Pénurie : répétition générale

La France se lance dans une grande Répétition Générale de Pénurie avant de passer en économie toute planifiée.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Pénurie : répétition générale

Publié le 18 octobre 2010
- A +

S’il y a bien une chose qu’on peut reconnaître aux socialistes, c’est leur capacité naturelle d’organisation dans deux domaines : le groupisme social et ses happenings géants, qu’ils soient plein d’alcool ou de merguez, et, bien sûr, la pénurie, qui est au socialisme ce que la prostitution est à la maladie vénérienne: un vecteur évident. L’actualité illustre fort à propos ces deux talents naturels, et le pays est tout entier convié à une nouvelle répétition générale, dans la joie, la bonne humeur et les cernes sous les yeux.

C’est ainsi qu’on apprend qu’après les pénuries de trains, les Français vont avoir l’occasion d’être entraînés à différentes pénuries à commencer par celle de carburant, puis, très rapidement, d’argent et d’emplois, cette dernière pénurie n’étant en réalité qu’une version étendue des disettes régulières que le pays subit depuis plus de trente ans.

Avec la précision diabolique des syndicats pour frapper directement sur les vilains privilégiés, les stations services de la capitale et d’une partie du territoire commencent à afficher de bien tristes panneaux « Pompes vides » : on peut être sûr, en effet, que seuls les riches (qui habitent à 5 minutes à vélib de leur travail), les députés, les ministres et le président (dont les voitures roulent sur les réserves militaires) vont subir les difficultés d’approvisionnement. Les pauvres, les malheureux, les sans-grades, la France du bas qui se lève le matin pour aller travailler, bref, tous ces salariés qui luttent sentent déjà venir leur revanche : ah, ils vont en baver, les politiciens !

On comprend dès lors pourquoi nos ministres, confrontés à la terrible perspective d’avoir à pousser à mains nues des berlines gourmandes et encombrantes, se fendent de communiqués lénifiants où, contre toute attente, ils annoncent, bravaches, que même pas mal d’abord, il n’y a pas de pénurie.

Qu’ils sont pathétiques : à entendre nos ministres expliquer que le pétrole coule à flot, on croirait voir Alain de F.O. compter des manifestants avec la méticulosité quasi-compulsive qu’on lui connaît.

Alain, de F.O., compte. Il est méticuleux, Alain de F.O.
Alain, de F.O., vérifiera les comptes.

Mais il faut comprendre qu’en ces périodes délicates et troublées, avec une crise qui n’en finit pas de faire des ravages, tout ce que la France compte de personnes responsables et affûtées aux problèmes sociaux se doit de préparer le peuple à ce qui l’attend, une fois que tout le système sera enfin correctement régulé, passé en système planifié.

L’entraînement continue donc aujourd’hui et les prochains jours, avec le chapitre sur la Pénurie de Routes Praticables : il va devenir de plus en plus dur de rouler faute de carburant, certes, mais lorsqu’en plus, on va devoir pousser des véhicules à sec, il faudra le faire exclusivement sur les tronçons laissés libres par nos amis les routiers, qui sont sympas (mais est-il nécessaire de le rappeler ?), certes, mais très très déterminés à enquiquiner les vilains politiciens qui se déplacent en hélicoptère et jet privé.

Encore une fois, les pauvres, les malheureux et les sans-grades seront enchantés de voir les gouvernants, complètement autistes aux affres de rachitiques leaders syndicaux, confrontés à des problèmes concrets.

Routiers malheureux, pauvres et décharnés
Routiers décharnés en lutte, début XXIème siècle, France.

D’autant que, il ne faut pas l’oublier, le but de ces (in)actions syndicales est exclusivement d’atteindre le pouvoir, de faire plier ceux qui ne veulent pas entendre ; loin des leaders l’idée de chercher à paralyser le pays, ou de frapper ceux qui ne peuvent, finalement, que subir ! Ils sont tous là, je vous le rappelle, pour sauvegarder de l’emploi, pour se battre pour les salariés !

Tout comme Didier Le Reste, qui déclare promettre « des actions qui feront mal en terme de conséquences économiques« , on sait très bien que le but ultime de ces organisations de travailleurs est de donner à la France, enfin, un système social qui lui permette, littéralement, de ratiboiser la concurrence, de s’assurer une croissance et un emploi durable : tout, ici, est évidemment fait pour que la richesse abondante et naturelle créée par ces mouvements sociaux retombe en pluie vivifiante sur l’ensemble de la population !

Il est donc logique que, pour sculpter le corps social et faire ressortir ses muscles salariaux turgescents, il soit nécessaire de l’entraîner massivement à des périodes de stress : tout comme la musculation nécessite des efforts, la société française doit, dès maintenant, faire des abdos et des pompes en quantité pour assurer la croissance, l’emploi et la richesse pour tous (et aussi pécho grave l’été venu).

Evidemment, toutes ces actions se feront dans le respect logique et indiscutable de la démocratie, fondement de la république et du pacte citoyen qui lie nos syndicalistes avec les gens qu’ils représentent. D’ailleurs, Jean-Claude Mailly, le leader de F.O., l’explique très bien : « ce n’est pas parce qu’une réforme est votée qu’elle s’applique« .

Eh oui : manquerait plus que ce soient les représentants élus qui fassent la loi, et ce serait le début de la fin !

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • Si nos dirigeants étaient un peu moins pusullanimes,ils devraient frapper au portefeuilles ces syndicalistes et supprimer les subventions pour renflouer nos déficits,supprimer le 1% sur le chiffre d'affaires d'EDF et GDF,qui permettent d'organiser à nos frais ces manifestations.Mais il ne faut pas rêver!!!!!!

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Michel Barnier vient d’arriver, et avec tout le brio d’un teckel neurasthénique, il forme son nouveau gouvernement qui saura, on n’en doute pas, relever les défis qui l’attendent. Parmi ceux-là, l’établissement d’un budget vaguement crédible.

Eh oui, il va falloir trouver « un pognon de fou ».

Bien sûr, la voie choisie consistera à augmenter les impôts (parce que, pourquoi pas, après tout, ces cochons de riches – lire « classes moyennes » – pourront bien payer et l’intendance suivra, hein). L’alternative, bien trop libérale au g... Poursuivre la lecture

Le libéralisme, ça fonctionne et les exemples sont nombreux. Cet été, Contrepoints vous propose un tour du monde des expériences libérales et de leurs résultats. Liberté scolaire et intellectuelle, réformes fiscales, réduction de la pauvreté, sortie de la misère, depuis les années 1950, le monde a connu de nombreuses expériences libérales dont la France peut s'inspirer. 

Il n'y a pas de libéralisme chimiquement pur, et toutes les expériences ne peuvent pas être copiées dans un environnement politique et culturel différent. Mais connaît... Poursuivre la lecture

5
Sauvegarder cet article

Dans la période troublée que nous traversons, on voit la CGT faire de la politique et les observateurs de notre vie politique paraissent s’en étonner. Sophie Binet, secrétaire générale de ce syndicat, a bien appelé à voter pour le Nouveau Front Populaire à l’occasion des dernières législatives, et le 11 juillet dernier, sur le plateau de LCI, elle a plaidé pour que l’« on mette l’Assemblée nationale sous surveillance », exigeant que le président de la République nomme un Premier ministre issu du bloc de la gauche. Il parait donc utile de rapp... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles