Les plans de rigueur, bons pour l’économie!

Les plans de rigueur, inévitables aujourd’hui, sont-ils forcément la catastrophe que les keynésiens dépeignent?

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Alberto Alesina

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Les plans de rigueur, bons pour l’économie!

Publié le 12 août 2011
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Alors que la pression des marchés contraint enfin les États occidentaux à revenir à une gestion saine, le passage par des plans de rigueur parait inévitable. Est-ce la catastrophe que les keynésiens dépeignent? Pas forcément selon Alberto Alesina, économiste à Harvard. 

Par Alexis Vintray

Alberto Alesina

Réduire les déficits peut permettre de faire revenir la croissance économique, à condition de baisser les dépenses et non d’augmenter les impôts. Voilà ce que montrent les dernières études académiques.

Les économistes Alberto Alesina et Silvia Ardagna, tous deux de Harvard, ont étudié les 107 cas de réductions importantes des déficits publics (au moins 1,5% du PIB en un an), ainsi que 91 cas d’augmentations importantes de ces déficits (au moins 1,5% du PIB en un an) sur les quarante dernières années dans les pays de l’OCDE.

Ils ont observé que, dans les cas où l’économie croissait à la suite de réductions du déficit, c’est que la baisse des dépenses avait été privilégiée par rapport à la hausse des prélèvements. À l’inverse, quand la réduction du déficit public est suivie d’une récession, c’est dans la majorité des cas car la hausse des impôts a été privilégiée par rapport à la baisse des dépenses publiques. De même, les baisses d’impôts ont un effet plus profitable sur la croissance économique que l’augmentation des dépenses publiques selon cette étude des quarante dernières années.

Comme le résume Alberto Alesina, « Economic history shows that even large adjustments in fiscal policy, if based on well-targeted spending cuts, have often led to expansions, not recessions. Fiscal adjustments based on higher taxes, on the other hand, have generally been recessionary ».

Alberto Alesina avance dans le Wall Street Journal une explication majeure pour ces constatations: la baisse des dépenses publiques envoie un signal fort que les impôts ne vont pas augmenter dans le futur ou que leur hausse sera limitée. Rassurés de l’évolution future de la fiscalité, les ménages peuvent investir davantage. À l’inverse, le choix de la hausse des impôts réduit le revenu disponible des ménages et signifie un refus de réduire les dépenses et donc de probables hausses à venir dans le futur.

En France, le plan de réduction des déficits, jugé unanimement peu crédible par les économistes, s’appuie essentiellement sur la hausse des impôts. Le pire choix qui puisse être fait…

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  • J’aimerais y croire, mais il semble que le RU nous donne actuellement un contre-exemple, d’après Ph Waechter*: qu’en pensez vous?

    * » La situation conjoncturelle de l’Angleterre reflète l’environnement global difficile pour les pays industrialisés mais aussi et surtout l’impact de la politique budgétaire du gouvernement Cameron. La volonté de réduire les déficits publics était portée par une approche qui ne fonctionne pas. L’idée était d’imaginer que la vertu de l’Etat allait se traduire par un regain de confiance spontané des acteurs de l’économie anglaise, leur redonnant ainsi immédiatement du coeur à l’ouvrage. Cette idée que l’on voit aussi défendue en France sous le nom d’approche ricardienne (en souvenir de l’économiste anglais David Ricardo) est séduisante mais n’a généralement pas fonctionné car avant éventuellement de stabiliser les anticipations sur le comportement de l’Etat, le passage par une période de rigueur excessive est pénalisante pour tous.

    La réduction des concours de l’Etat et la hausse des prélèvements ont un impact immédiat sur le budget de chaque consommateur. Cela pénalise spontanément la conjoncture et ne permet pas de converger rapidement vers une croissance équilibrée. En d’autres termes, la dynamique de court terme faite d’ajustements douloureux n’est pas compatible avec l’idée d’un ajustement spontanée des comportements pour retrouver de la croissance.

    Les Anglais en font la triste expérience, il ne faudrait pas que les pays de la zone Euro se hâtent pour faire la même chose car le résultat serait similaire. »

    • Analyse intéressante et juste à court terme.

      « Cela pénalise spontanément la conjoncture et ne permet pas de converger rapidement vers une croissance équilibrée. » Ceci est particulièrement vrai… Mais le mot clé est « rapidement ». Je doute qu’aucune autre politique permette de parvenir à une croissance équilibrée (même lentement).

      Ce que fait le gouvernement Cameron est un assainissement de l’économie de son pays. A court terme, il est évident que le choc est brutal. Mais à long terme, c’est un nouveau départ sur des bases plus saines qui se dessine. Une politique de relance (par l’emprunt ou l’impôt) aurait le mérite de ne pas être indolore la première année (ou bien peu), mais conduira à une situation bien pire à moyen et long terme. Pour s’en rendre compte, il suffit de voir les conséquences de la « relance » tentée en 2008 sur la situation actuelle.

      Qu’on le veuille ou non, le gouvernement Cameron mise sur l’avenir en sacrifiant une partie du présent (et encore) là où nos politiques misent sur le présent en sacrifiant l’avenir. L’avenir étant plus long que le présent, je sais déjà quelle politique a ma préférence.

    • désolé mais avec le recul d’aujourd’hui (début 2015), on peut dire que la politique de cameron a marché. même si il n’a pas mené une politique libérale (certaines éléments étaient libérales tandis que d’autres non) on peut difficilement nier que sa politique a marché. je ne dis pas que la situation au Royaume uni est parfaite mais elle s’améliore grace à Cameron et elle est meilleure qu’en France

  • Que les politiques de relance ont toutes echoue, debouchant sur deficit et chomage. Quant a apprécier la rigueur britannique lancee il y moins d’un an, c’est tôt pour le faire. Avec prudence Alesina prend une periode d’etudes qui s’etale sur plusieurs années.

    Enfin Waechter (?) soutient que l’approche ricardienne n’a jamais marche, un grossier mensonge

  • Deux années sont passées. Alesina a bien tout bon, et nous, pauvres français, achetons de la vaseline.

  • l’austérité marche à condition que l’on pratique la bonne austérité (autrement dit que l’on ne fasse pas comme les pays d’europe du sud qui constitue en une augmentation massive des impôts). au contraire, il faut baisser les impots et les dépenses publiques. il existe suffisamment d’exemples historiques (usa dans les années, Harding a coupé les dépenses de plus de 80 % ce qui a permis d’éviter une grande dépression, Pays Bas dans les anées 80, Canada dans les années 90, Suède, Pays baltes,……). de toute facon, quand l’on vit au dessus de ses moyens et que l’on est surendetté, on est obligé de diminuer son train de vie c’est de la simple logique

  • La récession n’est pas provoquée par l’austérité mais par ce qui a déclenché le besoin d’un plan d’austérité, c’est à dire l’atteinte des limites de l’endettement, qu’il soit public ou privé, tolérable par le système. La récession n’est qu’un réajustement désagréable mais nécessaire des économies pour purger de trop grandes erreurs commises par le passé. Lorsque une nation s’est trop endettée, tôt ou tard, elle doit purger son surendettement. Le plan d’austérité n’est pas la cause du recul de la croissance qui s’ensuit mais la condition absolument nécessaire du redémarrage ultérieur.

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