Une politique culturelle pour vider les salles de cinéma

Le manque d’ « éducation à l’image » d’un public incapable de juger de la « qualité » des films et dont le « degré de connaissance » ne cesse de décliner nécessite le retour de la vengeance du commissaire du peuple à l’instruction publique

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Une politique culturelle pour vider les salles de cinéma

Publié le 24 mars 2012
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Le manque d’ « éducation à l’image » d’un public incapable de juger de la « qualité » des films et dont le « degré de connaissance » ne cesse de décliner nécessite le retour de la vengeance du commissaire du peuple à l’instruction publique…

Par Georges Kaplan.

Si j’en crois le portrait que nous brosse Monsieur Déniel, une bonne partie de l’industrie cinématographique française produit des films qui peinent manifestement à remplir les salles obscures alors même que la fréquentation globale desdites salles se porte mieux que jamais. Je n’ai aucune raison de remettre en cause la véracité des faits mais il me semble, en revanche, utile de m’appesantir quelques instants sur leur interprétation.

Ne prenons pas de pincettes : si ces « grands et beaux films ne rencontrent pas leur public », c’est principalement parce que ce public n’existe pas ; ou si peu. Nous parlons de films qui, pour le peuple vulgaire dont j’ai l’honneur de faire partie, sont en général classés dans la catégorie des « pensums pour intellos, emmerdants comme la pluie, à réserver aux troisièmes parties de soirée sur Arte ». Très clairement : si l’on exclu Monsieur Déniel et quelques spécialistes, les gens n’ont tout simplement pas envie de voir ces films et ce, d’autant plus qu’ils devraient s’acquitter du montant d’un billet de cinéma pour s’infliger cette souffrance.

Je sais, je ne suis pas gentil.

Nous parlons de films qui rencontrent un public si restreint qu’ils ne pourraient tout simplement pas être produits s’ils n’étaient pas maintenus sous perfusions par le Centre National du Cinéma [1], qu’ils n’auraient aucune chance d’être projetés ailleurs que dans des salles subventionnées et qu’ils ne seraient vraisemblablement jamais diffusés sur aucune chaine de télévision si l’État français n’était pas propriétaire d’un des plus vastes services publics télévisuel du monde. Rappelons une évidence : un film commercial c’est un film qui vous plait assez ou porte en lui suffisamment de promesses de vous plaire pour que vous ayez envie de vous offrir une séance ; un film qui n’est pas commercial c’est un film que personne n’a envie de voir – ou du moins pas en payant son entrée – et que nous finançons de force au travers de diverses taxes et réglementations [2] parce que le producteur a des amis au ministère ou qu’un obscur fonctionnaire a validé le dossier de demande de financement.

Disons les choses telles qu’elles sont : voilà une industrie cinématographique qui a été organisée de façon à pouvoir exister et prospérer dans des salles vides. Voilà une industrie cinématographique, soumise au bon vouloir de celles et ceux qui décident de notre politique culturelle, où tous en sont réduits à tout attendre d’un geste du ministre ou d’une décision administrative. Voilà une industrie cinématographique où l’on se congratule entre artistes subventionnés et pourvoyeurs de deniers publics à l’occasion de cérémonies glaciales dûment relayées par la télévision d’État.

L’éducation à l’image

L’avis du public ? L’avis des masses incultes qui s’agglutinent bêtement dans les multiplex où ils consomment du « blockbuster américain » et des « comédies télévisuelles françaises souvent vulgaires » ? Vous n’y pensez pas ! La culture est une affaire bien trop sérieuse pour être abandonnée à de vulgaires consommateurs ; c’est une affaire de spécialistes dûment appointés par les autorités compétentes. Au mieux, si le film remplit les salles, on louera le bienfondé des décisions de l’administration culturelle ; au pire, s’il n’attire que les journalistes de Télérama, on fustigera le manque d’ « éducation à l’image » d’un public incapable de juger de la « qualité » des films et dont le « degré de connaissance » ne cesse de décliner. Bref, nous explique Monsieur Déniel, il faut que l’État intervienne.

Nous y voilà. Les subventions, réglementations et autres quotas n’ayant finalement – ô surprise – pas produit les effets escomptés [3], voilà qu’on en conclut qu’il nous faut des commissaires du peuple à l’instruction publique. Cela ne fait jamais que cinq décennies [4] que nos gouvernants se piquent d’éduquer nos goûts ; cinq décennies de politiques culturelles qui aboutissent aujourd’hui à des résultats pour le moins contrastés. Après tout, si ça ne marche pas c’est sans doute qu’on n’en a pas assez fait.

—-
Sur le web

Notes :
[note][1] Et l’assurance chômage – rappelons un ordre de grandeur : les intermittents du spectacle, c’est 3% des cotisants et 30% des déficits.

[2] Taxe spéciale additionnelle sur le prix des billets, taxe sur les diffuseurs télévisuels et taxe sur l’édition vidéo perçues par le CNC pour financer le soutien de la filière, obligations d’investissement et quotas de diffusion imposés aux chaînes de télévision… J’en passe.

[3] Anecdote : saviez-vous pourquoi on entend autant de rap sur les ondes radios françaises ? Eh bien parce que l’administration culturelle a jugé bon d’imposer des quotas de chansons francophones : pour éviter de perdre leurs jeunes auditeurs qui goutent peu les Sardou et autres Souchon, les chaines ont programmé du rap francophone

[4] Le ministère de la culture a été créé en 1959. Avant cette date, la France devait souffrir d’un grave déficit en la matière.[/note]

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  • Les sommes versés par les classes moyennes sont accaparées par ces « élites » culturelles.
    Elles subventionnent des produits consommés par une minorité qui ne paie donc pas le coût réel de ses réalisations.

  • « Emmerdants comme la pluie » : il ne faut pas dire du mal de la pluie ; elle fait pousser mon gazon.

  • « Nous parlons de films qui rencontrent un public si restreint qu’ils ne pourraient tout simplement pas être produits s’ils n’étaient pas maintenus sous perfusions par le Centre National du Cinéma »

    C’est à se demander si le téléchargement de ces films ce n’est pas un peu récupérer ce qui nous appartient…

    • Ne vous faites pas d’illusions, le type de films dont il est question, même gratuit, vous n’en voulez pas. De plus il est difficile de les trouver sur le net parce qu’il n’ont presque pas de public.
      Les films que l’on télécharge sont ceux que l’on veut voir, donc généralement les méchants films commerciaux.

  • Le ton de cet article me choque un peu.

    Je remarque d’abord qu’il repose sur du vide puisqu’il n’y a pas de données chiffrées ni d’exemples de films prétendument chiants. On se croirait presque sur Rue89…

    Par ailleurs sans vouloir remettre en cause le bien-fondé ou non du système de subventions à la culture, la subvention de « petites » productions n’est peut-être que le pendant de la subvention massive d’oeuvres qui devraient être rentables, via le système de l’intermittence (combien d’emplois stables sous statut d’intermittents?) ou des subvention qui profitent d’abord à ceux qui savent aller les chercher.

    Dommage que cet article soit un pricès d’intentions au cinéma « intellectuel » et intellectualisant…

  • Moi j’ai l’impression de voir les vieilles blagues éculées des guignols « le cinéma français c’est chiant et intello ». L’article, courageusement, ne cite aucun exemple, ce qui n’aide pas à comprendre de quoi il est question ici. J’ai l’impression qu’on brasse les clichés, et c’est assez paradoxal alors que des films français ont eu des succès d’audience considérable ces derniers temps…

    • Un exemple ? « Welcome » de Philippe Lioret avec Vincent Lindon. Le film raconte le courageux engagement d’un maître-nageur pour aider un sans-parier kurde à rejoindre la Grande-Bretagne à la nage. Le tout avec force démonstrations dont le but, à travers les pseudo-reconstitutions de rafles de police dans les camps de fortune, consiste à faire un parallèle entre le régime actuel et celui de Vichy.

      Le film en fait des tonnes sur la conscience sociale, sur le courageux engagement militant parce que bien sûr notre maître-nageur va être inquiété. On passera sur le misérabilisme de la description du sort des migrants illégaux, que personne bien entendu n’a poussé à suivre cette voie.

      Ce film est à l’image d’une majorité de la production française. Il ne montre pas, il démontre. Il a recours aux effets de manche, à la dramatisation gratuite, à un misérabilisme qui n’est pas sans rappeler Eugène Sue, le talent en moins bien sûr. Et puis il distribue les bons et les mauvais points. Le camp des gentils étant bien sûr celui de ceux qui sont ouverts à la diversité, au métissage et à toutes les billevesées modernes.

      Le cinoche français c’est généralement chiant, intello et bien entendu engagé. Le seul problème, c’est que le 7ème art c’est avant tout de l’entertainment. Ce qui n’empêche pas de pousser à la réflexion, mais subtilement au lieu de recourir aux gros sabots du militantisme.

      A l’opposé on trouve des oeuvres comme « Buffet Froid » de Bertrand Blier qui propose une intéressante critique de la société moderne sans avoir recours à l’attirail habituel du cinéaste engagé traditionnel. C’est du cinéma avant d’être un pamphlet ou un cri de rage poussé par un artiste écartelé par le peu de conscience sociale de ses contemporains.

  • peut-on avoir quelques titres de ces films chiants comme la pluie ? j’en connais un paquet moi-même et je veux bien dire que la cinéma subventionné français est en grande partie à se chier dessus… mais je souhaite aussi en savoir davantage sur les goûts de l’auteur ! ^^

    • @ Hueb, Gentleman, Pedro :

      il est assez facile de trouver des films dont l’auteur parle.

      En 2010, il y a eu 263 films français produits, et sur le nombre, il y en a eu 4 de rentables. Cherchez bien, vous pouvez trouver 259 films produits en 2010 qui correspondent …

      Depuis que la culture est étatisée en France, nous n’avons plus d’écrivains, de philosophes, de peintres, de poètes dignes de ce nom.

      Alors qu’au 19 ème siècle, sans ministère de la culture, la France était le centre du rayonnement culturel mondial, jusqu’au début de la seconde guerre mondiale.

      Et puis il y a eu le CNR, et la France est devenue socialiste …

    • A Pandora : « Les sommes versés par les classes moyennes sont accaparées par ces « élites » culturelles. Elles subventionnent des produits consommés par une minorité qui ne paie donc pas le coût réel de ses réalisations. » Je ne conteste pas les faits mais je hais l’attitude qui consiste à dire que l’ensemble des « classes populaires » se régalent de médiocrités. Je le sais moi-même, étant fils de paysan. Ce fait par ailleurs s’explique assez facilement par le fait que ce sont les retraités qui sont les plus cinéphiles; ils ont en effet plus de temps libre, un patrimoine constitué (et un goût plus sûr lié à une pratique plus régulière).
      A Georges Kaplan : je comprends bien qu’on trouve détestable la position que suppose les solutions de Mr. Déniel qui consiste à voir les gens comme des idiots mal informés à qui il faudrait apporter la lumière et qu’on la juge révoltante (Elle est à mon sens surtout très naïve). Mais j’apprécie encore moins la position symétrique qui est la votre qui consiste à dire en gros que c’est assez bon pour eux (en étant un peu injuste) –ce qui est assez drôle de la part de quelqu’un dont le pseudonyme est Georges Kaplan-; c’est une position fixiste qui dit en gros qu’il y a des publics assignés à un type particulier d’œuvre (comment expliquer par exemple l’inattendu succès d’Une Séparation qu’ évoque Déniel ?). Tourner en dérision toute volonté d’« éducation populaire », n’est pas tenable ; avec des raisonnements pareils, il serait légitime et logique dans ce cas d’arrêter d’enseigner Proust, Balzac et Céline (des « pensums pour intellos » ?) et de les remplacer dare-dare par des romans de Barbara Cartland. Mais Mr Déniel se trompe ; il ne s’agit pas de moyens ; Il n’y a pas besoin d’investissements publics supplémentaires pour emmener des classes de terminale au cinéma du coin voir un vieux Hawks ou un Orson Welles.
      Par ailleurs la distinction blockbuster américain/films guatémaltèques hermétiques correspondant à une distinction bouffeurs de pop-corn/cinéphiles élitistes bourgeois me parait un peu faiblarde. Que l’affreuse critique élitiste de Positif ou des Cahiers soutiennent des cinéastes plébiscités par le public (pour les 20 dernières années ; Cronenberg, Eastwood, frères Coen, Tarantino, James Gray, en France Audiard, Xavier Beauvois etc…) vous a échappé. Cette dichotomie est d’autant plus inopérante que la majorité des grands auteurs de cinéma ont toujours travaillé dans l’industrie en essayant de subvertir les attentes des commanditaires.
      Il faut aussi voir que les industries culturelles sont des industries de prototypes et qu’on ne peut jamais réellement déterminer à l’avance si un film marchera ou non (ce qui est à peu près le cas pour une bagnole), et que par ailleurs, il faut bien que des fonds soient engagés malgré tout avant. La question n’est donc pas tellement de savoir s’il y a des fonds publics engagés (vous n’indiquez d’ailleurs pas le montant des sommes engagées) mais si dans l’ensemble les films sont rentables.
      Si on suit la même logique pour l’édition, on se demande bien par exemple comment Les Belles Lettres publient la collection –remarquable- « bibliothèque classique de la liberté » si ce n’est avec l’aide de subventions de la CNL. Mais je comprends la contradiction qu’il y a à demander des fonds publics pour permettre de publier des livres réclamant qu’on les supprime. Supprimez totalement ces aides (qui représentant des sommes minuscules) ; vous pourrez être sûr que le Capital de Marx se vendra toujours puisqu’il se trouvera encore énormément de gens pour l’acheter. Pour les livres de Von Mises, je n’en suis malheureusement pas aussi sûr.

      • « En 2010, il y a eu 263 films français produits, et sur le nombre, il y en a eu 4 de rentables.  »

        Ou pouvons nous avoir accès à ces chiffres ?

        • « Depuis que la culture est étatisée en France, nous n’avons plus d’écrivains, de philosophes, de peintres, de poètes dignes de ce nom. »
          Poètes, écrivains, peintres je veux bien (mais ça c’est pareil partout au moins pour la peinture, ça n’est pas lié exclusivement à des facteurs institutionnels).
          Pour les philosophes, vous êtes injustes, je peux vous citer des noms.

          • Pour les chiffres, il y a eu un article sur contrepoints récemmentet sur la Tribune aussi, mais attention,il faut fouiller dans les rapports, et dans les calculs de rentabilité pour bien comprendre la part des subventions (un peu comme la SNCF).

            Pour les philosophes, vous voulez parler des marxistes qui s’appellent sociologues, philosophes et qui ne sont (re) connus qu’en France ?

            Où a-t-on vu des équivalents de Arendt, Rand, Rothbard, Nozick, Rawls, etc etc etc en France ?

            A part Aron, je vous l’accorde, mais il n’était pas subventionné ….

          • Pour les peintres c’est partout ?

            c’est vrai, Bacon, Warhol, jasper Johns, picasso, dali, Miro (etc etc etc, mais pas de français …) sont des peintres mineurs de la seconde moitié du 20 ième siècle …

          • Si vous avez le lien je suis preneur.

            Vous oubliez Manent, Raynaud, Boudon, Bouveresse, Descombes… Furet et Vidal-Naquet sont morts il y a pas si lgtps que ça non plus…
            Accessoirement, la renommée à l’étranger… Quelqu’un d’aussi contestable que Derrida a bien plus de reconnaissance à l’étranger qu’en France. Et qu’on s’en réjouisse pas ou pas, Bourdieu est aussi connu à l’étranger que Boudon par exemple, marxiste ou pas marxiste.

            Accessoirement, il y a également des penseurs marxiens (ou affiliés) brillants (Lucien Goldmann par exemple).

            Et Muray aussi côté littérature (même si un peu surévalué je trouve). (Mais c’est vrai que de ce côté là c’est pénurie depuis 30 ans)

          • Pour les peintres je parlais des 20 ou trente dernières années.
            Bacon mort en 1992, Miro en 1983, Dali en 89. Et Picasso en 1973. A part Lucian Freud bien sûr quand même

          • Pour les peintres, on parle depuis la cr »ation de la culture étatisée en France, donc depuis 53 ans.
            En 20 ans, vous conviendrez qu’il est difficile de faire surgir un peintre exceptionnel. En plus de 50 ans, cela devient parlant.

            Pour les philosophes, je suis (bien sûr) d’accord avec vous sur Derrida. Néanmoins, que ce soit lui, bourdieu ou ceux que vous citez, ils font tous parti des « sociologues » dont la France s’est fait une réputation dans les années 50 et 60, et qui en sont que des marxisters ayant tordu la sociologie à leur idéologie.

            aucun n’est marquant que ce soit à l’international comme ceux que j’ai cité, mais même du point de vue de la pertinence et de la hauteur intellectuelle de leurs écrits….

          • Tous les soi-disant « philosophes » que vous me citez sont des marxistes sous couvert de sociologie.

            Bientôt, vous allez me dire que Marx était un grand économiste …

            Ce à quoi je citerai un petit philosophe inconnu, qui disait :

            « la vérité ne contredit jamais une définition vraie » (Ethique à Nicomaque, Aristote)

          • Philippe Raynaud et Pierre Manent des sociologues ou des marxistes ??!! Ils seront ravis de l’apprendre je pense. Je ne juge pas la validité (ou la non-validité) de la sociologie de Bourdieu, je dis simplement qu’il a eu un impact réel à l’étranger (voir le classement de l’ISA http://www.isa-sociology.org/books/vt/bkv_000.htm ). Comme Foucault d’ailleurs.

          • Ah oui c’est vrai que Furet est un grand marxiste devant l’éternel…

          • « Nous savons que sur les plus de 200 films produits chaque année, bien peu atteindront un nombre d’entrées suffisant pour être considérés comme rentables » Ca dit pas combien.

            3 sont rentables seulement avec les recettes d’exploitation. Si l’on compte les recettes extérieures ça augmente même si c’est pas brillant je vous l’accorde. Même si en l’occurrence, le film le moins rentable est une bouse de Besson et pas un film à vocation auteurisante. Mais bon j’avoue que ces chiffres me mettent le nez dans le caca.

          • Ce n’est pas parce que vous ne les lisez pas que ces penseurs ne sont pas importants. L’anthologie de textes présentés par Manent (intitulée Les Libéraux), c’est une mine d’or. Idem pour son histoire intellectuelle du libéralisme.
            Oui Furet a été marxiste. Comme Vargas Llosa et d’autres. Et après ?
            « Je ne juge pas la validité (ou la non-validité) de la sociologie de Bourdieu » : vous partez loin et vite tout seul vous hein ? Je ne voulais évidemment pas dire qu’on ne pouvait pas juger la sociologie de Bourdieu, je disais juste que je n’allais pas le faire dans ce cadre parce que ce n’était pas mon propos. Et si je vous cite Boudon, c’est qu’a priori je ne suis pas bourdieusien…
            « Bientôt, vous allez me dire que l’on ne peut juger le socialisme, et que sa réussite ou son échec peuvent être discutés. » Alors ça c’est juste vous qui excitez tout seul comme un grand avec des assertions tout à fait gratuites. Comme au relativisme, j’ai justement lu un ouvrage de Boudon sur le sujet (Boudon vous savez, l’auteur pas important).
            Vous semblez mal connaitre la tradition de pensée dont vous vous réclamez.

        • voici un lien pour découvrir une lettre adressée à Frédéric Mitterand et qui dit au détour d’une phrase que sur plus de 200 films, bien peu seront rentables :
          http://www.afcinema.com/Lettre-ouverte-a-M-Frederic-Mitterrand-ministre-de-la-Culture-et-de-la-Communication.html

          sinon , sur les echos, 3 films français rentables seulement en 2010 :

          http://archives.lesechos.fr/archives/2011/lesechos.fr/02/18/0201160645725.htm

          • Vous citez des élèves de Aron, ou des profs de philosophie libéraux (Furet a été longtemps communiste) mais encore une fois, aucun de marquant comme Aron ou ceux que j’ai cité.

            Quand à Bourdieu et consorts, depuis quand on ne peut pas juger ?
            tout le monde reconnait maintenant que les théories de Bourdieu étaient fausses, et ses disciples ont détruit l’éducation nationale avec ses théories (cf les divers classements intrrnationaux).

            Bientôt, vous allez me dire que l’on ne peut juger le socialisme, et que sa réussite ou son échec peuvent être discutés.

            Cela s’appelle le relativisme, à l’oeuvre en France depuis longtemps …

  • Les films chiants et intellos sont ceux qui changent notre rapport au monde. Ce ne sont pas les succès du box office (par exemple les films US de base-ball des années 40) qui inspirent les créateurs et leurs consommateurs, mais bien ces petits films hermétiques.
    Petite piqûre de rappel: Nicolas Winding Refn n’aurait jamais pu faire Drive ou Bronson sans les films expérimentaux de Kenneth Anger.
    Bisous les trolls.

    • @ Aurore :

      vous comprenez bien espèce de sous hommes, que nosu sommes obligés d’être subventionnés pour faire des films qui ne sont compris que par ceux qui les réalisent, car cela est juste et bon pour nous qui le décrétons.

      Raisonnement parfait du petit totalitaire gauchiste qui sait mieux que les autres ce qu’il faut à ces autres et avec leur argent.

      C’est vrai que sans subventions, Van goth n’aurait jamais pu peindre ces toiles.

      A mais c’est vrai, Van Goth est parfaitement vulgaire et non talentueux, la preuve : tout le monde est capable de l’apprécier, et non pas seulement une nomenklatura éclairée qui nous guide vers le bonheur …

      Van goth, beuaark, que c’est vulgaire et peuple

    • Le seul problème, c’est que le cinéma n’est pas fait pour changer notre rapport au monde. Ceci dit, Citizen Kane, pour ne citer que ce film, a bien plus fait dans ce sens que les films hermétiques pour intellos et subventionnés par une institution qui fut, je le rappelle, une création de Vichy. Comme quoi LHLPSDNH ça peut avoir du bon, pourvu qu’on le taise.

  • Le petit secret le mieux gardé du monde, c’est que même les « élites intellectuelles » de la France les trouvent ennuyeux à mourir, ces machins indigestes.

    Le seul intérêt réel qui leur reste c’est de taxer et de dépenser, pour prendre sa com’ au passage et arroser les copains. C’est tout, pas la peine d’aller chercher plus loin.

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