Au sujet de l’interdiction du niqab, une journaliste de gauche égyptienne dit que, autant elle déteste la droite politique, qui ne veut pas du niqab, autant elle déteste la droite musulmane, qui en veut. Donc, imposer le niqab et bannir le niqab sont, à ses yeux, des positions de droite. Comme c’est une discussion de la BBC, personne ne s’étonne.
Bon, d’accord. Mais il y a ici plus qu’un point de débat. Et il n’y a pas que la droite du parti conservateur qui le dit : voici, par exemple, un organe de gauche, le New Statesman :
« Un rapide parcours du manifeste du BNP met en lumière les propositions suivantes : de fortes augmentations pour les pensions d’État ; davantage d’argent pour le Service National de Santé NHS ; une protection améliorée pour les travailleurs ; la nationalisation des industries clés. Sous son leader Griffin, l’extrême droite des temps modernes se positionne à la gauche des travaillistes. »
Tout cela est vrai, sauf que ce n’est pas un développement récent. Le BNP, comme tous les mouvements fascistes, a émergé de la gauche révolutionnaire. Il n’aime pas la libre entreprise, hait les riches et en veut à la monarchie. Il fait sa promotion en tant que « le parti travailliste pour lequel vos parents votaient » et son dernier manifeste promet de « donner aux travailleurs une part dans le succès et la prospérité des entreprises dont les profits sont créés par leur labeur, en encourageant les programmes d’actionnariat des travailleurs et les coopératives. » Son soutien dans la population vient en masse d’anciens électeurs travaillistes.
Dire que le fascisme s’est développé à partir du socialisme dans les années 20, c’est une affirmation de faits historiquement observables. Lisez le chapitre de Hayek « Les racines socialistes du nazisme » dans La Route De La Servitude, ou parcourez certaines de ses citations ici. La haine entre les fascistes et les socialistes traditionnels pendant des décennies a été d’autant plus féroce qu’il s’agissait d’une haine entre frères.
En quel sens donc le BNP est-il de droite ? Certains avancent que c’est de droite de discriminer sur base de la race et de la nationalité plutôt que de la classe et du revenu, mais cela ferait de Staline, Gerry Adams, Pol Pot et Robert Mugabe des personnes fondamentalement très à droite. Quelqu’un vraiment de droite croit que, toutes choses égales par ailleurs, l’individu devrait être aussi libre que possible de la coercition de l’État : une position aussi odieuse aux socialistes de tendances léninistes que nationalistes.
Non, il n’y a qu’un seul sens selon lequel le BNP est de droite et c’est au sens de la BBC. Notre média d’État utilise l’expression « de droite » pour dire « désagréable ». Il applique donc le terme de façon égale à Vladimir Jirinovski, Vladimir Poutine, Timothy McVeigh, Eugène Terr’Blanche, les juifs orthodoxes, les talibans, le Pape, l’Ordre Orange et David Cameron.
Par exemple, les correspondants de la BBC décrivent invariablement les durs du régime iranien comme « de droite ». Peu importe que les ayatollahs ont exproprié la bourgeoisie et nationalisé des pans entiers de l’industrie, aboli la monarchie et inversé l’alliance de leur pays avec les États-Unis et la Royaume Uni. « De droite », au pays des teletubbies, veut simplement dire « quelqu’un avec des opinions effrayantes ».
Le sobriquet peut très avantageusement être appliqué aux deux camps opposés d’un même conflit, comme dans cet extrait récent de Newsnight. Au sujet de l’interdiction du niqab, une journaliste égyptienne de gauche dit que, autant elle déteste la droite politique, qui ne veut pas du niqab, autant elle déteste la droite musulmane, qui en veut. Donc, imposer le niqab et bannir le niqab sont à ses yeux des positions de droite. Comme c’est une discussion de la BBC, personne ne s’étonne. Mais en fait je pense plutôt le contraire : quelqu’un vraiment de droite avancerait l’argument que, alors qu’il est parfaitement normal que des entreprises ou des individus interdisent de se couvrir le visage, il n’appartient pas à l’État de dire aux gens comment s’habiller.
S’il y a encore quelqu’un de gauche qui me lit à ce stade, de la fumée doit sortir de ses oreilles. Comment Hannan ose-t-il nous mettre dans le même panier que Griffin ? Même si Griffin se retrouve parfois être arrivé aux mêmes positions que nous sur quelques questions, ça ne veut pas dire que nous sommes de la même tradition politique.
Vrai : la plupart des gens de gauche trouvent Griffin et son British National Party répugnants. Mais inversez les choses, mes amis, et vous verrez à quel point vous êtes insultants quand vous dites que le BNP est de droite, suggérant que la seule différence entre le fascisme et le conservatisme est une question de degré. Le répéter sans cesse ne le rend pas moins grossier.
Un article de Daniel Hannan pour son blog sur le site du Telegraph. Dimanche 1er août 2010 – Nick de Cusa , Daniel Hannan
You cannot redefine the Right as liberalism and Extreme Right as ultra-liberalism! Try this, the Right is defined as a set of attitudes favouring order, tradition, hierarchies, stability, security…that is to say, a society that can maintain itself in a fairly static manner, with social classes and a preserved inequality that does not level out (as under socialism) nor balloon (as under neoliberalism). The upper classes are more powerful than the lower classes but do not use their power to obtain more and further marginalise the lower classes. The meaning of social conservatism is pretty obvious.
It is clear that the current politics of the BNP or FN is very conservative. Daniel Hannan is very liberal. I do not see him express so much concern for the Church or suffering English culture as he does for an abstract notion of « liberty ». The UMP and most other Tories have elements of each.
Under the « rule » of liberty, the people who really want to protect english culture will be able to do so. I really doubt, however, that they would be given such luck under any other kind of system.
By the way, UMP in France is so lost in the middle of nowhere, so quartered between the need to be in touch with its roots and the need to grab some audience that they amount to just another flavour of socialists.
Il n’y a rien d’abstrait dans la notion de liberté. Si tu ne vois pas ça, c’est que ta rage obsessionnelle nationaliste t’aveugle.
Of course, the liberal conception of « liberty » is abstract. Has it been obtained anywhere by anyone? The most concrete definition liberals can offer is freedom from State interference. In this sense, however, it appears to me that those with the most power have the most freedom. But then, in the absence of the State, is there total freedom? The less the State interferes in restricting « liberty », the more other institutions and private actors interfere.
There are other conceptions of freedom, as well. Collective notions (as the nationalist idea), spiritual notions (the Christian idea, that freedom is liberation from crude biological desires), the Marxist idea, which, in fact, is predicated on the liberal conception of liberty, but is simply more intelligent in recognising more than one external threat.
Neanmoins, je ne voulais d’abord que dire que la notion liberale de la liberte n’est pas de la droite politique.