Oui aux baisses d’impôt, non aux subventions

Si vous démarrez votre entreprise d’informatique ce printemps, vous méritez de l’aide autant que Bombardier

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Oui aux baisses d’impôt, non aux subventions

Publié le 13 avril 2011
- A +

Si vous démarrez votre entreprise d’informatique ce printemps, vous méritez de l’aide autant que Bombardier. Si vous lâchez tout pour gérer votre petit salon de massage, ce qui est bon pour GM devrait être bon pour vous.

Depuis le début de la campagne électorale, le sujet économique avec lequel on nous casse le plus les oreilles est celui des baisses d’impôts aux entreprises. Les conservateurs veulent continuer à les baisser. Les autres partis souhaitent les maintenir, voire les augmenter.

Mais dans le royaume du B.S. corporatif, il existe d’autres options.

Quand un gouvernement veut donner un cadeau à une entreprise, il a deux choix : baisser ses impôts, ou lui signer un gros chèque (une subvention ou un prêt sans intérêt, par exemple). Les partis plus à gauche comme le Bloc, le NPD ou même le Parti libéral, veulent « faire payer les multinationales ». OK. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas maintenir les baisses d’impôts promises, et diminuer à la place les subventions aux entreprises ?

L’Institut Fraser calcule qu’entre 1994 et 2006, le gouvernement fédéral a versé 61 milliards en subventions aux entreprises. C’est un peu plus de 5 milliards par année. Et c’est, grosso modo, le montant qu’Ottawa pourrait récupérer en annulant les baisses d’impôts promises, selon le calcul des libéraux. (Calcul hasardeux et hypothétique, mais acceptons-le aux fins de discussion.)

Notons que le chiffre de l’Institut Fraser n’inclut pas les nombreuses déductions et crédits d’impôt qu’Ottawa accorde aux banques et aux pétrolières, entre autres. Dans ce dernier cas, c’est plus d’un milliard de dollars, selon l’Institut international du développement durable (un organisme qui n’aime évidemment pas les pétrolières). Ni les millions en avantages de toute sorte qu’on donne aux multinationales comme IBM ou Pratt & Whitney. Des entreprises qui peuvent très bien s’en passer. On peut donc aller chercher encore plus d’argent de ce côté.

Je vois trois avantages à couper dans les subventions, tout en maintenant les impôts bas :

1 — TOUTES les entreprises profitent de baisses d’impôts. Pas seulement les « chouchous » des politiciens, ou les entreprises qui se situent dans un comté en élection. (Rappelez-vous le contrat trop cher, sans appel d’offre, donné par Jean Charest à Bombardier à La Pocatière en octobre dernier. Dans la circonscription du défunt ministre libéral Claude Béchard, en pleine élection complémentaire. Sûrement un hasard !)

2 — En privilégiant des baisses d’impôts au lieu des subventions, on économiserait sur les coûts d’administration des organismes et des centaines de programmes de subventions. Pensons seulement, ici au Québec, à Investissement Québec et à la SGF. Avec leurs quelque 500 employés syndiqués, les généreuses pensions à vie et les bonis, malgré des rendements souvent médiocres.

3 — Les PME québécoises — dont très peu reçoivent de grosses subventions — croulent sous les taxes salariales, et profiteraient de baisses d’impôts du fédéral. En incluant les taxes sur la masse salariale (cotisations d’assurance parentale, CSST, RRQ, etc.), le taux d’imposition des PME québécoises excède de beaucoup celui de leurs concurrents ailleurs au Canada.

Au lieu de dire « non » aux baisses d’impôts des entreprises, disons « oui » à moins de subventions aux entreprises. Nous économiserons, nous aurons une politique d’aide aux entreprises plus équitable, et les partis politiques pourront s’obstiner sur autre chose d’ici la fin de la campagne.

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • Vous avez tout à fait raison que certaines grandes entreprises n’ont pas besoin des subventions des différents paliers gouvernementaux. Cependant, ces subventions permettent aux grandes entreprises de rester au pays.

    Si IBM Canada fermait leurs bureaux pour s’établir aux États-Unis, que ferions-nous des chômeurs?

    • Rien ne permet de l’affirmer. Et de plus, on peut leur baisser leurs impôts, taxes et charges.

    • Et que faites vous des chômeurs qui sortent des impôts qui nourrissent les subventions ?

      Les subvention ne sont que des pulls tricotés par l’état avec la laine tondue aux montontribuables. Quand on arrêtera de les tondre, les montons auront moins besoin de pull.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Parmi les économistes qui ont été nobélisés, James M. Buchanan est probablement l'un des plus singuliers. Né le 3 octobre 1919 (il aurait 97 ans aujourd'hui), Buchanan répudiait l'idée que les économistes devaient être des technocrates qui guidaient l'action gouvernementale.

 

James M. Buchanan, la domination du politicien et du fonctionnaire

Après la Grande Dépression et la Seconde Guerre mondiale, les sociétés occidentales ont été dominées par des courants de pensée qui favorisaient un rôle très important de l'État dans l... Poursuivre la lecture

Lors de son discours de politique générale, Gabriel Attal a annoncé deux milliards d’euros de baisses d’impôts pour les classes moyennes, financées par la solidarité nationale.

En langage courant, cela signifie payé par les riches. Les classes moyennes ne devraient pas se réjouir trop tôt : François Hollande avait déjà opéré ce type de transfert fiscal au début de son quinquennat et pour lui, être riche commençait à 4000 euros par mois. Le jeune Gabriel Attal était à cette époque membre du cabinet de Marisol Touraine. Le fruit ne tombe... Poursuivre la lecture

Mercredi 22 novembre, le chancelier britannique (ministre des Finances) Jeremy Hunt a prononcé son discours « Déclaration d'automne pour la croissance », une liste de politiques économiques conçues pour contribuer à la croissance de l'économie britannique. Hunt, ainsi que le Premier ministre Rishi Sunak, ont revendiqué le mérite de la récente goutte de 10,7 % à 5,3 %. M. Hunt a affirmé que ce taux d'inflation plus faible a permis au gouvernement de faire ce qu'il avait toujours voulu faire : réduire les impôts.

Malheureusement, il s'ag... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles