Savez-vous vraiment ce qu’est le libéralisme ?

En France, la pensée libérale est ancienne et profonde

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Benjamin Constant (image libre de droits)

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Savez-vous vraiment ce qu’est le libéralisme ?

Publié le 25 octobre 2010
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Exposé fait à Bayonne, Bordeaux, Dax, Mont-de-Marsan, Paris, devant divers auditoires

Je précise tout de suite que je ne vais pas parler de politique : ma brève incursion dans le monde politique m’a appris qu’il n’y a pas de parti complètement libéral, et que la plupart des hommes politiques sont plus prompts à nous forcer à entrer dans le système qu’ils préconisent, à coup de lois et de règlements, plutôt que nous laisser vivre comme nous l’entendons. Entre parenthèses, cela reflète de leur part un mépris certain pour l’individu, puisqu’ils ne le croient pas capable de se conduire honnêtement et solidairement s’il n’entre pas dans leur système. Or, c’est évidemment le contraire qui se produit. L’individu ne recherche plus la vertu lorsqu’il lui suffit d’appliquer les règlements pour se donner bonne conscience, et il ne ressent plus le besoin d’être solidaire lorsque l’État l’est à sa place.

 

En France, la pensée libérale est ancienne et profonde

Elle été illustrée par une pléiade d’écrivains prestigieux, parmi lesquels on peut citer : La Boetie, Montaigne, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Turgot, la Fayette, Condorcet, Benjamin Constant, Jean-Baptiste Say, Frédéric Bastiat, François Guizot, Victor Hugo, Alexis de Tocqueville, Gustave de Molinari, Jacques Rueff, Bertrand de Jouvenel, Raymond Aron, Jean-François Revel.

Vous remarquerez au passage que quatre de ces grands penseurs sont originaires d’Aquitaine. Il y a lieu d’en être fier.

À vrai dire, la pensée libérale est si prestigieuse qu’elle fait de l’ombre aux hommes de pouvoir. Aussi la dénigrent-ils sous des vocables variés, et se gardent-ils bien de l’enseigner dans leur système d’éducation. Si bien que les idées les plus fausses courent à son sujet. Mon ambition est de rétablir la vérité en définissant avec précision ce qu’est le libéralisme, et en montrant l’implacable logique qui lie ses différents concepts.

Mais si vous avez des convictions libérales, et si vous voulez défendre efficacement vos idées, la logique ne suffit pas. La plupart des gens ne sont pas disposés à se battre pour des raisonnements, si même ils veulent bien les écouter. En revanche ils sont prêts à se battre, voire à mourir si nécessaire, pour des principes moraux. Je vais donc m’efforcer de montrer que le libéralisme est non seulement le système le plus efficace sur le plan économique, mais encore le seul système social moralement cohérent.

Le libéralisme c’est d’abord une morale individuelle, ensuite une philosophie de la vie en société dérivée de cette morale, enfin seulement, une doctrine économique qui se déduit logiquement de cette morale et de cette philosophie.

 

Une morale individuelle

Cette morale repose sur deux concepts-clés :

La responsabilité individuelle 

Être responsable, cela veut dire assumer soi-même les conséquences de ses propres actes. C’est un principe d’apprentissage par tâtonnement et d’autoperfectionnement.

La liberté individuelle 

La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. Ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. (Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. Article 4)

 

Contrairement au libertaire ou au libertin, le libéral a une forte morale individuelle qui lui fait rechercher autant la liberté des autres que la sienne propre.

Les concepts de liberté et de responsabilité ne sont pas indépendants l’un de l’autre. Aucun des deux ne peut exister sans l’autre. En effet, on ne peut être responsable de ses actes que si on est libre de les commettre ou non. Réciproquement, si l’on veut respecter la liberté des autres, il faut assumer soi-même les conséquences de ses propres actes.

Ces deux concepts ne sont pas non plus arbitraires. Ils se déduisent d’un principe universel qui est celui du maintien de la vie et de la recherche du bonheur.

Toutes les fonctions de tous les êtres vivants, du plus simple au plus complexe, n’ont qu’un objectif : maintenir leur vie. On peut donc dire que tout ce qui la maintient est bon, et que tout ce qui la menace est mauvais.

Un être vivant doit se procurer l’énergie ou la nourriture dont il a besoin pour vivre et se propager, et se protéger des menaces extérieures. Il doit réagir aux conditions extérieures – comme le chaud et le froid- , ou aux agressions, par des actions. Chez les plantes et les animaux inférieurs, ces actions sont entièrement automatiques et inconscientes.

 

Chez l’homme, les choses sont un peu plus compliquées.

