, have no loyalty to America or its people, and when the going gets tough, they are off to China, an illiberal country that has built itself on protectionism. The end. But if it does this to a superpower, what does it do to countries vulnerable to foreign domination?

        Liberalism kills nations and peoples. And it only has a popular base in the US/Canada and parts of North Europe…thankfully, not in France.

        • You’re just stringing clichés on a necklace like pearls. You’re stating « Liberalism leaves your country weak. » but give no proof whatsoever ; pure petitio principii (and your bloated comment is just full of this). And, as always with inconsistant statists, you’re desperatly trying to muddle ideas by – for instance – coalescing USA with liberalism, which they have left in the backyard of their own history quite a while ago.

          Finalement, je me demande même pourquoi j’argumente, c’est en pure perte. Y’a tellement de poncifs dans ce que vous racontez que vous n’êtes qu’une perte de temps. L’Angleterre est de façon éclatante, tous les jours, plus proche du socialisme ou d’un totalitarisme soft à la V For Vendetta qu’autre chose, et vous pérorez qu’elle est de plus en plus libérale. De qui, exactement, vous moquez vous ?

          Le poids de l’état dans les pays que vous citez (USA, UK, etc…) n’a pas arrêté d’augmenter et vous parlez de libéralisme (et ça, c’est du fait solide facile à vérifier) ? Mais c’est une blague ?
          Le poids des règlementations, des lois, des directives, des décrets augmente tous les jours dans chacun des pays gangrenés par la sociale-démocratie galopante (là encore, facile à vérifier pour qui s’en donne la peine), et vous parlez de libéralisme ?! Y connaissez vous quelque chose, même de loin ?

          Vous parlez d’un truc que vous avez, vaguement, fantasmé dans un mauvais rêve, c’est tout.

          Allons. À d’autres.

        • When you say « Liberalism », do you say it with the US meaning or with the French meaning ? In the US, « liberalism » is about the Democrat party, the leftists while in French, « libéralisme » is about libertarians…

  • Ca c’est toi qui le dit, mon coco. Tu ferais mieux de t’occuper des socio-démocrates qui ont pris le contrôle du parti conservateur, au lieu de venir troller ici.

    Ou alors va sur Fdesouche, c’est là qu’ils sont tes copains.

  • La question est alors : comment des gouvernements soit-disant libéraux _ Reagan, Tchatcher _ ont pu mener à ça ?

  • Reagan et Thatcher n’ont jamais été et ne se sont jamais présentés comme des libéraux.

    L’un était Républicain, l’autre Conservatrice. Les dépenses publiques ont augmenté sous les deux : leur politique n’était pas liberale.

    Par contre, dans certaines de leurs paroles, on a pu entendre des éléments libéraux. C’est ce qui a marqué les observateurs politiques de l’époque.

    • OK. Mais a priori les dépenses publiques n’ont pas augmenté suite à de l’assistanat social. Où sont-elles passées ? Subventions aux entreprises privatisées ? Je n’en sais trop rien.

  • Merci Aurelien pour ton article.
    Une fois n’est pas coutume, je me permets de mettre une vidéo (CP) sous un article (le tien !):

    http://www.youtube.com/watch?v=K27PSZ7aaYI

    Et donc comme c’est les soldes d’été, une gratos:

    http://www.youtube.com/watch?v=Mu0fuqfmOGU

    Bisou.

    Kuing.

  • Entièrement d’accord avec toi H16. Les USA et la GB sont à présent des pays étatistes, dont les dépenses publiques atteignent ou dépassent 50% du PIB.

    Sur l’article, je ne suis évidemment pas d’accord pour classer le FN et Marine le Pen dans l' »extrême-droite », et partage globalement le point de vue de ce parti sur la sécurité, l’immigration, l’islam et l’éducation (je me définis comme libéral ET souverainiste, la compétition entre nations souveraines étant bien préférable à un super-état mondial).
    Vis à vis de l’islam, je ne souhaite aucun conflit. Juste l’application du « don’t tread on me » face à un livre qui désigne les non-croyants comme êtres inférieurs, valant moins que des esclaves et appelant au meurtre contre eux.
    Que les pays musulmans essaient ce qu’ils veulent chez eux, je n’y vois évidemment aucun inconvénient (tant que nous ne les subventionnons pas)…mais pas chez nous !
    http://atheisme.free.fr/Religion/Coran_extraits_infideles.htm

    En économie, si on y regarde de près, même si le FN n’est pas libéral (l’UMP et le PS le sont encore bien moins !), l’application de son programme conduirait certainement à un niveau de dépenses publiques inférieur à celui proposé par le PS, l’UMP et le Nouveau-centre (parti socialo-étatiste auquel se sont alliés certains libéraux français de façon totalement absurde et incompréhensible).
    Et j’approuve bien entendu le discours du FN sur l’Europe, il faut en finir avec cette construction non-démocratique qui ne fait qu’ajouter une couche de fédéralisme étatiste et d’irresponsabilité à la situation ambiante (comment des libéraux peuvent-ils croire à cette utopie dépensière ?).

    En 2012, je devrai faire un choix, et ça ne sera certainement pas en faveur des socio-démocrates du NC, du PS ou de l’UMP.

    • ben bravo,encore une tronche (soit disant)qui a compris que le pen avait changé.on ne t’as jamais appris que les gens avaient un vernis exterieur et que si tu grattais un peu le naturel revenait au gallop?vas te cultiver sur françois desouche,lis les commentaires et tu verras les remugles puants remonter inexorablement.

  • « En économie, si on y regarde de près, même si le FN n’est pas libéral »
    ———————————
    En économie, le FN n’est pas libéral, il est fasciste, il suffit de comparer son programme à la définition de l’économie fasciste.
    Et pour le reste (société, démographie, culture, libertés…) c’est du national socialisme avec l’interventionnisme d’Etat à tous les étages. Dire que le FN ne n’est pas libéral est truisme, c’est comme dire que l’eau mouille et le feu brûle.

  • Quel est le programme du FN concernant le domaine de l’écologie?
    Eux qui ont si peur que la Méditerranée ne s’assèche…

  • « Le libéralisme, barrage ultime contre l’extrême droite ? »

    Le Front Étato-National de Marxine Le Pen, avec son programme mi-communiste manière Marchais, mi-national-républicain façon Chevènement, avec un assaisonnement soralien, vous appelez ça un parti d’extrême-droite ?

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