Qu’est-ce que l’homme ? – Qu’est ce que le Droit naturel ? – La vie en société fonde-t-elle des droits innés ? – Comment passe-t-on de la prédation à l’échange ? – Quels sont les principes d’un droit humain ? – Qu’est ce qu’une économie de services mutuels ? – L’économie n’est-elle pas le champ de bataille des intérêts ? – L’homme est-il captif des phénomènes économiques ?
Par Raoul Audouin
À l’ancienne vision de la vulgate marxiste, qui opposait les « capitalistes » et les « travailleurs », s’est substituée une vision où l’économie est accusée de ne fonctionner que pour elle-même, en fonction de sa propre rationalité. Cette conception n’est pas plus justifiée que la précédente. Pour s’en dégager, il suffit de reprendre la définition des facteurs de production, héritée des physiocrates.
Leur trinôme — terre, capital, travail — reflète l’économie encore agraire pour l’essentiel, au milieu du 18e siècle. La « terre » est vue comme le substrat, tant minéral (matière) que végétal (vie), que l’homme peut améliorer mais qu’il ne crée pas. Le « capital », c’est le cheptel (force motrice), les outils et les provisions — y compris la monnaie — nécessaires pour attendre la récolte suivante ; laquelle fournira les denrées (pouvoir d’achat réel) et les semences (réinvestissement). Aujourd’hui comme alors, le capital est du travail antérieurement immobilisé dans des moyens de production, lesquels n’ont pu être créés qu’au moyen d’une épargne, c’est-à -dire en renonçant à une part de la consommation possible.
 L’analyse classique, toujours valable, doit être généraÂlisée en fonction de la réalité plus complexe de l’économie industrielle. On peut la résumer sous forme d’équation : P = R + (T x M)
Production égale Ressources plus Travail multiplié par Machine
Il convient de noter que, dans cette formule, le mot « machines » est chargé de la fonction de coefficient. On ne peut en effet augmenter rapidement, ni la masse des ressources brutes sur lesquelles s’exerce le travail humain, ni ce travail lui-même. En revanche, lorsque le travail est équipé de façon à utiliser l’énergie, son efficacité est multipliée. C’est le secret de la productivité.
Quant au mot capital, il désigne trois formes de richesses lorsqu’elles interviennent dans la production. D’abord les ressources que sont le sol, les bâtiments, les sources d’énergie, les matières premières… Ensuite, les réserves financières, constituées des encaisses et des créances ; enfin, les équipements mécaniques. À propreÂment parler, ne sont « capitalistes » que les propriétaires des ressources et des réserves. Mais celles-ci ne devienÂnent productives industriellement que lorsqu’elles sont investies.
Or, à partir du moment où elles le sont, ces richesses ne sont plus commandées par leur propriétaire, mais par leur utilisateur, qui en cette qualité, est un travailleur d’un genre particulier : l’entrepreneur.
Par conséquent, l’opposition entre « travailleurs » et « capitalistes », qui régna si longtemps et qui menace sans cesse de resurgir, était d’ordre rhétorique et non pas logique. Ce n’est pas elle, en tout cas, qui peut définir deux formules distinctes de l’économie industrielle moderne. Celle-ci, par la force des choses, est fondamentalement une économie d’entreprise. L’économie contemporaine est partout fondée sur du capital, des machines, et de la main-d’œuvre dirigée par des dépositaires de la fonction de commander un cycle de production.
La différence des régimes réside dans le mode d’accession à la direction des entreprises, et pas ailleurs. En économie de marché, ce sont les consommateurs qui décident (même si c’est par un suffrage très indirect !) sinon ce sont les détenteurs du pouvoir politique.
(À suivre : Peut-on déterminer un juste prix ?)
Et c’est qui qui s’arroge le droit de fixer le nombre de licences ? Et ne me dites pas que vous ne trouvez pas ça abusif, ce coup là .
Et qui s’arroge le droit de fixer le « prix » de ces licences, « prix » qui n’est rien d’autre qu’une taxe anticipée sur l’activité que rien ne justifie ?