La croissance économique ne ralentit pas, elle s’accélère

Alors que les économistes sont en train de rédiger des articles et des livres sur la fin de la croissance économique rapide, l’humanité met en place des plateformes numériques qui sont de nouveaux moteurs de croissance.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La croissance économique ne ralentit pas, elle s’accélère

Publié le 28 février 2018
- A +

Par Philippe Lacoude.

Si nous examinons le taux de croissance de l’économie, qui est – sur une période suffisamment longue – un indicateur de l’accumulation du capital, il s’accélère. Pas partout, peut-être. Mais globalement, nous sommes toujours plus riches…

De la naissance de Jésus-Christ à l’an 1000, le taux de croissance annuel aurait été d’environ 0,01%. Mais dès le haut Moyen-Âge, des innovations apparaissaient comme le montrent les exemples de Joel Mokyr dans son excellent livre, The Lever of Riches.

En l’an 1000, la croissance mondiale annuelle était déjà en moyenne de 0,2% selon les travaux d’Angus Maddison sur la croissance historique mondiale. Ensuite, la croissance s’accélère considérablement.

La croissance à travers les siècles

À la fin du 18ème et au début du 19ème siècles, la croissance mondiale était probablement d’environ 1% et surtout concentrée en Occident. De 1820 à 1990, la croissance mondiale était d’environ 2,2% d’une année sur l’autre. Aux alentours de l’an 2000, c’était presque 4% par an au niveau mondial.

D’un point de vue économique, tout cela est le produit de détours de production toujours plus nombreux… Chaque nouveau détour de production ouvre de nouvelles applications techniques et permet à son tour un nouveau niveau de complexité dans un autre domaine.

Tyler Cowen, Edmunds Phelps et Thomas Piketty pensent que les fruits des branches les plus basses ont déjà été cueillis. Dans cette vision malthusienne simpliste, nous sommes censés accepter la faible croissance économique comme la nouvelle norme. Le contraire est vrai.

Pour rester sur l’analogie de l’arbre et de ses fruits bas, en réalité, l’arbre devient de plus en plus gros, il a de plus en plus de branches, qui traînent de plus en plus bas, et elles sont pleines de fruits.

Économistes et technologues

Il y a une profonde déconnexion entre ces économistes et les technologues. Fréquemment, dans des articles scientifiques de l’ACM et de l’IEEE, des chercheurs en informatique et en électronique parlent de ces histoires économiques et remettent en question leur sagesse.

Je citerai par exemple un excellent article de Moshe Y. Vardi, qui est au IT ce que Ludwig von Mises était à l’économie, ainsi que Philip E. Ross, rédacteur en chef de l’IEEE Spectrum, qui déplore la position des économistes.

Ce qui m’amène au sujet du jour : nous avons de plus en plus d’innovations dans le monde du calcul de haute performance (HPC). La foule des Cowen, des Phelps et des Piketty de ce monde ne semble pas voir que le rythme rapide du progrès est simplement annulé par les fardeaux réglementaires et fiscaux auxquels sont confrontés les entrepreneurs : la simple raison pour laquelle la croissance a disparu en Occident est que les taxes et la réglementation ont mis l’économie à bas.

Mais ne nous y trompons pas ; si nous avions le même cadre réglementaire qu’il y a 50 ans, l’Occident continuerait de croître à 4% par an. Nous avons fait le choix politique d’avoir une croissance faible. Mais l’innovation est là pour soutenir un rythme plus élevé.

De nouveaux moteurs de croissance

Alors que les économistes sont en train de rédiger des articles et des livres sur la fin de la croissance économique rapide, l’humanité met en place des plateformes numériques dans le cloud computing et dans les systèmes embarqués qui sont de nouveaux moteurs de croissance.

Parallèlement à leur ascension, la connectivité fait des progrès sans précédent. Ensemble, ils alimenteront des « outils intelligents » qui propulseront la productivité humaine vers de nouveaux sommets créant des records de taux de croissance.

Voir les commentaires (6)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (6)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
4
Sauvegarder cet article

On dit souvent que seul un fou – ou un économiste – peut croire que nous pouvons avoir une croissance infinie sur une planète finie. Les ressources sont rares et s'amenuisent, nous dit-on. Jour après jour, nous semblons sur le point d'épuiser un ingrédient essentiel à la civilisation ou de surutiliser des matériaux au point de provoquer notre propre perte.

Article original paru sur l'American Institute for Economic Research.

L'état d'esprit qui fait croire aux gens que nous sommes perpétuellement à la veille d'une catastrophe se... Poursuivre la lecture

La DREES a publié le 14 décembre dernier une étude qui révèle, que pour la septième année consécutive, la France est championne européenne des dépenses sociales. Celles-ci représentent 32,2 % du PIB, alors que la moyenne des pays de l’OCDE se situe à 21 %.

Mais, dans le même temps, le taux de pauvreté augmente dans notre pays : entre 2004 et 2021 le nombre de pauvres (seuil à 50 % du niveau médian) est passé de 4,2 à 5,2 millions de personnes. Pourquoi nos dépenses sociales sont-elles aussi élevées ? Comment continuer à les financer ?<... Poursuivre la lecture

Sommes-nous heureux ? Qu’allons-nous devenir ? Pourquoi j’existe ?

Des questions bien trop nébuleuses pour le penseur de l’économie, des questions qu’il préférera résumer en une seule : quel PIB par habitant ? Un indicateur critiquable, mais quantifiable.

Le PIB par habitant reste l’indicateur le plus utilisé pour évaluer nos progrès, notre rang, notre niveau de vie. Or, c’est justement sa mesure qui inquiète aujourd’hui. Le PIB par habitant croît toujours, mais de moins en moins vite, et l’horizon pourrait s’assombrir davantage... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles