Les personnes de gauche et, plus généralement, les interventionnistes de tout bord, sont les premiers à revendiquer les valeurs de tolérance et de générosité. En particulier pour cette dernière valeur, le fait de vouloir utiliser l’État à des fins sociales est présenté comme gage de générosité. Les politiques sociales sont bonnes par nature, les autres égoïstes.
Pourtant, comme le montrent les études universitaires, ce sont les gens de gauche – ou, il faudrait absolument préciser, les étatistes – qui sont les moins tolérants et les moins généreux.
L’intolérance, une valeur de gauche ?
« L’intolérance est une maladie contagieuse car elle contamine toujours ceux qui la combattent » disait Raymond Aron. La phrase pourrait s’appliquer à la gauche française qui a fait de la lutte contre l’intolérance un de ses chevaux de bataille. C’est particulièrement sensible en 2021 avec le virage woke et identitaire pris par cette même gauche.
Pourtant, à en croire Anne Muxel, sociologue et directrice de recherches au Cevipof, cette gauche se révèle largement moins tolérante que la droite.
Anne Muxel a mené une étude sociologique pour voir comment les personnes de droite et de gauche réagissaient face à des personnes proches ne partageant pas leurs idées. Le constat a été sans appel : les personnes se disant de droite se montrent beaucoup plus tolérantes que celles se déclarant de gauche. Ce qui explique cette plus grande tolérance de la droite, c’est sa culture de la liberté, et donc l’influence libérale, à en croire Anne Muxel dans son ouvrage Toi, moi et la politique, amour et conviction.
La sociologue résumait ainsi les conclusions de ses travaux sur France Inter :
Ça a été une surprise pour moi dans la mesure où les valeurs de tolérance, de respect de la différence, du respect de l’autre font partie d’une culture en tout cas revendiquée par la gauche. Pourtant il y a une plus grande difficulté pour les personnes qui se classent à gauche d’accepter la divergence politique dans la sphère privée […] La culture de la droite suppose la liberté, la liberté de l’autre de penser, de vivre et d’être comme il veut. Cela suppose une plus grande ouverture.
La forte corrélation étatisme et racisme
Ces travaux français trouvent un complément avec l’étude américaine de James Lindgren, célèbre juriste à la Northwestern University.
Dans ce papier, l’auteur s’intéresse aux motivations des tenants de la redistribution et des anticapitalistes (« What Drives Views on Government Redistribution and Anti-Capitalism: Envy or a Desire for Social Dominance ? » , mars 2011, Northwestern Law & Economics Research Paper No. 06-10 & 29). Les conclusions sont édifiantes : plus on est raciste, aigri, solitaire ou peu généreux, plus on est en faveur de la redistribution des richesses et de l’anticapitalisme.
Plus précisément, James Lindgren a analysé 25 années de données du National Opinion Research Center, l’un des centres de recherche en sciences sociales les plus respectés aux États-Unis. À partir de ces données, il a tenté de corréler idées économiques et politiques avec le racisme ou l’intolérance. À chaque fois, une même corrélation, nette : plus on est raciste et intolérant, plus on favorise la redistribution et plus on hait le capitalisme libéral. La corrélation n’est évidemment pas parfaite (qui affirmerait une relation aussi basique ?) mais il existe un lien fort et récurrent. Même si l’on prend en compte l’éducation, le revenu, l’âge ou le sexe, le lien persiste entre socialisme et racisme/intolérance.
Le socialisme rend aigri ?
Autre conclusion intéressante de l’étude, les socialistes semblent être plus aigris : les tenants les plus ardents d’une politique de redistribution ont jusqu’à trois fois plus de risque que la moyenne d’avoir été en colère dans la semaine précédant le sondage.
De même pour la tristesse, la solitude ou la mélancolie. À l’inverse, les opposants à la redistribution ont quatre fois plus de chance de déclarer être heureux ou satisfaits ! Les socialistes (au sens de tenants de la redistribution à nouveau) déclarent en outre que leurs colères, outre qu’elles sont plus nombreuses, sont aussi plus longues. Ils admettent deux fois plus que la moyenne qu’ils ont répondu à cette colère en planifiant une vengeance.
