Les pays scandinaves, généralement présentés comme emblématiques de la social-démocratie, sont régulièrement vantés par la gauche. Pourtant, une analyse permet de montrer que le modèle scandinave est plus libéral qu’il n’y paraît.
Par Le Minarchiste.
Suite à mon article sur la Suède, certains lecteurs m’ont demandé d’analyser le modèle scandinave plus en détails.
La Suède, la Finlande, la Norvège et le Danemark ont des taux d’imposition élevés, un filet social étendu et généreux, des taux de syndicalisation élevés, mais figurent tout de même parmi les plus riches du monde et on semble y trouver une superbe qualité de vie (santé, éducation, etc).
La Scandinavie serait-elle un paradis de gauche ? Serait-ce la preuve que la social-démocratie est un modèle viable ?
Je vous propose ici une plongée en profondeur dans le modèle scandinave…
Quelques données
Selon les données de la Banque Mondiale (2010), les pays scandinaves sont très riches et se classent tous dans le top 20 en termes de PIB/capita (PPP).
Sur 180 pays, la Norvège est quatrième, le Danemark douzième, la Suède quatorzième et la Finlande dix-neuvième.
En guise de comparaison, les États-Unis sont septième, le Canada quinzième, le Royaume-Uni vingtième et la France vingt-quatrième.
En fait, excluant la Norvège qui bénéficie d’une très grande industrie pétrolière, les pays susmentionnés sont tous très près les uns des autres. Il n’y a pas vraiment d’écart de richesse entre le Canada et la Suède.
Ceci étant dit, je suis conscient des problèmes du PIB en tant que mesure de richesse et de production (je l’expliquais ici). On peut néanmoins en conclure que les pays scandinaves figurent parmi les pays riches tels que le Canada et les États-Unis.
Libre entreprise
Les pays scandinaves embrassent le libre-échangisme.
Des 141 pays analysés par l’Institut Frazer relatif à leur ouverture au commerce international, le Danemark se classe 17e la Suède 22e, la Finlande 42e et la Norvège 90e.
Ce qui coule la Norvège sont les taxes sur les transactions internationales, les barrières non-tarifaires, les contrôles sur les mouvements de capitaux et les restrictions sur les intérêts étrangers dans des entreprises locales.
Dans le cas de la Finlande, ce sont seulement les contrôles sur les mouvements de capitaux qui réduisent sa note, tout comme pour la Suède.
Notez que les États-Unis se classent au 28e rang et le Canada au 59e rang. La Scandinavie est donc autant, sinon plus libre-échangiste que l’Amérique du Nord.
En fait, il n’est pas rare de voir les grandes entreprises scandinaves délocaliser leur production vers des pays à plus faible coût de main-d’œuvre et à pression fiscale moins élevée.
Concernant la règlementation, les pays scandinaves sont très libéraux.
Selon le rapport Ease of Doing Business de 2012, le Danemark se classe cinquième, la Norvège sixième, la Finlande onzième et la Suède quatrozième. Les États-Unis sont quatrième et le Canada treizième.
Beaucoup de services publics y ont été dérèglementés et privatisés, notamment en téléphonie, en transports, en électricité et la poste. Les subventions agricoles suédoises ont été abolies au début des années 1990 (ce qui a dû être reversé à l’entrée du pays dans l’Union européenne). De plus, les gouvernements scandinaves utilisent énormément la sous-traitance.
En Scandinavie, l’État n’intervient pas beaucoup dans le commerce et les affaires. La bureaucratie, la règlementation et la paperasse ne sont pas un problème.
Marché du travail
Au niveau de la flexibilité du marché du travail – qui a un énorme impact sur l’emploi et le chômage comme je l’expliquais ici – il existe d’énormes différences entre le Danemark et les autres pays Scandinaves. Celui-ci se classe septième sur 142 pays (par le World Economic Forum), alors que la Norvège se classe 85e, la Finlande 89e et la Suède 106e. Les États-Unis sont sixième et le Canada douzième.
Pourquoi une telle différence entre le Danemark et les autres ?
