Par Daniel Hannan, depuis le Royaume-Uni.
Les autodafés symbolisent de façon idéale le bellicisme tout empreint de complète ignorance, qui est derrière tant de mouvements autoritaires. Comme le criait le général fasciste Jose Millan-Astray, quand il était confronté à une idée qu’il n’aimait pas : ¡Muera la inteligencia! ¡Viva la muerte!
Sion Owens, un candidat du BNP (British National Party) du Pays de Galles, qui a été arrêté quand la police a découvert qu’il avait brûlé un Coran dans son garage, s’est comporté avec un narcissisme extraordinaire. Même les imbéciles de trolls du BNP qui infestent mon blog ne peuvent pas ne pas avoir remarqué qu’un exploit similaire a entrainé une série de meurtres en Aghanistan.
Ce qu’Owens a fait revient en fait à dire : « Mon droit de m’adonner à cette petite farce est plus important qu’une augmentation de la menace contre les intérêts ou les citoyens de mon pays. » Il avancerait sans doute l’argument qu’on ne peut pas lui reprocher quelque conséquence sanglante que ce soit, et, dans un certain sens, c’est vrai : toute revanche serait entièrement la responsabilité de ses auteurs. Et alors ? Au mieux, Owens cause une offence complètement inutile ; au pire, il cherche activement à provoquer une réponse violente. Cet homme est, de toute évidence — il n’y a pas moyen d’exprimer ça avec retenue — un con intégral.
 Mais voilà , être un con intégral n’est pas une infraction pénale. Dans une société libre, nous devrions accepter l’excentricité jusqu’au point où elle tourne à la folie, le fait d’être désagréable jusqu’au point où ça tourne à l’intimidation, le fait d’être odieux jusqu’au point où ça tourne à l’incitation. Ce qu’a fait Owens, bien qu’excentrique, déplaisant et odieux, ne peut pas être taxé d’incitation.
Owens se voit accusé de trouble à l’ordre public. Pourtant, comment un acte accompli dans son propre garage peut-il être considéré comme un trouble à l’ordre public ?
D’après le surintendant Phil Davies de la police de Galles du Sud, « Nous adoptons toujours une approche extrêmement robuste face à des allégations de cet ordre, et nous trouvons cette sorte d’intolérance inacceptable dans notre société. »
Vous pouvez très bien trouver ça inacceptable, Monsieur le surintendant, mais ça ne signifie pas que c’est illégal. Peut-être ressentez-vous que ça devrait être illégal. Si tel est le cas, vous êtes libres de vous présenter au parlement et de soutenir une modification de la loi. Entretemps, votre boulot c’est d’arrêter des criminels, pas juste des gens que vous désapprouvez.
Comme le signale le blogueur Archevèque Cranmer, la police ne vient pas s’en mêler quand des écritures chrétiennes sont profanées. En fait, une Bible vandalisée est même exposée à la galerie d’art moderne de Glasgow, aux frais du contribuable. Ces deux poids, deux mesures me gênent cependant moins que la criminalisation d’une opinion, si idiote soit-elle. Certains autres pays combattent les idées fausses avec la force de la loi. Nous devrions les combattre avec la vérité.
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Repris du blog de Daniel Hannan hébergé par le Telegraph.
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Ah, ces policiers, payés avec l’argent volé aux payeurs de taxes.
A quel point va t-il falloir penser à se protéger des policiers sensé nous « protéger » ?
Petite question: Si un policier outrepasse ses fonctions et se comporte comme un « voyou », les citoyens sont-ils, de par la loi, autorisé à l’arrêter ?
Et si ces même citoyens lui apprennent, un peu rudement, la politesse qu’il doit à ceux qu’il est sensé servir, auront-ils les circonstances atténuantes ?
Si j’achète un Coran dans une librairie, j’en acquiers la propriété. A partir de là , je suis parfaitement en droit d’en faire ce que je veux, y compris le brûler au fond de mon garage.
Dans une démocratie libérale, je devrais également être en droit de me filmer en train de brûler le Coran et de mettre la vidéo sur Internet. Cela relève de la liberté d’expression.
Vous dites que « cela augmente la menace »… et alors ? Utiliser ce genre d’argument pour critiquer un tel acte, cela signifie que l’on devrait s’abstenir d’exercer nos droits fondamentaux en raison d’une menace exercée par des gens qui ne respectent pas ces droits fondamentaux. Autrement dit, renoncer au libéralisme au nom de la loi du plus fort. Accepter de renoncer à une part de nos droits fondamentaux en raison d’une menace terroriste ou islamiste, c’est jouer le jeu de cette menace. D’une certaine manière, c’est lui donner raison.
Je ne crois pas que ce soit une très bonne idée et je ne crois pas que cela soit un très bon présage pour le futur.
Relisez l\’article. Il n\’est pas dit qu\’il faille interdire le comportement, juste qu\’il est jugé … très con. Mais effectivement, la liberté d\’expression vous autorise à vous comporter comme un imbécile.
Et puis les poursuites font la pub de ce genre de comportement. Il vaudrait mieux les ignorer tranquillement.
Il n’y a rien de con ou d’odieux dans le fait de brûler certains Livres. Au contraire, c’est même très sain d’esprit. Certains livres, certaines idéologies méritent d’être combattues. C’est le cas de l’islam. Tout acte en faveur de la liberté de conscience et contre l’islam est un acte de bon sens.