Si je ne donne pas de boulot, suis-je antisocial ?

Un entrepreneur hongrois relate quelques vérités parfois pénibles à entendre

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Si je ne donne pas de boulot, suis-je antisocial ?

Publié le 1 février 2012
- A +

La Hongrie traverse actuellement une assez grave crise interne, et notamment économique. Cette crise économique a poussé un entrepreneur hongrois à relater, en quelques billets rapides sur son blog, des vérités parfois pénibles à entendre. Deux de ses billets ont atteint une certaine notoriété sur la toile, dépassant les frontières de la Hongrie. Lundi, Contrepoints vous avait proposé une traduction du premier billet, « Pourquoi je ne vous embaucherai pas », qui avait essuyé de nombreuses critiques indignées de par le monde. L’auteur y a répondu avec un certain mordant. C’est ce second billet que Contrepoints vous propose aujourd’hui.

Par Andor Jakab
Article original en anglais publié le 8 janvier 2012

Je vous dois des excuses. L’autre jour, j’ai publié « Pourquoi je ne vous embaucherai pas ». J’ai été brutal. C’était très malpoli de dire ça. Et comme si ça ne suffisait pas, j’ai aussi affirmé que « je n’embaucherais pas de femme ». J’aurais dû surveiller mon langage. Je suis vraiment désolé. Parfois je peux vraiment être antisocial. S’il vous plait, laissez-moi une chance de m’expliquer. Mon comportement antisocial vient d’un énorme traumatisme d’enfance qui m’a hanté durant toute mon adolescence et qui peut encore affecter mon humeur. Mais je voudrais changer. En fait, j’ai déjà changé d’avis. Je vais vous donner du boulot. C’est une proposition ferme, j’ai même préparé un contrat. Ne vous inquiétez pas, il est très correct, même politiquement correct. Je suis votre obligé.

Dans mon précédent article enflammé, j’ai partagé mon opinion personnelle et narcissique sur le fait que je ne voulais pas vendre mon appartement, démarrer une entreprise et offrir des boulots bien payés (relativement aux standards hongrois) à une douzaine de personnes. J’essayais d’être socialement responsable, mais on dirait que mes efforts n’ont pas été suffisants.

Quand j’ai publié cela en Hongrie, cela m’a frappé à quel point beaucoup de monde s’est intéressé à mon problème personnel. Je me suis dit : pourquoi cette indignation ? Je veux dire, il y a tellement d’autres offres d’emploi. Pourquoi sont-ils aussi énervés après moi de ne pas leur donner de boulot ? Maintenant que c’est traduit en plusieurs langues, c’est devenu incroyablement clair : que je donne ou non du boulot concerne non seulement des millions de Hongrois, mais la planète entière. C’est devenu le sujet n°1 sur Hacker News, bon sang !

Cela a provoqué pas mal de réactions aux États-Unis, en Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Serbie, Croatie, au Canada, au Royaume-Uni, en Belgique, Australie, Inde, Allemagne, au Portugal, en République Tchèque, Finlande, Grèce, Moldavie, France, aux Pays-Bas, en Italie, Autriche, Espagne, Suède, à Singapour, en Nouvelle-Zélande, Suisse, Norvège, au Japon, au Brésil, en Lituanie, Irlande, Bosnie, Israël, Russie, Danemark, Indonésie, aux Emirats Arabes Unis, en Turquie, Chine, Estonie, Bulgarie, Lettonie, Hong Kong, Malaisie, Argentine, Corée du Sud, au Mexique et dans plus de 50 autres pays. En une journée.

Sur mes 50 000 premiers lecteurs, 48 000 n’ont PAS aimé ce que j’avais à dire.

Je ferais mieux d’être très social. C’est un karma terrible d’énerver autant de monde partout sur la planète. Tout d’abord laissez-moi vous dire combien je suis désolé. Je ne voulais blesser personne, encore moins les femmes. Je ne voulais pas être sexiste, j’apprécie énormément le beau sexe. Je ne fais aucune discrimination envers les hommes non plus, mais n’interprétez pas ça mal. Je vous aime tous, les gars, les vieux y compris. Vous m’avez fait changer d’avis, je suis maintenant quelqu’un de meilleur, prêt à créer une douzaine d’emplois. J’ai déjà préparé le contrat suivant :

La Hongrie, encore connue sous le nom d’ « Europe » accepte les termes de ce contrat avec Jakab, aussi connu sous le nom d’ « Andor », le 8 janvier 2012. Cet accord est basé sur les dispositions suivantes :

  1. Le contrat établit un partenariat entre Europe et Andor.
  2. Le partenariat sera nommé « Partenariat TOUT BÉNEF' ». Andor employant au minimum, mais sans limite supérieure, 13 – treize – personnes en Europe, c’est TOUT BÉNEF’ pour l’employé, TOUT BÉNEF’ pour Andor et aussi TOUT BÉNEF’ pour l’Europe. Le « Partenariat TOUT BÉNEF’  » bénéficie à tous.

