Le 6ème congrès du Parti communiste cubain (PCC, parti unique) a approuvé le programme de réformes et d’ouverture très limitée proposé par le président et dictateur Raul Castro afin de « rectifier » le modèle socialiste en vigueur depuis un demi-siècle sur l’île, selon des documents officiels publiés le 18 avril 2011.
Les médias étrangers n’ont pas été autorisé à assister aux séances de travail du congrès.
Le régime affirme que ces réformes permettront notamment aux gens d’acheter et de vendre leur maison, une grande première depuis le coup d’Etat socialiste de 1959. En effet, ces 50 dernières années, les Cubains n’ont été autorisé à transmettre leur maison qu’à leurs enfants ou à les échanger grâce à un système bureaucratique complexe et corrompu.
Aucun détail n’a été donné sur la façon dont les ventes et achats pourraient fonctionner et Raul Castro a averti que toute concentration de propriété serait prohibée sans préciser ce que cela signifiait.
Cette réforme a été décidée lors du premier congrès depuis 14 ans organisé par le Parti au pouvoir, visant à  insuffler une nouvelle vie dans le régime autoritaire du pays.
Une réduction des dépenses de l’Etat envisagée
Parmi les 300 réformes annoncées, on trouve la suppression de plus d’un million de postes de fonctionnaires au cours des prochaines années, la réduction des subventions, l’encouragement de l’initiative privée, une plus grande autonomie donnée aux entreprises publiques, d’avantage d’investissements étrangers et une réduction des dépenses de l’État.
La ration alimentaire mensuelle universelle serait elle-aussi progressivement supprimée « pour ceux qui n’en ont pas besoin ». Raul Castro a déclaré samedi que cette ration donnée à  tous les Cubains depuis 1963 était devenue un « fardeau insupportable » pour un Etat cubain à court de trésorerie.
Ces réformes annoncées mais pas encore mises en place ne feront toutefois pas disparaître la mainmise de l’Etat sur la société cubaine. Raul Castro a ainsi déclaré que l’économie planifiée et le maintien des moyens de production dans les mains de l’Etat resteraient la norme.
Vers un changement de leadership ?
Lors du vote, Raul Castro a aussi été nommé pour remplacer son frère aîné Fidel Castro en tant que premier secrétaire.
Pendant le congrès, Raul Castro a également déclaré que les postes politiques les plus élevés – dont le sien – devraient être limités à  deux mandats de cinq ans. Il a aussi promis un « rajeunissement systématique » du gouvernement et une « sévère autocritique ».
Dans un éditorial publié dans les médias dirigés par l’Etat cubain, Fidel Castro, l’ancien président et leader du coup d’Etat de 1959 a approuvé ce changement annoncé par son frère aujourd’hui au pouvoir. Pour lui, une nouvelle génération d’autocrates est nécessaire pour corriger les erreurs du passé et s’assurer que survive le système socialiste une fois disparue la génération actuelle des dictateurs cubains.
Selon Fidel Castro, « la nouvelle génération est appelée à  corriger sans hésiter tout ce qui doit être rectifié et à continuer de démontrer que le socialisme est aussi l’art de rendre l’impossible possible ».
Il a décrit cet « impossible » comme étant « la révolution des pauvres, pour les pauvres et par les pauvres et sa défense pendant un demi-siècle contre la puissance militaire la plus puissante qui ait jamais existé », en référence aux États-Unis, une vieille maxime nationaliste de la révolution socialiste cubaine.
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