Par Wackes Seppi, « Isabelle Saporta : Le livre noir… du mensonge et de la désinformation » (2e partie)
Nous poursuivons ici l’analyse de l’ouvrage d’Isabelle Saporta. Après nous être interrogés sur ses motivations profondes, nous avons constaté que ce livre, écrit avec désinvolture par un auteur qui avoue sa propre ignorance, n’apporte rien de neuf au débat. Il est marqué du sceau du sensationnalisme, de la désinformation et de la propagande, en ce qu’il décrit l’agriculture honnie , « productiviste » ou « industrielle » sur la base des pires exemples. Il est truffé d’erreurs qui sont le fruit de l’ignorance avouée, mais aussi la marque de fabrique des marchands de peurs alimentaires et de bonheur agro-biologique. Mais il y a pire.
Sophismes, exagérations, approximations, omissions, etc. dans chaque chapitre ou presque
« Ah, la baguette bien croustillante… Avec le béret, c’est l’emblème, le totem de la France dans le monde entier. Nous aussi, on l’aime bien, notre baguette. Ce ne sont plus les grandes amours d’il y a cinquante ans. On peut même dire qu’on l’aime deux fois moins aujourd’hui qu’hier. Mais tout de même, on en grignote 140 grammes par jour. Ce n’est pas rien » On peut même trouver que c’est nul. Enfin, il faut bien remplir 250 pages…
Le chapitre « Du blé au pain, un parcours sinueux », ainsi introduit, se poursuit par un autre morceau de bravoure : « Et qui dit pain dit blé. En France, la filière se porte bien, avec 36.233 milliers de tonnes de blé produites en 2009 sur près de 5 millions d’hectares. Les rendements sont optimaux : 95 quintaux à l’hectare d’après les agriculteurs, 80 selon les autorités, à croire que ces dernières veulent se montrer moins productivistes qu’elles ne le sont vraiment. » Quitte à citer les chiffres de l’AGPB, l’auteur aurait dû les citer en entier : la sole de blé se montait en 2009 à 4,733 millions d’hectares, et le rendement était de 76,6 quintaux à l’hectare. On est loin des rendements cités par l’auteur et attribués à de mystérieux « agriculteurs » et à d’anonymes « autorités ».
Donc, « [e]n tout état de cause, le blé pousse deux fois mieux avec des engrais, des pesticides et de bons produits phytosanitaires qu’en bio, où les paysans peinent à atteindre les 55 quintaux à l’hectare » (les italiques sont de nous). Quel est le distinguo entre pesticides et produits phytosanitaires ? N’en demandez pas tant à l’auteur. Et pourquoi citer un « bon » rendement pour le blé biologique ? C’est que le rendement moyen se situe aux alentours de 27 quintaux à l’hectare [15], soit 35% du blé dit conventionnel.
L’auteur n’en tire aucune conclusion. Ni du reste des chiffres qu’elle fournit pour la pomme de terre (« comptez 65 tonnes à l’hectare en agriculture productiviste contre 25 à 35 tonnes à l’hectare en bio ») et la pomme (« 70 tonnes à l’hectare contre 20 en bio »).
En fait si, et ce, par un superbe homme de paille doublé d’un ad hominem circumstantiae au début du chapitre 13, consacré aux merveilleuses potentialités de l’agriculture biologique : « Briefés durant de longues décennies par les fabricants de pesticides, les agriculteurs français sont désormais persuadés qu’ils ont pour mission de nourrir le monde, et qu’ils ne doivent en aucun cas diminuer leurs rendements au risque d’affamer la planète. » L’auteur serait bien en peine de fournir les sources de ses affirmations à l’emporte-pièce. En fait, si la sole actuelle de blé était convertie en biologique, et sans tenir compte des contraintes nouvelles telle la nécessité d’allonger les rotations, la France non seulement signerait l’arrêt de mort de ses exportations, mais encore deviendrait importatrice [16] !
Des propos de comptoir indigents
On n’écrira pas « de Café du commerce », tant cela serait injurieux pour les nombreux établissements qui portent ce nom. Réels ou prêtés, anonymes ou paraphés, ils heurtent tant les agriculteurs que l’entendement. C’est évidemment l’auteur qui en porte la responsabilité, puisqu’elle a choisi de les reproduire (ou de les inventer ?)
