Transparency International vient de publier son Indice de perception de la Corruption 2011, un classement évaluant 183 pays en fonction de la perception du niveau de corruption affectant leur administration publique et classe politique. Comme en 2010, la France arrive au 25ème rang, juste derrière les États-Unis. Elle demeure ainsi derrière de nombreux États européens tels que la Suède, les Pays-Bas, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
La corruption continue d’affaiblir de trop nombreux pays à travers le monde, d’après l’Indice de perception de la corruption (IPC) 2011 de Transparency International, paru le 1er décembre. Il montre que certains gouvernements échouent à protéger leurs citoyens de la corruption, qu’il s’agisse de détournements de ressources publiques, de pots-de-vin ou de prises de décisions tenues secrètes.
Transparency International a signalé que les manifestations organisées à travers le monde, souvent alimentées par la corruption et l’instabilité économique, montraient clairement que les citoyens avaient le sentiment que leurs dirigeants et institutions publiques n’étaient ni assez transparents, ni assez responsables.
« Cette année nous avons vu la corruption dénoncée sur les banderoles des manifestants, riches ou pauvres. Que ce soit dans l’Europe touchée par la crise de la dette ou dans le monde arabe qui entrent dans une nouvelle ère politique, les dirigeants doivent entendre ces aspirations à de meilleurs gouvernements », a déclaré Huguette Labelle, la Présidente de Transparency International.
Indice de perception de la corruption 2011 : principaux résultats
L’indice note 183 pays et territoires de 0 (extrêmement corrompu) à 10 (extrêmement intègre) selon les niveaux de corruption perçus dans le secteur public. Il utilise les données de 17 enquêtes portant sur des facteurs tels que l’application des lois anti corruption, l’accès à l’information et les conflits d’intérêts.
Deux tiers des pays classés ont un score inférieur à 5. Et seulement une petite quinzaine de pays peuvent se targuer d’avoir quasiment éradiqué la corruption publique. Celle-ci semble donc être consubstantielle à l’activité étatique, comme le montre le graphique ci-dessous.
La Nouvelle-Zélande arrive en tête, suivie de la Finlande et du Danemark. La Somalie et la Corée du Nord (incluse dans l’indice pour la première fois) sont dernières.
Selon Cobus de Swardt, le Directeur exécutif de Transparency International :
L’année 2011 a vu le mouvement pour plus de transparence prendre un élan irrésistible car les citoyens du monde entier exigent que leurs gouvernements leur rendent des comptes. Les pays les mieux placés démontrent que les efforts à long
terme pour améliorer la transparence peuvent, s’ils sont maintenus, être fructueux et profiter aux citoyens.
La plupart des pays du Printemps arabe sont classés dans la moitié inférieure de l’indice, avec un score inférieur à 4. Avant le Printemps arabe, un rapport de Transparency International portant sur la région soulignait que le népotisme, les pots-devin et le clientélisme étaient si profondément ancrés dans la vie quotidienne que même si des lois anti-corruption étaient en place, elles n’avaient que peu d’effet.
Les pays de la zone euro atteints par la crises des dettes, en partie en raison de l’échec des autorités à empêcher la pratique des pots-de-vin et l’évasion fiscale, facteurs clés de cette crise, font partie des pays de l’UE ayant reçu les scores les plus bas.
La France reste au 25e rang
La France, avec une note de 7 sur 10 (+0,2 point) se maintient au 25ème rang, juste derrière les États-Unis. Elle reste ainsi moins bien notée que de nombreux Etats européens tels que le Danemark (2ème), les Pays-Bas (7ème), l’Allemagne (14ème), le Royaume-Uni (16ème) ou encore la Belgique (19ème), où les niveaux d’intégrité et de transparence de la classe politique et des services publics sont perçus comme étant mieux assurés que dans l’hexagone.
Le procès des emplois fictifs de la ville de Paris mettant en cause l’ancien Président le la République Jacques Chirac, les conflits d’intérêts dans la vie publique notamment mis en lumière par le scandale du médiator, l’affaire Guérini ou, encore, les développements de l’affaire Karachi ont très probablement contribué à ce que les observateurs internationaux continuent à avoir une image dégradée de l’administration et de la classe politique française.
Selon Daniel Lebègue, président de TI France :
La campagne « Avec la transparence, la démocratie avance » et les propositions soumises par notre association aux candidats à l’élection présidentielle de 2012 apparaissent plus que jamais indispensables, au vu des résultats de l’IPC 2011, pour susciter, dans notre pays, un sursaut démocratique et restaurer la confiance aujourd’hui très dégradée de nos concitoyens dans leurs élus et leurs institutions.
TI France rendra public le 8 décembre prochain, à la veille de la journée mondiale anti-corruption, un état des lieux inédit sur la corruption en France.
La corruption ca commence toujours par le haut et ca se resout par le haut. Si vos elites sont corrompues, vos fonctionnaires le seront aussi. Si les elites se battent reellement contre la corruption en balayant vraiment devant leur porte, alors ca peut marcher.
Mais nous sommes dans la pire des situations: Nos elites corrompues essayent de demander aux autres d’etre honnetes afin qu’ils puissent s’en mettre plein les fouilles. Ca risque pas de fonctionner.