Dans de précédents articles, nous avons montré comment il est possible de se passer du « Tout-État » dans les domaines de l’enseignement, de l’Université, de la protection sociale (santé et retraites) et des « services publics à la française ». Mais quid de la finance et de la monnaie ?
Un article de l’aleps
Finance privée, monnaie publique
Il est habituel de situer les activités financières et bancaires dans le secteur privé, tandis que battre monnaie serait un droit régalien sous bonne garde du monopole de l’État. Ces deux affirmations sont contestables : d’une part, banques et finances ne sont pas livrées au « tout-marché » ; d’autre part, la monnaie a été créée et a circulé pendant des siècles sans intervention de l’État, les banques centrales publiques n’apparaissant qu’au 19ème siècle, et n’étant pas très performantes depuis lors.
Privatiser les institutions financières
Beaucoup d’institutions financières, notamment en France, sont la propriété ou l’émanation directe de l’État. Par exemple, le premier « investisseur institutionnel » de France est la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). Son statut est celui d’une administration publique, et elle draine tous les fonds placés sur les livrets A des Caisses d’Épargne (elles aussi aux mains de l’État) et même des banques « privées » soumises ainsi à une « ponction » dont elles se passeraient bien. L’épargne française est ainsi affectée à des priorités définies par les gouvernants. Une vraie privatisation impliquerait que l’épargne soit mise dans le circuit marchand, utilisée à des investissements rentables, sous la responsabilité de banquiers eux-mêmes responsables vis-à -vis de leurs clients et de leurs actionnaires. Les dirigeants et administrateurs des grandes banques ne seraient plus recrutés parmi les hauts fonctionnaires inspecteurs des finances ayant fait une partie de leur carrière dans les cabinets ministériels. On en finirait ainsi avec le gaspillage des fonds (dont l’illustration est donnée par le « Fonds Stratégique d’Investissement », créé pour répartir les 35 milliards d’euros collectés dans le « grand emprunt » de 2010).
Libérer et responsabiliser les banques
Les pouvoirs publics exercent sur les banques une réglementation pesante. De longue date, les États ont voulu contrôler le marché des crédits, estimant que la concurrence et la rentabilité n’étaient pas efficaces. Un cartel mondial, organisé entre gouvernements et grandes banques dans le cadre de la Banque des Règlements Internationaux a imposé des règles de gestion de plus en plus contraignantes (Bâle 1, 2 et maintenant 3). Les banques ont été obligées d’accroître leurs fonds propres, et le résultat en a été une forte concentration du secteur bancaire, jusqu’à ce que les banques soient devenues « trop grosses pour faire faillite ». Le sentiment d’impunité des grands banquiers, parce qu’ils se mettaient en règle avec la réglementation, les a poussés à abandonner la vigilance et la sélection indispensables à ce métier. C’est la raison essentielle de la crise financière de 2008, et on n’en sort pas en renforçant une réglementation déjà nuisible. Il faut au contraire laisser jouer la concurrence jusqu’à l’élimination du marché de banques qui s’engagent dans des opérations à la fois spéculatives et perdantes, pour faire survivre de vrais banquiers privés, attentifs à la rentabilité à long terme. Mais la vision à long terme est-elle possible quand varient sans cesse la législation et la fiscalité des États ?
Les banques centrales, caches misères
Comme les banques « de second rang » sont incapables de faire leur métier correctement, il ne leur reste plus qu’à rechercher un « prêteur en dernier ressort ». Ils se tournent alors vers l’État, qui lui-même désargenté, se tourne vers la Banque Centrale pour refinancer des crédits bancaires sans valeur et redonner aux banques les liquidités dont elles ont besoin. Une privatisation de la finance exige donc la rupture entre la finance et la monnaie émise par la Banque Centrale. Mais cette rupture n’est guère possible tant que la monnaie est entre les mains de Banques Centrales, elles-mêmes entre les mains de l’État. Reste alors à privatiser la monnaie…
Les banques centrales : une création récente
À l’échelle de l’histoire, les banques centrales sont récentes. Elles apparaissent en Europe au 19ème siècle, et aux États-Unis au 20ème. Encore faut-il préciser qu’elles ont été longtemps des sociétés commerciales, théoriquement soustraites aux influences de l’État. La Banque de France avec ses « régents » (élus par les 200 plus gros actionnaires) ne sera nationalisée qu’en 1936.
Comment pouvait-on faire fonctionner un système bancaire avant cette invention ? Les banques tirent leurs fonds d’une part de leurs actionnaires, constituant le capital social (fonds propres), d’autre part des dépôts laissés entre leurs mains par les épargnants. Ces dépôts sont une bonne chose (ils alimentent les banques et permettent des placements qui rémunèrent les épargnants) mais aussi une chose dangereuse (un retrait soudain des déposants crée une crise de liquidités). Leur gestion repose sur la confiance des épargnants, voilà pourquoi les banquiers font très attention à la nature et à la quantité des placements qu’ils vont faire. En cas de pénurie passagère de liquidités, une banque fait appel pour quelques heures aux liquidités excédentaires des autres banques : c’est le marché des liquidités, le prix est le « taux de l’argent au jour le jour ». Confiance, prudence et responsabilité caractérisent un tel système privé, sans banque centrale, et les faillites bancaires (banqueroutes) sont exceptionnelles entre le 17ème et le 19ème siècles.
Monnaie et crédit : les séparer ?Â
Les banques centrales n’apparaissent que deux siècles après le billet, quand elles se voient reconnaître le monopole des billets jusque-là librement émis par toutes les banques. Les partisans du contrôle mettent en avant les abus. Quels abus ? En France, les banqueroutes ont été surtout liées à des crédits accordés à l’État. Le système de Law, les assignats : déjà la dette souveraine !
L’idée est cependant venue de couper les liens entre monnaie et crédits : la banque centrale gère la monnaie, les banques « de second rang » distribuent les crédits. Parallèlement la profession bancaire (surtout en France) se spécialise entre banques d’affaires, qui font des investissements longs (qui ont donc besoin de réserves et fonds durables), et banques de dépôts liquides et n’accordant que des crédits commerciaux très courts.
En fait, les choses se passeront autrement. Peu à peu la Banque Centrale acceptera de refinancer une partie des crédits que les banques de second rang ne parviennent plus à « nourrir » jusqu’à leur échéance, courte ou longue. Le marché des liquidités sera un « marché en Banque » (open market), un marché où l’on se procure de la monnaie émise par l’institut d’émission. La Banque Centrale sera devenue le « prêteur en dernier ressort ».
Pourquoi cette dérive ? Simplement parce que l’État y a vu l’occasion de faciliter le crédit bancaire en incitant les banques à prendre plus de risques, puisqu’elles bénéficient désormais d’un parachute. L’État pense en effet qu’il faut toujours plus de crédit – surtout qu’il devient lui-même un emprunteur de plus en plus gourmand.
La monnaie du futur : des monnaies privées et concurrentesÂ
Pourquoi ne pas revenir au système de la banque libre ? Certaines banques centrales ne sont pas publiques, telle la Banque Nationale Suisse, société cotée en bourse. Mais il y a mieux : la monnaie électronique se développe sans cesse ; elle offre l’occasion de créer des communautés de paiement où circulent des monnaies encore rattachées à la « monnaie banque centrale », mais qui s’en affranchissent déjà dans plusieurs réseaux du commerce international par exemple. Demain la monnaie ne reposera plus sur la fiction d’un décret public (« fiat money » que ce soit de la monnaie, dit l’État) mais sur la réelle confiance que les utilisateurs mettront dans ceux qui émettent et gèrent l’instrument de leurs échanges, disciplinés par la concurrence qui existera entre eux, alors que le monopole des banques centrales n’a débouché que sur la facilité : l’inflation a été la plaie du 20ème siècle, et la crise actuelle est une autre preuve de l’irresponsabilité bancaire bénie par les banques centrales.
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Belle démonstration, merci!
Excellent article
Je suis d’accord sur les problèmes engendrés par Les Banques Centrales Nationalisées.
Par contre je doute largement du principe « des monnaies privées et concurrentes »
D’abord parce que contrairement à ce qui est dit au début de l’article « la monnaie a été créée et a circulé pendant des siècles sans intervention de l’État », la monnaie est le fait de l’état depuis très très longtemps. Déjà les Sumériens avaient une monnaie unique au cÅ“ur de leur empire (le Shekel) basé sur une mesure de poids. Cette monnaie était frappée par l’empereur.
Les Romains et les Grecs aussi avaient des monnaies frappées par l’état (ou la cité).
La Chine aussi du temps des 9 royaumes et après la réunification, avait des monnaies (une monnaie) frappées par l’état.
Le But de la monnaie est d’être une échelle de valeur pour échanger des biens ou des produits. Rien d’autre. Même si les états en faisaient une arme de pouvoir.
Ensuite, parce que le fait d’avoir une monnaie d’état dans un pays est une garantie d’avoir une monnaie reconnue par tous et de valeur à peu près stable. Ce qui facilite les échanges commerciaux.
Enfin, la présence de plusieurs monnaies « privées » entrainerait très vite l’apparition d’un système de change (ce qui justement est obsolète dans une système d’état). Ce système de change freinerait les échanges commerciaux. Que se passerait-il par exemple si en France (petit pays) chaque banque émettait sa propre monnaie (avec une valeur de référence différente à chaque fois), ou bien de grandes entreprises (comme Auchan, ou Carrefour). Les employés des uns recevraient leurs salaires en monnaie X, et les autres en monnaies Y ou Z… Pour aller d’un commerce à l’autre il faudrait faire des changes (et à chaque fois perdre un peu de la valeur du pécule). Ceci est un frein énorme aux échanges commerciaux.
« Que se passerait-il par exemple si en France (petit pays) chaque banque émettait sa propre monnaie (avec une valeur de référence différente à chaque fois), ou bien de grandes entreprises (comme Auchan, ou Carrefour) »
Et bien il se passerait quelque chose de similaire à ce qu’il s’est passé auparavant quand l’État n’avait pas encore pris son monopole: il émergerait de la liberté un ou deux types monnaie largement « majoritaires », par exemple l’or et l’argent, facilement « convertibles » entre émetteurs puisqu’il s’agirait de mesures de poids…
« Ensuite, parce que le fait d’avoir une monnaie d’état dans un pays est une garantie d’avoir une monnaie reconnue par tous et de valeur à peu près stable.  »
L’État n’est absolument pas nécessaire pour cela. Pas besoin d’État pour qu’une monnaie basée sur l’or par exemple soit reconnue et ait une valeur à peu près stable. Et d’ailleurs de telles monnaies sont beaucoup plus stables que les monnaies étatiques. Par exemple le dollar a dû perdre quelque chose comme 95% de sa valeur (au bas mot) depuis que l’État y a mis ses gros doigts.
« la monnaie est le fait de l’état depuis très très longtemps. »
Ben non. Et là ce sont des faits.
Bref, vous racontez à peu près n’importe quoi sur la monnaie. Je vous conseille « État, qu’as-tu fait de notre monnaie » de Murray Rothbard (« What Has Government Done to Our Money? » en VO). Téléchargeable gratuitement ici: http://www.institutcoppet.org/wp-content/uploads/2011/01/Etat-quas-tu-fait-de-notre-monnaie.pdf
« Bref, vous racontez à peu près n’importe quoi sur la monnaie. »
Peut-être bien… Peut-être pas…
Certes une monnaie privée émergera du lot, peut-être deux ou trois… Mais cela ne change rien au problème de la conversion entre ces différentes monnaies au sein d’une même unité économique (famille, ville, région ou pays). Le système de change n’est pas gratuit, donc la conversion entrainera automatiquement un perte de revenus (de pouvoir d’achat) et de cela vous en faite fi.
« une monnaie basée sur l’or par exemple soit reconnue et ait une valeur à peu près stable »
La référence à un métal précieux (ou un coquillage, ou n’importe quoi d’autre) n’est absolument pas une garantie de stabilité d’une monnaie. Il suffit de mettre en circulation un gros stock de cet « élément de référence » pour faire fondre la valeur faciale de l’unité monétaire. L’or avait été choisi pour sa rareté dans les temps anciens. Rareté qui n’est que théorique, car elle était l’expression de la difficulté d’extraction du produit. Hors actuellement il est produit 2400 tonnes d’or chaque année pour une réserve totale de 30 562 tonnes. Ce qui entrainerait une dévaluation ipso-facto de la valeur monétaire de l’ordre de 7 % par an. Je doute largement que les peuples acceptent une telle dévaluation annuelle.
A votre différence, j’apporte des arguments solides car historiques sur la relation Etat / Monnaie:
L’histoire des civilisations nous montre que l’Etat c’est TOUJOURS occupé de la Monnaie. Sauf aux temps pré-historique, car il n’y avait pas de monnaie justement. Donnez moi un seul exemple de pays (dans le temps ou l’espace) ou l’argent n’était pas le fait de l’Etat (des dirigeants).
Et vous de votre coté vous faites un gros mensonge :
 » Par exemple le dollar a dû perdre quelque chose comme 95% de sa valeur (au bas mot) depuis que l’État y a mis ses gros doigts. »
Ainsi vous laissez croire que le Dollar (je suppose Américain) est né en dehors du système étatique. Hors ceci est un mensonge (soit par ignorance soit par idéologie).
Le premier dollar américain a été imprimé par la colonie du Massachusetts en 1690 (imprimée PAR, et pas Dans la colonie; donc par l’Etat du Massachusetts). Ensuite le Dollar est devenu la Monnaie des 13 colonies en 1775 par décision du Congrès Continental qui décida de créer une monnaie pour financer la Guerre d’Indépendance.
C’est par le « Mint Act » du 2 avril 1792 que le Congrès établit un système monétaire avec le dollar comme monnaie de référence.
Les premières pièces américaines ont été frappées à Philadelphie en 1793. Il fallut attendre la loi du 17 juillet 1861 pour que le gouvernement américain émette les premiers billets. La célèbre devise « In God We Trust » (En Dieu nous croyons) est apparue sur la pièce de 2 cents en 1864.
