Le Japon nous donne une leçon de résilience

Démonstration des progrès accomplis au Japon pour contenir les pires désastres de la Nature

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Le Japon nous donne une leçon de résilience

Publié le 13 mars 2011
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En 1923, le tremblement de terre de Tokyo fit cent mille morts et la capitale disparut dans les flammes. En 1995, on déplora six mille victimes à Kobe. Et un millier sans doute, à Sendai le 11 mars dernier, pour la plupart noyés par le tsunami qui a balayé la côte à la suite du séisme. Le drame humain est donc considérable mais l’évolution du nombre des victimes au cours du siècle, démontre les progrès accomplis dans la société japonaise pour contenir les pires désastres de la Nature. Depuis le séisme de Kobe en particulier, les codes et techniques de construction au Japon ont considérablement évolué : la plupart des bâtiments de Sendai ont résisté à la secousse la plus grave jamais enregistrée dans l’histoire du Japon. Aux normes techniques s’ajoute la préparation psychologique : dés leur plus jeune âge, les enfants japonais apprennent à se comporter convenablement en cas de catastrophe, à la fois au plan humain et de manière opérationnelle. La civilisation japonaise contribue aussi à contenir les dégâts : Sendai n’est pas Port-au-Prince, aucune scène de pillage, aucun désordre n’ont suivi le séisme. La population s’est immédiatement  mise à l’œuvre pour secourir les victimes et déblayer sans attendre ni la police ni l’armée.

Dans le reste du Japon, l’activité économique n’a été interrompue que quelques heures : le centre industriel du pays, entre Nagoya et Osaka, se trouve il est vrai à deux cent kilomètres plus au sud et toutes les usines sont équipées pour résister à des chocs majeurs. Les exportations d’automobiles et de composants industriels auront été suspendues moins d’une journée. L’économie japonaise qui croît lentement mais qui croît tout de même, avec des productions de plus en plus sophistiquées, ne devrait donc pas être affectée par le séisme : on peut même envisager que la reconstruction de Sendai suscitera un supplément de croissance pendant deux ans comme cela avait été le cas après la destruction et reconstruction de Kobe.

Cette renaissance de Sendai sera financée par des investisseurs privés qui vendront des valeurs étrangères (type bons du Trésor des États-Unis) de manière à rapatrier des yens : le cours du yen devrait donc monter dans les semaines qui viennent. Les exportateurs japonais devraient en souffrir mais fort peu car les composants japonais pour la plupart, sont irremplaçables, quelque soit leur prix (impossible de fabriquer où que ce soit dans le monde, une téléphone portable sans composant japonais). L’autre source de financement pour reconstruire Sendai sera évidemment publique, au risque d’aggraver la dette de l’État qui atteint déjà le niveau record de deux ans de production nationale. Mais cette dette étant pour l’instant financée par les épargnants japonais, il ne sera pas nécessaire pour l’État d’emprunter sur le marché mondial. Les taux d’intérêt sur le marché mondial ne devraient donc pas être trop affectés. Dans le pire des cas, le gouvernement japonais devra augmenter les impôts intérieurs en particulier la taxe sur la consommation qui est pour l’instant très basse (de l’ordre de 5%).

La principale incertitude causée par le séisme porte sur le programme nucléaire. Le Japon qui ne dispose d’aucune ressource énergétique naturelle, a depuis longtemps, comme la France, adopté le nucléaire : un tiers de l’électricité domestique est produite par des centrales de modèle ancien (Westinghouse-Toshiba) qui jusqu’à présent, avaient toujours résisté aux chocs sismiques. Une nouvelle centrale nucléaire est mise en route tous les deux ans au Japon, ce qui confère à la  compagnie nationale d’électricité un avantage comparatif sur le marché mondial en un temps où les États-Unis et l’Inde en particulier, s’intéressent de nouveau à l’énergie nucléaire. Mais deux centrales de la préfecture de Fukushima proches de Sendai ont cette fois-ci, souffert du séisme : des gaz  toxiques ont été lâchés dans l’atmosphère et des ouvriers des centrales ont été irradiés. Les risques sanitaire semblent limités, ce n’est pas Tchernobyl. Il n’empêche que le programme nucléaire japonais va se trouver singulièrement ralenti : les adversaires du nucléaire au Japon et plus encore en dehors, vont invoquer le spectre de Fukushima ( Greenpeace demande en France , l’arrêt de toutes les centrales). Les grands bénéficiaires économiques  de ce séisme pourraient bien être les producteurs de gaz naturel et de pétrole . Comme on dit au Japon : «  shikata ga nai »,  c’est ainsi.

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  • La croissance du PIB va certainement s’accélérer avec la reconstruction, mais Bastiat nous apprend qu’une destruction est toujours une perte de richesse, l’énergie et les fonds alloués a la reconstruction auraient pu l’être ailleurs, même après la reconstruction le japon sera plus pauvre que ce qu’il aurait pu être sans séisme.

  • On peut aussi se demander si en investissant dans le nucléaire les états n ont pas retardé le développement de technologies moins dangereuses et moins collectivistes comme l énergie solaire( gratuite et quasiment illimitée). Dans une société libertarienne, où l air serait privatisé, une entreprise nucléaire aurait beaucoup de mal à s implanter

    • Loin d’être gratuite, l’électricité photovoltaïque coûte des dizaines de fois plus cher que, par exemple, le charbon. Autre problème : elle ne produit pas quand on a besoin de lumière. Par définition.

  • Comme on atteignait 88,000 disparus le 12 mars, je ne pense pas qu’il n’y ait qu’un simple milier de morts…

    • En tout cas, au moins 10 000. Le début de l’article va un peu vite en besogne, et tire des déductions pas forcément fausses à partir d’informations fausses…

      • Infos à jour au moment de sa rédaction.

        • Voui, c’est pour ça que je disais que ça allait vite en besogne: il était dit et évident que c’était un chiffre provisoire et que le bilan serait bien plus lourd.

          Je suis d’accord avec les conclusions, mais il est clair qu’il est bien trop tôt encore pour prétendre tirer un bilan des conséquences. Mieux vaut ne pas s’emballer et y aller prudemment.

          Un peu comme tous ces gens hystériques voire obscurantistes qui réclament déjà l’arrêt total du nucléaire… Mais là je n’ai pas grand chose à ajouter à ce qu’a dit miniTAX.

  • Dans un monde rationnel où l’évaluation des risques est basée sur la science et non sur la peur, l’exemple de Fukushima serait au contraire une preuve de plus de la supériorité du nucléaire en terme de sécurité. Une centrale de type occidental tel que celle de Fukushima ne peut JAMAIS produire un accident à la Tchernobyl, même s’il y a zéro refroidissement et fusion complète des barres de combustibles, tout ce qu’il y aura, c’est du combustible qui tombe au fond de la cuve en acier et qui se refroidira tout seul, cuve qui n’existe pas dans une centrale de type Tchernobyl. L’accident de TMI s’est passé exactement comme cela : le coeur a fondu est est tombé au fond de la cuve acier et ça s’est arrêté là, point, il y a eu ZERO mort, zéro irradiation, zéro dégât à l’environnement, zéro « syndrome chinois » qui fait tant saliver les écolos.

    Mais on n’est pas dans un monde rationnel. Quand le temps passera et qu’on découvrira qu’il n’y a jamais eu de risque de type Tchernobyl comme prédit et que devraient savoir tous ceux qui se sont renseignés un minimum sur la question, tout ce que le public aura retenu, c’est l’hystérie médiatico-politique lancée par les anti-nucléaires. On ne retiendra pas tous les accidents, les dégâts et les énormes pollutions des autres formes d’énergies, les raffineries en flamme, les ruptures de barrages hydroélectriques, les incendies et explosions dues aux gaz, les fuites de carburants des véhicules et bateaux balayés par le tsunami… On ne retiendra que les dangers imaginaires les plus médiatisés parce que c’est bien plus facile de nourrir les peurs par de l’inexistant que par des faits réels.

  • @Nick de cusa et minitax je reconnais les mérites du nucléaire mais sans l’intervention des états et en pensant avec f Hayek que le capitalisme est un processus de découverte, peut être aurions nous aujourd’hui la technologie pour stocker l électricité et rendre ainsi une maison autonome avec, par exemple, un panneau solaire ( technologie payante mais énergie gratuite). C ‘est une question, pas une affirmation. Cordialement

    • En quoi la non-intervention des Etats aurait-elle permis de trouver magiquement une solution au stockage de l’électricité, problème majeur scientifique sur lequel nombre de laboratoires planchent depuis des dizaines d’années dans le monde entier ?

