Non, les femmes ne gagnent pas moins que les hommes !

Non les femmes ne gagnent pas moins que les hommes à travail égal. Cette affirmation est biaisée.

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woman at work by katrinaelsi(CC BY-ND 2.0)

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Non, les femmes ne gagnent pas moins que les hommes !

Publié le 12 mars 2018
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Par la rédaction de Contrepoints.

Les femmes reçoivent-elles un salaire inférieur en raison de leur sexe ? La réponse donnée à cette question est presque toujours positive et ils sont nombreux les médias et les politiciens pour dénoncer régulièrement cette « intolérable » discrimination – les femmes gagneraient jusqu’à un quart moins qu’un homme pour le même travail ! Mais cette dénonciation se fonde-t-elle une base réellement solide ?

Ces dernières années, de nombreuses études démontent justement cette idée généralement admise et montrent que les entreprises ne discriminent nullement les femmes et que les différences de salaires observées s’expliquent parfaitement par les différentes évolutions des carrières professionnelles selon le sexe.

Égalité salariale : des chiffres biaisés ?

Ou pour le dire d’une autre manière : il n’existe pas de différence de salaire entre un homme et une femme à égalités de conditions (même niveau d’études, âge, expérience professionnelle, charges familiales, parcours professionnel, etc.)

Or, ce qui se passe de manière générale (rappelons qu’il s’agit seulement d’une question statistique, avec toutes les exceptions que l’on peut désirer), c’est que les hommes et les femmes ne participent pas de la même manière au marché du travail.

C’est pourquoi mesurer en bloc ce que gagnent les hommes et les femmes n’a aucun sens économique (même si l’on se focalise sur un secteur précis d’activité ou sur un certain niveau d’études). Si l’on n’introduit pas d’autres variables (fondamentalement la situation familiale et le parcours professionnel), les chiffres ne pourront qu’être biaisés.

Deux études qui tiennent compte des variables

Tenir compte donc de ces multiples variables qui modèlent le marché du travail, voilà ce qui a été fait dans deux des études les plus citées ces dernières années sur ce sujet.

Dans la première, « Why Laura isn’t CEO », Marianne Bertrand, a analysé, pour le compte de l’University of Chicago Booth School of Busines, l’évolution des salaires des diplômés MBA (destinés à devenir des cadres).

Dans la seconde, « What Do Wage Differentials Tell Us about Labor Market Discrimination ? », June O’Neill a étudié pour le National Bureau of Economic Research les raisons qui expliquent les différences de salaires entre hommes et femmes. Dans les deux cas, les conclusions furent identiques : il n’y a pas de différence quand les conditions sont identiques.

C’est ainsi que, par exemple, O’Neill a observé qu’aux États-Unis, en comparant les salaires des hommes et des femmes âgés de 35 à 45 ans, célibataires et sans enfant, celles-ci gagnaient légèrement plus. Alors que de son côté Bertrand explique que les différences de salaire s’expliquent principalement en tenant compte de l’expérience professionnelle et du nombre d’heures travaillées, sans que le sexe de l’employé représente une quelconque signification.

Et si c’était un choix des femmes ?

Comment comprendre alors les chiffres régulièrement avancés qui assurent que les femmes gagneraient de 20 à 25% moins que les hommes ? Parce que les hommes et les femmes n’ont pas la même expérience professionnelle ni ne travaillent le même nombre d’heures. Et cela essentiellement parce que tel était le choix de ces femmes.

Par ailleurs, l’étude réalisée pour la Chicago Booth University, qui se concentre uniquement sur les diplômés MBA (en théorie les plus susceptibles de connaître hauts salaires et brillantes carrières) montre que 10 ans après avoir reçu leur diplôme, 16% des femmes ne travaillent pas ou plus (parce qu’elles préféraient se consacrer à leur famille), contre 1% des hommes. Mais en plus 92% des hommes travaillaient à temps plein contre 62% des femmes. Et si l’on s’attache au temps de travail presté, on observe qu’après avoir été égal un an après la remise des diplômes celui-ci est, 10 ans plus tard, devenu de sept heures hebdomadaires supérieur en ce qui concerne les hommes (56,7 heures contre 49,3 pour les femmes).

Voilà le genre de différences de comportement sur le marché du travail qui expliquent le salaire moyen supérieur des hommes par rapport à celui des femmes, et non le sexe. Et voilà pourquoi les femmes quadragénaires célibataires américaines gagnent un peu plus que leurs homologues masculins.

Âge, mariage, enfants : voilà l’explication

En effet, s’agissant de deux échantillons homogènes, on peut supposer que ses membres ont eu un comportement similaire d’un point de vue professionnel et que, par conséquent, les salaires sont équivalents. Comme le montre le professeur Mark Jerry, de l’Université du Michigan, l’âge, le mariage et les enfants expliquent pratiquement toute la différence de salaire entre hommes et femmes. Et intuitivement, on discerne bien la logique que l’expérience corrobore. Plusieurs exemples de facteurs expliquant la différence salariale :

  • la dangerosité de la tâche qui fait que ce sont plutôt les hommes qui sont le plus enclins à se porter volontaires pour le service de nuit dans certains secteurs ;
  • le travail à temps partiel est très majoritairement le fait de femmes ;
  • les femmes, comme le démontre l’étude de Bertrand, font beaucoup plus souvent usage que les hommes de l’interruption de carrière (essentiellement pour élever des enfants en bas âge) ;
  • toujours selon l’étude de Bertrand, les hommes tendent à choisir des carrières qui exigent plus de temps de travail, mais qui sont également plus rémunératrices (comme le secteur financier), alors que les femmes choisissent souvent d’autres secteurs moins rémunérateurs (comme le marketing).

La conclusion que l’on peut tirer de ces études est que titrer un article de journal « Les femmes gagnent 20% de moins que les hommes pour effectuer le même travail » est parfaitement et abusivement biaisé. Certes, c’est une phrase choc qui permet d’attirer facilement l’attention, mais la logique et les statistiques rappellent qu’il y a beaucoup d’éléments à prendre en compte avant de lancer l’anathème sur les entrepreneurs supposément machistes ou sur une société entière prétendument discriminante.

Article déjà publié en octobre 2010.

À lire aussi : Pourquoi les lesbiennes gagnent-elles plus que les autres femmes ?

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  • "pour un même travail qu’une femme gagne 20%de moins qu’un homme dans le secteur privé.

    Alors que dans le secteur public les griles de salaires s’appliquent au deux et donc il n’y a pas de différence."

    Vivement que plus rien ne soit privé, camarade!

    • bien dit el gringo ! vivement le Grand Jour ! mais j'espère que les femmes ne travailleront pas moins d'heures au kolkoze et que leurs camps ne seront pas plus confortables, car je ne supporte pas les différences ! il faut absolument que nous soyons tous égaux ! tovaritch !

    • Ce que certains ne comprennent pas, c’est que certaines personnes préféreraient fuir ou mourir que de travailler pour le statut quo. Tout le monde n’a pas une âme de fonctionnaire. Certains veulent être entrepreneurs pour être libres. Minables, -come Gérard Depardieu- mais libres quand-même!

    • 20 % des salariés mais 80 % des comportements de harcèlement. Je te laisse ma place, tovaritch!

  • Assez amusant le dialogue de sourd dans les commentaires. Une bonne régurgitation des dogmes officiel, aucune réflexion sur le fond de l’article et aucun début d’éventualité d’un possible re-examen des faits et des doctrines établies.

  • Il est toujours sain de discuter le dogme officiel quand on a de bons arguments, et l’argument « si c’était vrai les firmes avec plein de femmes aurait un tel avantage salarial qu’elle dominerait largement » est un argument fort.
    Mais pas imparable .
    Un patron se moque du salaire net, il ne voit que le salaire super-brut, rapporté à la quantité de travail effectivement réalisé. Or un salaire net inférieur est parfaitement compatible avec un salaire super-brut identique (voire supérieur pour les femmes, compte tenu du paramètre « retraite », puisqu’elles touchent une pension proportionnellement double, environ, de celles des hommes)

    Ne serait-ce que par prudence, et pour éviter des réactions où les gens se braquent et se détournent en proclamant  » il raconte décidément n’importe quoi », rappelons quand même combien il est difficile de faire de tels études, et donc hasardeux d’affirmer péremptoirement une chose.

    On peut imaginer par exemple que l’écart existe, mais qu’il est largement plus modeste qu’annoncé. Comme « les chiffres de manifestants » selon le syndicat organisateur : la manif existait bel et bien, même si n’y avait que 3 pelés et 2 tondus.

  • Non, les cotisations ne sont pas différente selon le sexe, mais les prestations et l’absentéisme, oui (plus fortes pour les femmes).

    L’absence de procès n’est pas un critère, il y en a toujours beaucoup moins que de faits réprimés par la loi. Souvent le jeu n’en vaut pas la chandelle, surtout dans ces matière où la preuve est si difficile à apporter. Voir la difficulté des luttes pour l’égalité civique aux USA par exemple.

    Combattre les mythes est particulièrement difficile, un mythe c’est un truc qui est considéré comme une évidence allant de soi. On peut le déplorer, mais c’est celui qui conteste le mythe qui doit apporter la preuve de l’absence, ça ne sert à rien d’exiger des défenseur du mythe qu’ils apportent leurs propres preuves, ils n’ont qu’à rire au nez du contestataire (ou même le mordre et le punir comme un petit sagouin sans respect, non mais !) et le statu quo qui leur est favorable subsiste.

  • Invoquer la lutte pour les droits civiques aux États-Unis n’est vraiment pas pertinent, vu qu’on ne peut dire que la situation des femmes est comparable à celle des Noirs du temps de la discrimination raciale…

    Sinon, puisqu’on parle des chiffres de l’INSEE, évoquons donc une étude que l’institut a publié dans sa revue « Économie et Statistique » (Franck Dedieu, Emmanuel Lechypre, « 101 idées reçues sur l’économie », 2007, idée reçue n°53). D’après elle, 85% de l’écart salarial entre hommes et femmes s’expliquent par des raisons sans lien avec le sexisme : la différence du temps de travail (40% de l’écart), la différence de nature de l’emploi occupé (moins rémunérateur en général pour les femmes).

    On pourrait donc imputer les 15% restant de l’écart au sexisme. Mais il faudrait alors ranger dans cette catégorie le fait que les femmes sont plus exposées à des interruptions de carrière (grossesses, elles suivent leur conjoint en cas de mutation professionnelle alors que l’inverse est moins vrai, etc.).

    Au final, il semble donc bien que s’il existait bel et bien un écart salarial entre hommes et femmes, il ne s’expliquerait que très marginalement par le sexisme des employeurs.

  • Je vous réponds très rapidement car vous demandez pourquoi les patrons n’engagent pas alors des femmes si elles comptent moins cher. Je ne peux pas faire une généralité, mais vous citer un exemple concret : mon dernier patron a dit clairement (dans une assemblée d’hommes évidemment) qu’il engageait principalement des femmes car elles coûtaient moins cher. Et effectivement à même diplôme et mêmes horaires, les femmes étaient moins bien payées et avaient moins de possibilité d’avancement. (sauf pour celles sans enfants, mais cela n’est pas censé jouer vu que les horaires étaient les mêmes pour tout le monde). Et ceci dans une grande boite française… Exemple à méditer…

  • Voir également cet excellent article sur le même sujet qui montre que les chiffres de l’INSEE ne sont pas forcément truqués. Ils sont surtout très mal interprétés.

    Le mythe de l’écart salarial hommes-femmes de plus de 20% “à travail égal”
    par Cyrille Godonou

    http://www.enquete-debat.fr/archives/le-mythe-de-lecart-salarial-hommes-femmes-de-plus-de-20-a-travail-egal

  • @P

    « c’est celui qui conteste le mythe qui doit apporter la preuve de l’absence »

    Sauf qu’il est par définition impossible de prouver (démontrer) l’absence (l’inexistence) de quelque chose, cf. Karl Popper…

  • Selon les chiffres du département du travail aux États-Unis, il n’y a aucune différence entre les salaires hommes et femmes. http://www.consad.com/content/reports/Gender%20Wage%20Gap%20Final%20Report.pdf

  • Tout cela prouve une fois de plus que nous sommes dirigés par des gens qui n’ont aucune expérience ni connaissance de l’entreprise!
    On pratique l’enfumage médiatisé….
    Pour ma part, j’emploie 150 salariés en France et au Luxembourg dont une dizaine de femmes en production. Toutes ont des horaires aménagés (pas de travail de nuit, contraintes de mères etc…) et elles gagnent exactement la même chose que les hommes. Bref je fais de la discrimination à l’envers….

  • j’y vois plus une tentative de féministes qui ne trouvent pas leur place dans cette société ou se sentent rejetées de prendre leur revanche sur les hommes en général….le retour de flammes d’un machisme qui perdure depuis fort longtemps,pas excusable mais explicable.

  • Dans ma boite, les femmes ont demandé un augmentation de salaire via leur coefficient. Quand on leur expliqué qu’il faudrait en échange faire aussi le même boulot que moi (qui est de fois très phyique), les récriminations ont curieusement pris fin.

  • Sans compter que la retraite est dit on un salaire différé.
    Or les femmes vivent de l’ordre de 8 ans de plus en moyenne que les hommes. 8/45 ans de vie professionnelle = 18 % de + … à la louche de salaire total dans une vie, en f

  • OUPS.. en faveur des femmes.
    De plus,une femme ouvrière a une espérance de vie quasi identique à un cadre homme.
    Dans sa vie, une ouvrière a de bonne chances de gagner + qu’un homme pour le même nombre d’heure travaillées, sur la même machine..

  • Une économiste, Rachel Silvera prétend que l’inégalité salariale homme-femme ne s’explique pas entièrement par les variables tel que les différences de postes et de temps et que 10% des inégalités résultent d’une discrimination pure. J’aimerais bien avoir accès à ses données et vérifier sa méthode.

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