Non, le quinquennat de Nicolas Sarkozy n’a pas été libéral !

Comment peut-on sérieusement dire que Nicolas Sarkozy a mené une politique libérale? Retour sur ce qu’aurait été une politique libérale, et ce qu’ont été les principales mesures de l’UMP.

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Non, le quinquennat de Nicolas Sarkozy n’a pas été libéral !

Publié le 20 avril 2012
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Comment peut-on sérieusement dire que Nicolas Sarkozy a mené une politique libérale ? Retour sur ce qu’aurait été une politique libérale, et ce qu’ont été les principales mesures de l’UMP.

Par le Parisien Libéral.

Non : il n’y a pas eu de mesures libérales en 5 ans, ou presque. Tel est le message que les libéraux transmettent à la gauchosphère, comme Gauche de Combat, Jegoun,  Dedalus Sarkononmerci (!), les privilégiés parlent aux français, Clémentine Autain et bien d’autres rouges de rage mais aussi à ces soi-disant ultra libéraux que sont Laurent Wauquiez (qui a déclaré « Une dérive ultralibérale de l’UMP serait une mauvaise idée : parce que la crise a montré les limites de cette doctrine et parce que la droite, en France, ce n’est pas cela ») ou tous les gens de la Droite Pop.

Le billet le plus comique de ces dernières heures est peut-être celui intitulé « Sarkozy, fils naturel de Reagan et Thatcher ». C’est d’un drôle.

Rappelons ce que serait une politique libérale :

  • une baisse et une simplification des impôts (flat tax, suppression de l’ISF)
  • un budget voté en équilibre (donc une forte baisse des dépenses publiques)
  • moins de lois votées au parlement
  • la dérégulation de toutes les mesures qui empêchent les marchés de fonctionner (fin du SMIC et de la taxe sur les transactions financières)
  • la liberté de faire gérer par qui on veut les prélèvements sociaux obligatoires (salaire complet)
  • un moratoire sur les mesures liberticides (arrêt de Loppsi et Hadopi) et de la généralisation de la vidéosurveillance
  • l’application stricte du principe de subsidiarité pour tous les services publics qui ne seraient pas gérés au niveau fédéral communautaire
  • le remplacement de toute l’aide sociale par le revenu universel garanti 
  • l’alignement du droit public sur le droit privé

Il y a eu deux mesures incontestablement libérales en 5 ans : la création du statut de l’auto-entrepreneur, grâce à Hervé Novelli, et la loi sur l’autonomie des universités.

Sinon, on a eu :

  • 51 taxes créées ou relevées depuis 2007
  • des budgets votés en déficit
  • une progression constante de la dépense publique, faute de licenciements dans la fonction publique
  • 17 000 lois votées
  • hausse du SMIC
  • maintien des 35 heures
  • acharnement thérapeutique sur le système de retraites, pour lui donner quelques années de racket de plus
  • création de la Hadopi
  • extension du domaine d’application du Secret Défense
  • projet de loi de la carte d’identité biométrique, soutenu par les socialistes sauf Serge Blisko
  • maintien de l’avantage juridique qu’ont les fonctionnaires dans leurs procès contre les citoyens

et ne parlons pas de la politique étrangère (accueil de Khadafi, serrage de louche de Poutine, lachage des otages suisses en Libye, achat de listes volées en Suisse, JO de Pekin 2008, menaces contre Schenghen etc.).

Faute de réformes type Reagan Thatcher, justement, le Président de la République n’a pas su mettre fin à la République Socialiste de France, tout comme Chirac a viré Madelin en 1995 au lieu de suivre le bon sens.
Voila l’opinion des libéraux, appuyés par les faits listés ci-dessus.

C’est d’ailleurs pourquoi un certain nombre d’entre eux s’apprêtent à voter Frédéric Bastiat, car un mort ne fera pas pire que les vivants. Quel que soit le vainqueur dimanche prochain, on ne voit pas quelle politique libérale sera initiée de gré par le nouveau (ou la nouvelle) Président (e) de la République. On sait juste que la gauche socialiste et communiste prendra encore moins de gants pour enfoncer la France dans l’ultra-étatisme et l’ultra-socialisme.

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  • Très bon article, sauf sur un point: l’allocation universelle n’est pas en soi réellement libérale et ne ferait qu’augmenter proportionnellement les prix.

    • L’allocation universelle est libérale dans le sens où elle permet d’articuler le travail avec les libertés individuelles. Elle permet plus facilement de se lancer dans l’auto-entreprise et dans l’innovation, sans que le capital de départ (une inégalité de départ) soit une condition obligatoire à l’exercice de la liberté d’entreprendre.
      En ce qui concerne l’augmentation des prix, c’est à calculer. Une allocation universelle doit être définie par rapport à des instruments de mesure, d’une part, ce qui laisse beaucoup de latitudes (fixe ? monnaie de référence internationale ?), d’autre part il n’y aurait sans doute pas une augmentation uniforme sur tous les prix.