Andor s’engage à :

  1. rester en Hongrie pour lancer une nouvelle société,
  2. employer 13 personnes 100% légalement,
  3. donner un salaire de minimum 760 € NET (montant viré sur le compte de l’employé),
  4. payer les 1 086 € correspondant au coût total d’un salarié chaque mois sans se plaindre (NDT : 760 € = 70% x 1086 €, voir ci-après).

L’Europe s’engage à :

  1. ne pas prélever plus de 30% sur les salaires,
  2. ne pas imposer les sociétés à un taux de plus de 10%,
  3. ne pas avoir un taux de TVA supérieur à 15%,
  4. punir la corruption plutôt qu’Andor.

 

L’invalidité ou l’impossibilité de faire appliquer une ou plusieurs dispositions de ce contrat ne saurait affecter aucune autre disposition de cet accord. Ce contrat est soumis aux lois et règles du bon sens.

Chère Europe,

C’est une proposition ferme en bonne et due forme. Merci de prendre en compte mes calculs. Pour l’instant, tant que je ne me suis pas lancé dans les affaires, je ne contribue qu’à hauteur de 300 € à vos dépenses de fonctionnement. Peanuts. Ce n’est pas terrible pour vous, ce n’est pas assez. Comme vous pouvez le voir, ce n’est pas terrible non plus pour des millions de personnes qui n’ont pas de boulot et qui sont très remontées contre vous, et contre moi aussi d’ailleurs parce que je ne leur en donne pas. Si vous voulez bien signer le contrat ci-dessus, je diminuerai le nombre de vos électeurs mécontents de 13. Et ce n’est pas tout, voici le meilleur. Ma contribution à vos dépenses s’élèvera à 7 840 € chaque mois, et je paierai sans jamais me plaindre. J’ai envoyé cette proposition polie, qui inclut aussi des calculs détaillés, à l’État hongrois le 6 août 2011, mais malheureusement je n’ai pas encore reçu de réponse. Alors je vous prie de bien vouloir décider si vous voulez me laisser dans mon coin et vous contenter d’un honteux 300 €, ou si vous préférez ramasser 7 840 € mensuels. S’il vous plaît, choisissez plus, au lieu de moins. Presque 8 000 € d’argent en espèces sonnantes et trébuchantes, vous pourriez financer beaucoup d’aides sociales avec ça, et vous savez quoi ? Quoi que vous fassiez de cet argent, je ne vous demanderai pas de comptes. Je suis convaincu que cet accord serait un scénario tout bénef’ pour tout le monde. J’espère avoir de vos nouvelles. Vous pouvez toujours me contacter via ma page Facebook, ou m’envoyer un e-mail à andorjakab@gmail.com.

Mesdames et Messieurs,

Je sais, vous ne m’avez pas encore pardonné. Je vous ai blessés. Vous voyez que j’essaie vraiment de rattraper tout le mal que je vous ai causé avec mon article. Mais je pense que nous sommes tous des êtres humains et que l’argent n’est pas le problème principal entre nous. Merci de me permettre d’expliquer pourquoi j’ai été si brutal dans mon article précédent. Le traumatisme d’enfance dont j’ai parlé plus haut est que je suis né dans un pays communiste. Je sais, le mot « communisme » ne sonne pas si mal que ça à vos oreilles quand il s’agit de mettre en commun les films d’Hollywood à disposition gratuitement sur le net. Je sais, c’est même cool d’être un pirate, de clamer que la propriété c’est le vol, que tout doit être gratuit, que l’argent c’est le Mal, que les grandes entreprises réduisent les gens en esclavage. Oui, ce sont les idées en vogue, de nos jours. Mais s’il vous plaît croyez-moi, vivre dans un pays où le communisme est une réalité, ça fait mal au fesses.

