Quelqu’un dort au gaz

Peut-on avoir un État qui fonctionne comme une entreprise

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Quelqu’un dort au gaz

Publié le 26 janvier 2011
- A +

Quelqu’un, quelque part, dort au gaz. Pendant qu’on nous impose de nouvelles taxes, on apprend qu’un chèque de $812 millions au nom du Québec traîne sur une tablette à Ottawa.

Enfin, façon de parler. Cet argent devait servir à payer le prolongement de l’autoroute 30, et la réfection de la route 175, qui relie Québec au Saguenay-Lac-Saint-Jean. L’annonce a été faite il y a plus de deux ans. Mais la paperasse — et dieu sait qu’il y en a — n’est même pas signée. Fonctionnaires et politiciens se renvoient la balle.

Politicien québécois : « J’attends après le fédéral ! Il doit honorer ses engagements ! »

Politicien fédéral : « Le chèque est encore ici ? Mais qu’est-ce que Québec attend pour venir le chercher ? »

Quelqu’un, à Québec ou à Ottawa, a échappé le ballon.

Qui fait le suivi ?

Bon. On ne va pas déchirer notre chemise là-dessus. On va seulement souhaiter que quelqu’un se réveille, et parte chercher le chèque.

Mais ce genre d’erreur de communication et de suivi fait souvent les manchettes ces temps-ci. Mardi, on apprenait par la plume du collègue Mathieu Turbide, qui a fouillé les rapports financiers du gouvernement, que Raymond Bachand et son équipe vont échouer à contrôler leurs dépenses cette année. Malgré leur promesse.

Jeudi dernier, je vous racontais comment un seul ministère sur dix au fédéral s’est doté d’un plan pour réduire ses dépenses, alors que le gouvernement Harper a fait cette demande il y a près d’un an.

On promet, on déclare, on annonce… mais qui fait le suivi ?

Une culture de business

Tout ça montre une chose : nos problèmes de finances publiques ne sont pas seulement mathématiques. Ce n’est pas simplement une question de se demander : qu’est-ce qu’on coupe ? Qu’est-ce qu’on garde ? De combien on monte la TVQ, de combien on réduit les dépenses, etc.

C’est un changement culturel dont nous avons besoin au gouvernement. Une révision en profondeur des façons de faire. Peut-on avoir un État plus efficace ? Moins gros, certes. Mais surtout, plus efficace ? Ça va faire siller les oreilles de certains, mais je le dis quand même : peut-on avoir un État qui fonctionne comme une entreprise ? Avec une culture entrepreneuriale et, surtout, une reddition de compte ?

Quand une PME est incapable de remplir ses objectifs, de respecter les délais prescrits et qu’elle défonce ses budgets, elle fait faillite. Que cette entreprise soit à but non lucratif, ou une coopérative, n’y change rien. Toutes opèrent selon les principes de base de gestion. Sinon, elles meurent.

Le gouvernement, lui, doit ses neuf vies aux contribuables. Surtout les prochains.

Notre dette vient d’atteindre 225 milliards ce week-end. Déjà, 10 milliards de plus que l’an dernier. Si je parle de culture entrepreneuriale, c’est que lorsqu’on est dans le trou à ce point, des petites choses, comme aller chercher un chèque qui traîne sur une tablette, peuvent faire une différence.

Voir les commentaires (0)

Laisser un commentaire

Créer un compte

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’Union européenne, c’est vraiment une réussite : non seulement elle nous permet de faire l’expérience sur le sol européen d’une guerre essentiellement paisible, mais en plus, elle nous garantit une économie en croissance maîtrisée, bien à l’abri des tonitruantes innovations qui menacent régulièrement les citoyens européens de leurs bienfaits un peu trop positifs.

Ouf ! Sans les subtils efforts du commissaire Breton et de toute la Commission européenne derrière lui, les citoyens européens auraient été confrontés à l’arrivée de l’iPhone... Poursuivre la lecture

Parmi les économistes qui ont été nobélisés, James M. Buchanan est probablement l'un des plus singuliers. Né le 3 octobre 1919 (il aurait 97 ans aujourd'hui), Buchanan répudiait l'idée que les économistes devaient être des technocrates qui guidaient l'action gouvernementale.

 

James M. Buchanan, la domination du politicien et du fonctionnaire

Après la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale, les sociétés occidentales ont été dominées par des courants de pensée qui favorisaient un rôle très important de l'État dans l... Poursuivre la lecture

Contrepoints vous propose un texte de réflexion, repris de nos archives. L'auteur en est Luigi Sturzo (1871-1959). Il fut un prêtre catholique et un des fondateurs du Parti Populaire (1919) en Italie. Il s'intéresse ici à l'évolution de l'idée d’État.

L’idée d’État appartient à l’histoire moderne. Au Moyen Âge on ne parlait pas d’État, mais de royaumes et de rois, d’empires et d’empereurs, de seigneurs et de vassaux, de villes et de républiques. Si on voulait spécifier la nature du pouvoir, on disait pouvoir séculier, pour le distingue... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles