Énergie progressive vs. énergie renouvelable

« L’énergie renouvelable » souffre de deux failles conceptuelles fondamentales. Elle n’est pas vraiment renouvelable, et elle n’est pas vraiment de l’énergie.

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Énergie progressive vs. énergie renouvelable

Publié le 1 mai 2012
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« L’énergie renouvelable » souffre de deux failles conceptuelles fondamentales. Elle n’est pas vraiment renouvelable, et elle n’est pas vraiment de l’énergie.

Par Alex Epstein pour MasterResource.


Qu’est-ce qui est « renouvelable » ?

« Renouvelable », dans la plupart des définitions est une approximation de quelque chose comme « naturellement réapprovisionné » et souvent mis en contraste avec des sources « finies » prétendument inférieures. Ça évoque l’image d’une pizza dont une tranche, une fois mangée, réapparait comme par magie.

De tels phénomènes n’existent cependant pas dans la nature. Le soleil et ses photons et le vent qu’il génère ne sont pas infinis, ils font juste tous partie d’une réaction de fusion nucléaire à très grande échelle. C’est vrai, cette réaction va durer des milliards d’années, mais c’est aussi le cas des quantités stupéfiantes d’énergie inexploitée stockée dans chaque atome de notre planète « finie ».

Être obsédé par la question de savoir si une source potentielle d’énergie va durer des siècles ou des milliards d’années, c’est négliger la question clé qui importe pour la vie des hommes ici et maintenant : peut-elle réellement fournir de l’énergie utilisable qui maximisera la quantité et la qualité de la vie humaine ?

Énergie utilisable vs. inutilisable

La question clé au sujet de l’énergie n’est pas de savoir si elle est finie – tout l’est – mais si elle est utilisable.

Ceci est étayé par l’histoire de la production d’énergie. Presque tout au long de l’histoire humaine, notre quantité d’énergie utilisable était à peine au dessus du niveau dont nous avions besoin pour actionner nos muscles (et, pendant les famines, même pas ça). Il y avait de copieuses quantités d’énergie inutilisable – les liaisons chimiques contenues dans les dépôts de charbon, de pétrole et de gaz naturel, l’énergie mécanique du vent, les photons du soleil, et, plus grand que tout, l’énergie stockée dans la matière autour de nous, dont les proportions ont été quantifiées quand Einstein a identifié que E = MC².

Chaque avancement dans la production d’énergie a consisté à prendre une quelconque source d’énergie inutilisable et à la rendre utilisable, les moulins à vent pour moudre le grain, les moulins à eau pour faire fonctionner des machines simples, et enfin les combustibles hydrocarbures concentrés qui ont multiplié la productivité humaine par un facteur de plusieurs centaines.

Les hydrocarbures et autres sont souvent appelés « ressources naturelles finies », mais c’est une appellation incorrecte ; ils ne sont pas naturellement une ressource. Ils deviennent des ressources – c’est-à-dire, ils rendent des services – seulement dans la mesure où ils acquièrent une valeur du fait de l’intelligence humaine. C’est là l’identification cruciale faite par Julian Simon : l’esprit humain est la ressource ultime qui crée de nouvelles ressources, y compris des ressources énergétiques, en découvrant comment extraire de nouveaux services de matières premières jusqu’alors inutiles. Nous ne devrions pas voir les matières premières inutilisables comme des ressources tant qu’elles n’ont pas été rendues utilisables par l’intelligence humaine.

Cette dernière constatation s’applique au soleil (et au vent), source ultime d’énergie « renouvelable ». La vaste majorité de la lumière du soleil ne fournit pas d’énergie utilisable étant donné les technologies connues à ce jour. Certes, par la conversion photovoltaïque, un panneau solaire dans la plupart des endroits peut générer un courant électrique d’une certaine ampleur. Mais qui s’en soucie ? Un ouragan produit la valeur de plusieurs bombes H en énergie mécanique, est-ce que ça en fait une source d’énergie ? Pas si vous ne pouvez pas l’exploiter d’une façon qui fournit de l’électricité abordable et fiable, que nous pouvons utiliser pour nos besoins présents et futurs. Dans la vaste majorité des cas, la technologie de conversion solaire ne le peut pas, l’énergie collectée est trop diluée et intermittente pour être une source utile d’énergie à grande échelle.

Énergie réelle vs. énergie hypothétique

« L’énergie renouvelable », comme il est d’usage de désigner le solaire et l’éolien, n’est pas de « l’énergie » au sens économique du terme. C’est une source hypothétique d’énergie dont nous connaissons l’existence, mais cet hypothétique ne mérite pas un statut plus privilégié que tout autre hypothétique (la capacité de libérer l’énergie atomique de toute une série d’éléments), sans parler de méthodes au potentiel beaucoup plus prometteur, comme par exemple le potentiel de l’uranium et du thorium de générer de l’énergie pour des dizaines de milliers d’années.

L’idole qu’est l’énergie « renouvelable » fait partie de l’idole plus large de la « durabilité ». Toutes deux sont de fausses idoles qui obscurcissent la vraie beauté du capitalisme, qui est que pour produire de l’énergie, et tout le reste, il est mieux que « durable », il est  progressif. « Renouvelable », ou « durable », implique que la trajectoire idéale de la vie est une répétition, utilisant les mêmes méthodes et matériaux encore et encore.

Mais c’est là un idéal tout juste bon pour un animal, pas pour un être humain. Le mode humain d’existence est de toujours devenir meilleur, toujours s’améliorer, toujours découvrir comment utiliser de nouvelles matières premières pour créer de l’énergie.

Un faux idéal né du mysticisme vert

La racine du fétiche sur l’énergie « renouvelable » est l’idéal vert de minimiser l’impact de l’homme sur la nature. C’est étayé par le fait que la seule source d’énergie « renouvelable » pratique, les barrages hydroélectriques, subit l’opposition du mouvement vert pour interférence avec « les cours d’eau qui coulent librement ». Ces mouvements aiment le solaire et l’éolien malgré leurs lamentables performances sur le terrain, pour des raisons idéologiques, et au bout du compte, religieuses : l’idée qu’une société reposant seulement sur le soleil et le vent est en accord avec leur idéal d’un monde où l’homme marche sur la pointe des pieds sur la planète, au lieu de la transformer.

Si nous mettons de côté la religion verte, « l’énergie renouvelable » est un faux idéal qui n’a pas sa place dans une discussion rationnelle sur l’énergie. La seule question qui compte sur l’énergie est : quelle source d’énergie fera le mieux avancer la vie humaine, maintenant et dans le futur, à un horizon pertinent, et non dans 5 milliards d’années ?

Et la seule manière de répondre à cette question est de laisser les consommateurs et les producteurs libres de chercher des réponses toujours meilleures dans un marché libre. Alors, nous aurons toujours la meilleure sorte d’énergie : l’énergie progressive.

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  • « La question clé au sujet de l’énergie n’est pas de savoir si elle est finie – tout l’est – mais si elle est utilisable. »

    Intéressant, et bel exemple de l’indignation sélective qui règne sur ce site.

    Quand on dit que le volume des hydrocarbures dans le sous-sol n’est pas intéressant, mais que c’est l’énergie effectivement exploitable qui compte, on se fait traiter d’abruti. Mais quand c’est pour les énergies renouvelables ( ce qui est tout aussi juste, là n’est pas la question ), c’est une affirmation acceptable.

    • C’est pourtant pas compliqué. L’énergie exploitable des prétendus renouvelables est ridiculement faible et aléatoire tandis que l’énergie exploitable des fossiles est immense et constante. Nul besoin de s’indigner (signe d’abrutissement).

      • Merci pour l’insinuation, passons.

        L’énergie exploitable des hydrocarbures est tellement immense et constante que le rapport énergie récupérée sur énergie investit des hydrocarbures chute inexorablement et de manière non négligeable.
        http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1749-6632.2009.05282.x/full (table 2, les 3 premières lignes )

        Seulement, énoncer ce fait semble transformer instantanément celui qui l’énonce en prédicateur de l’éolien ou du solaire, alors que ça n’est pas le sujet. Les mêmes lois qui font que les énergies renouvelables ( à part l’hydraulique ) sont très peu rentables font que les énergies fossiles le sont aussi de moins en moins. Ca permet de poser sainement le problème de la dépendance, avant de parler d’une quelconque solution miracle.

      • n’exagérons pas, le pétrole devietn de plus en plus cher a extraire, et donc produit moins d’énergie.
        mais tant qu’il est moins cher que le reste, le reste gaspille de l’énergie.
        avant qu’il soit plus cher que le solaire, on aura 100 ans de réserves (les réserves montent avec le prix)…

        les hydrocarbures on aussi des avantages, de flexibilité, de légèreté qui justifie un prix plus élevée que les énergies moins chères comme le nucléaire ou le charbon.

        • @Alain&Nick

          Relisez mes interventions, nulle part je ne me suis prononcé pour la mise en oeuvre de l’éolien ou du solaire à grande échelle. Je ne fais qu’essayer de mettre en évidence la réalité physique derrière le prix.

          On nous montre souvent comme « preuve » que le peak oil est une absurdité un graphique représentant la quantité de pétrole extractibles en fonction du prix du pétrole. Effectivement, la quantité est virtuellement infinie si on fait monter le prix à l’infini. Seulement, il manque sur ce graphe une indication du prix à partir duquel il n’est énergétiquement plus rentable d’extraire le pétrole. Le prix à partir duquel le pétrole est non seulement relativement moins rentable que les autres sources d’énergie, mais cesse d’être une source d’énergie ( aspect quantitatif ) et devient l’équivalent d’un minerai « classique » que l’on extrait pour ses qualités physico-chimiques (aspect qualitatifs ).

          On objecte que ça n’est pas un problème puisque le marché trouvera toujours un moyen de remplacer ou de faire sans cette ressource. Seulement, si faire sans, ça veut dire produire moins de nourriture parce qu’on n’en a pas les moyens, ça veut dire que le marché devra réguler la faim, y compris dans les pays développés où c’est pour l’instant marginal.

          Ca n’est pas délirant de l’envisager, puisque dans l’état actuel, le secteur de la production agricole tout comme celui de la logistique sont dramatiquement dépendants du pétrole, et qu’on ne sait pas comment on pourra faire sans. C’est surement possible, mais il faut l’anticiper. Pour ça, il faut que les bonnes infos circulent. Or, les agences internationales qui fournissent des infos sur l’énergie sont systématiquement trop optimistes. Jetez un coup d’oeil au World energy Outlook de 1998, c’est flagrant. Ces prévisions sont trop optimistes, parce qu’elles reposent sur une mauvaise estimation de la capacité du prix à induire du progrès technique et cèdent trop aux formules magiques du genre « gaz de schiste » ou « pétrole non conventionnel », confondent le qualitatif et le quantitatif.

          Etrangement, les libéraux de ce site ont plus tendance à écouter le discours rassurant des agences gouvernementales ou des transnationales du pétrole symboles du capitalisme de copinage que celui des dissidents qui parlent librement, et sont inquiets de voir des décisions prisent sur la base de « prédictions » faussées par des influences politiques. Encore récemment, la proposition de TIPP flottante de Hollande, l’utilisation des réserves stratégiques par le gouvernement de Sarko, montrent que les politiques sont gênés par une énergie intrinsèquement trop chère. L’énergie chère est acceptable si c’est l’état qui en est responsable et contrôle le prix, mais ça ne l’est plus si l’énergie devient trop chère, qu’il est impossible de contrôler le prix, et que ça pèse trop sur l’activité économique. D’où les pansements sur jambe de bois à tous niveaux : TIPP flottante, prédictions faussées, afin de donner l’illusion que tout ira mieux grâce à eux.

          • « Le marché devra réguler la faim ». Le marché régule toujours très bien les besoins en nourriture par les variations de prix. Les cas de famine sont systématiquement provoqués par les politiques collectivistes qui empêchent les marchés de fonctionner normalement (voir notamment http://www.contrepoints.org/?p=76617 et les autres articles sur les clichés du socialisme).

            « Le secteur de la production agricole tout comme celui de la logistique sont dramatiquement dépendants du pétrole ». Cela n’a rien de dramatique. Il y a simplement une utilisation rationnelle du produit le plus efficient compte tenu de son prix et de ses aspects pratiques. Si un produit de substitution apparaît, il sera adopté instantanément à condition que la force publique n’empêche pas les agents économiques de l’utiliser.

            En outre, l’agriculture s’industrialise chaque jour un peu plus et, de ce fait, consomme de moins en moins d’énergie pour produire toujours plus. Il n’y a vraiment rien à craindre de ce côté là. La question de la faim dans le monde est DEJA réglée au plan technologique, même avec 10 ou 15 milliards d’habitants. Ce qui ne va pas, et pour longtemps encore malheureusement, ce sont les politiciens qui refusent obstinément de laisser les marchés fonctionner librement.

          • Auriez vous une source sur l’efficacité énergétique liée à l’industrialisation ? Car dans mes lectures je trouve systématiquement l’argument opposé. Ce qui motive en grande partie l’utilisation du mot « dramatiquement ».

            • Des sources sur ? Sur le fait que l’accès à une nouvelle source d’énergie abondante et concentrée, sous forme d’hydrocarbures, a multiplié la productivité par un facteur de plusieurs centaines, comme le dit l’article ?

              Quel argument opposé trouvez-vous généralement ?

              Quelle est votre question ?

          • Vous êtes juste un poil présomptueux de penser qu’on trouvera pas de solutions quand le problème se présentera, sous le seul prétexte que vous personnellement n’y avez pas pensé.

            A part ça, certes un cartel de gouvernement se plante en prospective (oh le choc !), mais d’un autre côté, un cartel de gouvernements manipule les prix. Donc, suivre vos conclusions là dessus, hein …

          • @Nick

            Cf ma réponse à Bubulle plus bas pour la précision de ma question.

            Et sinon, je vous renvoie la balle. Pour moi, vous êtes le plus présomptueux dans l’histoire. Rien n’indique qu’il existe forcément une solution à tout problème. Il faut se lancer pour le savoir, et espérer car ça peut-être très long. Or le temps joue contre nous. Surtout quand on parle des besoins fondamentaux : se chauffer, se loger, se nourrir, se soigner. Des SDF qui meurent de froid dans la rue aux gamins qui crèvent de faim en Afrique, si la nécessité suffisait pour trouver une réponse au besoin, ça se saurait. Bien sur, les savoirs capitalisés au cours des siècles nous permettent de trouver plus de solutions à plus de problèmes, de voir plus loin, mais il faut rester humble.

        • Il faut quand même garder à l’esprit que dans le prix du pétrole, il y a une charretée de taxes, tant au niveau des pays exportateurs qu’au niveau des pays consommateurs, tandis que d’autres sources d’énergie sans intérêt sont honteusement subventionnées, d’autres carrément interdites. Ces manipulations de prix ne contribuent pas à la vérité tarifaire, réduisent l’accès libre et rationnel à l’énergie et empêchent les évolutions technologiques d’émerger. Même si le coût d’extraction du pétrole est légèrement plus cher, ce coût reste marginal dans le prix global (quelques centimes par litre tout au plus).

          Il n’y a pas que le prix mais également l’utilisation raisonnable qu’on peut faire des diverses sources d’énergie fonction du progrès technologique. Exemple : les voitures électriques sont inutilisables actuellement (coût, autonomie et temps de recharge ridicules). On continuera encore longtemps à mobiliser du pétrole pour les faire avancer, quitte à fabriquer ce pétrole avec… des algues ou n’importe quoi d’autre.

          Il n’y a pas encore de substitut valable au pétrole et sûrement pas à la voiture.