Pour parfaire le tableau, socialistes et anticapitalistes se disent moins heureux, avoir moins de mariages heureux, être moins satisfaits de leur situation financière ou de leur emploi, et ce même en corrigeant des différences de revenu, sexe, etc.
Enfin, socialistes et anticapitalistes déclarent bien moins que les opposants aux politiques sociales de redistribution avoir un comportement altruiste ou donner régulièrement à des SDF. En résumé, radins, racistes et intolérants les socialistes et les anticapitalistes, à en croire cette étude académique !
Ces résultats d’une étude sociologique se retrouvent sans surprise confirmés par l’étude de la générosité respective des personnes de droite et de gauche.
La générosité, une valeur libérale, et non étatiste ou « de gauche »
Arthur Brooks est docteur en économie, spécialiste des sciences sociales et d’économie comportementale. Dans Who really cares (Basic Books, 2006), il étudie les comportements respectifs des conservateurs et des liberals américains (socialistes en anglais) en matière de générosité1.
Ces deux positions ont une traduction concrète dans le comportement des individus qui s’en revendiquent2 : ceux qui « pensent que le gouvernement devrait mener une politique de redistribution plus forte » donnent… nettement moins à des associations ou aux moins fortunés que ceux qui veulent réduire le rôle de l’État. Cela alors que les premiers ont un revenu supérieur de 6 % aux seconds.
Là encore, c’est la culture individualiste qui explique en grande partie cette différence de générosité en fonction des opinions politiques. Ceux qui font confiance à l’individu, et non à l’État, pour aider autrui donnent plus. Ceux qui en appellent à l’action de l’État donnent nettement moins et se reposent sur les autres pour aider les moins fortunés. Ils n’ont aucun droit à revendiquer la notion de générosité dont ils parlent, mais qu’ils ne mettent pas en pratique.
On retrouve exactement le même schéma pour le don du sang : les gens de droite donnent nettement plus souvent leur sang que les gens de gauche. Si les gens de gauche et du centre donnaient autant que ceux de droite, il y aurait 45 % de don du sang en plus aux États-Unis selon Brooks ! (« If liberals and moderates gave blood at the same rate as conservatives, the blood supply of the United States would jump about 45 percent. »)
Une autre comparaison intéressante qui vient à l’appui des conclusions d’Arthur Brooks est celle entre les États-Unis et le Canada. Comme l’écrit Martin Massse (depuis le Canada) :
« On pourrait croire qu’une société comme le Québec, où les mots solidarité, équité et compassion sont sur toutes les bouches, une société qui « résiste au vent froid de droite qui souffle sur le reste du continent » comme se plaisent à nous répéter nos politiciens défenseurs du « modèle québécois », est un endroit où les individus font preuve d’une plus grande générosité qu’ailleurs. Comparés à ces Anglos matérialistes et individualistes du reste du continent, ne sommes-nous pas une grande famille généreuse et tricotée serrée ?
Eh bien non. Comme des sondages et études le montrent année après année, les Canadiens sont moins généreux que les Américains, et les Québécois sont les moins généreux des Canadiens. Ils sont donc les Nord-Américains qui contribuent le moins aux œuvres de charité. Une étude du Fraser Forum de décembre 2000 (Canadian & American Monetary Generosity) qui compare tous les États américains et provinces canadiennes en termes de générosité (nombre de donateurs et montants donnés) place les provinces au bas de la liste. C’est l’Alberta, paradis du conservatisme et de la fiscalité minimale au pays, qui fait meilleure figure. Le Québec est bon dernier.
Cette réalité n’est pas si surprenante et l’explication en est fort simple. Le contribuable québécois doit supporter l’État le plus lourd sur le continent et est forcé de contribuer au financement d’un tas de programmes sociaux pour les plus démunis, dont un Fonds spécial de lutte contre la pauvreté. Logiquement, il se dit qu’il fait déjà sa part. Pourquoi donner une seconde fois à des œuvres privées, alors qu’on est déjà obligé de donner pour des programmes publics ?
