François Hollande, démuni face au « monde de la finance »

François Hollande a raison de désigner le « monde de la finance » comme son ennemi

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François Hollande, démuni face au « monde de la finance »

Publié le 25 janvier 2012
- A +

En désignant le « monde de la finance » comme son ennemi, François Hollande nous fait penser à un médecin qui, constatant la fièvre de son malade, se contenterait de lui appliquer des compresses.

Par Alain Dumait

Du discours de 90 minutes prononcé dimanche par le candidat du PS, François Hollande, j’ai principalement retenu cette phrase :

Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance. Sous nos yeux, en vingt ans, la finance a pris le contrôle de l’économie, de la société et même de nos vies.

Il a raison !

Mais pourquoi et comment le monde de la finance a-t-il pris le contrôle de l’économie ? C’est ce qu’il n’a pas dit…

C’est pourtant simple. « Le monde de la finance » a pris le contrôle de l’économie, sous l’effet d’une double dérive : le financement à crédit de l’État-providence et, pour ce faire, par la création sans limite de monnaie de singe par les banques centrales (« soutien » de la croissance par la consommation, donc par les déficits, donc par la dette…).

Pour réduire à son rôle normal « le monde de la finance », il faut donc et il suffit de rétablir l’équilibre des comptes publics. Et cesser de demander – et d’obtenir – des banques centrales, qu’elles cessent de produire de la morphine monétaire. Dire que l’on reviendra à l’équilibre des comptes publics en 5 ans n’est pas suffisant. Ne rien dire sur la création monétaire par les banques centrales n’est pas sérieux.

« Le monde de la finance » a effectivement pris le pouvoir parce que les politiciens, de droite comme de gauche, le leur ont donné. Veulent-ils le leur ôter ? Qu’ils reviennent donc à une orthodoxie budgétaire et monétaire !

L’orthodoxie budgétaire « de gauche », c’est l’augmentation des prélèvements, des taxes, des impôts et des règlementations. Façon François Hollande. Celle de droite, c’est la diminution des dépenses publiques. Espérons que les Français, le 22 avril ou le 6 mai auront ce choix…

L’orthodoxie monétaire, de droite comme de gauche, devrait consister à ne plus manipuler les taux d’intérêt, à ne plus faire marcher la planche à billets, qui génère, forcément des bulles spéculatives, avec son cortège d’enrichissements sans cause, au détriment de l’économie réelle, et donc de la croissance et de l’emploi.

Hier, François Hollande, en désignant comme son ennemi le « monde de la finance » m’a fait penser à un médecin qui, constatant la fièvre de son malade, se contenterait de lui appliquer des compresses. Alors qu’un diagnostic suppose un minimum de compréhension des phénomènes.

Oui, « le monde de la finance a pris le contrôle de l’économie ». Oui, c’est ce qu’il faut changer ! Mais encore faut-il reconnaitre que cette prise de contrôle résulte d’une politique erronée. À laquelle il faut tourner le dos.

Ce qui n’est pas, hélas, le projet de François Hollande.

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  • Vous me semblez bien optimiste en décrivant l’orthodoxie budgétaire de droite comme étant la diminution des dépenses publiques … Je pense que malheureusement en France, quand on regarde de près, la droite et la gauche, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Ce sont tous des Étatistes de première catégorie. Donc ils prônent tous l’augmentation de l’intervention de l’Etat dans tous les domaines, ce qui est dans les faits difficilement compatibles d’une diminution de son budget. De plus, ils ne travaillent que sur les apparences. Donc comme vous le signaler sur ce cas, ils ne s’attaquent qu’aux conséquence et jamais aux causes. Les causes sont d’ailleurs souvent leurs propres actions passés d’intervention étatique à outrance. Au final, la droite et la gauche cherchent surtout à se distinguer avec des mesures symboliques qui sont censés les représenter. A droite, ils vont donc prendre des mesures sécuritaires et anti-immigration qui ne résolvent aucun problème afin de ne pas être accusé de mener une politique de gauche. A gauche, ils vont lancer des mesures de redistribution indirecte qui vont plombé l’économie à terme afin de ne pas être accusé de mener une politique de droite. La retraite à 60 ans non provisionné sous Mitterrand pour couvrir le tournant de la rigueur est un bon exemple ainsi que les 35 heures sous Jospin pour se défaire des accusations de droitisme économique.

  • « L’orthodoxie budgétaire […] de droite, c’est la diminution des dépenses publiques »

    C’est une blague ? C’était quand, la dernière fois que les conservateurs (quels qu’ils soient) ont lâché l’accélérateur à interventionnisme ?

    Il faut arrêter, avec ces galimatias faisant une quelconque différence entre politiques de droite (se revendiquant d’un certain conservatisme dépensier) et de gauche (se revendiquant d’un, plus ou moins, autre conservatisme dépensier).

    La seule différence, c’est un très léger ajustement keynesiano-favoritiste, plutôt en direction des plus aisés ou des moins aisés (selon la direction du vent), le tout largement financé par l’écrasante masse des autres (ceux qui se font tondre sans bénéficier de la grotesquerie interventionniste, et en assumant bien plus son coût qu’ils n’en voient la couleur, pour un bilan, de toute évidence, largement négatif, rapport aux services obtenus pour ledit coût). Ce genre de politique ne consiste qu’en l’esquisse d’une caresse envers quelques uns (quels qu’ils soient), au détriment de la plupart (tout en leur faisant croire que la tonte, c’est un soin capillaire, et que pareil soin, c’est top-moumoute).

    Ce n’est pas en donnant une bullette d’air à quelques rares privilégiés (quels qu’ils soient), pour qui ça a à peine valeur d’ajustement timide (qui un bouclier en carton, qui des « droits » minimaux, qui une détaxation, qui un crédit d’impôt, …), qu’on va résorber la dépense publique (d’ailleurs, la plupart du temps, il n’est aucunement question de baisse de dépenses, mais d’allègement ciblé des recettes, tout en continuant la dépense à qui-mieux-mieux – forcément, ça ne marche même pas à moitié) ; la dépense publique, c’est en donnant une sacrée grosse bouffée d’air à tout le monde, qu’on va la résorber.

    Le terrain d’affrontement qui nous sortira de l’ornière, il n’est pas entre les petits bisounours et les gros ours bruns (les deux ne rêvant de toute façon que de pots de miel gratis, en abondance) : il est entre le peuple et l’état ; entre les fourmis et les cigales. Après, bien sûr, quand on voit le PLD se rallier aux étatistes, on peut douter de pareille volonté d’affrontement… ça, oui.

  • « Celle de droite, c’est la diminution des dépenses publiques »

    Ce n’est pas ce que nous enseignent les 30 dernières années de gestion de l’Etat par la droite laquelle, Mr Dumait, ne vous en déplaise, n’est pas libérale et ne l’a jamais été.

  • Les éléphants du PS ont bien eu raison de faire une petite danse pour fêter tout ça:

    http://www.youtube.com/watch?v=qrVk5MlGqlE

    Merci pour ce bon moment de détente.

  • Malheureusement cela fait trop longtemps que la droite a abandonné l’idée de baisser d’un centime les dépenses de l’état!

    • Le problème c’est que c’est indémerdable, trop de monde vivant aux dépends de tout le monde.

      • Quand on veut, on peut (et si vraiment on ne peut pas, on essaye de garder un poil de fierté, et on se sort un minimum les doigts plutôt que de se contenter de baver benoîtement, comme un zozo sous neuroleptiques ; mais dans ce cas, franchement, on peut). Et il est là, le problème.

        Celui qui vit aux dépens de tout le monde, c’est l’état (ie ceux qui le tiennent en coupe, plus détraquée que réglée). Les autres, ils le subissent ; voire, en plus, l’acceptent (auquel cas, ils vivent surtout aux dépens d’eux-mêmes, directement ou pas, qu’ils en soient conscients ou pas).

        Il nous faudrait donc un état suicidaire, qui viserait à sa propre destruction. Tiens, ça tombe bien : ne reste plus qu’à le regarder développer encore plus de cellules complètement folles qu’il n’en a déjà, à force de ripaille. Avec un peu de bol, ça va bien finir par métastaser…

  • « L’orthodoxie budgétaire « de gauche », c’est l’augmentation des prélèvements, des taxes, des impôts et des règlementations. Façon François Hollande. Celle de droite, c’est la diminution des dépenses publiques. Espérons que les Français, le 22 avril ou le 6 mai auront ce choix… ».
    Celle de droite… mais Monsieur Dumait, quelle diminutions des dépenses publiques Sarközy a-t-il réalisées pendant 5 ans ? Quand vous dites la droite, de qui parlez-vous ?

  • L’ennuyeux, c’est que la droite de M. Dumait n’existe pas, dans ses rêves peut-être.

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