Par Thibault Doidy de Kerguelen
La Banque de France vient de publier les chiffres des évolutions monétaires du mois d’octobre 2014. Ce sont toujours les dépôts à vue qui enregistrent la plus forte croissance d’encours, au contraire des comptes sur livret, toujours en phase de décollecte.
Les dépôts à vue et les comptes à court terme
L’encours des dépôts à vue, c’est-à -dire des sommes détenues par les ménages, les entreprises, les administrations, etc., sur des comptes courants, a continué de progresser en octobre pour atteindre 640 milliards d’euros (+11 milliards par rapport à septembre). Sur un an, cet encours a progressé de 6,5%, soit un taux de croissance annuel supérieur à celui d’août (+5,2%) et de septembre (+4,9%). C’est la confirmation d’une tendance de fond.
Cette tendance est compréhensible, pourquoi s’embêter à gérer des virements sur des comptes sur livrets, à gérer les dates de valeurs pour assurer les intérêts de la quinzaine pour, au bout du compte, être rémunéré à 1%, c’est-à -dire moins de 0,04% la quinzaine ? Ça et rien, c’est pareil, cela ne rémunère même pas le temps qu’on y passe…
Ce sont les livrets qui morflent le plus
Autre tendance qui se confirme : celle de la désaffection pour les livrets d’épargne. Selon la Banque de France, les comptes sur livrets – catégorie qui inclut les Livrets A, les LDD, les CEL, les LEP, les livrets jeunes et les livrets ordinaires fiscalisés – ont enregistré en octobre un nouveau revers : -1,2% sur un an, pour un encours de 618 milliards d’euros, en baisse de 5 milliards sur un mois. Les dépôts à terme inférieurs à deux ans, eux, progressent toujours : +4% sur un an, et 151 milliards d’euros d’encours.
Pour mémoire, selon les chiffres de la Caisse des dépôts, le Livret A et le LDD ont subi en octobre une décollecte nette de 2,93 milliards d’euros et risquent bien de finir l’année dans le rouge pour la première fois depuis 10 ans. L’assurance-vie, de son côté, a engrangé 2,1 milliards d’euros supplémentaires sur la période, sa rémunération attendue (car rappelons que l’État se mêle encore de ce qui ne le regarde pas et a demandé aux compagnies de réduire la rémunération des contrats) est plus attractive et il est logique que l’épargne à moyen terme s’y retrouve.
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Sur le web.
Le pire, c’est les 2% net des placements Pinel.
Vu l’instabilité fiscale sur l’immobilier, et le risque locatif… autant placer à fond perdus dans l’assurance vie en obligations euro
” Les Français n’ont plus envie de s’embêter avec les livrets ”
Le livret d’épargne est un des emblèmes du français moyen avec le béret, la baguette et le litron de rouge.
Je regarde ça comme une bonne évolution.
La bonne évolution, ce serait qu’ils s’embêtent à être business angels, par exemple.