    • l’allocation universelle est toujours conçu comme financièrement neutre (à la place de l’existant et non en plus) et n’a donc aucune raison de changer quoi que ce soit aux prix globaux (par contre, il n’est pas exclus qu’elle rapproche les prix réels de leur niveau normal, en éliminant les distorsions provoquées par l’aide sociale actuelle)

      produisent des effets

  • Le libéralisme ce n’est pas laisser la possibilité aux plus forts de soumettre tout le monde. On peut réfléchir à des dérégulations (ok pour la fin du smic par exemple, surtout si on met en place un revenu universel garanti), mais il faut en même temps garantir la continuité de la liberté, et c’est ça qui est le plus difficile.
    Au niveau du droit public et du droit privé… je dirais que le droit privé n’est plus non plus à la hauteur.

  • « Il y a eu deux mesures incontestablement libérales en 5 ans : la création du statut de l’auto-entrepreneur, grâce à Hervé Novelli, et la loi sur l’autonomie des universités. »

    Ah bon ?

  • En tenant compte des pouvoirs tenus par la caste bureaucrates politico cumulards et fonctionnaires qui a confisqué la France à son profit, on peut quand même créditer Nicolas Sarkozy d’un bilan courageux quoique insuffisant.

    • Le courage c’est de savoir qu’on va devoir subir de la douleur, Sarkozy a le courage de demander aux autres d’être courageux. Le fait qu’il se soumette aux bureaucrates, aux syndicats, aux fonctionnaires, aux actionnaires, aux banquiers, aux dirigeants des autres pays… ne dénote pas d’un courage particulier.
      En fait il a inventé l’omni-soumission qui fait que tous les rapports de force de la société passent à travers lui: le banquier envers l’emprunteur, le patron envers le salarié, le riche envers le pauvre, le bruyant envers le silencieux… etc. mais ce n’est pas un choix de sa part: il s’aplatit c’est tout. Ce qui serait bien c’est qu’il ne serve vraiment à rien, c’est à dire qu’il arrête de protéger les intérêts des plus forts: que ceux-ci traitent eux-même de leurs affaires, qu’ils poursuivent eux-même leurs objectifs, sans le recours systématique à l’état, qui est le mal des grandes entreprises françaises.

    • Non. Ce n’était pas insuffisant ni même courageux, c’était retrograde et suivant l’humeur du moment.

      Aujourd’hui l’humeur est au protectionisme et la peur de l’étranger.

  • Bon article …

    Mais pourrait-on savoir, ce que je relève dans certains commentaires, en quoi les mesures de création de l’auto-entrepreneur et de l’autonomie des universités ne seraient pas des mesures d’obédience libérales ? …

    Je ne vois pas comment quelque gouvernement pourrait annihiler la substance de la première mesure, l’auto-entreprise … Au pays des droits acquis, ce n’est pas demain la veille … Je ne vois rien de favorable aux avantages acquis … Mais vu par des étatistes, l’argument permettra d’y regarder à deux fois, avant de faire une boulette.

    • suis d’accord pour le coté libéral des deux mesures (et spontanément, en me questionnant indépendamment de cet article, ce sont aussi les deux seuls mesures libérales qui restent ; il y avait aussi le bouclier fiscal mais … bref.)

      Casser le statut d’auto-entrepreneur, c’est facile ; il suffit de remettre des couches de « protection sociale », de « déclaration obligatoire » , … Et laisser l’inflation grignoter peu à peu les montants plafonds jusqu’à ce que le statut ne servent plus rien. Facile et politiquement indolore.

      • Je me questionne comme Alliterator. Ces deux mesures même si elles sont d’essence libérale risquent de n’être que canada-dryesque tant que notre système bureaucrate/politico-cumulard/fonctionnaire (bref le tout état) pour reprendre les termes d’ACL perdurera.

  • Bon article !
    Aux mesures qui ne sont pas du tout libérales, je rajoute :
    – la taxe sur les transactions financières de 0,1 % sur les mouvements d’actions de sociétés de capitalisation boursière supérieur à 1 milliard d’euros et de 0,01 % sur les produits financiers spéculatifs
    – la hausse des prélèvements sociaux sur les revenus financiers qui sont passés de 11 % à 15,5 % pendant le mandat Sarkozy
    – la hausse du prélèvement libératoire sur les dividendes de 19 à 24 %. Les dividendes supportent dorénavant une imposition de 24 % plus 13,5 % de prélèvements sociaux : soit un total de 37,5 %, soit, à peu de chose près, le taux des charges sociales sur les salaires.
    – la taxation dès le premier euros de plus-value des cessions d’actions à hauteur de 19 % d’impôt et de 13,5 % de prélèvements sociaux : soit un taux de 32,5 %.
    – la majoration de 5 % de l’impôt sur les sociétés des sociétés qui font plus de 250 millions d’euros de CA.

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