Charles Beigbeder plaide pour une refondation de l’État-providence

Dans son ouvrage « Puisque c’est impossible, faisons-le », Charles Beigbeder dénonce l’inaction des différents gouvernements et propose 10 solutions simples et évidentes pour aller de l’avant

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Charles Beigbeder

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Charles Beigbeder plaide pour une refondation de l’État-providence

Publié le 4 mai 2012
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Dans son ouvrage Puisque c’est impossible, faisons-le, Charles Beigbeder (candidat UMP aux législatives dans le XIIe arrondissement de Paris) dénonce l’inaction des différents gouvernements et propose 10 solutions simples et évidentes pour aller de l’avant.

Par Pierre Bergerault.
Publié en collaboration avec Le Cri du Contribuable.

Charles Beigbeder

La refondation de l’État-providence est, pour lui, une priorité.

 

Convocation de véritables états généraux de l’intervention étatique

Pour commencer, l’auteur préconise l’organisation d’un audit de l’État en faisant appel à des intervenants extérieurs, comme pour une entreprise.

Pour rétablir les comptes publics, il faudra 100 milliards d’euros. Pour cela, il prévoit un programme d’économies de 80 milliards et une hausse de la croissance et des recettes. Pour compléter, Charles Beigbeder estime qu’un plan de privatisations pourrait rapporter 70 milliards.

Selon lui, la récente révision générale des politiques publiques n’est pas assez efficace. Pour accélérer le mouvement, « les régions doivent devenir plus perméables les unes aux autres, sans perdre leur spécificité ».

L’État doit-il intervenir dans tous les domaines ?

« L’État doit-il rendre ce service ? Quel est l’objectif poursuivi ? Les objectifs sont-ils atteints (et au meilleur coût) ? ».

Pour chaque politique, des évaluateurs privés et publics seront mis à contribution.

 

L’établissement d’une véritable règle budgétaire (règle d’or)

Pour l’économiste Jacques Delpla, cette mesure doit figurer dans la Constitution afin de mieux contraindre l’État.

La réduction de la dette devra passer par l’instauration d’un taux unique entre le secteur hospitalier public et privé. Charles Beigbeder estime les économies réalisables de l’ordre de 7 à 12 milliards d’économies par an. L’alignement sur le système allemand de remboursement des soins permettrait d’économiser 23,7 milliards par an.

En matière de financement des retraites, un alignement avec le voisin d’outre-Rhin permettrait d’économiser 64 milliards par an. Il faudrait pour cela cumuler système par capitalisation et système par répartition.

Dans l’éducation, le nombre d’élèves a baissé mais le nombre de professeurs a augmenté. Si on se référait au système allemand, il y aurait 8 milliards d’économies à réaliser.

Pour baisser le taux de chômage, il faut réduire la politique de l’emploi (80 milliards par en en France). Réduire les allocations chômage inciterait davantage à trouver un emploi.

Enfin, pour Charles Beigbeder, les fonctionnaires sont trop nombreux. Rapporté à la population active, il y a 44 % de fonctionnaires en plus en France qu’en Allemagne. Ce surcoût représente 30 milliards par an.

 

L’instauration d’une flat tax

La fameuse flat tax « a déjà été adoptée dans plus de dix pays européens avec des résultats étonnants » déclare l’auteur.

Tous les contribuables paieraient un pourcentage fixe de leurs revenus (prélevé à la source) pour financer les charges sociales. L’instauration de cette taxe entraînera la suppression de la CSG-CRDS. De manière générale, « la progressivité de l’impôt est une philosophie à remettre en cause » explique t-il.

Selon l’économiste, Christian Saint-Etienne, la flat tax devrait être de 11 % pour que l’État perçoive les mêmes recettes.

Dans le même temps, l’ISF devra être supprimé. Charles Beigbeder dénonce également le non-sens de la fiscalité des successions.

 

Augmentation de la TVA pour financer la protection sociale

En contrepartie d’une augmentation de la TVA, les cotisations sociales, salariales et patronales seraient diminuées.

Tout revenu (même épargné) est voué à être consommé, et il est donc toujours soumis intégralement à la TVA. Ainsi pour Charles Beigbeder, tous les consommateurs financeront la protection sociale.

Instauration d’un ticket santé variable selon les revenus

Les malades devront participer au financement de leurs soins de santé. L’État garantirait le remboursement intégral des dépenses maladies au-delà d’un certain pourcentage du revenu.

Mise en place d’un nouveau contrat de travail : flexisécurité

Il faut arrêter de considérer « l’emploi à vie » comme un fait accompli.

