Appréciation des politiques monétaires menées de par le monde à l’aide de quelques graphiques.
Par Le Minarchiste, depuis Montréal, Québec
La bilan de la Banque Centrale Européenne est en forte expansion ces derniers mois alors qu’elle accumule les titres de dette souveraine des PIIGS :
La BCE devrait continuer à assouplir sa politique monétaire en 2012. Ces derniers mois, on a aussi vu les banques centrales australiennes et brésiliennes abaisser leur taux directeur. Les politiques monétaires américaines, canadiennes, japonaises et européennes sont toutes très accommodantes en ce début d’année.
Les banques européennes ne se prêtent plus entre elles, préférant déposer leurs liquidités auprès de la BCE. En revanche, elles ont grandement profité de la ligne de crédit avantageuse de la BCE : des prêts de 3 ans à 1%, que ces banques pourraient utiliser pour acheter des obligations italiennes et espagnoles à des taux de plus de 7%, empochant de juteux profits. C’est d’ailleurs ce qu’elles ont fait selon moi lors des émissions de la semaine dernière. Une belle façon pour la BCE de subventionner à la fois les banques et les gouvernements des PIIGS.
De son côté, après avoir resserré la croissance du crédit l’an passé pour contrer l’inflation et une bulle immobilière, la Chine a possiblement recommencé à stimuler la croissance de sa masse monétaire, notamment en réduisant le ratio de réserves requises par les banques.
La masse monétaire a américaine a cru fortement en seconde moitié de 2011. Je soupçonne que cela ait été causé par la ligne de swap que la Federal Reserve a tendu à la BCE pour aider les banques européennes et, indirectement, aider les grandes banques américaines qui seraient négativement impactées par la faillite de l’une d’elles. La Fed fait donc ce qu’elle a toujours fait, c’est-à-dire utiliser le pouvoir d’achat des américaines pour subventionner les grandes banques commerciales.
La taille du bilan des trois plus grandes banques centrales du monde atteint maintenant un sommet de 25% du PIB de leur pays. Depuis la crise, les banques centrales ont multiplié leur importance économique.
Un petit graphique qui démontre que le statut privilégié de monnaie de réserve n’est pas éternel. Si les États-Unis abusent de la planche à billets, leur monnaie sera éventuellement délaissée. Sauf que présentement il n’existe pas d’alternative viable… autre que l’or.
Parlant du fascinant métal jaune, voici un graphique montrant son prix à très long terme, en livres sterling.
D’ailleurs, au cours des 6 dernières semaines, les investisseurs étrangers vendent des quantités importantes de bons du trésor américains. La Chine fait possiblement partie des vendeurs, vu la réduction du surplus de sa balance commerciale et, par le fait même, de ses réserves de devises étrangères.
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Sur le web
«La taille du bilan des trois plus grandes banques centrales du monde atteint maintenant un sommet de 25% du PIB de leur pays.»
Mais c’est énorme !!!
25% du PIB est donc le fruit de la banque centrale, si je comprends bien.
Et si on rajoute à cela les 56% du PIB qui sont dus à l’état, il est indéniable que nous sommes vraiment dans un monde ultra-turbo-power-libéral.
Oui, avec quelques petites nuances.
Les 56% du PIB ne sont pas « dus à l’Etat » mais « pris par l’Etat ».
Le cas de la BCE est spécifique du fait du crash du marché interbancaire : les dépôts qui devraient être échangés entre les banques apparaissent dans les comptes de la BCE, doublant artificiellement son bilan.
En revanche, le bilan de la Fed ne laisse pas d’étonner. Les milliers de milliards de dollars utilisés dans le commerce international (en gros l’équivalent du PIB US) devraient laisser quelques traces dans son bilan, qui semble de ce fait bien léger. Mais bon, la Fed n’en est pas à son coup d’essai, elle qui a également fait disparaître M3. Hop !