Prenons pour filon le chapitre « Lundi, des patates, mardi, des patates… », un titre étonnant, sauf si l’on considère que l’auteur n’est pas de la classe sociale qui s’alimente aux prix les plus bas. Évidemment, l’attaque se concentre sur les contrats avec les industriels, McCain en tête. Après avoir rappelé à juste titre les qualités de la bintje, elle fait dire à un jeune agriculteur converti au bio (merveilleuse expression, au sens premier, tant elle renvoie à la religion) que « la bintje plus les phytos, c’est juste magique pour faire des frites par milliers » (les italiques sont de nous). Suit une description apocalyptique des relations entre agriculteurs et industriels. Pensez donc, les industriels « vont jusqu’à imposer les variétés qui leur conviennent », le libre arbitre de l’agriculteur n’existe plus et « l’agriculteur doit répondre à des cahiers des charges d’enfer pour produire des pommes de terre » – pour une fois l’auteur n’utilise pas le mot patate – « pour l’usine » !
Il serait fastidieux de décrire les âneries sur la culture et la distribution des pommes de terre. Ainsi, alors qu’il a d’autres fonctions tout aussi importantes, sinon plus, le défanage est présenté quasiment comme une obligation imposée par le lavage subséquent des tubercules, lavage lui-même imposé par la grande distribution. L’auteur et ses interlocuteurs oublient visiblement que, si les tapis roulant des caisses de supermarché restent propres avec des pommes de terre lavées, l’acheteur fait aussi son choix en fonction de la propreté de son cabas, de sa voiture et de sa cuisine.
Le marché des pommes de terre primeurs se réduit. L’auteur écrit certes sur l’évolution technique qui permet maintenant de faire la soudure entre deux récoltes de pommes de terre de conservation. Bien. Mais elle dérape et attribue, avec force citations, le déclin des primeurs à des forces obscures. « C’est l’histoire de consommateurs pris en otage par des circuits commerciaux… » Quel est le problème : « ‘Plus de place dans les rayons’ répond la grande surface. À part, peut-être, pour quelques lots vendus hors de prix en tête de gondole » Donc, il n’y a plus de place mais il y a encore de la place [17].
Il n’échapperait pas au Français moyen, et surtout aux nombreux Français qui galèrent, que le « hors de prix » ne se vend guère [18]. Manifestement cela échappe à un docteur en sciences politiques.
Mais abrégeons : on apprend dans le chapitre « Il faut sauver le soldat shadok » que, propos d’un inspecteur de la santé publique vétérinaire, « l’agriculture française, c’est de la merde ».
On se paye notre pomme !
Difficile de passer sous silence le chapitre « Ici, on joue à pommes réelles » et les actions en justice introduites par Daniel Sauvaitre, arboriculteur en Charente et président de l’Association nationale pommes poires, et par l’ANPP elle-même, en relation avec Manger peut-il nuire à la santé ?, un « reportage » diffusé le 16 février sur France 3 et s’appuyant sur l’ouvrage commenté ici [19].
S’agissant de l’ouvrage, le manichéisme est à son comble. L’arboriculture conventionnelle serait abracadabrantesque, avec par exemple un « bonne douche d’hormone d’accrochage », après quoi on « asperge le pommier d’hormones d’éclaircissage », après quoi, « il est nécessaire, du coup, de remettre un petit coup d’hormones d’accrochage ». Les pesticides seraient « hautement toxiques », et l’auteur cite « [u]n insecticide pour lutter contre les papillons, qu’il faut manipuler avec beaucoup de précaution. C’est un virus vivant qui va contaminer les larves ». Ce qu’elle ne dit pas, c’est qu’il est parfaitement inoffensif pour l’homme et qu’il est utilisé… en agriculture biologique.
Mais, « [v]ous l’aurez compris, les arboriculteurs industriels ne sont pas encore prêts à abandonner leurs techniques de production, car les techniques alternatives, si elles donnent des résultats satisfaisants, nécessitent davantage de travail et de temps dans les vergers ». Extraordinaire mensonge : une technique alternative telle que la confusion sexuelle du carpocapse est utilisée sur quelque 40% du verger français [20].
