Avant hier, nous avons invité à Bruxelles le professeur allemand Markus Kreber. Il est l’initiateur d’un procès auprès de la cour constitutionnelle allemande contre les sauvetages de la Grèce et de l’Irlande.
Une version écrite complète de cet évènement peut être trouvée ici. Le professeur a exprimé des critiques profondes de la politique de la banque centrale européenne d’acheter des obligation d’État sur le marché secondaire, les qualifiant carrément d’ « illégales », tout comme le plan de sauvetages lui-même. Il a prédit que « l’euro allait tomber, il vaut mieux regarder la vérité en face. »
Il est vrai que nous ne devrions pas sous estimer la volonté des chefs de l’UE de sauver l’euro. Mais tout autant, ça serait une énorme erreur de sous estimer la pression politique, dans des pays comme l’Allemagne, pour le respect des règles et des accords de départ pour lesquels le peuple allemand a donné son assentiment, c’est à dire une monnaie forte et pas de sauvetages (que ce soit par le biais de la BCE ou des gouvernements) pour les pays qui vivent au delà leurs moyens.
Et le professeur Kreber n’est pas une voix solitaire qui crie dans le désert. Dans le procès qu’il mène, il est le représentant d’un groupe de 50 notables, allant d’artistes au petit fils du chancelier Konrad Adenauer (un des pères du projet d’intégration européenne). Cette initiative vient tout droit du coeur même de l’Allemagne.
Les politiciens d’Europe feraient bien d’y prêter attention.
Repris du blog d’Open Europe avec l’aimable autorisation de ses responsables.
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