L’or n’est-il pas trop rare pour servir de monnaie universelle ?

Tenir compte de la quantité en circulation, mais aussi de la vitesse de rotation

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L’or n’est-il pas trop rare pour servir de monnaie universelle ?

Publié le 11 avril 2011
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Qu’est-ce que l’homme ?Qu’est-ce que le Droit naturel ?La vie en société fonde-t-elle des droits innés ?Comment passe-t-on de la prédation à l’échange ?Quels sont les principes d’un droit humain ?Qu’est-ce qu’une économie de services mutuels ?L’économie n’est-elle pas le champ de bataille des intérêts ?L’homme est-il captif des phénomènes économiques ?L’économie au service de qui ?Peut-on déterminer un juste prix ?Comment des valeurs subjectives peuvent-elles se traduire en prix objectifs ?Peut-on donner un prix au travail comme à de simples marchandises ?Qui a le droit de battre la monnaie ?

Par Raoul Audouin

Même en supposant que les gens n’acceptent aucun autre moyen de paiement que des pièces d’or, le problème se résoudrait selon la loi de l’offre et de la demande ; c’est-à-dire qu’une monnaie or-poids verrait son pouvoir d’achat augmenter si elle était plus demandée que les marchandises (et baisser dans le cas contraire), jusqu’à ce que le prix de la monnaie soit en équilibre avec les besoins de paiement.

Le phénomène d’une baisse de pouvoir d’achat de l’or s’est notamment produit au 16e siècle, lorsque les conquistadores espagnols en envoyèrent des cargaisons entières dans l’empire de Charles-Quint, où la production économique avait peu augmenté. Le niveau général des prix s’éleva rapidement car il y eut une inflation de moyens de paiement. Il faut donc se garder de croire que « l’étalon-or » ait une valeur fixe. En matière économique il n’y a que des rapports fluctuants. Mais le prix de l’or varie peu sur un marché réellement libre, parce que sa rareté relative change lentement; c’est ainsi une référence plus pratique que d’autres.

La rareté relative des moyens de paiement, quels qu’ils soient, dépend non seulement de la quantité en circulation, mais aussi de leur vitesse de rotation. C’est pourquoi une même masse d’or monnayé peut répondre à des besoins accrus en moyens de paiement, lorsque l’activité économique augmente ; l’équilibre n’est que retardé, même lorsqu’il y a thésaurisation, mais marché libre.

L’histoire du 19e siècle montre que le niveau général des prix en or a très peu varié — bien que le stock d’or ait alors considérablement augmenté — car la production consommable fortement accrue a neutralisé l’effet de l’ap­port métallique. D’autant qu’il y a toujours, en régime de liberté monétaire, des moyens de paiement autres que l’or monnayé : d’autres métaux (notamment l’argent et le bronze) et surtout la monnaie fiduciaire et scripturale.

(À suivre : Le bimétallisme n’a-t-il pas échoué historiquement ?)

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  • Ce n’est pas une histoire de rareté c’est une histoire de densité.

    Les détenteurs de mines de métaux ont un intérêt évident à définir des métaux comme moyens d’échange universels.

    Les non-propriétaires de mines de métaux n’y ont aucun intérêt. Pourquoi échanger sa vraie valeur avec des métaux sans intérêt ?

  • @Galuel
    Les métaux possède une valeur intrinsèque du fait de leur utilité. L’or, l’argent, le cuivre etc. ont de multiple usage au dela de la monnaie (que ce soit des composant électroniques ou des bijoux).
    On peut aussi imaginer baser la valeur de la monnaie sur d’autres commodités tangibles du moment que leur valeur varie peu au cours du temps pour garantir une monnaie relativement stable (mais les métaux restent privilégiés du fait de leur facilité a stocker).
    Bref associer la monnaie a une commodité c’est lui donner une réelle valeur, sans quoi elle ne représente rien (actuellement la valeur d’une monnaie n’est que relative par rapport aux autres monnaies, mais n’a pas de réelle valeur). Donc dans le système actuel tu échange ta vraie valeur (par exemple du travail) contre une monnaie qui n’en a aucune (valeur uniquement relative).