Bien sûr, pas un mot sur la Charte nationale de production fruitière intégrée, pourtant portée par Daniel Sauvaitre [21] ; cela aurait « bousillé » le scénario. Lequel scénario exige évidemment que « le fruit [soit].truffé de pesticides ». L’auteur appelle donc à la rescousse François Veillerette et l’« étude » du MDRGF (devenu Générations Futures) sur un menu prétendument typique d’un enfant d’une dizaine d’années, composé avec des produits achetés entre juillet et septembre 2010 [22]. Problème : les pommes retenues – en cours de saison de production française – étaient… brésiliennes. Enfin non, pas de problème, il suffit d’une pirouette : « Gageons que, dans un verger français, on aurait retrouvé à peu près les mêmes « résidus ». Et donc, « cet expert » – autoproclamé – déclare avec emphase que « les doses de résidus chimiques présentes dans ces pommes sont en gros 400 fois supérieures à ce que l’on tolère dans l’eau ». Comme il n’ignore pas que les LMR sont fixées forfaitairement pour l’eau, à 0,1 μg/l pour chaque pesticide individuel (à l’exception de l’aldrine, la dieldrine, l’heptachlore et de l’heptachloroépoxyde, dont on tolère 0,03 µg/l) et 0,5 μg/l pour la somme, sa déclaration relève de l’enfumage [23].
Dans Manger peut-il nuire à la santé ?, diffusé le 16 février sur France 3, on nous présente une autre analyse, sur des pommes dont il est prétendu qu’elles sont de Daniel Sauvaitre [24]. Celui-ci nous apprend dans son blog que la société de production a présenté à l’audition devant la 17e chambre correctionnelle de Paris un ticket de caisse tendant à prouver, selon elle, que l’analyse a porté sur des pommes achetées le… 10 décembre 2009, à 15h59 pour être précis [25].
Pourquoi les analyses sont-elles différentes entre le livre et le reportage ? Mystère. Ce qui est certain, toutefois, c’est qu’il y a eu manipulation.
Dans le genre plus trivial, le reportage nous présente l’auteur se mettant en route pour Angoulême, pour le verger de M. Sauvaitre. Or elle reconnaît dans la presse ne jamais y être allée. « C’est la seule partie de l’émission que je n’ai pas faite. J’ai été engagée après le début de cette enquête. Je comprends la peine et le courroux de Daniel Sauvaître… » [26]. En outre, selon ce dernier, les images, tournées en juin 2009, devaient servir pour un reportage sur les moyens nécessaires pour nourrir neuf milliards d’habitants à l’horizon 2050. Il y a donc eu abus de confiance. Vous avez dit éthique professionnelle ?
Cela nous ramène à l’ouvrage : comment l’auteur a-t-elle pu décrire une opération de traitement dans le verger de Daniel Sauvaitre ? Et combien d’autres déclarations de sa part sont de seconde main ?
Non à l’égoïsme obscène
« L’agriculture française, c’est de la merde ». Difficile de faire pire dans le dénigrement haineux. Mais cette déclaration reflète malheureusement l’esprit général du Livre noir de l’agriculture, même si l’auteur s’en défend. Un esprit manifestement sous-tendu par une méconnaissance grave des réalités de l’agriculture et de l’alimentation, et par un égoïsme obscène : celui des bobos écocondriaques, éconoclastes (puisque les pesticides sont selon eux l’émanation du grand capital, multinational), intolérants et totalitaires. En effet, la satisfaction de leur caprice alimentaire ne saurait se restreindre à la mise à leur disposition, par une agriculture biologique de niche, des produits alimentaires à même de satisfaire leur caprice. Elle doit impliquer l’éradication des produits qui alimentent la très grande majorité des Français, y compris de ceux, de plus en plus nombreux, qui ont du mal à joindre les deux bouts et qui sont obligés de rogner sur leurs dépenses alimentaires.
Posons le problème en forçant un peu – et encore, ce n’est même pas sûr – le trait : il faut nourrir, à l’échelle mondiale, 50% de plus d’êtres humains à l’horizon 2050, et ces gens nous proposent une agriculture qui, dans les pays à agriculture développée et performante, produirait au bas mot 50% de moins.