Je sais, le social ça peut être vraiment cool aussi. Tiens, j’utilise Facebook, moi aussi. Mais vivre dans le socialisme grandeur nature, c’est très frustrant. Ça vous rend vraiment antisocial. Je peux vous le dire, parce que j’ai passé toute mon adolescence dans du socialisme hardcore. Si vous aviez vécu ça aussi, vous détesteriez vraiment, vraiment entendre ce mot : social.

Tout a commencé avec des gens qui ont dit que tous les gens devait être égaux. Les riches ne doivent pas avoir plus d’argent que les pauvres. Les pauvres ont besoin de plus. L’idée d’égalité, que tout le monde mérite une vie meilleure, était très populaire. Pour faire court, ils ont chassé mes grands-parents de leur villa, et ils ont mis à leur place beaucoup de gens pauvres. Ils pensaient que mes grands-parents n’avaient pas besoin de leurs terres ni de leur voiture, que ce n’était pas juste qu’ils aient autant quand d’autres ont si peu. Ils pensaient qu’il était injuste que les capitalistes cupides réduisent les pauvres en esclavage, en particulier parce que beaucoup de ces pauvres gens n’avaient même pas de travail et avaient faim pendant que d’autres vivaient dans leurs villas tape-à-l’Å“il, mangeaient très bien et avaient même des bijoux. Cela agaçait beaucoup de monde. Sans travail, les gens crèvent de faim, et ça les rend très très très en colère vis-à-vis de ceux qui ont largement de quoi manger.

De nouvelles pensées sont devenues très à la mode en politique. Pour faire court à nouveau, il y a eu la Seconde Guerre Mondiale, et un peu plus tard je suis venu au monde en Hongrie, un pays qui baignait alors dans le socialisme. En effet, tout le monde avait un boulot ! En fait c’était un crime d’être au chômage. Les chômeurs étaient appelés « közveszélyes munkakerülő », ce qui signifie « dangereux vagabond ». Mais c’était extrêmement rare et se limitait à quelques poètes ou des intellectuels, et la plupart des gens avaient réellement un travail. Il était obligatoire d’être très, très social. Tout le monde devait être ton ami, tu devais dire « elvtárs », ce qui veut dire « camarade ». Être antisocial à l’époque était bien moins toléré qu’aujourd’hui. Je veux dire que beaucoup de gens sont irrités du fait que je sois socialement irresponsable au point de ne pas donner de boulot si je ne le veux pas. Mais c’était catégoriquement illégal d’être antisocial ici il y a 20 ans. Tellement illégal qu’il n’y avait qu’un seul parti, le socialiste. Le MSZMP. Le Parti Socialiste des Travailleurs Hongrois. Un énorme parti, et tout le monde avait un boulot. Ils n’avaient pas besoin de supplier qui que ce soit pour avoir un travail.

Le socialisme protégeait les travailleurs. Je n’avais pas à me poser la question de savoir si je devais monter une boîte. Se lancer dans une entreprise et faire autant de bénéfice que possible n’était pas une option. C’était illégal. Le MSZMP emprisonnait les salauds qui voulaient faire du mal à la classe ouvrière en essayant de faire de l’argent pour eux-même. Tout les gens étaient égaux. Égaux dans le sens où tout le monde avait à manger. En gros, du pain, du beurre et du lait. Des Å“ufs. Ces denrées n’étaient pas chères et disponibles. Du porc le dimanche avec des patates. On avait même une chaîne de télé, appelée Télévision Hongroise. Il y avait des émissions, sauf le lundi où il n’y avait pas de télé. Mais les autres jours la télé nous apprenait combien le socialisme était bon et qu’un jour nous atteindrions le communisme, où l’argent n’est plus nécessaire du tout, car tout le monde peut avoir ce dont il ou elle a besoin sans rien payer.

Avant Noël, le MSZMP avait l’habitude d’importer des bananes et des oranges en provenance des pays capitalistes pour nous rendre encore plus heureux. Malheureusement, en 40 ans nous n’avions pas encore atteint le communisme et ils ne pouvaient pas importer suffisamment de bananes pour satisfaire tous les Hongrois. Non, il n’y avait pas assez de bananes, alors les magasins les cachaient sous les comptoirs. Mais si vous connaissiez quelqu’un d’important – un officiel du Parti par exemple – important parce qu’il protégeait les travailleurs et le socialisme des menaces capitalistes, vous pouviez demander des bananes. Et ils disaient à l’épicier de vous mettre de côté un kilo de bananes. Mais vous deviez acheter discrètement, parce que ça pouvait énerver les autres. Pourquoi eux ne pourraient-ils pas acheter une seule banane alors que vous en aviez un kilo ? Il y avait des rumeurs, je ne sais pas si elles étaient vérifiées ou non, que les leaders du Parti pouvaient acheter autant de bananes qu’ils voulaient.

