Nous avons officiellement perdu tous nos droits

Pour la gauche, nos droits n’existent que dans manifestations collectives qui permettent de remporter en groupe des victoires contre d’autres groupes

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Nous avons officiellement perdu tous nos droits

Publié le 6 mars 2012
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Pour la gauche, nos droits ne nous viennent plus d’une façon naturelle, ils n’existent que dans les “luttes” et les manifestations collectives qui nous permettent de remporter en groupe des victoires contre d’autres groupes et, comme l’analysait Bastiat en son temps, “s’efforce[r] de vivre aux dépens de tous les autres”.

Par l’auteur du site Libéralisme Expliqué.

Très récemment, une déclaration du candidat socialiste François Hollande a fait le tour des médias, sans choquer personne outre mesure : “Le seul droit que nous avons dans une République quand nous voulons changer, c’est le droit de manifester”.

Le favori des sondages dans le pays de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen vient de s’asseoir officiellement sur l’ensemble de ces droits naturels, sans que personne ne s’en émeuve.

Rappelons l’Article II de ce texte : “Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.”

François Hollande estime que nous sommes arrivés à une époque où il est temps de faire table rase de la sagesse et des grandes valeurs issues du siècle des Lumières pour les remplacer par sa “philosophie” de politicien. Finies la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression, le “seul droit” (sic) que nous avons, c’est de manifester.

La Déclaration évoque la manifestation comme une action possible, mais qui est contrainte par le respect des droits des autres : “Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi.” (Article X)

À aucun moment, la manifestation, qui peut être dans certains cas considérée comme une application du droit à la “résistance à l’oppression”, n’est censée être considérée comme le droit unique et absolu qui écrase les autres.

Il est vrai que dans les faits, Hollande et ses amis de la classe politique française contemporaine ne se sont pas gênés depuis bien longtemps pour piétiner ces droits et cette Déclaration :

Propriété ? On a celle que nous laisse l’État après avoir dépensé 56% de ce que nous avons produit. Et encore, il ne faut pas en faire un usage qui sorte un peu trop de ce qu’on nous autorise dans des millions de lois et autorisations administratives.

Sûreté ? Résistance à l’oppression ? Après nous avoir désarmé et interdit de nous protéger seuls, tout dépend si la police publique monopolistique est disponible pour nous protéger et si l’agresseur n’est pas trop institutionnel..

Liberté ? Les interventions croissantes de l’État dans notre vie privée, nos modes de consommation, nos modes de vie, notre conscience politique et religieuse… montrent que les politiciens ne s’en soucient même plus.

Hollande franchit donc le pas et nous explique qu’au cas où on ne l’avait pas remarqué, tous ces droits n’existent plus. Nos droits ne nous viennent plus d’une façon naturelle, ils n’existent que dans les “luttes” et les manifestations collectives qui nous permettront de remporter en groupe des victoires contre d’autres groupes et, comme l’analysait Bastiat en son temps, “s’efforce[r] de vivre aux dépens de tous les autres”.

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