  • C’est un début de raisonnement enfin rationnel.

    en fait aucune énergie n’est renouvelable, car en fait au mieux elle consomme des ressources pour construire le récepteur (éolienne, panneau solaire, turbine géothermique).
    le modèle économique du cout total d’une énergie rend cette consommation de matière et d’énergie, avec une fin prévisible (l’usure) bien visible.

    c’est sur ce style de calcul que le solaire a été accusé ainsi de n’être que des piles électriques , car toute l’énergie utilisée pour les produire correspondait finalement a celle qu’ils produiraient avant leur fin de vie. Ca a du s’améliorer, mais vu que le prix reste 5-0 fois plus cher, avec des supposition trop optimiste de durée de vie et de maintenance,et que le prix est de l’énergie, je soupçonne que au final le photovoltaïque consomme de l’énergie et n’en produit pas. Mieux pour l’éolien, mais le bilan énergétique doit être logiquement négatif, vu que le prix est supérieur a prix normal.

    actuellement les seules source d’énergie doivent être le nucléaire, gaz, pétrole, charbon, hydraulique…

    le reste sont des consommateurs d’argent donc de travail et d’énergie.

    je résume pour ceux qui ne comprennent pas.
    l’argent c’est équivalent a de l’énergie (via des matérieux a extraire avec de l’énergie, des travailleurs a payer avec des biens qui consommenty de l’énergie).
    une source d’énergie consomme de l’énergie pour en produire.

    la correspondance entre argent et énergie est naturellement le prix moyen de l’énergie

    si une source d’énergie est plus chère en moyenne qu’une autre, ca veut dire que de l’énergie est gaspillée.

    ca peut être intéressant si par exemple ca évite de transporter de l’énergie et donc d’en gaspiller.
    un panneau solaire, une éolienne, dans un village perdu ca peut éviter de payer une ligne électrique, mais c’est bien une perte d’énergie, pas une production.

    actuellement la seule énergie positive serait celle qui serait moins chère que le prix moyen : nucléaire, gas (de schiste) et pour ceux qui l’acceptent les LENR ( http://www.lenrforum.eu/viewtopic.php?f=11&t=140 )

  • @FabriceM, je continue ici.

    A propos de « l’insinuation » : je n’ai fait que reprendre vos propres termes. Est-ce déplacé ?

    A propos de « l’efficacité énergétique » : que signifie et que vient faire cette expression relativement à la démonstration de l’article ?

    • Sur l’efficacité énergétique, c’était en rapport avec l’agriculture dans l’affirmation suivante : « l’agriculture s’industrialise chaque jour un peu plus et, de ce fait, consomme de moins en moins d’énergie pour produire toujours plus »

      Il est certain que l’industrialisation a permis d’augmenter les volumes produits par hectare tout en diminuant la main d’oeuvre nécessaire. Néanmoins, j’ai souvent lu que cet accroissement de la productivité s’était fait au détriment de l’efficacité énergétique ( on produisait plus sur un hectare et avec moins de personnel, mais en utilisant plus d’énergie au total pour produire un même volume de produits agricoles ). Ça n’est pas du tout incompatible, puisque le prix du travail humain est bien plus élevé que celui du travail mécanique basé sur de l’énergie fossile.
      Du coup, j’aimerais avoir accès à une source que vous considérez comme fiable pour cette affirmation, car c’est un point de clivage assez fort entre votre vision du monde et la mienne.

      • Clivage parce qu’il faudrait d’abord s’entendre sur ce que vous appelez « l’efficacité énergétique ».

        On a remplacé une débauche d’énergie humaine stérile par une énergie non humaine, peu importe son origine. C’est donc particulièrement « efficace » du point de vue humain, le seul qui compte. Je ne vois vraiment pas comment on peut faire mine de débattre de cela.

        L’énergie efficace est une énergie disponible, maintenant, et en grande quantité. Le pétrole répond à cette définition, et pour longtemps encore.

        • Nous sommes d’accord, l’industrialisation a diminué la quantité de travail humain qu’il fallait fournir pour obtenir une même quantité d’aliments.