  • galuel a quand même raison en ce qu’une marchandise reçoit une prime lorsqu’elle sert de monnaie, ça été démontré aussi bien théoriquement qu’empiriquement. La monétisation de l’or accroit la valeur des mines d’or, tandis qu’inveesement la démonétisation de l’argent aux USA a été combattu par les compagnie minières d’argent parce qu’elle réduisait leur valeur.

    Or on voit mal quel intérêt public justifie de faire bénéficier les compagnies minières d’une prime pareille. Les gens préfèrent en général que ce soit la caisse publique qui bénéficie de cette prime…

    D’autre part il est faux de dire que la monnaie d’état n’a aucune valeur. Ce qui donne sa valeur à une monnaie, c’est ce qu’elle permet d’acheter ou racheter ; dès qu’un acteur économique important accepte une monnaie, elle acquière une valeur, et de ce point de vue le fait que l’état accepte la monnaie légale lui donne une valeur incomparable, même si c’est un bout de papier initialement sans valeur.

  • Je voulais dire « elle n’a pas de valeur intrinsèque » et ce que tu dis sur la valeur de la monnaie rejoint mon post quand je disais qu’elle a seulement « une valeur uniquement relative » (la valeur que lui accorde les autres agents économiques) par exemple dans le système international, la valeur de l’Euro est définie par la valeur que lui accorde les autres pays.

    Après je vous renvoie à l’article http://www.contrepoints.org/2011/02/07/13207-l%E2… qui explique quelle bénéfice aurait-on a retourner a un système de monnaie basé sur l’or (ou autre métaux)

    • « valeur intrinsèque », ça n’existe simplement pas. Pas plus pour l’or que pour n’importe quoi d’autre. Il n’y a que des valeurs subjectives et relatives.

      Re-monétiser l’or, pourquoi pas ; c’est déjà possible, c’est même déjà fait. Par contre, pourquoi ne pas permettre à d’autre biens de jouer le rôle de monnaie ? Autrement dit : pourquoi interdire ?

      Avec les instruments modernes, on n’a plus besoin de monnaie spécialisée, tout bien suffisamment « liquide » au sens financier fait affaire de monnaie aussi bien que l’or, l’argent, le riz, la terre, ou n’importe quoi. En pratique, cette catégorie de biens ce sont les « commodities », et il y en a beaucoup. Mieux encore, on peut combiner ces différentes monnaies physiques, qui existent d’ores et déjà, pour éviter qu’un choc ponctuel sur la valeur d’un bien se transforme en choc monétaire sur l’économie ; ça aussi ça existe déjà, ce sont les « Commodity price index ». Bien mieux que l’or à tout point de vue, sous réserve de les figer une bonne fois pour toute pour éviter des manipulations monétaires.

      • Pas du tout.

        Pour qu’une marchandise puisse servir de monnaie elle doit posséder des qualités bien particulières :

        – relativement rare,
        – difficile à produire,
        – facile à transporter,
        – inaltérable,
        – facile à diviser.

        Ce n’est pas par hasard que l’or, (et dans une moindre mesure, l’argent) qui possède au dernier degré ces qualités, sert de monnaie depuis des millénaires.

        Le riz, le lait, les pommes de terres, ne constitueront jamais une monnaie.

        • Réviser votre histoire : le riz a déjà servi de monnaie. Inversement, il n’y a rien de plus facile à produire qu’un bout de papier, et il n’a rien d’inaltérable (la durée de vie des billet est de l’ordre de l’année.
          Un bien n’a pas besoin d’être rare, difficile à produire, ou inaltérable pour servir de monnaie. Certains ont même arguer qu’une monnaie qui s’altère progressivement avec le temps (« monnaie fondante ») a plus de sens économique qu’une monnaie inaltérable

        • Xenos :

          Oui, l’or est très bon pour faire figuration. Mais c’est la sa seule qualité. (L’usage de l’or en chimie et en électronique est marginal) In fine, avoir une monnaie basée sur les métaux précieux, c’est avoir une monnaie basée sur l’attirance d’une société pour le bling bling.

          On peut rêver mieux.

          Certes, on peut aussi rêver de mieux que de monnaies dont la valeur est in fine supportée par la bonne gestion gouvernementale …

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