Camouflages médiatiques et pignouferies climatiques

La presse, encore une fois, a fait un travail d’orfèvre

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Camouflages médiatiques et pignouferies climatiques

Publié le 2 novembre 2010
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C’était à prévoir : avec le récent rapport de l’Académie Française, impulsé par une politicienne suite à la pétition outragée de scientifiques français, la presse s’en est donnée à cœur joie. Et cette fois encore, l’écart à la réalité mérite un Pignouf Award.

Tout commence avec les titres. On peut ainsi évoquer rapidement celui de la dépêche de l’Agence Fausse Presse, qui fanfaronne directement «Climat : l’Académie des Sciences réfute les thèses de Claude Allègre«, ou même parler des délicats petits prouts parfumés lâchés par les maintenant célèbres Bonnie & Clyde du réchauffisme de la presse nationale franchouille, Foucart & Huet, la maison spécialisée dans les tripes et la volaille.

L’un titre ainsi, finement, que l’Académie des sciences refroidit Claude Allègre et l’autre, dans le même style précis de France Pravda, que la même académie réfute les thèses d’Allègre.

Tout ceci serait presque badin si ce n’était pas, comme d’habitude, la même purée prédigérée garantie sans réflexion de fond que nous servent nos médias tendrement acquis à la cause écolo. Les procédés sont tellement téléphonés que, derrière ces « journalistes », on entend presque Jean-Louis Borloo déclarer « Vas-y Paul, c’est ma tournée ! » et les verres tinter dans une ambiance festive déjà passablement alcoolisée. Ce n’est plus la soupe qu’ils servent au lobby écolo, mais, carrément, le champagne, pour le plus grand bien de leurs finances et la plus grande stupéfaction des contribuables qui vont recevoir la facture.

Tous les organes de presse se sont donc relayés pour, enfin, ajouter leurs propres clous au cercueil d’Allègre qui avait eu, on s’en souvient, le toupet de dire que la cause humaine du réchauffement climatique était sujette à débat.

Maintenant, même à la lecture de ces articles, un doute s’immisce : pourquoi diable le dit Allègre (ainsi, d’ailleurs, que Vincent Courtillot, lui aussi poursuivi par la haine des climayatollah) signait-il sans réserve le rapport de l’Académie ?

Peut-être parce qu’en fait, ce fameux rapport convient de lui-même de ce que tant Courtillot qu’Allègre disaient : que, contrairement à ce que hurle le GIEC, le débat n’est pas clos. Que, contrairement à ce que disent les tenants du réchauffement climatique anthropique, les incertitudes demeurent nombreuses et exigent qu’on poursuive les recherches dans bien des domaines.

On est loin d’un désaveu massif d’Allègre, en réalité. Comme on pouvait s’y attendre, le rapport est beaucoup plus nuancé que ce que les trolls journalistes baveux pouvaient laisser penser à la lecture de leur production…

Ainsi, le même rapport avoue clairement que « Tous les mécanismes de transmission et d’amplification du forçage solaire, et en particulier de l’activité solaire, ne sont pas encore bien compris« , ce qui est précisément ce qu’explique Courtillot dans la vidéo suivante, et qui ajoute une franche modération aux fanfaronnades victorieuses des médias franchouilles.

Comme l’explique bien le chercheur du CNRS (à 15:43), « Une théorie qui marche doit tout expliquer » : or, avec ce qu’on sait, et ce qui est clairement expliqué dans le rapport académique, on est loin, avec les théories actuelles, de tout expliquer.

Le reste du rapport est du même tonneau de modération, et le décalage avec les prises de positions de la presse à l’avenant ; on peine par exemple à retrouver, dans les productions folliculaires, les remarques concernant les modèles numériques :

« La modélisation des processus doit tenir compte de deux types de mécanismes : tout d’abord ceux pour lesquels les processus physicochimiques sont bien compris et peuvent être traduits en équations, et les autres, trop complexes, qui ne peuvent être actuellement décrits que par des relations phénoménologiques fondées sur des observations. «

On y évoque aussi la relative imprécision du maillage (dont la maille standard tourne autour de la centaine de kilomètre, tout de même), l’incertitude liée aux nuages, peu ou pas pris en compte, et « Les variations multidécennales de l’océan (Oscillations Nord‐Atlantique, El Niño, …) sont encore difficiles à modéliser.«

(À la limite, j’encourage le lecteur à se reporter à cet article détaillé qui passe en revue toute la diplomatie déployée par ce rapport pour ménager la chèvre et le chou.)

Bref : on a une vague idée qu’un réchauffement s’est produit, on a un panel d’explications possibles, pour lesquelles il est franchement difficile de trancher, et la précision générale du bazar nous permet d’affirmer qu’on a, surtout et avant tout, de gros doutes.

Gros doutes que n’effleurent en revanche pas les « journalistes » qui peuvent donc continuer leurs petits jeux manipulatoires, aplanissant les obstacles à coup de terrorisme intellectuel et de « consensus scientifique » martelé urbi & orbi pour la propagande gouvernementale écologique… Qui se traduit – oh ! comme c’est bizarre – par de nouvelles taxes (stupéfaction modérée dans les rangs des libéraux qui connaissent la musique).

Je concluerai en citant, là encore, Vincent Courtillot, qui rappelle justement que « Le consensus que le GIEC recherche n’a pas plus de sens que le risque zéro. »

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