La tyrannie des avocats

Les caractéristiques d’un système légal libertarien vont à l’encontre des intérêts des avocats

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Avocats (Crédits Damien Roué, licence CC-BY-NC 2.0), via Flickr.

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La tyrannie des avocats

Publié le 12 mars 2011
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Par Le Minarchiste, depuis Montréal, Québec.

Avocats (Crédits Damien Roué, licence Creative Commons)Question quiz : qu’ont en commun Daniel Johnson (fils), Robert Bourassa, Lucien Bouchard, Bernard Landry, Jean Charest, Pierre Elliott Trudeau, Brian Mulroney, Jean Chrétien, Paul Martin, Barrack Obama, Bill Clinton et Hillary Clinton ?

Réponse : ce sont tous des politiciens ayant œuvré sur la scène provinciale-québécoise ou fédérale-canadienne ou fédérale-américaine ; et ce sont tous des avocats !

En fait, la plupart des politiciens sont aussi des avocats et c’est dans cette profession qu’ils retournent après leur carrière politique. Où est le mal ? Dans les positions où ces hommes étaient, ils détenaient les clés du système légal, ayant le pouvoir de passer une multitude de lois et règlements souvent sans l’approbation de la population.

Quelles seraient selon vous les caractéristiques d’un bon système légal libertarien ?

  1. Lois simples et faciles à comprendre, pouvant être décrites avec peu de mots.
  2. Procédures courtes et efficaces nécessitant peu de paperasse et de bureaucratie.
  3. Coûts compétitifs.
  4. Sans interférence politique.
  5. Se limitant à la protection des individus et de leurs droits de propriété.

Ces cinq caractéristiques vont toutes à l’encontre des intérêts des avocats ! Ceux-ci sont favorisés si les lois sont complexes et remplies de jargon difficile à comprendre, si les procédures sont interminables et parsemées de paperasse traitée par des bureaucrates, si les frais sont élevés et si les lois et règlements couvrent toute la panoplie de domaines possibles. Et surtout, si les lois sont manipulables et maléables, pleines de failles qu’ils pourront exploiter plus tard, après leur carrière politique.

Quel sera donc l’incitatif d’un politicien/avocat qui prend le pouvoir ? Il sera incité à compliquer le système légal ! D’ailleurs, s’il fait le contraire, ses chances de se trouver un poste dans un prestigieux cabinet après sa carrière politique seront amoindries. Ne soyez donc pas surpris de constater que le système légal soit de plus en plus compliqué et coûteux année après année.

En fait, la complexification du système légal par les politiciens/avocats agit comme une sorte de subvention indirecte à l’industrie du droit. En compliquant les lois, les politiciens ont rendu les avocats indispensables. On pourrait donc dire que l’industrie du droit est l’une des plus subventionnées. Les avocats figurent d’ailleurs parmi les individus les plus riches de la société. Leurs revenus se portent toujours bien, même en récession.

Le système légal actuel ressemble à une grosse balance de chaque côté de laquelle les deux parties déposent de l’argent. Celui qui en met le plus remporte sa cause. Parfois, même perdre le procès constitue une victoire puisque la partie gagnante est ruinée en raison des frais légaux, ce qui effraie les autres et les incite à se plier à la volonté du puissant poursuivant. C’est ce que nous observons avec Monsanto, qui poursuit un pauvre fermier pour violation de brevet alors que son champ a été contaminé par les semences de Monsanto à cause du vent. Les autres fermiers craignent tellement d’être poursuivis, même si une victoire serait probable, qu’ils se plient à la volonté de Monsanto et paient pour les semences. Parfois, le procès ne va pas jusqu’au bout puisque les fermiers préfèrent un règlement à l’amiable pour éviter les gigantesques frais légaux, même s’ils avaient de bonnes chances de remporter le procès. La situation n’est guère mieux lorsque votre êtes le poursuivant. Votre assureur refuse de vous indemniser pour un montant de 50 000 dollars. Suite à un procès, vous gagnez votre cause, mais vos frais d’avocats d’élèvent à 25 000 euros, ce qui signifie que la moitié de votre gain va dans les poches d’un autre.

Ce système inéquitable permet donc aux Goliath de ce monde d’écraser les David à leur guise. Et comme le système légal est l’outil principal de défense de la propriété privée pour les citoyens, il va sans dire que le système légal ne permet pas de défendre convablement la propriété, ce qui pourtant devrait être sa fonction première. En fait, on pourrait dire que la propriété des riches et puissants est nettement mieux défendue que celle des gens ordinaires.

Le système légal agit aussi comme la pierre d’assise du corporatisme. Les politiciens font les lois alors que ceux-ci sont contrôlés par les lobbys corporatistes. Théoriquement, les limites de la loi sont définies par la constitution ; la loi devrait se limiter à la protection des citoyens et de leur propriété. Cependant, les politiciens ont étiré ce mandat et ont instauré une panoplie de lois censées protéger les citoyens, mais qui ne servent plutôt qu’à asseoir leur pouvoir et leur influence, ainsi qu’à imposer leurs vues personnelles à l’ensemble de la population. Le système légal qui en découle est au service des politiciens, des criminels, des parasites, des corporations et… des avocats !

En rendant la justice inaccessible au commun des mortels, les politiciens ont défiguré l’institution gouvernementale la plus importante ; voire la seule qui soit vraiment défendable. Lorsque la loi n’est plus au service de notre protection, elle devient la chaîne qui brîme notre liberté, au profit de ces tyrans d’avocats !

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