Donc en conclusion:
Les Monnaies privées entrainerait une perte de revenus pour les utilisateurs (au passage voir la parabole de Jésus sur les Marchands du Temple).
La Monnaie A TOUJOURS ÉTÉ LE FAIT DE L’ÉTAT, dans toutes l’histoire des civilisations il n’y a pas un seul exemple de pays ou la monnaie n’était pas sous le contrôle de l’état.
La Référence à un métal ou éléments « précieux » n’est en rien une garantie de Stabilité de la Monnaie. Il suffit de réduire ou augmenter brutalement la réserve pour faire fluctuer la valeur de la monnaie.
Il y a ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas…
Il semble bien que vous ayez une vision très limitée et très partisane de la Monnaie. Je combat tous les jours l’idéologie socialiste, mais je ne peux pas accepter aussi l’idéologie libérale.
Je suis un vrai libéral, car je fonde mon raisonnement sur des faits et non pas des jugements de valeur… soumis à fluctuation.
Le Libéralisme ne doit pas tomber dans le travers de l’idéologie, mais être parfaitement ancré dans la réalité des faits.
Ben non, désolé, la monnaie n’a pas toujours été émise par l’État. Et s’il suffit de citer un exemple non « pré-historique » pour vous en convaincre, alors je prendrai le plus connu chez les partisans de free banking: l’Écosse entre 1716 et1845.
Donc, je réitère: renseignez-vous. Ou arrêtez de mentir, au choix.
« Certes une monnaie privée émergera du lot, peut-être deux ou trois… Mais cela ne change rien au problème de la conversion entre ces différentes monnaies au sein d’une même unité économique (famille, ville, région ou pays). Le système de change n’est pas gratuit, donc la conversion entrainera automatiquement un perte de revenus (de pouvoir d’achat) et de cela vous en faite fi. »
Pourquoi voulez-vous absolument qu’il y ait conversion? Par exemple 10g d’or *pur* de la marque x, c’est parfaitement égal à 10g d’or *pur* de la marque y.
Et comment ils faisaient avant en Écosse, pour reprendre l’exemple cité plus haut? Sans technologie avancée en plus… Hum?
Et, le dollar, il n’a pas perdu « quelque chose comme 95% de sa valeur (au bas mot) depuis que l’État y a mis ses gros doigts »? Et bien vérifions alors: http://oregonstate.edu/cla/polisci/faculty-research/sahr/sumprice.pdf
« Bizarrement », c’est à partir du moment où l’État a décidé d’abandonner l’étalon-or, le dernier garde-fou contre la folie du planisme étatique en matière de monnaie, que la valeur du dollar s’est effondrée (1ère page).
« La référence à un métal précieux (ou un coquillage, ou n’importe quoi d’autre) n’est absolument pas une garantie de stabilité d’une monnaie. »
Non, mais ça a quand même tendance à être plus stable qu’une monnaie étatique, monopolistique et fiduciaire. On peut regarder par exemple l’évolution des prix avant et après l’abandon de l’étalon pour le dollar, toujours dans le même fichier (pages 3 et 4).
Oh surprise! Les prix sont beaucoup plus stables à long terme avec l’étalon-or: le pouvoir d’achat du dollar basé sur l’or a très peu changé en 2 siècles et demi (et encore, sans les guerres et les périodes d’inflations associées, on aurait une courbe presque plate), alors qu’il s’est effondré par la suite, après la création de la FED et l’abandon de l’étalon-or…
C’est quand même bien la première fois qu’on me sort comme argument que l’or est inflationniste! D’habitude les étatiste lui reproche au contraire d’être déflationniste ou trop rigide (ce qui me paraît tout à fait exact dans un système de réserves pleines et entières).
« Hors actuellement il est produit 2400 tonnes d’or chaque année pour une réserve totale de 30 562 tonnes. Ce qui entrainerait une dévaluation ipso-facto de la valeur monétaire de l’ordre de 7 % par an »
Ben non. Tout dépend de la croissance, de la vélocité de circulation de la monnaie, des préférences temporelles des individus (épargne vs consommation) etc.
« Je suis un vrai libéral »
Ben non, car si vous étiez libéral, vous ne défendriez pas le monopole de l’État en matière de monnaie, et vous défendriez la libre émission et le libre choix de la monnaie.
« je fonde mon raisonnement sur des faits »
Ben non, car vous niez les faits. Vous niez qu’il y a eu des monnaies non étatiques dans l’Histoire, alors que c’est un fait pourtant vérifiable.
« Je suis un vrai libéral, car je fonde mon raisonnement sur des faits »
S’il suffisait de défendre les faits pour être libéral… Non un libéral est quelqu’un qui défend les droits naturels, contre l’État si besoin, et c’est le cas quand l’État octroie un monopole sur la monnaie, quand il nie notre liberté d’émettre et de choisir la monnaie de notre choix.