Iran: Les USA doivent retenir les leçons de la guerre en Irak

Les Américains devraient réfléchir longuement et sérieusement avant de se laisser vendre l’idée d’une nouvelle guerre, en Iran

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Iran: Les USA doivent retenir les leçons de la guerre en Irak

Publié le 18 novembre 2011
- A +

Les Américains devraient réfléchir longuement et sérieusement avant de se laisser vendre l’idée d’une nouvelle guerre, en Iran, par les mêmes personnes qui ont mené l’Amérique en Irak.

Par Justin Logan (*), depuis Washington D.C., États-Unis
Article publié en collaboration avec UnMondeLibre

L'Iran de Mahmoud Ahmadinejad serait-il sur le point de se doter d'une arme nucléaire?

Au cours des 10 dernières années, l’Amérique a mené des guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye, et à travers la péninsule arabique. La dernière chose dont elle a besoin aujourd’hui, est une autre guerre dans le monde musulman.

La première raison est que l’Iran, malgré les rapports des médias, n’est pas en train d’acquérir une arme nucléaire. Comme le rapport de l’AIEA l’a indiqué, il n’y a pas eu de détournement de matières fissiles provenant d’installations connues à l’intérieur de l’Iran, et sans matières fissiles que les Iraniens pourraient enrichir aux niveaux requis pour une arme nucléaire, ils ne peuvent pas passer au nucléaire militaire. L’Iran aurait besoin soit de mettre à la porte les inspecteurs et de détourner ses stocks existants, ou bien développer d’importantes installations d’enrichissement, sans être détecté par le monde extérieur. Mettre à la porte les inspecteurs serait facilement observable, et il est peu probable que l’Iran dispose d’installations secrètes suffisantes pour y produire des armes nucléaires dans un avenir proche.

En outre, bombarder l’Iran ne ferait que retarder, et non arrêter, son programme nucléaire. Cela conforterait par ailleurs les Iraniens dans la croyance qu’ils ont besoin d’une bombe pour se protéger des États-Unis et Israël. Les différentes leçons enseignées par l’Irak et la Libye d’une part, et la Corée du Nord, de l’autre, deviendraient encore plus âpres. La campagne de bombardement massif qui serait nécessaire pour atteindre les sites importants en Iran risque aussi de rallier la population iranienne derrière un régime qui a grandement perdu en légitimité depuis des années. La réponse probable de l’Iran pourrait transformer le Moyen Orient tout entier – y compris Israël, l’Irak et l’Afghanistan – en un chaudron de la violence.

Il y a huit ans, l’establishment de la politique étrangère des deux partis démocrate et républicain a conduit le peuple américain dans une guerre en Irak qui a eu des conséquences dévastatrices pour l’Amérique et pour le monde. Beaucoup de ces mêmes élites sont actuellement en train d’appeler à une autre guerre au Moyen-Orient. Chat échaudé craint l’eau froide, en règle générale : les Américains devraient donc réfléchir longuement et sérieusement avant de se laisser vendre l’idée d’une autre guerre par les mêmes personnes qui ont mené l’Amérique en Irak.

—-
Sur le web

(*) Justin Logan est le directeur des études de politique étrangère au Cato Institute, à Washington DC.

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • Le genre d’article qui explique mieux que je ne pourrai jamais le faire pourquoi je ne serai jamais libertarien …

    • Quel rapport entre ces malheureux libertariens et les guerres citées en références?

      (Je dis « malheureux » car ils viennent de perdre une recrue de choix. 🙂 )

  • Selon moi, la menace qu’un fou puisse tirer une bombe nucléaire peut justifier une intervention .. si la menace est réelle.

    Je ne me satisfait pas de l’idée de la contremenace. Peu m’importe que la Corée du Nord ou l’Iran (ou tout autre pays) soit rayé de la carte en représailles parce que la France aurait été attaquée.

    Intervenir en Irak était une erreur (je devrais dire plutot un crime) car la menace n’existait pas. Et tout le monde le savait.
    De même que laisser la Corée du Nord, l’Afghanistan et autres acquérir la bombe était une erreur car plus il y a de bombes plus les chances qu’elle tombe dans les mains d’un fou est grande (et c’est vrai même pour les états « démocratiques »).

    La difference majeure que je vois entre l’Irak et l’Iran, de mon point de vue, est justement qu’il existerait une preuve avérée de préparation de l’arme nucléaire.

    Or vous affirmez que « l’Iran, malgré les rapports des médias, n’est pas en train d’acquérir une arme nucléaire ». Il faudrait donner des preuves de ce que vous avancez. Car pour l’instant aucun état ne conteste que l’Iran développe l’arme nuclaire contrairement à l’Irak.

    Cela conditionne à mon sens l’ensemble du débat.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Contrairement à ce que rapporte The Times, l’Ukraine n’est pas en mesure de construire un dispositif simple à base de plutonium, doté d’une technologie similaire à celle de la bombe Fat Man larguée sur Nagasaki en 1945. Même si le pays dispose de six sites d’entreposage et de stockage de sources et de déchets radioactifs, l’industrie et la technologie de fabrication de son combustible nucléaire sont dans les mains de Westinghouse Electric Compagny, en Suède, et il y a gros à parier qu’il en va de même de la gestion du combustible usé duquel s... Poursuivre la lecture

La députée de Paris Sandrine Rousseau (NFP - EELV) possède à l'évidence un talent tout particulier pour combiner à l'infini ses éléments de langage favoris dans ses tweets, quel que soit l'événement soumis à sa verve politicienne. Nouvel exemple fascinant avec la victoire du républicain et ancien président Donald Trump face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche de ce 5 novembre 2024. À croire que tout ce qui fonde la "convergence des luttes" chère à la gauche s'est donné rendez-vous dans sa prose :Poursuivre la lecture

D’après plusieurs observateurs nationaux et internationaux, les actions du président congolais, Félix Tshisekedi, jettent un doute sérieux sur son engagement réel pour le retour à la paix au Nord-Kivu.

Malgré la médiation du facilitateur de l’Union africaine, João Lourenço, président de l’Angola, et celle de la Communauté internationale, le conflit au Nord-Kivu peine à trouver un dénouement. Plusieurs spécialistes et observateurs de la scène politique internationale accusent le président congolais, Félix Tshisekedi, d'entraver le proce... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles