Les gourderies de Robin (interlude)

Les Américains auraient décidé de ne pas tenir compte des injonctions de Marie-Monique Robin

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Les gourderies de Robin (interlude)

Publié le 21 mars 2011
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Par Anton Suwalki

Les gourderies de Robin (1)
Les gourderies de Robin (2)

Dans notre première partie, nous avions traité des affirmations de Marie-Monique Robin sur l’espérance de vie.

« À chaque fois, des participants m’ont posé une question clé à propos de l’espérance de vie qui n’a cessé d’augmenter au cours des dernières décennies dans les pays dits développés. Cet argument est régulièrement utilisé par les industriels ou les représentants des agences de réglementation pour dire que finalement tout va bien et que les effets de la pollution chimique ne sont pas si graves puisque nous vivons de plus en plus vieux.

Malheureusement, comme on pouvait s’y attendre, cet argument a fait long feu : ainsi que le révélait Le Monde, le 27 janvier 2011, l’espérance de vie des Américains a baissé pour la première fois de leur histoire (elle a baissé de 1,2 mois par rapport à 2007) […] Il y a donc fort à parier que l’espérance de vie européenne va aussi chuter dans les années qui vont venir, car nous suivons toujours les États-Unis quelques années plus tard. »

Nous avons vu que rien dans les données (non examinées par Marie-Monique Robin) ne permettait d’extrapoler le devenir de l’espérance de vie aux USA à partir de cette baisse minime sur un an, qui n’était d’ailleurs pas la première. Et encore moins de « parier » que l’espérance de vie allait chuter au cours des prochaines années en Europe, bien au contraire.

Mais ce n’est pas tout : il faut croire que la population américaine tout entière s’est liguée contre la diva d’Arte. Comme l’a relevé Gil Rivière-Wekstein d’Agriculture et Environnement, la révision des données [1] a amené le National Center for Health Statistics à revenir sur ses conclusions précédentes concernant l’année 2008.

Et selon les données provisoires de 2009, les Américains auraient décidé de ne pas tenir compte des injonctions de Marie-Monique Robin, et de gagner 2 mois d’espérance de vie en 2009.

« Selon le dernier rapport du National Center for Health Statistics (NCHS), paru le 16 mars 2011, l’espérance de vie à la naissance aux États-Unis a encore progressé en 2009, atteignant un nouveau record. Alors qu’elle se situait en moyenne à 78 ans en 2008, elle est passée à 78,2 ans en 2009, rapportent les auteurs, qui notent une différence considérable non seulement entre l’espérance de vie des femmes (80,6 ans) et celle des hommes (75,7 ans), mais également selon les origines ethniques de la population […]Par ailleurs, le rapport indique que les taux de mortalité de 10 des 15 principales causes de décès ont baissé de façon significative entre 2008 et 2009 : maladies du cÅ“ur (–3,7 %), cancer (–1,1 %), maladies respiratoires chroniques (–4,1 %), congestion cérébrale (–4,2 %), accidents (–4,1 %), maladie d’Alzheimer (–4,1 %), diabète (–4,1 %), grippe et pneumonie (–4,7 %), septicémie (–1,8 %) et homicides (–6,8 %). » [2]

« Il y a fort à parier », comme dirait Marie-Monique Robin, que cette bonne nouvelle ne va pas être à son goût. Va-t-elle nier si un journaliste lui pose une question sur ce sujet, ou bien inventer un nouveau complot contre sa personne ?

(À suivre)

Publié avec l’autorisation de l’auteur.

Notes :

[1] Dans la plupart des domaines des statistiques nationales, il y a des données provisoires, semi-définitives, et définitives.
[2] http://www.agriculture-environnement.fr/2009-nouveau-record-pour-l.html
le rapport du NCHS :
http://www.cdc.gov/nchs/data/nvsr/nvsr59/nvsr59_04.pdf

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  • Merci pour vos articles, je les ai lus avec intérêt. On se laisse facilement embobiner par les faux polémistes et les imposteurs lorsque les voix discordantes ne peuvent s’exprimer.

    Les « marchands de peur » présentent systématiquement les choses de façon manichéenne, avec eux dans le rôle des gentils, alors qu’ils sont de purs produits marketing et utilisent les mêmes méthodes qu’ils attribuent – souvent fallacieusement – aux méchants qui sont désignés comme tels dès le début.

    Arte s’est fait depuis un moment une spécialité de donner une crédibilité au travail de ces individus méprisables en y apposant sa marque de « chaîne indépendante » (de plus en plus surfaite).

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