      D’autant que les labos publics (CNRS) ont justement la recherche de solutions énergétiques parmi leurs priorités. Donc si l’argent investi par l’Etat dans la recherche avait été intégralement utilisé à autre chose on aurait pu s’y accorder au moins partiellement, mais ce n’est pas le cas.

      Quant aux panneaux solaires, ils sont actuellement encore loin de pouvoir rendre les maisons autonomes, et ce malgré tout le fric public qui y est mis.

    • @ Phil.

      Le stockage de l’électricité est un point de recherche extrêmement difficile.
      En plus de 150 ans il n’est toujours pas possible de stocker plus de 1 % de l’énergie électrique qui traverse un condensateur.
      Le problème vient du fait que l’électricité n’est pas réelle. C’est un phénomène dû aux déplacements des électrons dans un matériaux. Le stockage de l’électricité revient à stocker des électrons. Les condensateurs stockent une petite quantité d’électron dans un espace vide. Les batteries délivrent des électrons par un procédé chimiques.
      Pour allez plus loin il apparait très nettement que la solution est au niveau quantique. hors les connaissances sont encore balbutiantes et les solutions loin d’être à porter de main.
      Il est donc faux de croire et de dire que les investissements dans le nucléaire ont pénalisé la recherche sur le stockage de l’électricité.
      Cela est typique des gourous écolo manipulateurs, car ils n’ont pas les connaissances scientifiques nécessaires pour appréhender correctement les sujets qu’ils abordent….

      • Il y a tout de même une technologie simple et éprouvée, avec un rendement de 75% : le pompage d’eau en altitude. Ce que les Allemands appellent « Speicherkraftwerk », centrale électrique de stockage. C’est assez bien pratiqué dans les pays alpins. Comme on peut s’en douter, il faut que la géographie s’y prête. La Belgique s’en sert et a quelques heures de réserves correspondant au temps de redémarrage d’une de ses deux centrales nucléaires.

  • @phil,
    D’abord, il est faux de dire que le nucléaire existe surtout grâce à l’intervention de l’Etat. Aux USA, les centrales nucléaires sont privées et ont été construites surtout parce c’est une technologie compétitive et rentable dès le début (notamment par rapport au charbon), ce qui n’est le cas d’aucun renouvelable à la mode. Même en France, le nucléaire a été encouragé par l’Etat mais les centrales avaient été financées grâce à l’emprunt privé et elles ont été amorties depuis au moins 20 ans! Elles sont donc devenues une vache à lait pour l’Etat qui reçoit chaque année des milliards en dividendes et taxes d’EDF, tout en produisant une électricité parmi la moins chère en Europe.

    Ensuite, le nucléaire est le secteur le plus réglementé qu’on puisse imaginer alors qu’il est la forme d’énergie d’importance la plus sûre que l’homme ait inventée (le nombre de morts du nucléaire par kWh produit est des milliers de fois plus faible que l’hydroélectricité, pourtant énergie éminemment « propre »), donc le surcoût de la réglementation imposé au nucléaire par l’interventionnisme d’Etat, le plus souvent pour des raisons populistes, est démesuré par rapport aux autres formes d’énergie. Par ex. les émissions de n’importe quelle centrale au charbon, au delà de la pollution classique, sont des milliers de x plus de fois plus radioactives que ce qu’on peut trouver dans une centrale nucléaire et les cendres de ces centrales au charbon contiennent assez d’uranium radioactifs pour faire fonctionner toutes les centrales nucléaires du monde en même temps, cendres dont on se débarrasse sans la moindre précaution et s’ils étaient soumis aux mêmes normes de radioactivités que celles imposées au nucléaire auraient fait fermer n’importe quelle centrale au charbon. Donc laisser entendre que l’Etat favorise le nucléaire alors qu’il lui met tous les bâtons dans les roues depuis des décennies et que le coût des réglementations inutiles mais toujours croissantes est astronomique (une multitude d’études avaient été faites), c’est quand même une lecture bien sélective des faits.

