Les neuf mois à venir

Les élections de 2012 seront-elles l’occasion d’un renouveau libéral, ou à l’inverse, verront-elles l’étatisme renforcé ?

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Les neuf mois à venir

Publié le 28 août 2011
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Les élections de 2012 seront-elles l’occasion d’un changement spectaculaire et d’un renouveau libéral ou à l’inverse verront-elles l’étatisme confirmé, voire renforcé ?

Par Jacques Garello, administrateur de l’IREF et président de l’ALEPS
Publié en collaboration avec le site de l’ALEPS(*)

N’en déplaise à ceux qui font la promotion du concept de gender, ce sont toujours les femmes qui portent et mettent au monde les enfants, et la gestation dure en principe neuf mois.

En politique aussi il faut quelque neuf mois pour préparer une élection nationale. Le printemps 2012 sera-t-il l’occasion d’un changement spectaculaire, et d’un renouveau libéral ou à l’inverse verra-t-il l’étatisme confirmé, voire renforcé ?

Cette question se pose au moment où vient de se tenir la 32e Université d’été de la Nouvelle Économie.

C’est là, à Aix-en-Provence, que se prépare depuis si longtemps le combat des forces libérales : on se ressource, on se concerte en vue des mois qui suivent. La rencontre avec de très nombreux participants de tous pays permet de tirer les leçons d’expériences étrangères, et de bénéficier du savoir accumulé dans le monde entier. La présence de très nombreux jeunes (et, pour une fois, de Français en majorité) est un facteur d’espoir, car ce sont eux qui peuvent porter le message de la libération.

Cette Université éclaire ainsi la voie à suivre dans les neuf mois à venir. Je l’ai déjà dit : les libéraux doivent faire œuvre pédagogique, et le combat que nous mènerons consistera à briser le cercle d’ignorance ou de mépris qui entoure et étouffe les idées de la liberté.

Ce combat est à mener en particulier en direction de la classe politique. S’ils veulent gagner le vote de l’électorat libéral, nos hommes politiques doivent retourner à l’école de la liberté. Certains ne l’ont jamais fréquentée, ils devront s’y rendre. D’autres ont besoin d’une bonne révision, car ils ont oublié leur abécédaire libéral en écoutant le chant des sirènes socialistes. Les bons élèves sont rares, et ils seront heureux de voir que la classe entière est désormais ouverte à leurs analyses et à leurs propositions.

En revanche, nous ne mènerons pas le combat médiocre et partisan qui se déroule depuis quelques mois. Les primaires socialistes ne nous intéressent pas, car toute forme de socialisme est haïssable, les démêlés de DSK avec la justice ne retiendront pas notre attention, ni davantage les discours mensongers sur la rigueur budgétaire (qui se traduisent dans les faits par de nouveaux impôts payés par les mêmes éternels contribuables).

Sur ce dernier point, le B.A.BA de la connaissance économique c’est de savoir que la crise qui atteint certains pays développés (mais pas tous) n’est pas une crise conjoncturelle mais une crise systémique. Il ne s’agit pas d’un accident de parcours provoqué par « les marchés », mais d’une totale faillite du système de l’État-providence. Mais au lieu de remettre en cause leur comportement permanent depuis un demi-siècle au moins, les hommes de l’État se croient seuls en mesure de gérer la crise. « Face à la crise Nicolas Sarkozy prépare sa riposte » a titré Le Figaro la semaine dernière : cette présomption est aussi fatale que celle d’un sommet franco-allemand où tantôt l’on enfonce des portes ouvertes (règles d’or, intégration européenne), tantôt l’on fuit dans l’utopie (taxation des transactions financières) ou dans la démagogie (imposition des hauts revenus).

Une fois rendus à l’évidence de la crise de l’État-providence, les dirigeants seront-ils décidés à rompre avec l’étatisme ?