L’homme a un cerveau développé qui lui permet :

  • de concevoir des objectifs, et pour les atteindre,
  • de lancer des actions dont les résultats vont augmenter ou diminuer sa satisfaction. Ces actions s’obtiennent au prix d’un EFFORT
  • de mémoriser le résultat de ces actions
  • d’analyser ces résultats et de tirer des conclusions sur la façon de les améliorer. Cette faculté décisive s’appelle LA RAISON.

 

On voit tout de suite que grâce à ses efforts, et à l’utilisation de sa raison, l’homme peut progresser indéfiniment vers la recherche du bonheur, mais à deux conditions :

  1. Qu’il soit libre de ses actions.
  2. Qu’il en assume les conséquences.

 

S’il jouit de la liberté, l’homme peut créer, inventer de nouvelles voies. S’il en assume les conséquences, il peut tirer parti de ses erreurs pour progresser.

Nous retrouvons ainsi les deux principes-clefs de la pensée libérale : la Liberté et la Responsabilité.

 

Conséquences de ses deux principes

Voyons maintenant quelles conséquences on peut tirer de ces deux principes :

Pour assurer sa vie, l’homme doit produire des biens qu’il pourra consommer, stocker, ou échanger, et des services qu’il pourra échanger contre d’autres biens ou services. Celui qui n’a pas droit au produit de ses efforts n’a pas la certitude de pouvoir entretenir sa vie de la façon qu’il le désire. L’homme qui produit alors que d’autres disposent de ce qu’il produit est un esclave. La propriété acquise par l’effort et la raison est donc une condition impérative de l’exercice de la liberté. Celui qui produit et échange gagne ce qu’il a. Il ne donne ni ne prend ce qui n’est pas mérité. Il ne s’attend pas à être payé sur sa bonne mine, ou sur ses plaintes, ou sur l’expression passive de ses besoins, mais sur ses réalisations, sur ce qu’il a accompli. Réciproquement, la propriété acquise par la force, le vol, ou la tromperie, est en contradiction formelle avec la morale libérale. La règle peut être la plus forte du libéralisme, est qu’on ne doit rien obtenir des autres par la coercition, mais seulement avec leur consentement.

L’homme produit au prix d’un effort, en utilisant sa raison. Il obtiendra des résultats d’autant meilleurs qu’il fera plus d’efforts et utilisera mieux sa raison. C’est la seule source d’inégalité cohérente avec la morale libéralePour satisfaire des objectifs qui dépassent ses seules capacités, l’individu s’associe librement à d’autres individus pour constituer des entreprises ou des associations bénévoles. Les premières cherchent à faire un profit qui est partagé entre les associés. Les secondes vivent de cotisations et de dons, et leurs membres ne sont pas censés tirer un profit personnel de leur adhésion. . Le corollaire est que la morale libérale ne tolère pas l’inégalité devant la loi, quelles qu’en soient ses formes : l’esclavage, les castes, les titres nobiliaires, les privilèges.

L’existence de la société améliore considérablement l’efficacité de l’individu dans sa recherche du bonheur par l’effort et la raison. Réciproquement, la recherche individuelle du bonheur par l’effort et la raison engendre des conséquences extrêmement positives pour la société.

D’abord, la comparaison de ses résultats avec ceux des autres permet de progresser – à condition que le jugement ne soit pas altéré par l’envie. Ainsi la recherche de l’efficacité fait progresser la morale.

Ensuite, s’il jouit de la liberté, l’homme peut créer, inventer de nouvelles voies.

Ce faisant, il enrichira aussi les autres. L’homme qui fournit seulement un travail physique consomme à peu de choses près l’équivalent de la valeur qu’il produit. L’homme qui produit une idée, une invention, ne reçoit qu’une infime partie de la valeur qu’il a ajoutée au patrimoine de l’humanité, et dont un nombre illimité de personnes bénéficiera.

Enfin, l’individu peut obtenir les biens ou les services qu’il ne peut ou ne veut produire lui-même, grâce à l’échange, sanctionné par un contrat si l’échange s’accomplit dans la durée. Lorsque l’échange est libre, les deux parties y trouvent leur satisfaction et aucun tiers n’est lésé.

Les échanges favorisent les rapports pacifiques entre les hommes et contribuent à la moralisation de ces rapports. Pour que les échanges soient efficaces, ils doivent exclure le mensonge. Les échanges au sein de sociétés un peu complexes exigent donc la confiance.

Ainsi, si aucune autorité n’intervient pour lui dicter ses choix, l’homme peut choisir le travail qu’il préfère, se spécialiser dans ce travail, et aller aussi loin dans la voie du succès que sa volonté et son talent le permettent, sous la réserve importante que ce travail ait un intérêt pour d’autres. Lorsque les hommes sont libres de leurs échanges, c’est le meilleur produit et le meilleur jugement qui l’emportent dans tous les domaines de l’action humaine, qui élèvent continûment les niveaux de vie et de pensée de tous ceux qui y participent.

Contrairement aux anciens rois et seigneurs féodaux, aux modernes dictateurs, et même aux représentants de nos gouvernements, le chef d’entreprise n’obtient rien par la force : il sert autrui. Il doit satisfaire ses clients, et il perd tout pouvoir dès qu’il n’est plus en mesure d’assurer de meilleurs services que ses concurrents. La plus grosse entreprise perd sa puissance et son influence dès qu’elle perd ses clients. Le profit va seulement à celui qui a compris ce que veulent les autres. Il n’en est pas de même pour les activités de l’Etat, qui ne connaissent aucune sanction.

Ceci a été parfaitement exprimé par la grande philosophe et romancière américaine Ayn Rand, dans un roman fameux, mais malheureusement pas traduit en français, Atlas Shrugged.

Dans ce roman, un système totalitaire s’insinue peu à peu dans l’État américain. Le héros, Hank Rearden, un self made man, subit un procès parce qu’il ne se plie pas volontairement aux demandes du pouvoir. Comme dans tous les procès totalitaires à leurs débuts, le pouvoir espère que Hank Rearden s’accusera publiquement en échange de sa liberté. Mais Hank Rearden est d’une autre trempe.

Voici ce qu’il dit à ses juges :

« … Je ne travaille pour rien d’autre que mon profit – que j’obtiens en vendant un produit dont ils ont besoin à des gens qui ont envie de l’acheter et qui en ont les moyens. Je ne le produis pas pour leur bénéfice au détriment du mien, et ils ne l’achètent pas pour mon bénéfice au détriment du leur ; je ne leur sacrifie pas mes intérêts, et ils ne me sacrifient pas les leurs ; nous traitons en égaux, par consentement mutuel, à notre avantage mutuel – et je suis fier de chaque centime que j’ai gagné de cette façon. Je suis riche, et je suis fier de chaque centime que je possède. J’ai gagné mon argent par mon propre effort, par le libre échange et le consentement volontaire de tous ceux avec qui j’ai eu à faire – le consentement volontaire de ceux qui m’ont employé quand je débutais, le consentement volontaire de ceux qui travaillent pour moi aujourd’hui, et le consentement volontaire de ceux qui achètent mon produit.

Je répondrai à toutes les questions que vous avez peur de me poser ouvertement.

Est-ce que je souhaite payer mes ouvriers plus que leurs services ne valent pour moi ? Non, je ne le souhaite pas.

Est-ce que je souhaite vendre mon produit moins cher que mes clients sont près à le payer ? Non, je ne le souhaite pas.

Est-ce que je souhaite le vendre à perte ou le donner ? Non, je ne le souhaite pas.

Si cela est mal, faites ce que vous voulez de moi, selon vos propres standards.

Voici les miens : je gagne ma propre vie, comme tout honnête homme doit le faire. Je refuse de me sentir coupable de mon existence et du fait que je dois travailler pour la soutenir. Je refuse de me sentir coupable de pouvoir le faire et de le faire bien. Je refuse de me sentir coupable du fait que je le fais mieux que la plupart des gens – du fait que mon travail a plus de valeur que celui de mes voisins et que plus de gens ont envie de me payer. Je refuse de m’excuser pour mes capacités – je refuse de m’excuser pour mes succès – je refuse de m’excuser pour mon argent. »

Est-ce à dire que le libéral n’agit que par intérêt personnel ?

Nullement, mais pour lui, la sollicitude vis-à-vis de ses semblables, la solidarité, sont des vertus individuelles qui s’exercent directement ou au moyen de libres associations. La solidarité ne s’exerce efficacement que dans les petites communautés, villages, quartiers, où les gens se connaissent et s’impliquent.

 

L’État tue la compassion

Faire redistribuer par l’État de l’argent pris à d’autres n’a évidemment aucune valeur morale, mais donne bonne conscience. Or, l’étude historique des sources de l’aide aux déshérités montre qu’elle était plus importante, en pourcentage du niveau de vie moyen, lorsqu’elle était privée que depuis qu’elle est publique. On se doute qu’elle était aussi plus souplement adaptée aux besoins réels des individus et qu’elle laissait moins de place aux gaspillages et à la corruption.