À cause de la flexi-sécurité. Cette politique permet une grande facilité de licenciement pour les entreprises (volet flexibilité) et des indemnités longues et importantes pour les salariés licenciés (volet sécurité). Les chômeurs ont aussi de fortes incitations à reprendre un emploi (obligations de formation, suivi, sanctions financières, etc). En dix ans, le Danemark a réussi à diviser son taux de chômage de moitié et le temps de chômage est très court.
Par ailleurs, plusieurs de ces pays n’ont pas de Cdu travail, ni de salaire minimum, ni de durée légale du travail. Les pays scandinaves encouragent les départs à la retraite tardifs. En Suède, les aides de l’État sont supprimées pour les retraites avant 65 ans. De plus, les pays scandinaves affichent des taux de syndicalisation très élevés, mais les pouvoirs des syndicats y sont plus limités qu’au Québec. Leur attitude est plus collaboratrice et les grèves sont très rares.
Lorsqu’on regarde les chiffres, on constate trois choses :
- En raison de la rigidité de leur marché du travail, les pays scandinaves ont souffert de taux de chômage nettement supérieurs au reste de l’OCDE.
- Ce sont surtout la Finlande et la Suède qui sont les moins flexibles et qui ont eu les taux de chômages les plus élevés.
- Grâce à sa flexi-sécurité, le Danemark a bénéficié de taux de chômage très inférieurs à la moyenne de l’OCDE.
Leur marché du travail inflexible est donc l’un des principaux défauts du modèle scandinave, sauf pour le Danemark.
Cependant, les taux de participation de la main-d’œuvre sont plus élevés que la moyenne de l’OCDE pour tous les pays scandinaves.
Pourquoi ?
Il semblerait que le modèle scandinave produit des chômeurs ayant moins tendance à se décourager et sortir de la population active. Peut-être que le taux de participation des femmes est aussi plus élevé en Scandinavie (c’est le cas pour la Suède comparativement au G8, mais celui du Canada est plus élevé).
Productivité
Les salaires sont très élevés en Scandinavie.
Sur les 34 pays de la base de données de salaires horaires du secteur manufacturier du BLS des États-Unis, la Norvège se classe première, le Danemark quatrième, la Suède cinquième et la Finlande septième. Le Canada est treizième, suivi des États-Unis.
Côté productivité, mesurée par le PIB par heure (PPP), la Norvège est la première sur les 39 pays étudiés par l’OCDE, la Suède douzième, le Danemark treizième et la Finlande qunzième. Les États-Unis sont quatrième et le Canada quatorzième.
SI je divise le PIB à l’heure par le salaire horaire, je constate que les pays scandinaves ne sont pas très bien classés. Sur les 29 pays pour lesquels je dispose des données, la Norvège se classe dix-huitième, la Suède 26e, la Finlande 27e et le Danemark 28e.
La conclusion est que la main-d’œuvre scandinave est fort dispendieuse et son secteur manufacturier vulnérable aux délocalisations.
Défense
Autre observation : les pays scandinaves ont des budgets de défense en bas de la moyenne relativement à leur taille. Sur 153 pays dont le budget de défense moyen se chiffre à 2,2 % du PIB, la Norvège se classe 89e (1,6 %), la Finlande 96e (1,5 %), le Danemark 100e (1,4 %) et la Suède 114e (1,2 %). Cela les aide sûrement à maintenir des finances publiques saines.
Éducation
Tous les pays Scandinaves sauf la Suède sont en haut de la moyenne selon les tests PISA de 2009.
La Finlande se démarque clairement, d’autant plus qu’elle dépense moins que la moyenne de l’OCDE, que le Canada et que les États-Unis en termes de dépenses par habitant en éducation. Qu’a-t-il donc de si spécial le système d’éducation de la Finlande ? Cela faisait récemment l’objet d’un documentaire diffusé durant l’émission Une heure sur terre à Radio-Canada.
La recette se résume en cinq mots :
- gratuité,
- décentralisation,
- flexibilité,
- concurrence,
- imputabilité.
Les écoles sont autonomes dans la gestion de leur budget. La bureaucratie est minimale, il n’y a pas de commissions scolaires. En Finlande, l’enseignement primaire et secondaire est entièrement gratuit, incluant les manuels, les repas et le transport. La performance des établissements est fréquemment évaluée et les résultats sont transparents. Les effectifs des classes dépassent rarement 25 et celles-ci sont spacieuses et bien équipées (c’est ce qu’on peut se payer quand on économise sur la bureaucratie). Les professeurs jouissent d’une très grande liberté pédagogique, leur marge d’initiative est leur source de motivation.
On pourrait aussi noter que la Suède utilise davantage la concurrence avec le privé, mais celui-ci est gratuit. Les parents reçoivent des chèques-éducation du gouvernement et peuvent choisir l’école de leurs enfants, qu’elle soit publique ou privée.
Santé
Tout comme pour l’éducation, le système de santé scandinave repose sur une organisation décentralisée.
Il y a une séparation entre les acheteurs et les offreurs de services et ces derniers sont mis en concurrence.
Par ailleurs, l’entreprise privée a sa place dans le système (du moins en Finlande et en Suède). En Suède, 20 % à 25 % des centres de soins de premier niveau sont détenus par des entreprises privées. Le rôle des infirmières est élargi, elles constituent une porte d’entrée pour les soins secondaires. Elles ont leur propre cabinet de consultation et fournissent une grande partie des soins maternels, infantiles, aux personnes âgées et aux personnes handicapées. De plus, des tickets modérateurs sont utilisés pour la plupart des services médicaux (en Finlande et en Suède). Finalement, les pays scandinaves sont des leaders dans l’utilisation des technologies de l’information en santé (dossier électronique).
Il est difficile de faire des comparaisons entre les systèmes de santé de différents pays.
Pour ma part, j’ai utilisé les études de Health Consumer Powerhouse, qui couvrent 33 pays d’Europe, et celles du Commonwealth Fund, qui couvre 11 pays industrialisés (incluant la Norvège et la Suède).
Selon la première étude, les systèmes scandinaves ont une excellente performance, ils sont tous dans le premier tiers. Lorsque leur score est mis en relation avec les dépenses, on constate qu’ils en ont tous pour leur argent, sauf la Norvège.
Selon la seconde étude, on constate que 44 % des répondants suédois pensent que leur système de santé fonctionne bien et n’a besoin que de changements mineurs, versus une moyenne de 41 % pour les 11 pays sondés et 40 % pour la Norvège. Il semble que la Norvège aurait fort intérêt à s’inspirer des politiques finlandaise et suèdoise pour réduire les coûts de son système qui est entièrement public et entièrement financé par les impôts.
En Amérique du Nord, le Canada obtient une note de 38 % avec des dépenses en santé par habitant similaires à celles des pays scandinaves, alors que les États-Unis obtiennent 29 %, la deuxième pire note des 11 pays, avec le niveau de dépense le plus élevé.
À noter, les temps d’attente dans le système de santé scandinave sont plus longs que dans le reste de l’Europe et des pays industrialisés.
Au Canada, les temps d’attente sont pires qu’en Scandinavie, alors qu’aux États-Unis ils sont bien plus courts. Cependant, les pays scandinaves gèrent leurs listes d’attente plus intelligemment : si l’attente est trop longue, les soins seront prodigués par un fournisseur privé ou situé dans un autre pays, aux frais de l’État.
Corruption
La corruption est bien faible en Scandinavie.
Les quatre pays sont parmi les 11 premiers rangs des 180 pays sondés par Transparency International (plus le score est élevé, moins il y a de corruption perçue). C’est ce qu’on s’attendrait à observer dans une société où le gouvernement est décentralisé (donc pas de hauts fonctionnaires ayant trop de pouvoirs), où la sous-traitance est fortement utilisée, où les fonctionnaires sont responsables et où l’État intervient peu dans le monde des affaires et dans le commerce.
Fiscalité
On entend souvent que les impôts sont élevés en Scandinavie.
C’est vrai, mais il y a une nuance importante. Les taux d’imposition pour les entreprises sont plus bas qu’au Canada et aux États-Unis, ce qui est une bonne chose (voir ceci). Cela est compensé par des taxes de vente très élevées et des impôts sur le revenu très élevés.
Inégalités de revenus
Selon le coefficient Gini, les revenus des Scandinaves sont plus égaux que dans le reste de l’OCDE, surtout après impôts et transferts gouvernementaux. Les impôts élevés et un filet de sécurité social généreux contribuent à cette situation.
Ceci dit, je ne crois pas que cette mesure soit adéquate pour évaluer le niveau d’équité dans une société.