Au lycée il y a une vingtaine d’années, j’apprenais que le capitalisme était très mauvais et que le socialisme était très bon. Ils disaient que le capitalisme était très mauvais parce que les grandes entreprises capitalistes avides de profits, comme Coca-Cola, mettaient en esclavage la classe ouvrière, et mélangeaient même des sortes de drogues, de la cocaïne ou un truc du genre avec cette boisson louche, qui est même toute noire, sacré nom d’un chien ! Et que les pauvres jeunes gens écoutaient de la musique horrible et se roulaient par terre dans leur addiction aveugle à l’obscénité capitaliste. Ils m’apprenaient que dans le socialisme je pouvais avoir tout ce dont j’avais besoin, qu’il n’y avait pas de chômeurs, que le socialisme protège les travailleurs de la cupidité des capitalistes qui aimeraient beaucoup les réduire en esclavage. Et en effet, si vous aviez besoin d’un téléphone par exemple, vous pouviez faire la demande à l’État et ils écrivaient votre nom sur une liste d’attente. Après 10-15 ans, s’ils validaient la demande, on vous apportait un téléphone, et c’était très bon marché à moins bien sûr que vous ne souhaitiez appeler en dehors de Hongrie, ce qui était impossible.

Que puis-je dire d’autre ? Le pain était très, très bon marché. C’était si bon marché que de nombreux hongrois, qui ont faim maintenant, ont des larmes aux yeux quand ils repensent au passé, à quel point le pain était bon marché avec le socialisme. Ils pouvaient en manger un ou deux kilos sans problème. La viande était plus chère et parfois avariée, mais on n’en avait pas souvent. Le socialisme avait certains bons côtés. Mais en définitive, cela me déprimait énormément, et j’enviais très fortement les gens de l’Ouest pour leur mode de vie capitaliste.

Une fois, on m’a permis d’aller à Vienne, en Autriche. Vous voyez, on avait des Forints, qui n’étaient pas convertibles en monnaie occidentale. Mais le parti socialiste était gentil et nous donnait la possibilité d’avoir des devises de l’Ouest chaque année si nous en avions besoin. On m’a donc permis d’acheter des Schillings, pour l’équivalent de 20-30 € peut-être, et j’ai même eu un passeport et ils m’ont laissé m’asseoir dans un bus pour que je voie ce monde occidental corrompu de mes propres yeux. J’ai pleuré. Quand je suis revenu, j’étais très, très déprimé. En particulier parce qu’au lycée je devais continuer à répéter à mes professeurs les leçons comme ils me les avaient apprises. Sans cela non seulement il m’auraient éjecté de l’école, mais ils ne m’auraient jamais permis d’entrer à l’université, ou pire, ils auraient pu m’emprisonner ou faire du mal à ma famille. Mais bon, le pain n’était pas cher… jusqu’à ce qu’il ne puisse plus être moins cher. L’Union Soviétique s’est effondrée et nous sommes entrés dans l’Union Européenne.

Le socialisme favorise la survie des plus corrompus aux dépens des plus capables

Fondé sur l’idéologie de la protection, il protège les faibles de la même manière que la mafia « protège » les faibles. Les socialistes créent un énorme bordel, particulièrement quand ils sont national-socialistes. Un peu comme ces gros types musclés, chauves, au cou épais et brutaux que l’on voit dans les films de gangsters. Ils vous mettent mal à l’aise, vous font ressentir un besoin de protection. Et ensuite – contre une « juste » contribution financière – ils vous offrent leur service de protection. Ils vous garantissent une bonne santé. Bien sûr, refuser n’est pas une option. Ils vous protègent de toutes façons, c’est obligatoire. Le socialisme crée un besoin de protection chez toujours plus de gens. C’est une spirale infernale. De plus en plus de gens ont besoin de plus en plus de protection et il faut donc lever de plus en plus de taxes, car sinon le socialisme ne peut pas remplir sa promesse de protection de tous ceux qui en ont besoin.

Je préfère le capitalisme

Veuillez m’excuser, mais c’est comme ça. Je pense que c’est plus sensé, et je pense que ce système de « protection » est une arnaque. Une escroquerie, du vent. Un tour de passe-passe. En fait, il n’y a absolument pas besoin d’avoir toutes ces taxes élevées. Personne n’en a besoin ! Ni l’employeur, ni l’employé. C’est une arnaque qui fait que vous aimez avoir le plus de taxes possible, en particulier quand ce sont les autres qui sont taxés, comme les banques, les multinationales ou n’importe qui sauf vous. En réalité, personne n’a besoin d’être protégé par ces extrémistes socialistes. Je sais que c’est cru à nouveau, mais je pense que c’est la vérité. Un niveau de taxation bien moins élevé serait parfaitement suffisant si l’on enlevait les escrocs qui font en fait du mal à ceux qu’ils promettent de protéger. Les extrémistes socialistes sont comme des éléphants dans un magasin de porcelaine. Nous, les employeurs, pourrions nous entendre parfaitement avec nos amis employés si ces trolls ne nous dressaient pas en ennemis les uns contre les autres. Nous nous entendrions très bien s’ils n’essayaient pas de protéger qui que ce soit.

Mais comment les personnes dans le besoin pourraient-elles s’en sortir sans les taxes sur les riches ?

C’est très simple. On pourrait se mettre d’accord pour que les salaires de ces femmes enceintes, de ces femmes revenant de congé maternité, des femmes en général, des personnes âgées, des handicapés – qui que ce soit qui ait besoin d’aide – soient exemptés de charges salariales.

Disons que je veux employer quelqu’un pour 760 € NET. Dans ce scenario hypothétique, il y aurait beaucoup de candidats prêts à travailler. Si j’étais chanceux, certains d’entre eux seraient ‘duty-free’. J’aurais à prendre une décision assez simple. Soit je paye 1080 €, soit je trouve des personnes ‘duty-free’ pour ce poste et je paye 760 €. Je peux significativement diminuer mes coûts, ce qui rend mon affaire plus compétitive ou profitable. Bien sûr, tous mes employés recevraient 760 €, quel que soit leur statut, et seraient traités également au travail. De cette façon, l’État aiderait ces personnes ‘duty-free’ à trouver du travail sans m’obliger à supporter quelque coût supplémentaire. En me faisant payer moins au lieu de plus. En aidant mon entreprise aussi, au lieu de m’empêcher d’entreprendre avec des réglementations absurdes et insensées. Et bien sûr, l’État percevrait toujours d’énormes quantités d’argent grâce aux salaires des personnes non ‘duty-free’, à la TVA, aux taxes sur les drogues légales comme l’alcool et plus encore. Cet argent pourrait alors être dépensé pour les gens qui ne peuvent pas travailler du tout. Croyez-moi, de telles idées sont bien plus socialement responsables que le socialisme.

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Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Traduction : Thomas et W. Bell pour Contrepoints.

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  • Totalement hypocrite de la part d’un hongrois qui doit l’augmentation de son PIB entièrement aux milliards d’euros des fonds européens de cohésion et de développement sans lesquels ils seraient encore au niveau de vie moldave… Profiter gratuitement de toutes les infrastructures sans lesquelles je serais totalement incapable de monter mon entreprises mais crier à la dictature quand on me demande de rembourser ce que je dois, ça s’appelle comment à part du parasitisme ?

    • commentaire assez surréaliste, puisque le monsieur propose justement de « rembourser » (comme tu dis) 7 840 € au lieu de 300 € actuellement.

      • Ah oui c’est très honnête comme marché : j’arrête de payer pour les quelques milliards d’euros de services et en échange je vous donne 7540 euros…

        • gné ? mais qu’est-ce que vous racontez ? qui doit « quelques milliards d’euros de services » ??? à qui ? qui arrête de payer quoi ? qu’est-ce qui était payé avant qui ne l’est plus ?

    • Poussons la logique à fond. A ma naissance, je contracte une dette qui s’accumule jusqu’à ma sortie d’école. Cette dette, c’est ce que je dois pour l’usage des infrastructures, de l’instruction (sic), … Et je dois payer des charges sociales et des impôts pour rembourser cette dette. C’est bien votre raisonnement ? Je ne le travestis pas.
      Dans ce cas, pouvez vous me dire qu’elle est le montant de cette dette ? A quel moment ai je fini de payer ? Parce que comprenez que si je n’ai jamais fini de payer, c’est de l’esclavagisme, et ça, pour le coup, ce n’est pas très social !

  • Juste pour rebondir sur le titre, combien y a t-il de libéraux dans les services sociaux Français!? 0. Mais bien sûr il faut des impôts à des préposés qui le jour venu ne peuvent rien pour vous… Comprenez msieur ici on est social…

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