    Et enfin, le nucléaire ne compte que pour environ 10% de l’énergie mondiale. S’il n’existait pas, ça ne changerait pas grande chose au mix énergétique mondial, les renouvelables tel que le solaire ou l’éolien resteront toujours marginaux. C’est une certitude vu que l’éolien est une techno qui date de 600 ans, que le solaire thermodynamique a été vanté comme énergie de l’avenir… il y a plus de 100 ans par Mouchot et le solaire photovoltaïque avait (déjà) été en plein boum sous Carter. Donc si les renouvelables ne décollent pas, ce n’est pas à cause du nucléaire (même si c’est, oh surprise, l’argument favori des anti-nucléaires), c’est parce qu’ils sont une chimère économique, un faux choix technique pour permettre à ses promoteurs de faire croire qu’ils cherchent réellement une alternative (alors que leur but est d’abattre le capitalisme et la civilisation industrielle) et un simple prétexte politique pour diaboliser le nucléaire. Faites une expérience très simple, demandez autour de vous ceux qui affirment sans vergogne que l’accident nucléaire au Japon « risque » de conduire à un nouveau Tchernobyl s’ils savent la différence entre les 2 types de réacteurs et qu’un réacteur occidental (donc type eau pressurisée, avec l’eau comme modérateur+cuve + enceinte de confinement, choses inexistantes dans une centrale russe type Tchernobyl) ne peut JAMAIS reproduire Tchernobyl. Vous verrez qu’ils n’ont jamais pris la peine de se renseigner, ils se contentent de reprendre les infos qui renforcent leur préjugé, démarche qui n’a rien à voir avec la science.

    « Ce serait prudent et sage de ne pas s’endormir sur la sécurité de l’énergie fossile. L’industrie en Europe va finir par ne plus trouver assez de ressources pour assurer sa croissance prodigieuse. Le charbon va irrémédiablement être épuisé. Que va devenir alors l’industrie ? ».
    Augustin Mouchot, 1860.

    • l’argument technologique et économique reste vrai, mais si le nucléaire est très encadré, la construction et l’entretien des centrales diffèrent selon les régions du monde . N’oublions pas le chantage qu’Erevan a tenté de faire pdt des années auprès de l’Europe qui voulait faire fermer une centrale devenue dangereuse … alors si le zéro risque n’existe pas mais qu’on s’en rapproche le plus possible en France ou dans d’autres pays riches et expérimentés, ce n’est pas la même histoire partout .
      Et si l’éolien et le solaire n’ont qu’un seul avantage, outre la gratuité de la matière première, c’est bien que l’explosion d’un panneau solaire ou d’une éolienne ne vont pas irradier des populations entières !

      • On pourrait avoir la comparaison : nombre de blessés et de morts par an, éolien contre nucléaire. Je soupçconne que nous serions extrêmement choqués si nous voyions ces chiffres.

        • on pourrait avoir des surprises, mais on a jamais évacué une population à 30 km d’un parc éolien, ni contaminé les sols, les eaux et l’écosystème de toute une région pendant des décennie, voire des siècles, et ça n’a jamais irradié personne … cependant le nucléaire est plus efficace, plus rentable, moins onéreux et utilisable presque partout .
          Mais c’est comme l’avion, il y a peu d’accidents par rapport au nombre d’utilisateurs, mais quand il y en a un, les dégâts et les pertes sont forcément importants . Le Japon nous rappelle que cette technologie restera toujours potentiellement dangereuse ( mloins que prendre sa voiture et aller au boulot ), mais aujourd’hui, comme les déplacements en avion, eh ben je vois pas trop comment faire sans .

  • Bonjour,

    excellent article qui dresse la situation de manière posée et éclairante.

    J’ai relevé une phrase en particulier qui est celle-ci:
    « Les exportateurs japonais devraient en souffrir mais fort peu car les composants japonais pour la plupart, sont irremplaçables, quelque soit leur prix (impossible de fabriquer où que ce soit dans le monde, une téléphone portable sans composant japonais). »

    Si cela est tout à fait réel, cette affirmation met en doute la vision d’un tout made in China mis en avant par bien des médias. La Chine assemble en effet beaucoup, ce qui explique en grande partie une balance commerciale excédentaire.

    Dommage que ce genre d’informations ne soient pas reprise dans un contexte moins douloureux.

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