Conclusion
Les pays scandinaves sont des pays où l’État intervient peu dans le monde des affaires et le commerce. Ce sont des pays libre-échangistes où les taux d’imposition des entreprises sont bas. Leurs économies ont été largement privatisées (en tout ou en partie) et dérèglementées. Il est facile d’y démarrer une entreprise et d’y faire des affaires.
En général, les employés du secteur public ont des primes liées à leur performance, des évaluations fréquentes et sont immédiatement licenciés si nécessaire. Les services publics sont gérés comme des entreprises privées mises en concurrence et leurs gestionnaires sont responsables. La sous-traitance est prépondérante au sein du gouvernement, qui agit davantage tel un coordonnateur plutôt que comme un prestataire de services.
Le talon d’Achille de la Scandinavie est l’inflexibilité de son marché du travail qui rend malheureusement son taux de chômage constamment plus élevé, sauf pour le Danemark qui montre l’exemple à cet égard avec sa flexi-sécurité.
En éducation, c’est la Finlande qui dispose du meilleur système, grâce à la décentralisation (petit ministère de l’Éducation, pas de commissions scolaires), de flexibilité pédagogique, de mise en concurrence, de transparence et d’imputabilité. Ce système est à l’opposé du système québécois. En Suède, les écoles privées occupent une grande place et le financement se fait par l’utilisation des fameux vouchers vantés par Milton Friedman.
La même recette s’applique au système de santé scandinave : décentralisation, réduction de la bureaucratie, séparation des acheteurs et offreurs de services, mise en concurrence avec le privé, tickets modérateurs, etc.
Ce que je constate dans l’ensemble (et qui est surprenant) est que les pays scandinaves sont plus libéraux que le Canada et le Québec. En fait, je rêve du jour où nous adopterons une réforme du marché du travail comme celle du Danemark, une réforme de la santé et de l’éducation comme celle de la Finlande et de la Suède, ainsi qu’une libéralisation, privatisation et dérèglementation du commerce comme l’ont fait ces pays. Si le prix à payer en contrepartie n’est qu’un taux d’imposition plus élevé pour les particuliers, en échange d’un filet de sécurité sociale plus élevé, alors je signe n’importe quand. Ce serait un grand pas vers la bonne direction.
Cette analyse m’a fait réaliser que le système scandinave est différent de celui qui nous est régulièrement présenté par les médias de gauche.
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Sur le web
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- Le modèle scandinave, pas si idéal que ça
- List of countries by GDP per capita
- Ease of Doing Business Index
- List of countries by military expenditures
- The Global Competitiveness Report 2011-2012
- Society at a Glance 2011: OECD Social Indicators
- Corporate Tax by Country
- Corporation Tax
- International Labour Comparisons
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@Contrepoints Programme présidentiel. Dépense publique, dette, trésorerie/financement des entreprises, représentativité.
En train de lire « Le « modèle scandinave » passé à la loupe » http://t.co/jawHH5f0 via @Contrepoints
Erk … Autant l’article est très intéressant dans son contenu, on y sent le travail réalisé et c’est tout à votre honneur.
Autant les conclusions faites sur la gauche et les idées libérales s’ancrent dans des préjugés hélas bien tenaces. C’est dommage de telles choses sous la bannière d’un média libéral.
Le libéralisme n’est pas de droite ou de gauche (et si vraiment on veut continuer à rester coincé dans ce malsain bipartisme, il serait plutôt « de gauche »), et la « gauche » parlant des pays scandinaves n’est pas plus « de gauche » puisqu’elle a tendance à rester coincée dans des modèles « néo-libéraux » (là, c’est bien « de droite » ^^) …
Si le prix à payer en contrepartie n’est qu’un taux d’imposition plus élevé pour les particuliers, en échange duquel le filet de sécurité social serait plus élevé, alors je signe n’importe quand ! <— Pfff… je préfère penser qu'un "hacker démocrate-social" a modifié quelques lignes dans cet article. Juste une question pour ce "socio-hacker", lorsque vous entendez le mot Privatisation vous comprenez quoi exactement? Une libre concurrence (beaucoup d'entreprises offrant un bien ou service avant étatisés, laissant le choix aux consommateurs et faisant que les prix à payer par eux soient de plus en plus réduits)? Ou transférer un monopole de l'état vers quelques mains privées (capitalisme de copinage, avec comme changement, juste une illusion)? Je crois que dans votre cas c'est la deuxième, car comme vous dites, vaut-mieux payer un prix très élevé en échange d'une sécurité social plus élevée. (vaut-mieux sacrifier un peu de liberté par un peu de coûteuse sécurité). Juste un exemple, TeliaSonera monopole de télécommunications de l'état suédois avant 2002, aujourd'hui "privatisé". Mais qui est son principal actionnaire avec 37,3% des participations? Et oui…
En tant qu’anarchiste libéral, il est évident que le modèle Scandinave demeure bien trop étatiste. Mais là n’est pas le propos de l’article ; le but étant de démontrer que la Scandinavie n’est pas si socialiste que cela et n’est pas si antilibérale que cela. Cet article, donc, nous sert d’outil argumentatif en vue de contrer les socialiste vantant le modèle Scandinave comme la réussite de la social-démocratie et de l’interventionnisme. On voit bien que non et on voit finalement que la Scandinavie peut se montrer largement plus libéral que la France et très proche de la Suisse (d’où je viens), quand bien même cette dernière demeure très proche des thèses néocorporatistes et conservatrices.
Prenons donc cet article pour ce qu’il amène vraiment et non pas pour les conclusions subjectives de l’auteur, dépendantes du contexte dans lequel il vit.
@Dark Knight
Très bien dit!
@Migue Edu
Non, ce que je veux dire est que j’accepterais de faire un compromis (impôts personnels et filet de sécurité élevés) pour faire adopter des réformes libertariennes (libéralisation du commerce, privatisations, décentralisation, etc).
Malheureusement, avec le système politique actuel, on ne peut pas tout avoir…
L’article ne consiste pas à vanter le modèle scandinave (très disparate selon les pays) qui est très imparfait et sûrement pas libéral mais à démontrer qu’il est bien moins socialiste qu’on ne le pense voire plus libéral que la majorité des autres pays européens. Leur classement dans l’étude de la heritage foundation en terme de liberté économique est assez bon, en particulier le Danemark qui se situe derrière la Suisse et l’Irlande en Europe.
Ces pays laissent les entreprises plutôt tranquilles en ayant déréglementé, libéralisé certains secteurs marchands et en appliquant des taux d’IS bas. Pour le reste, le droit du travail du Danemark est le plus flexible, les soins et l’éducation en Suède et en Finlande les plus décentralisés et les mieux organisés. On pourrait déjà tenter de converger vers cela avant d’aller plus loin, ces modèles ne constituant pas des références non plus.
Ce n’est peut-être pas l’idéal, mais entre le modèle Québécois qui bien qu’étant financé par la dette et par une certaine autre province laisse les gens mourir sur des listes interminables et le modèle scandinave bah le choix n’est pas très difficile.
La gauche est au pouvoir depuis septembre au Danemark……Une gauche qui ne doit son élection que à l´extrême gauche. Beaucoup de choses ont changé dans la mauvaise direction. Le chomage ne cesse d´augmenter surtout chez les jeunes.
Bonsoir!!
bon pour commencer, attention aux petites erreurs du genre « libre-échangisme » au lieu de libre-échange.. m’enfin merci, j’ai bien ri!
Ensuite, je vais continuer par les erreurs méthodologiques & autres ajouts que je pense intéressants :
Concernant le salaire minimum, je ne sais pas ce qu’il en est dans les autres pays scandinaves, mais en Suède, le salaire minimum est négocié par branche et non au niveau national, ce qui est plus efficient économiquement d’ailleurs, car chaque branche n’a pas besoin d’autant de main-d’oeuvre. De plus, ce n’est pas un problème car les syndicats sont représentatifs et les salariés sont peu nombreux à toucher effectivement ces salaires minimum négociés par branche. Pareil pour le travail, c’est 40h max par semaine, sauf dans certains cas (c’est comme en France soit dit en passant). J’aime cette analyse de l’OCDE à ce propos :
http://www.oecd.org/document/0,3746,en_21571361_44315115_47567356_1_1_1_1,00.html
On peut y observer que le Danois moyen travaille moins que le Français.. et pas loin de l’Allemand, du Finlandais et du Norvégien moyen. Ce qui donne une productivité supérieure à la France pour le Danemark & la Finlande.
