Nous vous présentons le témoignage de Bernard de Terwangne à la lecture de La Grève, le magnum opus d’Ayn Rand, traduit par Sophie Bastide-Foltz et publié ce jour aux Belles Lettres.Â
Je reprends la plume pour vous vanter la Grève. La Grève avec un grand G parce c’est une grève d’un autre genre et dont l’ampleur et les conséquences dépassent de très loin celles des grèves les plus catastrophiques que nous connaissons.
Jeune ado, j’ai été marqué à vie par la grève qui a sévi près de chez moi aux usines Cuivre et Zinc de Liège qui employaient 800 personnes si j’ai bon souvenir. La direction de l’usine avait licencié un délégué syndical pour faute grave. Les ouvriers sont partis en grève avec un tel zèle qu’au final l’entreprise a dû mettre la clef sous le paillasson et les 800 travailleurs se sont retrouvés au chômage. C’était mon premier contact avec le côté catastrophique d’une grève.
Mais la Grève dont je vais vous parler aujourd’hui est d’une ampleur toute différente et a des conséquences qui outrepassent des milliers de fois ce petit événement local.
Le premier janvier 1945, une immigrée russe vivant aux USA écrivait en titre sur un bout de papier le titre « The Strike », « La Grève ». C’est la première note en préparation de son nouveau roman. Elle veut y parler de cette Grève peu commune qui un jour touchera l’Amérique et le monde. Elle avait fui l’URSS et le communisme pour vivre dans le seul pays au monde où elle pensait pouvoir assouvir sa soif de liberté après les brimade et les horreurs qu’elle avait subi dans son pays d’origine, mais elle avait de grande crainte pour sa nouvelle patrie car les racines de ce qu’elle avait vécu en Russie semblaient de plus en plus présentes.
Son livre « La Grève » ne serait pas un livre en opposition au communisme, mais une sonnette d’alarme pour attirer l’attention des américains sur un risque qui les menaçait concrètement. Elle avait constaté que de plus en plus, les chefs d’entreprise s’arrangeaient avec les politiciens pour que ces derniers mettent en œuvre des régulations, des subsides et des taxes orientées pour favoriser les affaires des uns ou handicaper celles de leurs concurrents. Ce mécanisme révoltant pour tout citoyen qu’il soit de gauche ou de droite, écologiste ou libéral est souvent décrit comme capitalisme de connivence.
Son nouveau roman articulé autour de la question énigmatique et lancinante « Qui est John Galt ? » jusqu’où le capitalisme de connivence mènerait sa nouvelle patrie. Il allait surtout être une incitation à la révolte pour tous ceux qui comme vous et moi refusons d’emboiter le pas à ce mécanisme et refusons de vivre conditionnés par les régulations abusives, subsides et taxes discutées entre des industriels et des technocrates afin de favoriser leur business. C’est donc de cette Grève là que nous parlons. Le refus des travailleurs, entrepreneurs, artistes et citoyens qui veulent vivre par leur propre effort de participer à ce système et en n’en attendant pas d’aide. A un moment, pendant les 12 ans qu’elle a mis à écrire ce roman prophétique, Ayn Rand, cette femme dont je vous parle en est arrivé à penser que le dieu Atlas qui porte la terre à bout de bras en haussait les épaules. Elle adopta cette expression pour titre. Ce roman paru en 1957 sous le titre « Atlas Shrugged ».
Depuis plus de 50 ans différents essais de traductions de cette œuvre magistrale ont échoué. La traductrice Sophie Bastide-Foltz a finalement finalisé une traduction complète et avalisée par les ayants droits. Celle-ci sera publiée ce 22 septembre 2011 sous le titre « La Grève », reprenant ainsi l’idée de titre initiale de l’auteur. Achetez en une copie et imprégnez-vous de cette histoire passionnante. Vous découvrirez que ce roman parle avec une acuité extraordinaire de ce qui se passe aujourd’hui, sous nos yeux.
Qui est John Galt ?
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