L’homme libre et responsable, nous l’avons vu, cherche à s’associer à d’autres personnes pour satisfaire des objectifs qui dépassent ses seules capacités. Il fait ainsi partie de groupes, comme sa paroisse, son quartier, ou sa commune. Ces groupements peuvent à leur tour s’associer pour accomplir des objectifs encore plus ambitieux. Mais les groupes d’ordre supérieur ne doivent pas retirer aux groupes d’ordre inférieur (dont le plus petit est l’individu), ce que ces derniers peuvent accomplir eux-mêmes : c’est le fameux principe de subsidiarité.

Pour le libéral, l’État lui-même devrait être une association d’ordre supérieur à laquelle les associations d’ordre inférieur, telles que les communes, délégueraient certains pouvoirs et certains moyens, selon le principe de subsidiarité. Mais nous vivons depuis toujours dans un schéma strictement inverse où l’État dispose de tous les pouvoirs et ne consent à déléguer quelques petits espaces de liberté aux citoyens que lorsque ceux-ci le lui arrachent.

L’État est le plus grand danger potentiel pour l’individu, car il détient le monopole de l’usage de la force contre des victimes isolées et désarmées, et ce pouvoir attire comme des mouches les hommes ambitieux. Année après année, les rapports d’Amnesty International sont remplis des horreurs perpétrées par les États : les guerres, les massacres, les déplacements de population, les camps de concentration, les destructions, les enlèvements, les détentions arbitraires, les tortures, les famines, les persécutions, les confiscations.

À défaut de pouvoir reconstruire les institutions selon le principe de subsidiarité, les libéraux s’efforcent de limiter le pouvoir des États. Ce sont eux qui ont inventé le principe de séparation des pouvoirs, si difficile à mettre en Å“uvre, même dans notre vieille démocratie. Ce sont eux qui ont inventé la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 pour protéger les individus contre l’État.

Mais le libéral est conscient que si l’homme peut acquérir des biens par l’effort et la raison, il peut aussi les acquérir aux dépens des autres. Il accepte donc comme un moindre mal une autorité dont la seule vocation serait précisément de faire respecter les droits individuels. En pratique cela veut dire un État limité aux seules fonctions dites « régaliennes » : la Justice, la Police, et la Défense Nationale, ce qui implique une Diplomatie. Toutes les autres fonctions sont mieux accomplies par la libre association d’individus selon le principe de subsidiarité.

Il est bon de rappeler que cette vision d’un État minimum était celle des fondateurs de la démocratie américaine :

« Nous tenons pour évidentes par elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté, et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis par les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Toutes les fois qu’une forme de gouvernement devient destructrice de ce but, le peuple a le droit de la changer ou de l’abolir et d’établir un nouveau gouvernement, en le fondant sur les principes et en l’organisant en la forme qui lui paraîtront les plus propres à lui donner la sûreté et le bonheur. »

En résumé, le libéralisme est un système dans lequel s’épanouit celui qui utilise sa raison, qui fournit des efforts, qui échange ou s’associe librement avec les autres, notamment pour désigner un gouvernement à qui ils délèguent le pouvoir de faire respecter les droits individuels. Dans ce système, le transfert de biens d’un individu à un autre ne se fait pas par décret, redistribution, expropriation, vol, pillage ou faveur du prince, mais par l’échange volontaire.

Dans tous les autres systèmes, un pouvoir central domine peu ou prou l’individu, et exerce sur lui diverses spoliations.

Le libéralisme, contrairement à tous les autres régimes, n’admet pas la seule inégalité qui soit vraiment injuste : l’inégalité devant la loi.

Ce sont des libéraux qui ont éliminé l’esclavage, les castes, les titres nobiliaires, les privilèges. En revanche il ne considère pas comme immorales les inégalités de résultat.

Mais n’est-il pas profondément injuste de récompenser de la même façon le paresseux et celui qui se donne du mal ? Celui qui fait n’importe quoi et celui qui réfléchit ? C’est parce qu’il existe cette récompense à la raison et à l’effort que les sociétés qui appliquent la morale libérale ont toujours été, dans tous les temps et sous tous les cieux, les sociétés les plus prospères, comme elles ont été les plus tolérantes, les plus ouvertes et les plus humaines.