Ah, et Norvège, 2,5% de chômage actuellement 😉
Ensuite, je prétends que ton argument sur la productivité n’est pas tout à fait fondé : d’une part, la science économique a déjà prouvé que les délocalisations n’étaient pas la cause principale du chômage (d’après Thesmar et Landier, Le grand Méchant Marché, 2007, on pourrait peut-être même dire l’inverse, quoi qu’en disent les politiciens un poil franchouillards…), et en plus, on se confronte avec les pays scandinaves à des emplois hautement qualifiés (recherche) ou à une économie d’extraction et de traitement de ressources (la Suède et la Norvège essentiellement, je ne sais pas pour les deux autres), c’est à dire des activités qui sont difficilement délocalisables. Les grandes entreprises comme H&M, Tetra Pak ou Ikea ne peuvent pas tout produire en Suède, c’est certain… Et c’est peut-être mieux pour le bilan carbone de la Suède (tiens, d’ailleurs je n’ai pas vu d’étude de la politique environnementale scandinave… L’environnement ne serait ni de gauche ni de droite? j’ai un sérieux doute quand je vois l’échec cuisant de la politique de droite en France en matière d’environnement).
Pour la défense, tu ne développes pas vraiment, donc pour compléter et aller plus loin, je dirais qu’il s’agit d’une valeur humaniste (plutôt de gauche) présente dans au sein de la culture scandinave, qui se caractérise bien par la neutralité suédoise… Enfin, pour être honnête, je ne suis pas certain que cet argument de « valeur » soit vraiment pertinent, j’accepte volontiers les critiques si vous avez meilleures explications…??!!!!
Concernant l’éducation, je suis assez étonné. Les statistiques sur les taux de réussite sont vraiment intéressant, mais faut-il leur accorder toute l’importance? En effet, Esther Duflo (prof d’éco française au MIT, rien que ça…) a publié en 2010 deux petits ouvrages où elle parle de ces problèmatiques d’éducation : Ce type d’étude sur des résultats scolaires peut n’être que le résultat d’un bachôtage sans intérêt d’apprentissage pour les enfants (ce dont je doute toutefois pour la Finlande). D’ailleurs, on se rend compte que l’argent dépensé pour chaque élève n’a aucun retour sur les résultats, ce qui confirme éventuellement mon hypothèse… D’autant plus lorsque l’on saît que l’enseignement supérieur est gratuit en Suède, comme le reste de l’éducation d’ailleurs.
A propos de la santé et du temps d’attente, il faut aussi ajouter que les scandinaves ont une vision du temps différente de celle d’un français moyen. Arriver en retard est impensable en Suède (alors qu’en France c’est monnaie courante), patienter est normal en Suède (et on prend des tickets pour faire la queue dans tous les magains), tandis qu’en France les gens sont souvent impatient.
Concernant la corruption, le nouveau classement TI pour 2011 est sorti, en voici les résultats, encore plus impressionnants que pour 2009 :
Danemark et Finlande 2ème exaequo
juste derrière Suède 4ème
Norvège 6ème
(la France est 25ème)
Bref, pour finir, je dirais que justement non, le modèle n’est pas si différent de ce que les politicien de gauche en disent (je ne vais pas reprendre ton mot gauchiste, trop impoli). En revanche, une meilleure conclusion serait peut-être de dire que les valeurs sociales & le système scandinaves ne peuvent pas être comparé avec les cadres des autres sociétés, notamment français.
Allez, à bon entendeur, l’article est quand même bien documenté dans l’ensemble et bien écrit… 😉 dans l’attente d’une éventuelle réponse….
Mille excuses pour le tutoiement & pour les exemples franco-français, je n’avais pas vu votre provenance du nouveau monde… 🙂
Bien à vous
ça confirme les chiffres et les études:
Au delà des décisions politiques c’est bien la culture qui fait le pays : comment les gens ce voient, ce qui convient ou pas, le bien, le mal. Si la Norvège, la suisse ou d’autres pays s’en sortent si bien là ou d’autres échouent c’est bien que l’image de soit, du monde, du fonctionnement des choses est différent.