L’employeur doit considérer l’employé comme un entrepreneur à travers un contrat de fourniture de services. La cessation de contrat sera plus facile. En contrepartie, les allocations d’intercontrat seront supérieures et plus durables.

Instauration d’un prélèvement unique (entre 15 et 20 %) basé sur le bénéfice

Si l’on applique un prélèvement unique, « toutes les autres taxes que subissent les entreprises devront être supprimées » déclare Charles Beigbeder.

Il en sera de même pour les multiples niches. Dans un rapport de 2011, l’inspection des finances estime à 53 milliards le coût des niches inefficaces.

 

Remise en cause du collège unique

Le rythme scolaire français est inadapté aux enfants.

Charles Beigbeder préconise le retour à 4 jours et demi de cours. Nous avons besoin d’une école primaire qui apprenne à lire, compter et écrire. Il faut impérativement réaffirmer la hiérarchie entre maître et élève. Pour l’auteur, le rythme scolaire allemand est plus adéquat : école le matin, activités physiques l’après-midi.

Il faudrait également assouplir la carte scolaire et supprimer les options inutiles.

 

Uniforme dans tous les établissements publics

L’uniforme donne de bons résultats sur l’ambiance entre élèves et sur l’économie des ménages.

Charles Beigbeder dénonce la tyrannie des marques. La non-mixité devra être envisagée, dans certains quartiers, et certains domaines d’apprentissage.

 

Université : augmenter les droits d’inscription et instituer une sélection à l’entrée

Pour l’auteur, le lycée prépare mal à l’enseignement supérieur. Pour preuve, 70 % des étudiants en première année de droit doivent se réorienter.

Pour leurs financements, les universités devront trouver d’autres sources. L’auteur évoque les partenariats avec des entreprises. Mais l’indépendance de l’enseignement doit rester totale.

Enfin, Charles Beigbeder préconise une augmentation massive des droits d’inscription. Dans le même temps, les étudiants financeront une partie de leur formation.

Charles Beigbeder, Puisque c’est impossible, faisons-le, 10 idées simples pour réformer une France pas si compliquée, éditions Jean-Claude Lattès, 8 euros.

—-
Sur le web.

 

Voir les commentaires (8)

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  • 3 et 4 : flat tax à 11% pour un smicard = 1840€ par an + augmentation de la TVA…
    J’ai loupé un épisode ?

  • Il n’est pas mal ce petit; j’adhère à ses propositions, sauf les numéros 9 et 10. Il y a mieux à faire pour l’université que d’exciter la population scolaire par la perspective d’une augmentation massive des droits d’entrée à la fac.Sinon, Charles Beigbeder me donnerait presque envie de réadhérer à l’UMP. Mais je ne le ferai pas, sachant que ce qu’il dit ne correspond pas, mais pas du tout, au catéchisme colbertisto-bonapartiste de la formation.
    Révons un peu. Aurions-nous trouver notre french Thatcher ? Révons encore: quelques années de Hollande , qui laisserait le pays dans le même état que Callaghan avait laissé la Grande-Bretagne en 1979, puis Beigbeder arrive au pouvoir et réalise les réformes libérales qu’une majorité acceptera, parce que « il n’y a pas d’alternative ».
    Bien à vous
    Alain Schneeberger

    • avant de l’encenser vas voir son passé d’entrepreneur:tu seras surpris de sa médiocrité et de sa futilité,c’est bien pour cela qu’il ose donner des leçons comme alain minc

  • Parlons peu: un état qui peut augmenter ses revenus par la force, de sa propre initiative, ne peut que trop dépenser, donc mal dépenser, en plus d’attirer en son sein tout ceux qui cherchent une rente facile sur le dos des autres (avec ou sans bonne conscience).

    L’unique étape nécessaire et suffisante à la refonte de l’état-providence, à la moralisation de la politique et au retour de l’efficacité dans les services publics, en plus de contraindre l’état à une bonne gestion et à l’auto-limitation de ses domaines d’action, est donc celle-ci: en finir avec le caractère obligatoire de tout prélèvement de l’état.

  • Des solutions raisonnables mais qui mettront le pays à feu,et peut être à sang.
    L’autre solution sera d’attendre que le pays y soit ,en feu, à la suite du chaos vers lequel nous filons.genre 1958.
    Et les solutions apparaitront,lorsque le choix sera entre tout perdre ou ne perdre que la moitié.

  • Excellent programme. Il y a donc encore des libéraux dans l’UMP. Peut etre assez pour faire bouger les lignes?

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