Assouplissement de la législation du travail ou nouveau « traitement social » ?  Â
Par Jacques Garello
Le gouvernement cherche dans le chômage partiel un moyen de limiter le chômage complet. Cette démarche traduit une certaine prise de conscience : le chômage vient de la rigidité du marché du travail. Le chômage partiel peut introduire un peu de flexibilité.
Le chômage partiel est déjà pratiqué par des entreprises en difficultés passagères, mais les heures ou jours chômés sont en grande partie à charge des salariés : pas de travail, pas de salaire. Le gouvernement propose un système qui ne serait plus ponctuel, mais durable, et dans lequel les chômeurs partiels seraient indemnisés. De la sorte, les entreprises ne seraient pas obligées de maintenir un personnel qu’elles ne pourraient payer faute de débouchés, ni de licencier purement et simplement les salariés en sur-effectifs. Une fois le mauvais cap passé, les chômeurs reviendront travailler. Entre temps ils auront été indemnisés, et ils auront toujours su qu’ils retrouveraient l’emploi temporairement perdu.
Ce projet n’évite pas deux écueils. Le premier c’est qu’il faudra une autorisation administrative préalable pour accéder à cette disposition : même si l’on prévoit des procédures rapides et souples, n’est-ce pas un retour à l’autorisation administrative de licenciement, heureusement supprimée en 1986 ? Le second c’est qu’on reste dans une logique de « traitement social du chômage » : il vaudrait mieux s’attaquer aux racines du chômage qu’en neutraliser les effets sociaux les plus dramatiques.
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