La dépense publique n’a fait qu’augmenter durant les années Thatcher.
La semaine dernière, la dette nationale du Royaume-Uni a dépassé les mille milliards de livres sterling. Les emprunts d’État en novembre étaient supérieurs de 11% à ceux du même mois un an auparavant, au sommet de la prodigalité maniaque de Gordon Brown. La Grande-Bretagne a plus emprunté la semaine dernière qu’aucun mois depuis qu’a été instituée la dette nationale en 1694 sous Guillaume III.
Méditez ces chiffres extraordinaires, qui montrent les augmentations de la dépense publique depuis la dernière élection générale (merci à John Redwood). Chaque mois qui a passé depuis que la coalition actuelle est arrivée au pouvoir, les emprunts et les dépenses n’ont fait qu’augmenter. La dépense totale durant les les sept premiers mois de ce gouvernement a été de 23,3 milliards de livres sterling de plus que la période équivalente de 2009, soit une augmentation de 7%.
Alors, où diable sont ces fameuses coupes avec lesquelles on ne cesse de nous bassiner ? C’est de quoi, exactement, que les syndicats n’arrêtent pas de se plaindre ? Il est vrai que certaines sommes d’argent se voient ré-allouées, ce qui signifie que certains budgets particuliers se réduisent ; mais il n’y a jamais eu un jour où cela n’est pas vrai à l’échelle de la machinerie gouvernementale. La simple réalité statistique, même si ça contredit la croyance presque universelle, c’est que la dépense publique totale ne fait qu’augmenter.
Ça me rappelle, d’une certaine manière, les années ’80. La dépense publique n’a fait qu’augmenter durant les années Thatcher, avec des augmentations particulièrement importantes dans la santé et dans l’assistanat, avec des hausses de 32% pour ces deux domaines entre 1979 et 1990. Mais ce n’est pas comme ça qu’on se le rappelle. Tels des thérapeutes déclenchant de faux souvenirs d’enfance, nos commentateurs accrédités ont réussi à nous convaincre que les années ’80 ont été une époque de vicieuses « coupes conservatrices ».
Ce que Margaret Thatcher a accompli, bien sûr, c’est une croissance économique bien plus forte. La Grande-Bretagne, pendant que Thatcher était premier ministre, a crû plus vite que tous les pays d’Europe à l’exception de l’Espagne. En d’autres mots, le secteur public a gonflé, mais le secteur privé a crû beaucoup plus vite ; la dépense publique a augmenté en valeur absolue, mais a décru rapportée au PIB. Le gouvernement actuel a pour objectif d’en faire autant. Il est important de comprendre que la stratégie de réduction du déficit repose sur la reprise économique, qui génère une augmentation des rentrées fiscales, et non pas sur des coupes dans les dépenses.
Et pourtant ce point n’est pas compris. Au contraire, presque tous les commentaires de la semaine dernière ont été au sujet de la perspective d’une rechute dans la récession causée par d’imaginaires coupes budgétaires. La coalition se retrouve ainsi dans la même position que le gouvernement Thatcher : elle souffre politiquement de sa réputation de coupeuse de dépenses, sans jouir du gain fiscal de telles coupes.
Le paradoxe, c’est que, d’après les sondages, la plupart des électeurs acceptent la nécessité de réductions budgétaires. Nous traversons un de ces rares moments dans la démocratie moderne où un gouvernement peut réduire la dépense publique et être populaire, s’autorisant ainsi, dans quelques années, à réduire les impôts et taxes, et donc à être encore plus populaire.
Repris du blog de Daniel Hannan hébergé par le Telegraph avec son aimable autorisation.
Pas de coupes budgétaires au Royaume-Uni
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