On ne peut qu’être – cyniquement – d’accord avec l’auteur sur le fait qu’un monde sans pesticides est possible… ce n’est après tout qu’une question de prix, en termes de disponibilité et de coût des denrées alimentaires, de santé publique, d’environnement, et surtout de vies humaines. Toutefois, on ne saurait admettre que, pour étayer sa thèse, elle caricature le Rapport Écophyto R&D de l’INRA [27].
Le propos de ce rapport était d’apporter un éclairage sur la réduction de 50%, si possible, de l’utilisation des pesticides selon un des objectifs retenu par l’État pour Écophyto 2018 à la suite du Grenelle de l’environnement. Et sa conclusion – assortie d’importants caveats – est qu’une réduction de cet ordre se traduirait par une baisse non négligeable des productions (12% en valeur en grandes cultures, mais attention, sur une base qui ne correspond plus du tout à la réalité actuelle). Ce rapport n’a en aucune manière examiné les tenants et les aboutissants d’un monde sans pesticides. D’ailleurs, l’agriculture dite biologique ne peut s’en passer, et elle en utilise qui sont préoccupants pour la santé publique et l’environnement [28].
Il y a donc lieu de rappeler quelques vérités occultées par les marchands de peurs et d’illusions. Décortiquons donc brièvement le message général de l’ouvrage.
« Malgré son coût prohibitif – le budget de la politique agricole commune atteint €57 milliards en 2010, soit 44% du budget de l’Union… » a donc écrit l’auteur. Les chiffres semblent suspects ; ils incluent en tout cas les dépenses afférentes au développement rural [30]. Mais c’est surtout malhonnête ! Le budget de l’Union européenne est ridiculement faible, plafonné qu’il est à 1,23 % de la somme des revenus nationaux bruts [31]. Et ce qui est payé par le contribuable en subsides ne l’est pas par le consommateur en prix décents.
« L’agriculture actuelle ne respecte ni le pacte social qui la lie aux paysans, ni le pacte environnemental qui la lie aux générations futures, ni même le pacte de santé publique qui la lie à nous tous. » Jolie phrase, mais creuse : quel est ce pacte social qui lie l’agriculture aux paysans ? Quel pacte environnemental ? Quel pacte de santé publique ?
L’agriculture française nourrit les Français et leur assure – quelle chance ! – la souveraineté alimentaire ; elle est même globalement exportatrice, et ce, à la fois en denrées et en produits élaborés à forte valeur ajoutée. Elle forme le socle d’une industrie agro-alimentaire forte, pourvoyeuse d’emplois ; elle constitue l’assise de la société dans les zones rurales ; elle contribue massivement à notre balance commerciale [32]. S’agissant de l’hypothétique pacte environnemental, l’agriculture modèle, gère et préserve notre environnement. Et la santé publique est préservée par des produits sains, loyaux et marchands.
Parmi les affirmations précédentes, certaines ne manqueront pas d’être contestées, l’agriculture étant victime – depuis longtemps, mais les choses se sont accélérées récemment – d’une telle campagne de désinformation que les contrevérités sont devenues vérités bibliques. À cet égard, il y a lieu de préciser trois points dans le cadre de ce commentaire.
Premièrement, la majorité des produits de l’agriculture ne présentent pas de résidus de pesticides, et la très grande majorité sont en-dessous des limites maximales de résidus, elles-mêmes établies avec une très grande marge de sécurité [33].
Deuxièmement, l’agriculture ne peut pas se passer de pesticides, même pas l’agriculture biologique. L’enjeu n’est pas « zéro », illusoire sauf à accepter des bouleversements fondamentalement inacceptables ; ni même « moins » [34] ; mais « mieux ». Les acteurs de la filière y tendent, pas forcément de manière linéaire et continue, mais l’histoire est là pour prouver l’évolution de l’agriculture dans le sens du socialement souhaitable. À ce propos, si l’auteur accuse l’agriculture actuelle de ne pas respecter un prétendu pacte social, une analyse sommaire suffit à montrer que les paysans sont plutôt victimes du reste de la société. « Vous souvenez-vous des Shadoks, ces étranges oiseaux qui passaient leur vie à pomper, pomper, pomper et à inventer des machines toujours plus absurdes ? » écrit-elle ? Observation fort judicieuse, mais elle s’applique au produit des pressions de citadins et néo-ruraux à mille lieues des réalités agricoles ; au carcan administratif et réglementaire, à l’écologiquement correct, enfin à ce qui empoisonne la vie de nos agriculteurs.
Troisièmement, il n’y a pas de solution de continuité entre l’agriculture biologique et l’agriculture dite conventionnelle, si l’on met à part les contraintes idéologiques inhérentes à la première (notamment l’interdiction des engrais et pesticides de synthèse) et la certification, et pour certains acteurs et surtout idéologues, le repli identitaire. Sur le terrain, les gens raisonnables qui pratiquent l’une vivent en bonne entente avec ceux qui pratiquent l’autre. Il n’y a en dernière analyse que des pratiques agronomiques, plus ou moins bonnes, selon les conditions particulières de l’exploitation, de la région, de la filière, du marché, etc.
Un des problèmes majeurs qui se posent à cet égard est que les idéologues des « agricultures alternatives » revendiquent pour celles-ci une sorte d’exclusivité pour des bonnes pratiques agronomiques qui appartiennent en fait au fond commun des connaissances scientifiques et techniques ; et aussi qu’ils occultent les inconvénients de ces systèmes de production, au premier chef, l’importante perte de rendement qui peut en résulter, que cette perte soit réelle (un système productif est par exemple converti en biologique) ou potentielle (un système peu productif, notamment dans les pays en développement, est amélioré par de bonnes pratiques agronomiques, mais est privé des bénéfices résultant notamment des engrais et pesticides de synthèse). C’est en partie sur ces bases que les tenants de l’agriculture biologique ont pu propager l’idée que celle-ci pouvait nourrir le monde [35]. C’est aussi sur cette imposture que se termine le livre d’Isabelle Saporta.
Le pire des destins que risque l’agriculture – en fait l’humanité –, c’est d’être le jouet d’idéologues, que ceux-ci aient des titres à faire valoir dans les sciences liées à l’agriculture ou non. Le livre noir de l’agriculture pourrait être sous-titré : « Comment l’auteur assassine nos paysans… »
Au fait, « mensonge » et « désinformation » sont deux mots utilisés par un homme courtois et mesuré, Bruno Le Maire, dans son discours de clôture du 6e Séminaire international de l’agriculture biologique [36].
Article publié dans Imposteurs.
Notes :
[14] AGPB – récoltes et débouchés : France
[15] « Net recul de la production de blé bio entre les campagnes 2008-2009 et 2009-2010« . « Quel rendement en 2009 pour les blés bio ? » Il est à noter que les moyennes de rendement entre « conventionnel » et « biologique » ne sont pas directement comparables. D’autre part, les organismes dédiés à l’agriculture biologique ne publient pas de statistiques sur les rendements (!), alors qu’elles tiennent une comptabilité à l’unité près dans d’autres domaines, notamment le nombre d’agriculteurs biologiques et de conversions (voir par exemple : Agence bio, chiffres clés).
[16] À 27 quintaux à l’hectare, il faudrait 5,5 millions d’hectares pour produire les quelque 15 millions de tonnes de consommation intérieure (rappel, la sole de blé oscille en gros de 4,5 à 5 millions d’hectares).
[17] Il n’échappera à personne que les grandes chaînes ont trouvé de la place pour des produits bios qui, en fruits et légumes, coûtent deux ou trois fois plus cher que leurs homologues conventionnels.
[18] Voir aussi : « Les tracas de la pomme de terre primeur« .
[19] Voir notamment : le blog de Daniel Sauvaitre, « Reportage France 3: Daniel Sauvaitre, un paysan abusé par les journalistes Isabelle Saporta et Eric Guéret« , « Plainte de l’ANPP contre France 3 et le Nouvel Observateur« , « Action en justice de l’ANPP contre France 3 et Le Nouvel Observateur »
[20] Voir le rapport de l’INRA Écophyto R&D : « Quelles voies pour réduire l’usage des pesticides« , pourtant cité par l’auteur elle-même, page 36 de la synthèse.
