La déchéance de la nationalité pour les exilés fiscaux?

Le (bon) Français est-il celui qui paye ses impôts en France?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La déchéance de la nationalité pour les exilés fiscaux?

Publié le 2 janvier 2012
- A +

Un billet d’humeur du Parisien Libéral

Alain Delon lors des funérailles d’État de Vaclav Havel à Prague le 23 décembre 2011.

C’est fou comme un fait divers tel que la présence d’Alain Delon aux cotés du Président de la République à Prague [1] permet à certains de rebondir sur une de leur idée phare : la déchéance de la nationalité pour les exilés fiscaux.

Déchoir de la nationalité les exilés fiscaux, qui propose cela ? Les ususal suspects jacobins ultra étatistes, mais aussi l’UMP. Cf. la proposition signée par Edouard Courtial:

Peut-on se revendiquer français en ne s’acquittant d’impôts que dans des pays étrangers? L’objet de cette proposition de loi est de permettre la perte de la nationalité française pour les citoyens sans domicile fiscal en France.
(Source Le Petit Journal)

Si on comprend bien, un (bon) Français est celui qui paye des impôts en France. 

50% des foyers fiscaux ne payent pas d’impôt sur le revenu, faute d’être imposables. Que proposent les partisans de la déchéance de la nationalité pour les exilés fiscaux ? De déchoir aussi ces millions de ménages français ?

Mélenchon, la fille à papa de Saint Cloud, Montebourg, Courtial et compagnie proposeraient-ils le retour du suffrage censitaire ? Pourquoi pas, mais la France aurait vraiment une autre tête, du moins au niveau de sa représentation politique.

Les franciliens représentent 18% de la population française mais 43% de l’impôt sur le revenu payé en France. Dans une assemblée nationale élue au suffrage censitaire, près de la moitié des élus seraient d’ÃŽle de France. Il y aurait forcément 17 élus du XVIeme arr. (20% de l’impôt sur le revenu payé dans Paris pour 7% de la population parisienne) et 15% des députés au total (soit 86) seraient issus de la capitale. Des régions faiblement peuplées ou pauvres n’auraient plus d’élus, faute de citoyens français.

Plus drôle, la question du vote des étrangers aux élections locales ou nationales n’aurait même plus à être discutée : ils n’auraient qu’à présenter leur fiche d’imposition au bureau de vote. Des sans papiers ouvriers du BTP ou des traders fortunés pourraient voter.

Peut-être que l’UMPS et ses deux fronts (de Gauche ou National) feraient mieux de réfléchir un peu quand ils lient nationalité et imposition.

—-
Sur le web

Sources :
L’impôt sur le revenu reste inégalement réparti, le Figaro, Janvier 2009
Fiscalité et territoire en France : l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques, Cybergeo 2009
Ils travaillent, paient des impôts, mais sont sans-papiers, TF1, Mai 2008

Note :
[1] Pour les obsèques de Vaclav Havel, lire PurePeople. À quel titre Alain Delon, acteur de cinéma, Suisse résidant à Genève, était-il à Prague, au sein d’un parterre de chefs d’États ?

Voir les commentaires (8)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (8)
  • Delon s’en fiche, il est citoyen suisse depuis l’an 2000. Nos taxeurs peuvent toujours déchoir de la nationalité française ceux qu’ils trouvent mauvais citoyens, les déchus en adopteront une autre et c’est tout.

    Pensent ils que cette déchéance sera vécue comme une punition ?

  • mais.. non, non, il n’est absolument pas question de déchoir de la nationalité française les ménages les plus modestes. Pourquoi partir de cette hypothèse fausse ? Il est justement question d’en déchoir les plus riches, pas les plus pauvres. Cet article est plein de mauvaise foi du début à la fin..

    • Encore un petit nazi en herbe qui trouve normal que la justice soit variable selon la couleur de peau la religion ou la richesse.

    • Et de quel droit ? Être français se limite à payer des impôts ? Au moins, par cette déchéance, la Fraônce perd tout espoir de retour de ces exilés fiscaux.

    • Modeste ? Riche ?
      Où est le curseur ?
      Ce sera drôle quand le revenu qui délimite les modestes des riches aura été choisi… Sera-t-il variable ? Y aura-t-il des exceptions ? Le système sera-t-il encore une usine à gaz, comme tout ce qui est concocté par nos élites ? Les Français qui vont vivre leur retraite sous le soleil du Maroc seront-ils déchus de leur nationalité aussi ?

      Bon, on le construit quand ce mur ?

  • Et réciproquement, accordons la nationalité française aux retraités des USA dont les fonds de pensions détiennent des parts fiscalement imposables d’entreprises françaises.

  • Encore un bel exemple d’un pays sur-étatisé qui a complètement perdu de vue la distinction entre Etat et nation.

    Quelle arrogance de nos politiques !

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
4
Sauvegarder cet article

La philosophie ne consiste pas à transcrire les idées des grands philosophes ni à enfiler des idées morales pleines de bons sentiments qui ne sont pas utiles pour raisonner. Dans la mesure où la philosophie est atemporelle, elle permet de comprendre de nombreuses situations, y compris actuelles, en appliquant le raisonnement des grands penseurs du passé.

 

Ce qui est important, dans le pari de Blaise Pascal (Pascal, Sellier, 680), ce n’est pas le pari en soi, qui n’est rien d’autre que la théorie de l’espérance mathématiqu... Poursuivre la lecture

0
Sauvegarder cet article

Par Pascal Salin et Philippe Lacoude.

Première partie de la série ici Seconde partie de la série ici Troisième partie de la série ici Quatrième partie de la série ici Cinquième partie de la série ici Sixième partie de la série ici Septième partie de la série ici Huitième partie de la série ici

Comme nous l’avons vu précédemment, les impôts directs sur le capital (tels l’IGF, l’ISF, l’IFI ou les droits de succession) ne pourraient avoir un impact positif sur la croissance économique à long terme que dans la mesure où l’usage qui ... Poursuivre la lecture

Par Jean-Philippe Delsol. Un article de l'Iref-Europe

Un second rapport du Comité d’évaluation des réformes de la fiscalité du capital a été publié ce 8 octobre pour poursuivre l’analyse des réformes engagées notamment au titre de la transformation de l’ISF en IFI et de l’instauration du Prélèvement forfaitaire unique et libératoire de 30 % -le PFU- sur les revenus du capital mobilier. Ce Comité conclut globalement, et avec prudence bien sûr, que trop d’impôt sur le capital peut aussi tuer le capital et coûter à l’État.

La baisse d... Poursuivre la lecture
Voir plus d'articles