Les Québécois ne sont pas plus égoïstes que les autres Nord-Américains, ils agissent de façon rationnelle dans le contexte socialiste qui est le leur. Les Albertains aussi, eux qui sont les moins taxés au pays. Ils se sentent logiquement plus responsables et contribuent donc plus à des œuvres privées.
Le résultat est cependant loin d’être le même sur le plan de la moralité. Les donateurs privés peuvent prétendre être véritablement généreux : c’est leur argent à eux qu’ils donnent, de façon libre et volontaire. Au contraire, la charité publique n’est qu’une vaste tromperie socialiste. Ceux qui y contribuent sont forcés de le faire. Et ceux qui s’en attribuent le mérite, nos gouvernants, ne sont en réalité que des bandits de grand chemin et des hypocrites. »
Conclusion : être de gauche rend intolérant et radin ?
Le lecteur l’aura compris, ce n’est pas tant le fait d’être de droite ou de gauche qui rendrait intolérant, radin, etc. selon moi. Les lecteurs de cet article qui seraient les plus à droite auraient ainsi tort de se réjouir de croire pouvoir attaquer ainsi le camp adverse.
Il serait en effet bien plus opportun de parler d’étatisme versus libéralisme, de société fermée vs société ouverte. De ceux qui attendent tout du Léviathan, ou de ceux qui prennent leur destin en main. De ces choix découlent largement notre attitude au quotidien, dont la générosité. Soit on demande à d’autres d’être généreux pour soi, soit on l’est pour soi-même.
À force de demander à l’État de tout faire, on finit par ne plus rien faire pour l’autre par soi-même. Aller vers toujours plus de socialisme et d’étatisme, c’est aller vers une société fermée. Le socialisme et l’étatisme, qu’ils soient de droite ou de gauche, ne mènent qu’à une société de personnes intolérantes et repliées sur elles-mêmes.
Aller vers une société ouverte implique de responsabiliser l’individu, de cesser de tout confier à l’État pour rendre le pouvoir à celui qui en est la source : l’individu. Comme certains le disent bien, « je n’ai pas trahi mon idéal socialiste en devenant libéral ».
Tout individu de bonne foi qui veut réellement l’épanouissement de l’individu dans une société ouverte et tolérante ne peut vouloir qu’une société de liberté.
Article publié initialement le 5 décembre 2021
Lire aussi :
- Tolérance sur Wikibéral
- Charité capitaliste vs charité étatiste
- Les idées charitables de Bill Gates, Robert Barro
- Je n’ai pas trahi mon idéal socialiste en devenant libéral
- Karl Popper, La Société ouverte et ses ennemis
- Who really cares, Thomas Sowell
- Il faut noter que l’essentiel des conservateurs américains se retrouvent dans la défense du capitalisme libéral, ce qui n’est pas le cas de la droite française. ↩
- Plus précisément, les convictions politiques sont un des trois facteurs qui influent sur la générosité des individus, avec la religion et la structure familiale. ↩
C'est bien pourquoi la nouvelle lubie de Sarko de s'ateler à la dépendance est une abérration. Un pas de plus vers la déresponsabilisation des proches et des familles à s'occuper des leurs et un domaine où l'État-maman-poule va encore pouvoir étendre ses tentacules de pieuvre jusqu'à étouffer le citoyen lambda.
