La France a déjà perdu son AAA

C’est un secret de Polichinelle: les marchés financiers ne considèrent plus la France comme un pays triple-A

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Triple a (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)

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La France a déjà perdu son AAA

Publié le 12 novembre 2011
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C’est un secret de Polichinelle: d’ores et déjà, les marchés financiers ne considèrent plus la France comme un pays triple-A.

Par Stéphane Montabert

Panique jeudi: Standard & Poor’s, la plus grande agence de notation mondiale, a envoyé à ses clients une note comme quoi la France avait perdu son triple-A.

En fait non, c’était une bourde:

Suite à une erreur technique, un message a été automatiquement diffusé à certains abonnés au portail de S&P Global Crédit indiquant que la note de crédit de la France avait été changée, indique le communiqué de l’agence. Ce n’est pas le cas: la note de la République française est inchangée à « AAA », ajoute-t-il.

 

L’Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé jeudi soir avoir ouvert une enquête après cette diffusion. Le sujet est tellement sensible que les politiciens français ne se calmeront pas sans avoir trouvé des têtes à planter au bout d’une pique.

Ils devraient pourtant éviter de faire trop de scandale autour de cette affaire, parce que dans les faits la France n’est plus AAA – et depuis longtemps. La France paye un taux d’intérêt 1,60% supérieur à l’Allemagne pour emprunter à dix ans, alors que les investisseurs cherchent à placer leur argent en souscrivant aux emprunts de pays réellement sûrs. Les taux allemands ont ainsi baissé de 40% en six mois. Les taux français, eux, sont plus… divergents.

L’écart entre les deux pays est parlant:

Il y a triple-A et triple-A…

Aujourd’hui, l’Allemagne emprunte à 10 ans avec un taux de 1,79% alors que la France emprunte à 3,39% pour la même durée – soit environ le double.

Les marchés financiers ne considèrent plus la France comme un pays triple-A.

Les investisseurs ne considèrent plus la France comme un pays triple-A.

Mais il ne faut pas le dire – pas tant que Nicolas Sarkozy est au pouvoir, en tous cas. Parce que les agences de notation sont corrompues jusqu’à la moelle pour surestimer leurs clients.

S’il fallait une dernière preuve que le non-triple-A de la France est un secret de Polichinelle, c’est que les marchés n’ont même pas réagi face à la vraie-fausse annonce de dégradation de la note. Pas de vent de panique, de bruissements de rumeurs, rien. Business as usual. Il est vrai qu’enfoncer une porte ouverte provoque rarement un effondrement!

Résumons tout cela dans une dépêche telle qu’elle aurait dû apparaître:

PARIS – L’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) a été prise la main dans le sac en flagrant délit de vérité hier. Elle a ainsi transmis à certains de ses abonnés un message faisant état d’une dégradation de la note de la France.

Les autorités françaises et l’Autorité des marchés financiers ont vigoureusement protesté: cette diffusion n’aurait pas dû survenir avant les élections présidentielles françaises de 2012.

L’information est d’autant plus dommageable pour la France que l’Élysée a mis en place une propagande intensive sur le thème de la rigueur afin de justifier la stabilité de la note auprès des agences, malgré l’inadéquation flagrante entre l’endettement du pays et les critères AAA.

De fait, les marchés n’ont pas réagi à l’annonce, pas plus qu’à son démenti.

L’erreur de communication, compréhensible, intervient alors que l’écart entre le taux des obligations à 10 ans de l’Allemagne et de la France sur le marché de la dette a atteint un nouveau record historique jeudi, au-delà des 170 points de base. Malgré le prétendu plan d’économie annoncé par le gouvernement, le déficit courant de l’État est prévu autour de 100 milliards d’euros cette année. Ce montant s’ajoutera à une dette estimée à 1’646 milliards d’euros.

L’agence de notation a promis de faire la lumière sur cette diffusion inopportune. Dans un communiqué, elle rappelle que même une information factuelle se doit d’être annoncée avec tact.

 

Ça colle mieux à la réalité de la situation.

—-
Sur le web.

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  • Qui peut croire un instant que les dettes seront remboursées ? D’abord la France a déjà donné deux fois le prix de sa dette aux créanciers en intérêts depuis 30ans ( 50 milliards par an) .De plus , à 7% pour l’Italie il faudrait une croissance de 9% pendant plus de 40 ans ! A 3% pour la France il faudrait une croissance de 6 à 7% minimum pour pouvoir commencer à rembourser et ce sur 40 à 50 ans , un vrai délire de néolibéral. Un état ou une zone doit être maître de sa monnaie. Abrogeons l’article 123 du traité de Lisbonne et fermons les paradis fiscaux par le simple retrait des licences des banques qui trafiquent avec eux ( proposition de Merkel en 2008) Vite une taxe progressive pour le retour des capitaux qui augmenterait de mois en mois, ils vont vite revenir dans le droit chemin frileux comme ils sont! Le premier pays ou zone qui le fera aura le jackpot. Les paradis fiscaux n’ont rien à voir avec le libéralisme c’est du vol pur et simple de l’argent des états (de 11 00 à 60 000 milliards, un vrai délire).

  • Les raisons du sursis du AAA de la RF
    –>
    http://www.youtube.com/watch?v=xGiSkpZtyDI

    et puis la température qui monte.. monte..monte..
    –>

  • La vérité sur la dette des états qu’on ne vous dit pas : bien sûr qu’un état doit être bien géré. Mais tous les économistes sérieux le savent: la dette a été créée par l’obligation faite aux états en France en 1973 d’emprunter sur les marchés alors que la banque centrale prêtait auparavant à 0% .A 0% vous remboursez très vite votre dette ,et les états étaient très peu endettés ,à 3% ou 7% pour l’Italie votre dette double tous les 7 ans , un vrai jackpot pour les banques . La martingale ne tient plus, le délire néolibéral qui n’a rien à voir avec le libéralisme s’écroule devant les faits: ça ne marche pas ,un état n’est pas une entreprise ,même Hayek le disait .
    Alors ce qui est drôle si ce n’était pas tragique c’est que le dernier carré veut nous faire croire que c’est de notre faute, qu’il faut baisser les dépenses sociales ,ils ne disent plus qu’il faut déréguler et baisser les impôts (ça ne passe plus!) alors que sans les intérêts de la dette, les états vivraient tout à fait normalement comme avant 1973 .
    Le délire va s’arrêter lorsque les Allemands vont imprimer la dette pour toute l’Europe, l’euro passera à 1 dollar et on abrogera l’article 123 du traité de Lisbonne ,fin de l’utopie néolibérale et retour à un libéralisme gérable, avec aussi le retour de 11 000 à 60 000 milliards des paradis fiscaux (=la dette) (les vrais assistés sous perfusion ce sont eux ! pas les pauvres qui touchent des allocations pour survivre)

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