Aujourd’hui, c’est la démocratie qui meurt

Il existe un pays où les droits de chacun ne sont plus garantis. Vous allez me dire qu’il y en a beaucoup de pays comme celui là. Certes. Trop. Mais ce pays est en Europe.

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Aujourd’hui, c’est la démocratie qui meurt

Publié le 20 janvier 2012
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Par Hugues Lannoy.

Je ne sais si vous allez reconnaître ce pays.

Dans ce pays, l’État confisque près de 60% de vos revenus pour financer des politiques soi-disant solidaires… Oui vous l’avez deviné, cet argent n’est ni redistribué au mieux, ni géré efficacement. Bien sûr il y a des scandales, du gaspillage, mais voilà.

Dans ce pays, les agents du fisc peuvent désormais mener des perquisitions sans passer par un juge. Oui je sais, c’est la porte ouverte à l’arbitraire. Mais des élus ont voté cette loi.

Dans ce pays, on crée des règles fiscales rétro-actives. La sécurité financière de votre ménage n’est donc pas assurée. Vous comptiez sur telle déductibilité pour une dépense de rénovation? Ha ben, on la supprime. Vous avez accepté une voiture de société? Merci de donner 150€ de plus par mois à l’État. Vous avez installé des panneaux solaires? Bonne chance.

Ce pays a aussi une vision bien particulière de la démocratie. D’année en année, les mêmes politiciens occupent les mêmes postes. Vous votez pour tel parti? Via des clefs de répartition, des cases de tête, des apparentements, des suppléances, des désistements… le parti s’arrange.

Il faut dire que le scrutin y est proportionnel. Les quelques grands partis s’accordent donc entre eux en une sorte de cartel géant et se distribuent les sièges au prorata. Leurs programmes sont alors combinés en un melting-pot infâme sans réelle cohérence, vision ni stratégie. Chacun tente juste de ménager un peu son électorat qui est malgré tout le grand perdant. On ne soigne pas un pays malade avec des mesurettes d’un peu de tout. Si l’image du cartel vous semble tirée par les cheveux, que sont les accords pré-électoraux sinon une entente entre partis pour s’approprier le résultat des élections?

Ces partis une fois au pouvoir noyautent alors les administrations et sociétés publiques, ainsi que les grandes sociétés privées dans lesquelles l’État garde une participation. Bien entendu ces mandats sont souvent rétribués et ces salaires s’ajoutent au salaire déjà non négligeable d’élu du peuple. Élus du peuple qui gagnent ainsi souvent plus de dix fois le salaire moyen.

Et cela mène à un système mafieux où l’accès au logement social dépend de copinages. Où les marchés « publics » sont taillés sur mesure pour tel soumissionnaire. Oh bien sûr, de temps en temps, un juge pince un des maladroits qui ne se cache pas assez bien. Les partis fustigent ces brebis galeuses qui ont commis le péché à l’insu du plein gré du parti. Des « parvenus » devenus infréquentables… jusqu’au scrutin suivant.

En économie, quand on se rend compte de l’existence d’un cartel, d’une entente sur les prix ou les procédés de fabrication, on pénalise les coupables. On démantèle, on donne des amendes. Mais pas ici, c’est la « démocratie ». Les gens ont voté. Et comme ceux qui en profitent sont ceux qui votent les lois…

Sans alternance, les partis ne se contrôlent pas les uns les autres. Et ils ne laissent personne les contrôler.

Vous êtes étonnés? Vous vous demandez comment c’est possible? Ce n’est malheureusement pas tout.
Dans ce pays le droit de grève des uns prime sur le droit au travail des autres. Un juge l’a même confirmé récemment. Quelqu’un qui se met en grève en signe de protestation contre son employeur ou le gouvernement peut en plus t’empêcher légalement de gagner ta vie.

Dans ce pays, le droit à l’éducation et à une formation est dévoyé de manière particulièrement vicieuse. Pour officiellement « lutter contre l’échec », on nivelle les programmes par le bas. Et de fait il y a un peu moins d’échec. Que ceux qui sortent ne sachent plus écrire est un problème visiblement moins important que la statistique…

Ces études dont nous parlons n’amènent pas non plus à un emploi. Oh, vous me direz que c’est normal : « C’est la crise ». Mais les cinquante mille postes ouverts ne trouvent pas preneurs parmi les trois cent mille chômeurs. Inadéquation de l’offre et de la demande… C’est bête. On sait également qu’il faudrait plus d’entrepreneurs, que les gens créent leur emploi, que le moteur ce sont les PME, mais on forme des employés à la place. C’est ballot.

Je pourrais continuer longtemps dans ces exemples mais j’arrêterai sur celui-ci. Dans ce pays, selon l’endroit où vous habitez, vous ne pouvez pas vous adresser au juge ou à l’administration dans votre langue, qui est pourtant une des trois langues nationales. Les minorités n’y sont pas protégées comme l’exige une directive européenne non encore ratifiée. Vous devez demander à un interprète de vous expliquer ce que vous dit le juge. Comme dans les films de Série B ou le héros est victime d’une procédure arbitraire. Nous avons une démocratie de série B.

Ce pays c’est un pays malade de son ex démocratie. Un pays qui meurt. Si si, il meurt. On en discerne les signes. Arbitraire, confiscation des biens et du pouvoir, détournement des règles, abus contre les personnes…

Une démocratie qui meurt, c’est un pays où les habitants perdent leurs droits… comme en Belgique


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