En contrepoint à l’article d’Aurélien Véron publié hier.
Je souhaite depuis longtemps, non pas une dépénalisation de l’usage du cannabis ou sa commercialisation contrôlée par l’État, mais la distribution réglementée de l’ensemble des drogues.
Il n’y a pas d’un côté de prétendus rêveurs laxistes partisans de la libéralisation de la drogue, et de l’autre des sécuritaires responsables, mais le constat de plus en plus partagé de l’échec des politiques répressives.
La prohibition fait de la drogue une considérable source de profit tant pour des mafias internationales (qui en arrivent à menacer les États eux-mêmes) que pour de tentaculaires réseaux domestiques de distribution de drogues (avec leurs guerres de gangs ou la mainmise sur les cités entières…). Avec aussi la tragique criminalité de tous ceux qui sont conduits à voler ou à se prostituer pour payer leur dose.
Voilà pourquoi je souhaite depuis longtemps, non pas une dépénalisation de l’usage du cannabis (solution bâtarde qui maintient le trafic) ou sa commercialisation contrôlée par l’État (au risque du report du trafic vers d’autres drogues plus dangereuses), mais la distribution réglementée de l’ensemble des drogues, selon des modalités différentes, plus ou moins accompagnée médicalement.
Faute de réussir à arrêter tous les trafiquants, il s’agit de les éliminer en asséchant leurs profits.
Il s’agit surtout d’éradiquer les réseaux de distribution qui viennent dans les boîtes de nuit ou à la sortie des établissements scolaires faire le prosélytisme de l’usage de drogues de plus en plus dangereuses et addictives. Il s’agit encore de contrôler la qualité des drogues en circulation, de veiller à l’interdiction pour les mineurs, et pour la conduite automobile, à l’instar de l’alcool, de développer une intense action de prévention.
Ceci appelle bien entendu beaucoup de questions. Sur les risques de levée du rôle de l’interdit ou la nécessité d’une coordination internationale dans le cadre de traités complexes afin de ne pas servir de base d’approvisionnement aux petits trafiquants du monde entier… mais le débat est légitime.
Il est cependant trop sérieux pour en faire un enjeu électoral.
Article repris avec l’aimable autorisation de son auteur.
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Evidemment qu’il faut légaliser tout et non dépénaliser le cannabis uniquement, ce qui non seulement ne résoudrait rien, mais aggraverait le problème.
En revanche, pas d’accord pour accompagner médicalement l’accès à certaines drogues : cela est fait pour l’héroïne, par exemple et est de fait un semi-échec : on voit en effet un trafic parallèle de subutex et de méthadone se mettre en place.
Je crois qu’il faut légaliser, utiliser l’argent des taxes pour financer une information massive de qualité sur toutes les drogues, des centres d’aide à la désintoxication et la prison pour ceux ayant commis des actes délictueux sous l’emprise de tel ou tel psycho-actif.