Les élus du peuple doivent-ils passer, comme c’est désormais l’usage, sous les fourches caudines des syndicats pour décider du bien du peuple ?
Par Philippe Robert
Selon Lejdd.fr :
François Fillon et les ministres François Baroin (Economie), Valérie Pécresse (Budget et porte-parolat), Xavier Bertrand (Travail) et Patrick Ollier (Relations avec le Parlement) ont évoqué durant près d’une heure la « méthode » et le « calendrier » qui doivent être retenus afin de faire du sommet « un vrai moment d’échange avec les partenaires sociaux ».
La simple évocation d’une nouvelle grand-messe sociale du type Grenelle le 18 janvier prochain devrait nous inciter à nous poser la question suivante, à mon sens vitale : la France contemporaine est-elle encore une démocratie au sens noble du mot ? En France, les élus du peuple doivent-ils passer, comme c’est désormais l’usage, sous les fourches caudines des syndicats pour décider du bien du peuple ?
Personnellement, j’ai toujours pensé – et surtout constaté – que plus le temps passait, plus notre pays empruntait une pente glissante dont l’aboutissement naturel ne pouvait être que la confiscation de la souveraineté du peuple au seul bénéfice d’un petit nombre. Après une lecture de Philippe Nemo [*], je ne peux plus douter de la justesse de mon intuition que je tiens à vous faire partager :
Au fil des ans, et de façon accélérée à partir de 1981, on a fini par trouver normal que toute décision politique d’importance soit prise en concertation avec les « partenaires sociaux » ou les « associations » et en accord avec eux. Les politiciens de droite eux-mêmes (…) ont fini par juger non seulement fréquentables , mais incontournables ces syndicats et groupes qui les tiennent en otage (…) Les vrais dépositaires du pouvoir souverain sont donc en France, désormais, l’Élysée et les « partenaires sociaux », représentant respectivement 12,5% des électeurs et 5 à 10% des salariés (…) Il est toutefois une logique déchiffrable de ces arrangements. C’est qu’ils ont permis aux deux composantes de l’oligarchie de se partager les dépouilles d’une société civile qui n’était représentée ni dans l’État légal ni dans la rue.
Aussi, la définition par Philippe Nemo de la pseudo-démocratie qui caractérise aujourd’hui la France est-elle la suivante :
Si l’on s’en réfère aux typologies classiques des régimes politiques, il faut dire, en toute rigueur, qu’elle est une oligarchie, ou plus exactement une double oligarchie. Le pouvoir souverain, en effet, n’y appartient pas au peuple, mais à la haute fonction publique et aux syndicats.
Sans aucunement omettre l’action délétère des médias, qui ont leur part dans la descente aux enfers de la France, j’ose croire que ces extraits d’une analyse lucide et rigoureuse de l’état de la démocratie en France, y compris l’intégrité reconnue de l’auteur, sauront convaincre ceux qui hésiteraient encore à qualifier la dérive du pouvoir en place : les attributs d’une démocratie populaire soft sont clairement en place…
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(*) Philippe Nemo, La France aveuglée par le socialisme, François Bourin éditeur, octobre 2011.
Diagnostic tout à fait juste dont les français eux-même connaissent les affres; ils ne participent plus depuis plusieurs décennies à la mascarade de représentativité au niveau syndical, et cela aussi bien dans les industries manufacturières que dans les services publiques ou privés d’ailleurs. Mais les oligarques malades qui nous dirigent se crispent sur ces représentations métaphoriques des employés, travailleurs, (salariés ou non) comme l’avare de Molière sur sa cassette. Un jour cette cassette (l’état) tant convoitée va leur péter à la gueule.
En effet. Et comme en plus il ne saurait y avoir de démocratie sans une presse libre et indépendante, et celle que nous n’avons n’est ni l’une ni l’autre (subventions, niches fiscales journalistes, grand groupes founisseurs d’Etat -BTP, défense- ou banquiers, médias publics et monopole d’une idéologie très à gauche) …
Pas non plus de votation possible sur les sujets d’importances (comme cela se fait en Suisse dès lors qu’il y a 100.000 signatures de collectées).
Plus profondément que cela, le réel problème réside encore et toujours dans la prédominance de l’état dans tout les rouages de la société. Si l’état avais moins de pouvoir, toute cette mascarade n’aurais pas lieu. Il n’y aurait rien à négocier avec les syndicats, rien à accorder au ONG, les lobbyistes devraient se mettre au boulot et les Français retrouveraient enfin le pouvoir de faire leurs propres choix
Comment on fait pour « partager »… ? Il faut cliquer sur « facebook » juste au dessus du premier commentaire? Ce n’est pas le premier article que je n’arrive plus à partager…
La France aveuglée par le socialisme.
de Philippe Nemo.
A lire, à relire, à faire lire.
https://www.contrepoints.org/2011/11/06/54145-la-france-aveuglee-par-le-socialisme
Sous l’appellation « ONG », les lobbies de groupuscules écolos ont pris une influence catastrophique.
Le « Grenelle de l’environnement » en est l’illustration. Sarkosy leur a donné les clés, le parlement a complaisamment laissé passer… Tout le monde en subit les conséquences.
Après, on se demande pourquoi la désindustrialisation, la perte de compétitivité. L’agriculture et l’agro-alimentaire français se font dépasser par les allemands.
Pire encore : la France se prend pour une société ; et toujours pire, elle veut encore et toujours plus en être une, et se donne le moyen « état » pour cela : la France se prend donc pour une société étato-socialiste.
il faut militer pour le référendum d’initiative populaire comme en SUISSE, Vrai Démocratie, seule possibilité de rendre le pouvoir au peuple sans passer par la révolution.