Vous avez raison. Son objectif est ,semble-t-il, pliu d'etatisme et donc moins de liberté.A force de renvoyer tout probléme vers l'état l'individu ne raisonne plus . Il attend tout de l'état protecteur qui ne protége plus RIEN
cet article n’a aucun sens, je veux bien croire que les gens de gauche sont moins tolérant du fait que leurs opinions dominent la société, mais cela est plus du au à cette conséquence, car au début du siècle les légitimistes et les orléaniste catholiques qui étaient intolérent, non pas que cela soit inhérent à leurs opinions, mais c’est parce qu’il se forme l’instinct du troupeau comme le dirait Nietzsch. De plus, la comparaison avec la gauche de droite au état unis avec la situation en France ne tient pas la route.
la gauche n’était pas plus tolérante au début du siècle. bcp de gens de gauche(comme bcp d’autres gens) étaient antisémitistes et racistes. maintenant, il est vrai que l’histoire connu par la plupart des gens est largement fabriqué par la propagande socialiste et anticléricale. regardez un peu ce que pensent les gens du moyen age et de l’inquisiton. cmb de gens savent que le régime de l’aparatheid en afrique du sud vient des syndicalistes blancs et non pas des patrons ???
pour voir à quel point la gauche est intolérante, il suffit de voir la gauche dans la plupart des pays (usa, france,…) avec sa pensée unique et voir à quel point ils sont persuadés d’être les représentants du bien. maintenant, là où vous avez raison c’est non pas tellement avec la gauche mais avec la droite. la droite américaine n’a pratiquement aucun point commun avec la droite francaise (l’une des plus étatistes, antilibérale et socialiste d’europe).
La loi Fabius Gayssot le coco, est un exemple de recherche historique et scientifique de la gôche. De haut niveau, disons.
ça rejoint mes constatations empiriques. Mieux vaut avoir des amis de droite, même pauvres, que des amis de gauche, même riches, quand on est dans le besoin ! C’est que les gens de gauche considèrent que c’est à l’État qu’incombe l’aide, ou bien c’est que ces gens, se sachant incapables de venir en aide, considèrent que c’est à la puissance publique et non à eux de remplir cette mission. Ce qui revient au même.
Mais, ce que j’ai découvert aussi, c’est que les gens de droite qui en appellent à l’ordre, sont aussi les plus incapables de le respecter. Logique qu’ils en appellent à l’État pour les y contraindre ! Et les plus intransigeants quant à des règles civiques (priorité routière par exemple) que j’ai connu, ce sont des anarchistes.
petite histoire (pour vous montrer la mentalité des communistes et socialistes): Le questionnaire de Lénine:
Camarade, si tu avais deux maisons, tu en donnerais une à la révolution ?
– Oui ! Répond le camarade.
Et si tu avais deux voitures de luxe, tu en donnerais une à la révolution ?
– Oui ! Répond de nouveau le camarade.
Et si tu avais deux millions sur ton compte en banque, tu en donnerais un à la révolution?
– Bien sûr que je le donnerais ! Répond le fier camarade.
Et si tu avais deux poules, tu en donnerais une à la révolution?
– Non ! Répond le camarade.
Mais … pourquoi tu donnerais une maison si tu en avais deux, une voiture si tu en avais deux, un million si tu avais deux million … et que tu ne donnerais pas une poule si tu en avais deux ?
– Mais, camarade Lénine, parce que les poules, elles, je les ai !!!!
Moralité :
« Il est toujours très facile d’être socialiste avec la propriété, le travail et l’argent des autres ! »
C’est pour ça qu’on est socialiste ou qu’on le devient.
C’est comme ça que les recruteurs appâtent les envieux, les fainéants, les gens à la moralité douteuse.
lisez « La mentalité anticapitaliste » de Ludwig von Mises.
je vous conseille de lire : http://www.contrepoints.org/2011/04/13/21001-radins-envieux-racistes-et-intolerants-les-socialistes-et-les-anticapitalistes
http://www.contrepoints.org/2010/10/04/2621-gauche-intolerance-generosite-droite-liberalisme
World Giving Index : plus un pays est socialiste, moins les gens sont généreux. La France est bien entendu dans les derniers.
http://www.contrepoints.org/2014/11/15/188253-le-socialisme-amene-t-il-les-gens-a-agir-plus-moralement
petite histoire pour comprendre le socialisme:
Jefke et Louis sont tous deux agriculteurs. Tout le village sait que Louis est socialiste.
Un jour, ils se croisent dans les champs et engagent ensemble une petite conversation amicale sur la météo, les cultures et les bêtes. Tout à coup, Jefke dit à Louis : ‘J’peux t’poser une question ? T’es socialiste, mais qu’est ce que ça peut ben vouloir dire ‘être socialiste’ ?’
‘Je vais t’expliquer ça en vitesse’ répond Louis. ‘Les socialistes sont pour une redistribution équitable’.
‘Redistribution équitable , qu’est-ce que tu me racontes là ? demande alors Jefke.
‘Et bien, je vais te donner un exemple’, répond Louis. ‘Tu possèdes deux ânes. Je n’en ai pas. Le socialisme sous-entend que tu me donnes un de tes deux ânes. Ainsi, nous en aurons chacun un. Cà c’est de la redistribution et ce serait donc mieux pour tout le monde’.
‘Eh bien, en voilà une théorie’, dit Jefke. ‘il faut que j’y réfléchisse.
Il retourne à la maison pour prendre son repas de midi. A table, il dit alors à sa femme : ‘Germaine, j’ai parlé ce matin avec Louis. J’pense que j’vais aussi devenir socialiste’.
‘Socialiste ?’ demande Germaine. ‘qu’est ce que c’est ?
‘Ben, c’est quand on a deux ânes et que Louis n’en a point. Si j’en donne un à lui, eh bin, on en a un chacun. C’est ça la redistribution équitable » qui est bon pour tout le monde’ répond Jefke.
‘Bouh, c’est ben compliqué tout ça, lui répond Germaine. ‘Je dois y réfléchir’.
Après quelques minutes, Germaine reprend : ‘Dis, Jefke, notre Louis….il a ben 2 vaches. Et nous, on n’a point. Si on lui donne un âne, y peut bien nous donner une vache. Qu’est ce t’en pense… ?’
‘Nom de Dieu, c’est bin vrai ça..’ lui répond Jefke et s’en retourne voir Louis.
‘Dis Louis, j’ai discuté avec Germaine’. ‘On veut ben devenir socialiste, mais elle dit qu’t’as deux vaches. Si on t’donne un des nos ânes, tu nous donnerais bien une de tes vaches’
Louis le regarde quelque peu surpris et lui répond : ‘Jefke, ou bien je n’ai pas bien expliqué, ou bien tu ne m’as pas bien compris, mais le socialisme ça ne marche qu’avec les ânes
Merci pour cette magnifique leçon que je vais m’empresser de partager.
« Être de gauche rend intolérant et peu généreux » : ça c’est la version optimiste, mais constructiviste.
La version pessimiste est celle-ci : « Être intolérant et peu généreux fait pencher vers les idées de gauche », hélas beaucoup plus réaliste.
A vrai dire.. ça n’aide pas beaucoup…
je préfère dénoncer les inepties telles.. attends une minute sit u prends mon argent pour le donner à ce type.. ce n’ets pas être généreux..
attends une minute , si le peuple est uni nil vaincra qui? tu veux dire que je ne fais pas partie du peuple?..
attends une minute la discrimination positive n’existe pas , la discrimination est toujours positive ET négative..
etc..
Je n’avais aucun doute sur l’intolérance plus grande des gens de gauche. J’en fais souvent le constat dans les discussions. Intolérance d’autant plus marquée qu’on va vers la gauche radicale. Ils se mettent plus souvent en rogne, traitent plus souvent leurs adversaires politiques de « fachos », et sont plus souvent incapables ne serait-ce que d’écouter quiconque ne pense pas comme eux. Ils ont aussi plus souvent tendance à se montrer politiquement incohérents, en prônant des comportements qu’ils n’appliquent pas eux-mêmes.
Je suis beaucoup plus circonspect sur la question de la générosité. S’il est tentant de croire que parce qu’on compterait sur l’Etat pour redistribuer les richesses, on s’epargnerait cet effort à titre individuel, je n’ai jamais constaté cela dans mon entourage. De droite ou de gauche, je connais des gens qui n’épargnent ni leur temps ni leur argent pour venir en aide aux autres, soit personnellement soit dans un cadre associatif. Et cela me semble également réparti.
Quant au supposé lien entre étatisme et racisme, je me bornerai à souligner ce qu’en reconnaît l’auteur de l’article lui-même : « la corrélation n’est évidemment pas parfaite ». Sacré euphémisme. Et puis évitons d’en rajouter, un usage immodéré de la grosse ficelle ternit toujours la qualité de l’ouvrage.
Les aigris sont à gauche et les heureux à droite?
Dans la mesure où la prospérité rend heureux et soumet ses bénéficiaires au pillage redistributif auquel ils tentent naturellement de résister, cela n’a rien de surprenant.
Si je vous suis, le peuple de droite ne s’aigrit pas d’être constamment spolié des fruits de son travail. Victime consentante (faut bien acheter la paix sociale) ? Ou masochiste ?
Face au parasitisme on ne peut qu’être zen, masochiste, fuyard ou parasite.
On peut se gratter aussi.
L’article fait preuve d’un suspect saut de la foi niveau causalité.
Les gens « de gauche » seraient moins généreux parce qu’ils votent pour de la générosité étatique, les gens « de droite » seraient plus généreux parce qu’ils n’ont pas imposé un Etat lourd ?
L’explication pourrait marcher, un peu, au Canada sur les provinces en comparant Alberta et Québec, mais en fait si on regarde toutes les autres études sur le sujet, il semble bien que la causalité soit dans l’autre sens, et que même si l’Etat leur prend plein d’argent, les libéraux (classiques) et « conservateurs » sont plus généreux que les socialistes…
Des études en sciences comportementales vont même plus loin : la tendance à la « liberté » et « l’individualité » serait codé dans les gênes et assez fortement associée à d’autres traits comme le tour de biceps pour les hommes et la « beauté » pour les femmes (régularité des traits, également associée à la santé). Bref, le fait d’être « bien dans sa peau » et d’avoir confiance en soi semble être le prédicteur de la position politique (souvent « héritable » comme des traits génétiques et comportementaux basiques) et non l’inverse.
C’est bien les radins racistes qui deviennent de gauche et non le fait d’être de gauche qui fait des gens des radins racistes !
Vous avancez une caractéristique supplémentaire permettant de différencier le peuple de gauche et le peuple de droite : le peuple de droite est beau, celui de gauche est laid.
Enorme avantage : la couleur politique de l’individu peut se lire sur la symétrie, la perfection et la régularité des traits de son visage, sur son pourcentage de masse musculaire et bien sûr sur la forme de son crâne.
Vous venez de rajouter un truc oublié dans les recherches, le peuple de gauche ne sait pas vraiment lire ni comprendre des phrases compliquées… ou même l’ironie.
@ Pierre Ponce :
Vous avez remarqué cela, vous aussi ?
Je pense que les gens de droite sont surtout plus individualistes, je précise que, dans ma bouche, ce n’est pas un gros mot.
L’individualiste est celui qui compte sur lui avant de compter sur les autres, il a un sens de la responsabilité individuelle plus développé et n’impute pas ses propres échecs à la société.
Son rapport à la réalité n’est pas déformé par des idéologies utopiques, c’est plutôt un adepte du précepte « aide-toi et le ciel t’aidera ».
L’individualisme n’est pas incompatible avec la générosité.
Je pense modestement que mon raisonnement peut s’appliquer aux dérives gauchistes de l’UE. Les chefs d’état ne sont plus responsables de rien et en appellent systématiquement à la « générosité » bruxelloise pour ne rien assumer.
C’est bien connu.
Les gens de gauche adorent la diversité sauf dans les opinions.
En passant.
Grand merci à l’auteur de préférer « étatiste » à « socialiste », bien trop galvaudé et bien mal compris.
Je trouve votre article très clair et votre conclusion parfaitement juste.