Pour l’instant, ceux qui le désireraient sont paralysés par la peur : peur de ceux qui ont intérêt au statu quo parce qu’ils vivent de l’État-providence, peur de l’inconnu que représente la privatisation. Pour faire face aux corporatismes et aux passe-droits, rien ne remplace le courage politique, et nous n’y pouvons rien – sauf à encourager et former une nouvelle élite. Mais pour expliquer comment se fait la transition d’un trop d’État à un moins d’État, les libéraux sont bien placés. Ils ont étudié le problème depuis des années, démontré par l’analyse, et l’histoire que les systèmes fondés sur la propriété privée, la concurrence et la responsabilité sont plus faciles à mettre en place que de nouvelles interventions publiques. Et, bien sûr, que les entreprises sont plus performantes et plus humaines que les administrations.

Tel a été d’ailleurs l’un des objectifs de cette Université : décrire et justifier les solutions libérales, pour en finir avec la faillite de l’Éducation nationale, de la Sécurité sociale, du logement social, mais aussi des banques centrales, des investissements publics et de l’écologie politique. Mais ces solutions ont été, consciemment ou inconsciemment, effacées du débat, écrasées sans doute par six siècles d’étatisme dans notre pays. Notre effort sera de les réhabiliter, et le plus vite possible.

Nul doute que pendant cette période nous serons, comme les Français, sollicités par des candidats nombreux. Nous répondrons à ces candidats : nous ne voulons pas nous contenter de vous écouter, nous voulons que vous nous écoutiez. Si vous voulez que nous vous suivions, écoutez notre conseil : il est temps de se mettre à l’heure de la vérité et de la liberté. Il y a neuf mois pour rétablir la confiance et l’espoir, seuls remèdes à la crise.

—-
(*) L’ALEPS, présidée par le Professeur Jacques Garello, est l’Association pour la Liberté Économique et le progrès social, fondée il y a quarante ans, sous l’autorité de Jacques Rueff, dans la tradition intellectuelle française de Jean Baptiste Say et Frédéric Bastiat.

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  • C’est avant tout une crise d’un SYSTEME MONETAIRE faux, basé sur l’émission de monnaie par EFFET DE LEVIER, de façon ASYMETRIQUE, n’intégrant ni la symétrie dans l’espace, ni la symétrie dans le temps.

    L’analyse erronée qui consiste à éluder la question monétaire pour se baser sur des causes SECONDAIRES et dépendantes mène à des conclusions fausses.

    Les géolibertariens héritiers de John Locke et Thomas Paine appellent les jusnaturalistes absolutistes à intégrer le fait que la vie d’un individu limitée dans le temps n’a pas à brimer les libertés des individus plus jeunes, et à revoir leur approche tronquée de ce qu’est la liberté qui est une Loi Symétrique.

  • « S’ils veulent gagner le vote de l’électorat libéral, nos hommes politiques doivent retourner à l’école de la liberté. »

    Ce n’est pas pour les quelques milliers de liberaux francais que les hommes politiques vont faire quoi que ce soit … malheureusement ! Vous vous souvenez du score de Madelin en 2002. Les francais sont dans leur grande majorite accros au service public et a l’etat providence. Rien a attendre de ce cote la.

    • + 1000
      Il n’y aura pas de réforme en France, y compris quand le pays aura atteint le mur. Réformer, ça signifie pour les politocards renoncer à leur pouvoir, lequel ne tient que par l’achat de clientèles électorales. Comme les premiers s’accrocheront à leur pouvoir et les secondes à leurs prébendes, ce sera encore plus de socialisme jusqu’au jour où on ne pourra plus remplir le frigo. Ce jour-là, il ne faudra pas être dans les parages.

  • D’accord avec Karizoc et Théo31. UMP ou PS ces gens là nous piétineraient s’il le pouvaient. Comme si ils iraient scier la branche sur laquelle ils sont assis! Il faut arrêter de rêver! Hors de question d’aller leur donner mon bulletin! Mon bulletin ira à Marine. C’est la plus libérale.

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