Lourde défaite pour les socialistes espagnols lors des élections municipales et régionales de dimanche. Selon les estimations faites à la sortie des urnes, ils perdraient Barcelone et Séville, ainsi que plusieurs régions. Après dépouillement de 85% des suffrages, les conservateurs (PP) étaient à 37% des suffrages exprimés au niveau national, contre 29% aux socialistes (PSOE).
Ce sont les plus mauvais résultats pour le parti socialiste depuis le retour à la démocratie en 1978. Barcelone était contrôlé par les socialistes depuis lors et Albacete depuis 28 ans. A Barcelone, c’est une coalition des nationalistes et des conservateurs qui devrait gouverner. La mairie de Madrid, déjà aux mains des conservateurs, devrait rester ancrée à droite selon les estimations des sondeurs. Les conservateurs accroîtraient leur majorité au parlement régional, avec 72 à 74 sièges contre 67 auparavant. Une seule des 17 régions espagnoles resterait aux mains des socialistes.
Ces résultats interviennent après d’importantes manifestations de rejet des politiques d’austérité. Les résultats catastrophiques pour le PSOE compliquent la tâche du gouvernement socialiste espagnol; ce dernier est sous très forte pression pour réduire son déficit et sa dette dans un contexte de crainte sur la capacité du pays à éviter le recours à un plan de sauvetage. Le premier ministre, José Luis Rodriguez Zapatero, a annoncé qu’il ne se représenterait pas aux élections nationales de 2012, essentiellement pour ne pas obérer les chances de son parti.
Vendredi, le spread entre le taux payé par l’Allemagne et celui payé par l’Espagne était revenu au niveau de janvier, en très forte hausse. L’annonce de déficits plus importants que prévus dans plusieurs régions continue à nourrir les craintes des investisseurs, de même que l’indécision européenne sur la marche à suivre face à la crise de la dette publique.
Laisser un commentaire
Créer un compte