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  • « sous la réserve importante que ce travail ait un intérêt pour d’autres ».
    Ce serait vrai une fois de plus si le citoyen avait une vision complète des causes et conséquences de son action, tout comme le marché n’est pas libre car nous sommes plus la loi de Pareto que dans la connaissance parfait du marché.
    De même l’homme et ses actions ne sont jamais libre (cf Spinoza), nous sommes malheureusement soumis au diktat de nos passions (qui ne sont pas particulièrement rationnelles) et des contraintes sociales inhérentes au monde dans lequel nous évoluons.
    Bref tout cela pour dire que la liberté individuelle est le socle de tout espoir d’un monde meilleur. Mais n’oublions pas que nous vivons dans un monde fini aux interconnexions aussi nombreuses que dans le cerveau humain et ne permettant pas une liberté la certitude de ne pas imputé sur la liberté d’autrui.
    Malheureusement pour le libéralisme et le communisme ceux ci ne sont que des idéologies qui nécessiteraient une tabula rasa pour exister. Et l’exemple américain n’est pas un bon exemple de libéralisme car sa construction s’est construit sur l’extermination de millions de personnes d’un peuple… mais pour leur bien comme disaient les premiers colons.
    Je en suis donc pas convaincu qu’un système purement libéral (tout comme purement communiste) puisse exister un jour.
    Et le principal élément dérageant dans l’économie de marché (cad le capitalisme) est qu’elle ne prend pas en compte la temporalité autrement que le temps de retour sur investissement. Toutefois elle permet l’espoir individuel de s’en sortir… quoique aujourd’hui j’en doute.
    Une économie planifiée offre l’avantage d’un espoir global, mais au détriment du bonheur individuel immédiat.

    De plus cette notion de temporalité fait que nous devons autant à notre « prospérité » aux horreurs des générations précédentes qu’à la contribution individuel de quelques penseurs.

    Je ne peux concevoir l’État autrement que comme la violence incarné, d’où la démocratie pour nous permettre de contrôler un peu cette violence.
    Mais les entreprises, et notamment les grands groupes sont la forme la plus aboutie de régime autoritaire et violent que nous ayons pu développer et c’est pour cela que la démocratie doit également se développer dans l’entreprise, car aujourd’hui, nous ne sommes plus libre de choisir notre travail (ou quelques chanceux dont je fais partie) mais la majorité des gens se voit contraint de prendre ce qu’on lui donne, sans trop regarder aux clauses et puis « si t’en veux pas, il y en a 50 dehors qui attendent de prendre ta place », ça pour moi ce n’est plus la servitude volontaire de La Boetie, c’est une forme d’esclavage.

    Tout cela pour dire que il y a du bon un peu partout mais surement pas dans l’autoritarisme.

    A part ça je trouve votre texte assez juste et intéressant 😉

    Bonne journée

    • Si il y en a 50 dehors qui attendent pour prendre la place, c’est bien parce que l’Etat-providence a généré un chômage proportionnel à son influence dans l’économie. Mais ce n’est quand même pas comparable à l’esclavage, car vous pouvez toujours démissionner (la démission est le droit le plus important du droit du travail).

      Oui, la démocratie doit se développer dans l’entreprise sous la forme de la responsabilité (dividendes) et non pas des « faux droits » (primes, faux salaires, rentes) qui, au prétexte de donner à certains (salariés insiders, inactifs volontaires, retraités), spolient d’autres (investisseurs, clients, salariés outsiders).

      Les grands groupes se développent d’autant plus que l’Etat est « providentiel » : l’Etat-providence renforce ses « champions nationaux », membres de l’oligarchie de pouvoir, tout en bridant les éventuels concurrents, car il prétend ainsi lutter à armes égales contre les champions nationaux des autres pays. Mais on est ici dans une logique mercantiliste, sûrement pas libérale : ce que les Etats appellent « marchés libres » est en réalité du troc entre puissances. Vous devez comprendre qu’il s’agit d’une déformation volontaire du sens des mots, pour conduire la population au rejet du libéralisme au profit de l’Etat toujours plus puissant.

      « Ce serait vrai si le citoyen avait une vision complète des causes et conséquences de son action ». Un marché n’est jamais parfait ni instantané, sauf en théorie. Il n’y a pas besoin d’avoir une vision complète des causes et conséquences dès lors que vous introduisez le temps dans le raisonnement et acceptez de vous inscrire dans une démarche progressive, à tâtons, alternant échecs et succès. Sous réserve que la recherche permanente de la valeur subjective de votre action ne soit pas perturbée par l’intervention étatique, ce sont bien les prix et les quantités qui permettent d’avoir une information synthétique et relativement complète de l’intérêt que la société porte à votre travail.

      C’est pourquoi l’auteur a raison de dire que « si aucune autorité n’intervient pour lui dicter ses choix, l’homme peut choisir le travail qu’il préfère, se spécialiser dans ce travail, et aller aussi loin dans la voie du succès que sa volonté et son talent le permettent, sous la réserve importante que ce travail ait un intérêt pour d’autres. »

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

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