Karl Otto Pöhl, ancien président de la Bundesbank, est cité dans l’ hebdo économique Allemand Wirtschaftswoche, faisant une remarque intéressante. D’après lui, les plus grands pays de la zone Euro (et avant tout le plus grand d’entre eux) devraient recevoir un plus grand poids dans le vote au sein du conseil de gouvernance de la Banque Centrale Européenne.
Il argumente ainsi :
« On ne peut pas avoir le cas où les banques centrales de Malte ou de Chypre ont la même voix que la Bundesbank. Le principe « un pays, un vote » a fait son temps. »
Sie sind recht, Herr Pöhl. Ceci est très sensé, surtout du point de vue de l’Allemagne. Mais alors, pourquoi ne pas appliquer le même raisonnement au Royaume Uni et aux nouvelles autorités financières de l’UE, dont la création a été endossée par les eurodéputés mercredi dernier à Strasbourg?
Parmi ces superviseurs de l’industrie de la finance, la plupart des décisions seront prises selon un principe de « un pays, un vote », sans tenir compte de la taille réelle des marchés financiers de chaque Etat membre. Comme nous l’avons déjà signalé ici, le Royaume Uni contrôle 36% des marchés de gros de la finance, mais aura exactement le même poids parmi les superviseurs que tous les autres Etats membres, par exemple Chypre ou Malte.
Quels que soient les mérites ou les avantages de chaque propositions, en fait.
Il faut surtout appliquer ce principe aux citoyens en utilisant le vote censitaire. Il est inadmissible qu'indépendamment de la charge assumée par chacun (somme des impôts directs et indirects, contributions et autres) les voix aient le même poids. Les sales riches qui financent le train de vie de l'Etat et la redistribution devraient avoir leur mot à dire au prorata des impôts qu'ils paient. Pour l'instant, à défaut, ils votent avec leurs pieds et l'exode des capitaux et des talents se poursuit.