Selon l’OCDE, les gouvernements devraient d’urgence réformer leurs systèmes de prestations maladie et invalidité pour aider les bénéficiaires à se réinsérer dans l’emploi et réduire la charge pour les finances publiques.
D’après la publication Maladie, invalidité et travail – Surmonter les obstacles – Synthèse des résultats dans les pays de l’OCDE, le ralentissement de l’économie devrait conduire à une augmentation du nombre des bénéficiaires de prestations d’invalidité, qui représentent actuellement 6 % de la population d’âge actif.
Les prestations d’invalidité représentent 10 % des dépenses publiques à caractère social dans la plupart des pays de l’OCDE. Cela équivaut à 2 % du PIB et c’est le double du coût des allocations chômage. Lorsqu’une personne accède à une prestation d’invalidité, elle ne sort presque jamais de ce dispositif pour accéder à un emploi.
Avant la crise, en 2007, les bénéficiaires de prestations d’invalidité étaient plus nombreux, dans les pays de l’OCDE, que les bénéficiaires d’allocations chômage (30,2 millions d’individus contre 27,9 millions). Les problèmes de santé mentale sont en train de devenir la principale cause d’accès aux prestations d’invalidité. Un tiers de l’ensemble des nouvelles demandes de prestations d’invalidité, au cours des 15 dernières années, étaient liées à un problème de santé mentale, la proportion atteignant 70 % chez les personnes âgées de 20 à 34 ans.
Le coût social est élevé : si la plupart des personnes présentant une invalidité qui ne travaillent pas perçoivent, d’une manière ou d’une autre, des prestations publiques, elles sont néanmoins beaucoup plus susceptibles de vivre dans la pauvreté. En Australie, au Canada, en Corée, aux États-Unis et en Irlande, une personne sur trois présentant une invalidité est pauvre.
La meilleure façon de venir en aide aux personnes souffrant de problèmes de santé ou d’une invalidité consiste à renforcer les incitations financières en faveur de l’activité : il est essentiel de réformer le système fiscal et de prestations de façon que ces personnes puissent avoir une activité rémunérée tout en continuant à percevoir des prestations.
D’autres mesures également devraient être prises :
– Réformer les obligations des employeurs vis-à-vis du système de prestations. Les employeurs devraient, par exemple, supporter pour partie le coût des prestations maladie perçues par les travailleurs. Les entreprises qui embauchent des personnes souffrant de problèmes de santé ou d’une invalidité devraient bénéficier de subventions salariales, comme c’est le cas dans les pays nordiques.
– Harmoniser le système d’indemnisation du chômage et le système des prestations maladie et invalidité. Cela réduirait les coûts, cela éviterait les transferts fréquents de bénéficiaires entre régimes de prestations et cela éviterait que les personnes souffrant d’une invalidité ou de problèmes de santé ne soient traitées différemment du reste de la population.
– Sensibiliser les médecins à la nécessité d’aider les travailleurs malades à reprendre rapidement le travail. En Suède, le fait de donner des indications aux médecins sur la durée moyenne des arrêts maladie pour des maladies fréquentes a aidé à réduire le temps passé loin du travail.
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