          Néanmoins, si on regarde le travail mécanique global fourni pour produire cette quantité, il me semble qu’elle n’a fait que croître avec l’industrialisation, le complément étant apporté par les énergies fossiles. Ce qui veut dire que qu’on est passé au fil du temps d’une agriculture peu productive mais durable fonctionnant à l’énergie solaire à une agriculture très productive mais dépendant d’une source d’énergie externe et dont la durabilité dépend donc de notre capacité à toujours trouver de nouvelles sources d’énergie.
          Donc on ne peut pas dire que l’industrialisation de l’agriculture permette de consommer de moins en moins d’énergie à production égale. Elle diminue la part d' »énergie humaine » dépensée , mais celle-ci ne constitue qu’une part réduite du total désormais.
          Ca n’est pas un problème, tant qu’on a confiance dans l’approvisionnement en énergie. C’est la qu’on diverge.

          • Il existe de nombreuses études sur la consommation énergétique à l’hectare ou par unité de production, en France (statistiques du ministère de l’agriculture, entre autres) ou ailleurs. Elles convergent pour montrer que l’agriculture produit beaucoup plus avec de moins en moins d’énergie. Depuis les années 1970 par exemple, l’énergie consommée à l’hectare a été notablement réduite. Mais surtout, dans le même temps, le volume d’énergie moyen par unité de production a été divisée par plus de 2. La technologie et les méthodes de rationalisation de la production permettent indubitablement de réduire l’énergie mobilisée tandis qu’on produit beaucoup plus.

            « Tant qu’on a confiance dans l’approvisionnement en énergie ». Dogme caractéristique du mysticisme écologique : ce n’est pas une question de confiance mais de rationalité. Il ne peut pas y avoir de rupture d’approvisionnement en énergie, tant qu’aucune intervention artificielle ne vient perturber les mécanismes naturels de développement, d’innovation et des marchés.

          • « Ça n’est pas un problème, tant qu’on a confiance dans l’approvisionnement en énergie. C’est la qu’on diverge. »

            Ce n’est pas une question de confiance, c’est une question de calcul rationnel. Même en mettant les choses au pire du pire (niveau le plus bas des réserves, hausse maximale de la consommation) on sait
            1) qu’on est tranquille du côté des fossiles pour minimum 1 siècle
            2) que notre niveau technique actuel, sans le moindre progrès, nous permet déjà d’accéder à l’énergie solaire (donc … suffisante) pour un tarif certes élevé selon nos normes actuelles (grosso modo x 5 par rapport aux fossiles, hors taxes) , mais qui en fait correspond au prix de l’énergie des années 60 (donc gérable), donc plutôt enviable.
            3) et que nous allons faire des progrès, aussi bien du coté de la production d’énergie que de son stockage et son utilisation. Notamment pour la production de nourriture (faux problème par excellence)

            Par conséquent il est important de ne pas se prendre le chou avec de faux problèmes, surtout quand la « solution » à ces faux problèmes est en soi un VRAI problème pour la vraie vie (selle qui consomme de l’énergie)

            Dans 30 ans, il sera temps de se poser les questions que les escrologistes veulent absolument poser maintenant … si les progrès n’ont pas été suffisant pour dégager l’avenir

  • Article pertinent mais malheureusement vous touchez ici un problème insoluble et comme vous dites « religieux ». Il existe deux visions de l’écologie totalement incompatibles: D’un côté les écolos hard type Europe Ecologie pour qui l’empreinte de l’homme est néfaste par essence, il doit donc « marcher sur la pointe des pieds », faire le moins d’enfants possibles ( proximité avec la communauté gay). De l’autre côté les écolos soft type Borloo et son grenelle de l’environnement, correspondant plus ou moins à une vision biblique d’Homme aménageur du cadre de vie et posé en gardien et maitre de la création.

  • L’énergie solaire, c’est désormais essentiel. Néanmoins cela va s’avérer compliqué de laisser tomber les centrales nucléaires dans l’hexagone.

    • d’ou vous tenez que c’est important, a part dans es média et dans les subventions ?
      ca déstabilise les réseaux, oblige a développer les centrales ultra rapide a gaz.
      le coef de performance de la cellule est inférieur a 4, c’est a dire qu’il faut 25% d’énergie qu’elle produira, pour la fabriquer (son silicium). (source pour la science, article dithyrambique sur les cellules PV)

      ajoutez les couts d’installation et là c’est pitoyable. et tout a a 10 fois le prix.

      heureusement c’est fabriqué avec du charbon sale en chine.
      les éolienne au moins ce serait rentable avec du pétrole a 200$.
      reste le problème de stockage qui consome au moins 50% de l’énergie.

      d’est une illusion collective, qui ressemble aux délire religieux qu’on retrouve dans certains autres pays. la presse relayer comme une grand Pravda et les autres acteurs se taisent pour pas se faire bruler en place publique par les imams au pouvoir.

      • « délire religieux »
        Cessons l’amalgame entre religion, croyance en Dieu et dogmatisme.
        Les socialistes démontrent suffisamment que l’athéisme ne protège aucunement contre le dogmatisme.
        On fait le jeu du socialisme en répétant sans réfléchir le mot « religion » devant tout exemple de dogmatisme.

    • L’énergie solaire n’est pas essentielle et ne permet certainement pas de renoncer au nucléaire.

  • Ici l’emploi du terme « religion » semble être justifié par une vision de ce qui convient à l’homme, une anthropologie: L’homme doit viser l’harmonie avec la nature telle qu’elle était avant sa venue; il est aussi question de répétition, là encore comme étant ce qui convient à l’homme.

    Mais ce que l’auteur y oppose est aussi une vision de l’homme: Le progrès (et non la répétition) et la maîtrise de la nature plutôt que sa préservation à l’identique.

    Ainsi la religion n’est pas le mal en soi, parce qu’il n’existe pas de vérité objective démontrable en matière anthropologique.
    Même le libéralisme repose sur une anthropologie, nous sommes tous contraints à nous faire une religion. Le relativisme est une posture.

    Ce sont nos adversaires socialistes qui emploient le terme de « religion » comme une anathème synonyme de dogmatisme (déni des faits), alors même que le dogmatisme est chez eux extrême, un slogan pour évincer leurs concurrents en matière d’anthropologie.

    Cette technique leur a donné le pouvoir, ne tombons pas dans le panneau.

  • mais il faut d’abord rappeler que les gens souhaite une energie renouvelable, car les energies renouvelables sont tarissables au moins au point de vue conceptuel.
    Je comprends très bien qu’on puisse essayer de mettre en place de nouveaux genres de production d’energie, mais j’ai beaucoup de mal à comprendre qu’on puisse agonir les autres sources.

    Dire il ne faut pas consommer de petrole CAR un jury en aura plus comme on l’entend parfois est pure absurdité et d’ailleurs en pratique cela n’a aucune portée autre que declarative, les gens consomment tout pareil et à plein gaz les ressources  » non renouvelables ».

    Il est quand meme incroyable que les gens soient dans ce niveau de dissonance cognitive. On consommera le petrole qu’on peut consommer, on consommera le charbon, le gaz etc…que ce soit tarissable ou pas…
    La vraie question est les sousous…est il pertinent de mettre les sousous dans le renouvelables actuellement, non as la recherche mais la production à grande echelle : c’est très très douteux!!!
    IAu final, ce sont les sousous qui font régair les gens, sauver la planète , les vilaines industries petrolières, c’est un discours que les gens acceptent de d’entendre et de répéter…mais quand arrive les conséquences pratique et pecuniaire du petrole bashing, tout change…c’est le « l’écologie ça commence à bien faire »…

    Il semble que ce moment arrive, on commence à se rendre compte en Europe qu’on a pas mis les sousous là où il fallait. La prochaine etpae rique d’etre que les precheurs d’apocalypse reprendront la place qu’ils aavaient avant, des gens qui produisent un discours culpabilisant en arrière fond qui « interpellent  » notre conscience.

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Jean de Kervasdoué est un excellent connaisseur des controverses entourant l’environnement et la santé, comme son impressionnante bibliographie et ses diverses chroniques l’attestent. Il vient de redoubler ses critiques à l’égard de l’écologie politique telle qu’elle se décline en France et en Europe dans un ouvrage qui vient de paraître[1]. Ceux qui partagent ses points de vue apprécieront cet état des lieux et s’en désespéreront, les autres feraient bien d’en tirer une leçon utile.

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