[21] Charte qualité des pomiculteurs de France.
[22] « Menus toxiques: enquête sur les subtances chimiques présentes dans notre alimentation« .
[23] « Limites pour les eaux« .
[24] « Manger peut-il nuire à la santé ? »
[25] « Et la suite…du Grand Guignol« .
[26] « Les pommes de la discorde« .
[27] « Écophyto R&D : Quelles voies pour réduire l’usage des pesticides« .
[28] Voir par exemple, pour la roténone et le cuivre : « Deux pesticides (dont un bio) accusés de multiplier les risques de la maladie de Parkinson« , « Greenpeace Allemagne fait passer les considérations économiques avant l’environnement« , « Le bio sauvé par l’industrie chimique ! »
[29] « Le budget de l’Union européenne en un coup d’oeil« .
[30] Budget 2010 de l’Union européenne, « L’année en cours : Le budget 2011« .
[31] « Le budget de l’Union européenne en un coup d’oeil« .
[32] « Blé, vins et produits laitiers se sont mieux exportés en 2010 (ministère)« .
[33] Voir notamment « 2008 Annual Report on Pesticide Residues according to Article 32 of Regulation (EC) No 396/2005« . Il est à noter que les contrôles sur les fruits et légumes biologiques ont mis en évidence 0,9% de dépassements de LMR ; de tels dépassements ne sont pas accidentels. Sachant que l’on a trouvé 3,7% de dépassements en conventionnel, l’hystérie antipesticide porte donc sur une division par quatre des risques – déjà faibles – de manger des fruits et légumes (non lavés) dépassant la LMR. Compte tenu des méthodes d’établissement des LMR, ces risques n’impliquent pas de risques sanitaires, sauf cas très exceptionnel.
[34] Pour un éclairage, le cas du Danemark : « Le Danemark et les pesticides : l’envers d’un modèle« .
[35] Le site Agriculture-environnement offre un démontage bien charpenté de l’affirmation selon laquelle l’agriculture biologique peut nourrir le monde : « Agriculture bio : les origines d’une rumeur« . Pour les communiqués de presse de la FAO : « L’agriculture biologique face au défi de la sécurité alimentaire« , « L’agriculture biologique peut contribuer à la lutte contre la faim« . Extrait de ce dernier : « ‘Nous devons recourir à l’agriculture biologique et l’encourager’, a déclaré M. Diouf. ‘Elle produit des aliments sains et nutritifs et représente une source croissante de revenus, pour les pays développés comme pour les pays en développement. Mais il n’est pas possible de nourrir aujourd’hui six milliards de personnes, et neuf milliards en 2050, sans une utilisation judicieuse d’engrais chimiques.’ »
[36] Voir la vidéo à : « Clôture du 6e séminaire international de l’agriculture biologique« .
L’auteur de ce « papier » a ommis les AMAP !… L’existance des Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne, qui constituent la seule alternative face au laxisme des pouvoirs publics, de la FNSEA et j’en passe comme la plupart des organismes d’état !… Tous ces pro-phytos, « profiteurs », ou pro-OGM, tous ces lobbystes menteurs à la solde en particulier de la politique « productiviste » de l’UMP prétendent que l’on ne peut rien faire du tout sans l’utilisation de produits chimiques… Or il n’en est rien ! L’expension des AMAP sur le territoire le prouve chaque jour un peu plus ! Et le coût pour le consommateur n’est pas prohibitif pour autant, surtout si l’on raisonne en terme de (qualité/durée de vie)… Ce qui va couter le plus c’est le manque d’eau potable (pollué par les produits utilisés à outrance en France par notre agriculture dite « conventionnelle », mais je dirais plutôt « poubelle ») Oui, effectivement ils font de la « merde » !… Et cela ne sert à rien de se voiler la face ! Ce n’est pas en essayant de repousser les problèmes que nous les résoudrons. En particulier le droit à la santé publique du consommateur d’après l’Article IV de la Déclaration universelle des droits de l’homme: « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société, la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi. » Il faut être clairvoyant et surtout « prévenir vaut mieux que guérir » !…