Fillon, euro, course à l’abîme

Quelque soit le problème, la solution est toujours plus d’Europe

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Fillon, euro, course à l’abîme

Publié le 13 janvier 2011
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François Fillon a une solution prévisible au fiasco de l’euro :

« Afin de consolider l’euro, nous devons harmoniser nos politiques économiques, fiscales et sociales. Nous devons mettre en place un système de gouvernance économique pour la zone euro. La Grande-Bretagne ne fait pas partie de la zone euro ; mais les décisions que nous prendrons auront une grande importance pour la Grande-Bretagne. »

L’interview complète, intitulée « La Grande-Bretagne doit nous aider à sauver l’euro » est sous clé derrière la solidité de la muraille de péage du Times.

Laissons de côté la tentative de François Fillon d’entraîner la Grande-Bretagne dans les problèmes d’autrui, et concentrons nous plutôt sur le point principal de son affirmation. Arriverez-vous à voir l’erreur dans sa logique ? L’intégration européenne est en situation d’échec, donc il nous faut plus d’intégration européenne. J’ai eu un accident avec mon kart, alors confiez moi un semi remorque ; je n’arrête pas de faire chavirer mon canot, alors confiez moi un paquebot.

Ceci est, bien sûr, la réponse des euro-élites à toutes les difficultés. Quelque soit le problème, la solution est toujours plus d’Europe. Tristement, le fait qu’ils ont abandonné la logique et la raison ne veut pas dire que les eurocrates ne vont pas continuer à pousser. Bien au contraire, ils ont même déjà commencé.

Repris du blog de Daniel Hannan hébergé par le Telegraph avec son aimable autorisation.

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  • L'échec n'est pas celui de "l'intégration européenne", puisqu'il n'y a jamais eu d'intégration européenne.

    Seulement des Etats trop inconséquents pour mutualiser les risques sans mutualiser les responsabilités.

    • Ah bon. Je croyais qu'il y a avait une monnaie commune, une banque centrale, des tonnes de règlementations, de redistribution sous forme de fonds structurels et de PAC, une constitution (qui ne dit pas som nom pour pouvoir renier le suffrage universel), des transferts de compétence aussi massifs et continus que sournois, un nouveau service de milliers de diplomates européens, j'en passe et des meilleures. On m'aurait menti ?

  • Exactement. La métaphore est complètement bidon par ailleurs
    .

  • Nick de Cusa a parfaitement raison! Le sens a toujours été vers le "plus d'intégration".

  • Le problème fondamental n'est pas "plus d'Europe", mais plutôt "dans quel sens". Or c'est toujours le même : uniformisation/centralisation.

    Le sens devrait être plutôt la fédéralisation (donc décentralisation) de tout, sauf de la diplomatie, de l'armée et de quelques règles constitutionnelles pour garantir les libertés (d'expression, de la presse, de propriété, etc.). Mais ces pouvoirs-là, nos gouvernants ne sont pas prêt de les lâches à l'Europe.

  • @ Nick de Cusa
    Pour aller dans le sens de Xavinovic, ce sont les Etats européens qui ont pris l'initiative de créer une monnaie commune d'une main, pour mieux se torcher avec le pacte de stabilité de l'autre.

    Ces mêmes Etats qui ont préféré laisser filer leur déficit et sauver des banquiers irresponsables en s'endettant davantage, sans requérir l'accord de leurs partenaires au préalable et notamment de l'Allemagne, véritable garante de la monnaie unique.

    Ces Etats européens toujours, qui ont confié par traité la réglementation du commerce de la pince à linge et le calibrage des concombres, la planification agricole ou les subventions structurelles à des institutions supranationales dont ce n'était pas la vocation première.

    Au lieu de s'efforcer d'édifier une diplomatie et une défense commune par exemple, des domaines stratégiques où l'Europe était attendue. Attention, par "diplomatie commune", je n'entends pas cette farce bureaucratique de service extérieur, qui s'additionne aux diplomaties nationales sans s'y substituer !

    Cela aurait nécessité une constitution suffisamment claire, définissant les rôles respectifs de pouvoirs législatif et exécutifs élus et garante d'une justice indépendante assurant le respect des libertés fondamentales. Plutôt que cette espèce de pavé indigeste de "presque-traité constitutionnel" à peine compréhensible aux juristes eux-mêmes.

    Il est risible de tenir les institutions européennes responsables d'un échec qu'elles n'ont jamais eu le pouvoir de prévenir, "l'intégration européenne" a toujours été l'affaire des Etats membres de l'Union. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si cet article cite un premier ministre français pour fustiger "l'eurocratie" !

    Il n'est nullement nécessaire de chercher les coupables du désastre de l'euro jusqu'à Bruxelles. Commençons par balayer devant notre porte, c'est d'abord l'échec de nos dirigeants, et le nôtre par extension.

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