Quand on ne veut pas choisir où cogner, il faut cogner un peu partout : aujourd’hui donc, quelques nouvelles en vrac.
On pourra ainsi commencer par le Président du Bisounoursland qui nous propose, à l’occasion de la présentation de ses vÅ“ux aux forces économiques, de réorienter l’épargne vers les activités productives.
On ne s’étonnera pas de la présentation même du sujet en ces termes : il ne faut jamais perdre de vue que nos élites politiques, à de rares exceptions près, sont totalement incultes en économie et pour elles, il existe une espèce de mur étanche entre les « activités productives » et « l’épargne ». Et pour supprimer ce mur, et bien que l’interventionnisme ait déjà largement démontré sa capacité de nuisance, Sarkozy veut donc modifier la fiscalité des assurances vies, c’est-à -dire intervenir toujours un peu plus dans le choix des acteurs économiques sur ce qu’ils font de leur argent.
C’est très malin : comme ces assurances-vies sont majoritairement investies … en bons d’état, cela permettra à l’état, on s’en doute immédiatement, d’emprunter encore plus. Et comme l’état est réputé pour, lui-même, investir à fond les ballons dans les activités productives, la boucle est bouclé. On se demande s’il nous prend pour des imbéciles ou si, plus simplement, il n’en est pas un lui-même pour sortir des âneries pareilles.
En réalité, tout est résumé dans cette phrase du président : « Il n’est pas normal que les revenus du patrimoine soient moins taxés que ceux du travail » … Tout le problème français, dans une phrase courte : on cogne fortement sur le travail ; pour ne pas le défavoriser, cognons aussi fortement sur le patrimoine !
Sarkozy aurait en effet pu s’écrier : « Il n’est pas normal que les revenus du travail soient plus taxés que ceux du patrimoine. » Mais ce genre de pensées, trop horribles pour être émises, est bien vite repoussé dans les limbes d’un non-dit pratique qui autorisera les bonnes consciences à continuer la fuite en avant, comme si de rien n’était. On imagine sans peine toute la clique des socialistes, hurlant à l’idée qu’on puisse modifier en profondeur les taxations qui pèsent sur le travail, partant du principe qu’elles abondent au gouffre système social que le monde nous envierait mais qui, très concrètement, nous coûte un bras tous les jours et provoque chômage, misère et délitement social.
Phrase non-dite qui permet justement à ces socialistes de continuer à s’entredéchirer dans la plus parfaite décontraction tout à fait normale à un an et demi des élections : une nouvelle candidate pointe le bout de son nez, et bien sûr sans vouloir le dire, parce que c’est plus fun.
Pour rappel, ce parti a toujours eu trop de leaders depuis le décès du type de droite qui en avait pris les commandes, et le socialisme français officiel ne s’est jamais remis de la mort de celui qu’il idolâtre encore avec une ferveur qu’on ne retrouve que dans l’Å“il humide de ces chiens pleurant sur la tombe de leur maître à s’en laisser mourir. Ça pourrait être touchant si ce n’était pathétique.
Martine Aubry veut donc ajouter à la cacophonie ambiante en laissant entendre que sa candidature serait possible. Parlant de la France, ou, peut-être en filigrane, du parti qu’elle dirige, elle déclare ainsi que l’année 2011 serait pour les socialistes « une année d’action parce que face à ce désordre et ce délitement, nous ne baisserons pas les bras« .
En tout cas, elle dit aborder l’année avec optimisme, tant pour les cantonales que pour les sénatoriales, dont, objectivement, tous les Français se foutent, et n’exclut donc pas de se présenter aux présidentielles. Bouleversant : on ne s’y attendait pas.
Au moins, les socialistes officiels, les extrêmes-cocos et autres écolos d’opérette ne manqueront pas de représentation : il ne faut avoir aucun espoir de trouver un vrai job décent dans le privé pour tant vouloir hériter d’un pays en ruine, qui frisera la mise sous tutelle du FMI…
Pendant que Martine fait de la mousse (et en boit manifestement trop) et Nicolas bricole l’économie à coup de boutoir, la France et le gouvernement continuent de trottiner sur le sentier fleuri du n’importe quoi : alors que tout, dans nos finances, inciterait à resserrer nettement le champ des compétences de l’état, à diminuer (voire sabrer) le nombre de Commissions Théodule ou de bricolages administratifs intempestifs et coûteux, le Ministère de la Culture (celui qui, je le rappelle, dispose d’un budget supérieur à celui de la Justice) se lance donc, sous le patronage du frétillant et inutile Fred Mitterrand, dans une Maison de l’Histoire de France dont on se demande furieusement à quoi elle va bien pouvoir servir.
L’innovation pourrait être étonnante si elle n’était pas au moins également inquiétante : quand on lit le rapport qui motive la création de cet n-ième bidule, on se demande jusqu’à quel point la propagande ou la réécriture discrète de l’Histoire ne sera pas au menu de ses activités.
Et surtout, on se demande comment le pouvoir a bien pu se passer d’une telle Maison de l’Histoire sur la dizaine de siècle qui a précédé : le XXIème serait-il décidément si frénétique qu’on ne puisse en suivre les développements pour qu’on crée, à grands renforts de deniers qu’on n’a pas, un nouveau bidule chargé de l’étudier, lui, ainsi que les vingt autres précédents ?
Quand on rapproche cette création, aussi artificielle qu’inutile voire dangereuse, des propos sarkoziques sur le besoin d’orienter l’argent vers les « activités productives », on lève le doute qui nous occupait : Sarkozy nous prend donc bel et bien pour des imbéciles.
Le moutontribuable a toujours tort…
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