Traduction et adaptation de l’article Who’s Next? écrit par Freedom House et publié dans Foreign Policy.
En fin de compte, le refus des manifestants de faire marche arrière a cellé le destin d’Hosni Moubarak. On peut très certainement douter que remplacer un dictateur comme Moubarak par la même junte militaire qui soutenait le pouvoir avant-hier et qui suspend aujourd’hui la Constitution soit une bonne idée mais nul ne sait ce que demain réserve à la société Egyptienne exploitée. De leur côté, les gouvernements Occidentaux ont soutenu leur homologue Moubarak jusqu’à la fin, malgré le fait que le despote avait transformé son pays en un État policier et que la plannification économique mise en place par le parti au pouvoir membre de l’Internationale Socialiste (dont font aussi partie les Partis Socialistes Français et Belges) avait pillé et terrassé son économie.
Avec le départ d’Hosni Moubarak du gouvernement Egyptien, quel tyran socialiste sera le prochain à quitter le pouvoir ?
Kim Jong Il, Corée du Nord
Dernier régime socialiste à se réclamer ouvertement du stalinisme, la Corée du Nord a été dirigé depuis 1994 par l’impitoyable et rétrograde Kim Jong Il, qui a succédé aux 46 années de règne de son père, Kim Il Sung.
Selon l’article premier de sa Constitution, « la République populaire démocratique de Corée est un État socialiste souverain qui représente les intérêts de tout le peuple coréen » mais les 63 années de leadership de la famille au pouvoir n’ont pas été très bonnes pour le peuple de Corée du Nord, où la famine et la surveillance sont également répandues et organisées par l’Etat le plus redoutable du monde.
Pour empêcher ses citoyens de recevoir des nouvelles de l’étranger, les autorités nord-coréennes interdisent l’utilisation d’Internet, des émissions diffusées par les radios étrangères, et surveillent étroitement les appels internationaux. La population assiégée et exploitée est inondée de propagande issue des années 1960 et réchauffée par le monopole détenu par l’Agence Coréenne de Presse.
Un sinistre système de camps de travail et de centres de détention est utilisé pour réprimer tout désaccord social et politique avec le régime. Compte tenu de la nature fermée et secrète du régime et de la société qu’il maintient sous sa coupe, il est impossible de savoir précisément combien de Nord-Coréens souffrent dans les goulags modernes. Certaines estimations montrent que quelque 150 000 personnes sont actuellement en détention.
Maintenant en difficulté, Kim Jong Il aurait l’intention d’installer son fils Kim Jong Eun à la tête du pays afin de prolonger la misère, l’exploitation et la souffrance du peuple de Corée du Nord.
Il y a quarante et un ans, un jeune capitaine de l’armée nommé Muammar al-Kadhafi réalisa un coup d’Etat militaire contre le roi Idris de Libye, instaurant La Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste, une République arabe et socialiste sur le modèle de l’Égypte dirigée par Nasser.
Maintenant âgé de 68 ans, Kadhafi a été au pouvoir depuis l’élection de Georges Pompidou en 1969 et le premier mandat du président américain Richard Nixon, qui l’appelait le «chien fou» du Moyen-Orient. Mieux connu à l’étranger pour ses bouffonneries que pour son style de gouvernement, Kadhafi est moins drôle que redoutable pour le peuple libyen.
Bien que le pouvoir soit théoriquement organisé par un système de comités populaires élus au suffrage indirect et par le Congrès général du peuple, dans la pratique, ces structures sont manipulées de manière à  assurer la domination persistante de Kadhafi, qui ne détient aucun titre officiel.
Il est illégal pour tout groupe politique à  s’opposer aux principes que Kadhafi a énoncé dès 1969, et qui sont détaillés dans le Livre vert, un traité en plusieurs volumes, mélange de socialisme, de nationalisme arabe et d’islam, publiés par Kadhafi dans les premières années de son règne.
Après des décennies de domination et de répression, les principales institutions sont en grande partie incapables de répondre aux besoins de la population. Environ 500 personnes sont actuellement détenues pour des délits politiques. Rongée par la corruption d’un Etat archaïque, la société libyenne d’aujourd’hui est mal équipée pour prendre sa place dans le monde contemporain.
Il n’y a pas si longtemps, Robert Mugabe était le chouchou de l’Occident parmi les dirigeants africains. Après avoir battu le régime à majorité blanche de Rhodésie et créé son Etat à majorité noire, Mugabe semblait à première vue comme un autre Mandela.
Il était du moins vu comme tel par ceux qui étaient si prompt à oublier que Mugabe est le leader du mouvement de l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU-PF) au pouvoir sous différents noms depuis les années 1980, un parti idéologiquement socialiste dont l’organisation était et est toujours calquée sur les partis communistes des autres pays, le parti disposant même d’un Politburo.
Dans ces premiers jours au pouvoir, Mugabe s’est surtout distingué par son usage de la violence brute comme moyen de gouvernement. Ses premières cibles au début des années 1980 étaient les tribus qui avaient favorisé les autres chefs de la résistance au régime précédent. Ces opérations d’épuration politique aussi bien qu’ethnique ont été notamment illustré lorsque les forces de Mugabe ont assassiné 30 000 membres de la minorité Ndebele.
Ces dernières années, le pouvoir autocratique de Mugabe a connu une croissance impitoyable. Sa cible de choix est le principal groupe d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC). Ses hommes de main ont harcelé et même tenté d’assassiner des personnalités de haut niveau de l’opposition, ainsi que les électeurs réguliers (ou les électeurs supposés de l’opposition). D’autres ont du subir sa colère : un programme gouvernemental de 2005 intitulé « Dégageons les ordures ! » a rasé au bulldozer les maisons de 700 000 habitants des quartiers les plus pauvres du pays. D’une manière générale, Mugabe a supervisé la destruction complète et l’appauvrissement de ce qui avait été l’une des plus belles réussites économiques et sociales de l’Afrique. Sous son règne, la croissance du PIB a été négative entre 2001 et 2008, date à laquelle l’inflation avait atteint un taux de dizaines de milliers de pour cent.
Les derniers mois ont vu une hausse des assassinats politiques perpétrés par le régime. Mugabe a en effet beaucoup de soucis à se faire : le MDC de l’opposition a été le premier parti lors des dernières élections, et le mécontentement public est de plus en plus fort envers son régime meurtrier. Si les Zimbabwéens suivent le chemin trace par les Tunisiens et les Egyptiens, les jours de la dictature socialiste de Mugabe sont comptés.
Lors du putsch de 1959, Fidel Castro a renversé l’ancien homme fort de Cuba, Fulgencio Batista, amorçant une rapide transformation du régime en Etat socialiste de la pire espèce. La constitution du pays précise que « l’Etat socialiste est guidé par les principes de José Marti et les idées politiques de Marx, Engels et Lénine. »
Bien que des problèmes médicaux aient poussé Fidel à transmettre les reines de la dictature à son frère Raúl en 2008 après un demi-siècle de pouvoir autocratique, Cuba demeure un État à parti unique dans lequel presque tous les droits politiques et les libertés civiles sont sévèrement limités.
Le militantisme politique est strictement interdit en dehors de l’égide du parti d’Etat. Harcèlement et prison attendent les résistants. La liberté de circulation (y compris le droit de quitter l’île) et le droit de choisir son lieu de résidence sont strictement réglementés. Le gouvernement maintient un contrôle strict sur tous les medias, l’accès à Internet et le contenu visible sur l’île étant contrôlé. La liberté académique est inexistante, et tout rassemblement non autorisé de plus de trois personnes peut entraîner des amendes ou des peines d’emprisonnement.
Aujourd’hui, la gouvernance socialiste ayant provoqué des décennies de stagnation économique, la misère sociale est grande et les services de l’Etat sont à terre. Depuis l’arrivée de Raúl Castro, des réformes très limitées ont été mise en place, y compris une modeste ouverture économique et la libération de plusieurs dizaines de prisonniers politiques en 2010. Néanmoins, l’avenir de Cuba reste dans les mains d’un ensemble vieillissant de dirigeants – tous blancs dans un pays métis – pour lesquels la promotion d’une véritable ouverture politique condamne à l’anathème.
Alexandre Loukachenko, Biélorussie
Alexandre Loukachenko est le dernier dictateur d’Europe. Ses 16 années de règne ont fait de la Biélorussie un désert politique et économique. Au fond, Loukachenko reste un homme de l’ère Brejnev : sa police secrète utilise encore le sigle du KGB. Loukachenko a fait feu de tout bois pour marginaliser l’opposition et serrer l’étau du régime sur les médias audiovisuels afin que le peuple de Biélorussie ne puisse voir la réalité parallèle construite pour eux dans les médias contrôlés par l’État.
Malgré sa férocité, la pérennité de ce dinosaure politique n’est cependant pas assurée. Ayant été une nouvelle fois réélu avec 80% des voix lors de l’élection présidentielle de décembre 2010, largement condamnée comme frauduleuse, des milliers de manifestants ont envahi les rues de Minsk, la capitale ; les forces de sécurité ont eu la main lourde et des centaines d’arrestations ont eu lieu. Parmi ses détenus figurent un certain nombre de candidats de l’opposition, dont plusieurs encourent des peines de 10 ans de prison ferme.
Les dictatures s’écroulent souvent quand les peuples reconnaissent que la liberté et la prospérité règnent parmi leurs voisins, alors qu’ils ne jouissent ni de l’une, ni de l’autre. Le pays est notamment entouré par la Pologne, la Lituanie et la Lettonie, tous des anciens membres de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), qui jouissent maintenant de la liberté, politique et économique. Ainsi entouré par des voisins libres et incapable d’éliminer totalement l’opposition au régime, Alexandre Loukachenko va peut-être passer quelques nuits blanches ces prochains mois.
Voilà tout le mal que les libéraux de tous pays souhaitent aux hommes d’Etat de Biélorussie, de Cuba, du Zimbabwe, de Libye et de Corée du Nord.
En attendant que l’orage populaire s’étende et se rapproche…
Article honteuse plagié du site Foreign Policy… Cela n’est guère digne d’un site de qualité tel que Contrepoints. Espérons que cela ne se reproduira pas…
Mmmh, pas que je sache. C’est une traduction de ceci : http://www.defence.pk/forums/world-affairs/93281-…
J’ai tort et Kevin a raison. Le texte de defence.pk est un copié-collé d’un article de Freedom House publié dans Foreign Policy : http://www.foreignpolicy.com/articles/2011/02/11/…
J’ajoute la référence dans l’article en entendant de savoir s’il faut ou non le supprimer.
Fanez pas, c est précisé en tête de page que c’est une traduction de l’article de foreign policy.
Pour ma part je trouve cet article excellent. On parle trop peu des dernières dictature encore en place, toutes socialistes.
Pourquoi il n’y a pas Barroso et Van Rompuy ?
The Irish bookmaker, Paddy Power, rates Yemen as the most likely to topple its leader, putting the odds at 15/8.
Paddy Power odds – next country to topple leader:
15/8 Yemen
9/4 Jordan
7/2 Algeria
7/2 Morocco
8/1 Bahrain
12/1 Iran
16/1 Libya
16/1 Sudan
16/1 Iraq
20/1 Saudi Arabia
20/1 Syria
Source: http://bigthink.com/ideas/30730