C’est pour cela que la France avec ça haine de la réussite, des risques et son allergie au bon sens est foutue.
Mille fois raison d’ou fuite des cerveaux et des jeunes diplomés
Merci entre autre à la gauche mais aussi aux droites incapables de redresser le bateau .
Alors que ce pays a des joyeaux dans son coffre
Amandine Waldmann
Article passionnant, merci.
Juste une question. Pouvez-vous svp définir le terme « imputable » que vous utilisez plusieurs fois et dont je ne pense pas avoir saisi le sens.
Merci d’avance.
Magnifique article !
En tant qu’économiste mais aussi socioloque j’ajoute que LA grande différence entre Les Pays Scandinaves et la France est AUSSI d’ordre religieux .
D’un coté vous avez sauf erreur de ma part des protestants qui ont un rapport SAIN avec l’argent et de l’autre des catholiques qui en sont tous le contraire et ce n’est pas Mr Hollande qui me dira le contraire
Ordre et disciplines d’un coté ,désordre et systeme D de l’autre
Bonne journée
Amandine Waldmann
autre article intéressant sur la norvège qui démonte les mythes des gauchistes: http://www.contrepoints.org/2012/11/10/103982-le-modele-norvegien-mythes-et-realites
articles intéressants sur la suède: http://www.contrepoints.org/2010/09/25/48-la-suede-apres-le-modele-suedois
http://www.contrepoints.org/2011/01/24/11943-l%E2%80%99evolution-economique-de-la-suede
il faut faire preuve de réalisme. les médias, les politiciens,…et un tas de gens n’arrêtent pas de nous vanter le modèle scandinave si celui ci était transposable des tas de pays l’aurait déja transposé chez eux. le modèle scandinave est loin d’être sans défaut, ce serait intéressant que contrepoints fasse un article sur les points négatifs, sur sa face cachée. le pays scandinave pour lequel je suis le plus pessimiste c’est la suède qui est en train de s’autodétruire avec l’immigration de masse (immigrés qui recoivent des tas d’avantages sociaux, des logements,……aujourd’hui, ‘limmigration coute plus 3 % du pib à la suède et ce chiffre augmente d’années en années). il y a une explosion de la criminalité en suède (ce sera bientot pire qu’en france).
meme si ce modèle n’est pas transposable, on peut quand même s’en inspirer (en tenant des comptes des spécificités des pays scandinaves et des spécificités de la france)
(p.s mon commentaire donne l’impression que je suis anti immigré et que je rejoins les thèses de l’extrême droite. ce qui est faux. des études montre que globalement l’immigration est une bonne chose. il ne s’agit pas pour moi de faire des immigrés des boucs émissaires. seulement en suède, les immigrés recoivent de grands avantages sociaux ce qui font d’eux des assistés. et en plus, en suède le politiquement correct règne en maitre. il est interdit de critiquer l’immigration. les autorités cèdent à toutes les demandes des immigrés qui en profitent et qui sont ingrats)
Bonjour;
Merci tout est dit
OUi pour la Suède mais aussi la France et bientot la Belgique ou regne la DICTATURE DES GAUCHES .
lE POLITIQUEMENT CORRECT QUE J’APPELLE LE FACHISME DE GAUCHE qui a la vérité infuse et ne se trompe JAMAIS
Le hic c’est que cela entraine
1) le chomage de masses car ses immigrés viennent pour les avantages sociaux et cerrtainement pas pour travailler contrairement à ceux qui vont en G-B voir l’article de hier à ce sujet sur le site du Figaro
2) Monté en flèche de l’extrème droite qui pour le moment est le seul parti a oser dénoncer cela
D’ou question ou sont les nouveaux De Gaule et Churchill capable d’arrèter cela ?
le fascisme est profondément socialisme (national socialiste) à la base. Mussolini venait du parti socialiste italien. la gauche selon les pays peut être très différente mais la plupart des partis de gauche ont ceci en commun: ils sont persuadés d’être le Bien, de posséder l’unique Vérité. ces gens veulent imposer leur vision du monde à toute la société. ils veulent imposer la pensée unique. la gauche a clairement des tendances fascistes. les gens de gauche adorent utiliser les arguments ad hominem (racisme, fascisme, nazisme, ou bien avec la ploutocratie).