Natixis prépare l’éclatement de l’Euro

Natixis envisage comme une éventualité à forte probabilité l’éclatement de la zone Euro. Dans un document interne, elle prévoit une politique de couverture des actifs risquant d’être impactés, en particulier par une sortie de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal

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Natixis prépare l’éclatement de l’Euro

Publié le 13 mai 2012
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Comme beaucoup d’autres banques, Natixis envisage comme une éventualité à forte probabilité l’éclatement de la zone Euro.  Dans un document interne, elle prévoit une politique de couverture des actifs risquant d’être impactés, en particulier par une sortie de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal.

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Voici un document, théoriquement confidentiel mais en accès libre sur le site de Natixis, qui prouve que les banques envisagent comme une éventualité à forte probabilité l’éclatement de la zone Euro. Ce qu’il y a d’intéressant, c’est de voir que les scénarios envisagés différent d’une institution à l’autre. Ici, Natixis envisage la sortie de la Grèce, de l’Espagne et du Portugal, ces trois pays retrouvant une monnaie nationale.

Bien évidemment le but de ce document est d’établir une politique de couverture des actifs risquant d’être impactés, en particulier par l’Espagne. Mais néanmoins les auteurs de ce texte se sont sentis obligés de justifier leur hypothèse. Pourquoi prendre comme hypothèse probable la sortie de ces trois pays ? Et c’est là qu’on ne sait plus s’il faut en rire… La justification donnée par les conjoncturistes de Natixis n’est ni plus ni moins… que le discours économique de Marine Le Pen pendant la campagne des présidentielles : pour assainir le déficit budgétaire structurel, il n’y a que deux variables d’ajustement, soit le chômage, soit la dévaluation. Si ces pays choisissent le chômage, ils arriveront à une situation sociale explosive, ils ne peuvent donc que choisir la dévaluation ; pour dévaluer, ils doivent sortir de l’Euro (lire ici, page 2, paragraphe « Pour quelles raisons sortir de la zone Euro ? »).

Bien sûr (pour l’instant), ce raisonnement ne vaut que pour l’Espagne, le Portugal et la Grèce (même si, vous l’aurez remarqué, l’Italie est citée) et toute extrapolation à un ou des autres pays connaissant eux aussi un déficit structurel n’est que pure spéculation…

Pour ceux d’entre vous qui se demandent comment réagir eux-mêmes par rapport à une telle éventualité, vous lirez le document, avec précaution toutefois, les analystes de Natixis n’étant pas exempts d’erreurs dans le passé. À noter quand même que grosso modo, ils recommandent de sortir les investissements d’Europe, de se porter sur les USA (ce qui me laisse personnellement dubitatif, convaincu que je suis que la crise n’est pas spécifiquement européenne mais américano-européenne). Vous sentirez page 7 poindre un certain pessimisme quand on peut lire que les taux français et autrichiens connaissent une plus forte corrélation aux taux espagnols depuis 2010 (50%).

Regardez la vidéo de Sapir du 6 mai 2012 sur le sujet.

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Sur le web.

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  • « La justification donnée par les conjoncturistes de Natixis n’est ni plus ni moins… que le discours économique de Marine Le Pen ».

    ————

    Ce simple constat devrait vous convaincre que le document de Natixis ne vaut pas le papier sur lequel il est imprimé.

    Les analystes de Natixis ne se privent pas de justifier leur logique par la tarte à la crème de l’idéologie pseudo-économique d’une demande intérieure qui, non soutenue, provoquerait le chômage, ne laissant à nos pauvres politiciens désemparés que le choix entre l’appauvrissement des salariés ou l’euthanasie des épargnants.

    Avec de tels conseillers, c’est à se demander comment cette banque n’a pas encore fait faillite. De généreuses subventions, sans doute…

    • Je pense que la sortie de l’Euro est inéluctable et pourtant je suis absolument contre les politiques de l’offre (sauf exception).
      Simplement, et à mon grand dépit, nous ne pouvons pas partager une monnaie unique avec l’Allemagne.
      Notre économie, notre éducation, notre immigration nous interdisent d’espérer nous comparer avec l’Allemagne dans un avenir prévisible.
      Nous baissons dans tous les domaines.
      Il nous faut une monnaie à la mesure de notre médiocrité, puisque nous n’avons pas su nous hisser au niveau germanique.
      Il est difficile de sortir du socialisme, comme peuvent en témoigner les pays de l’Est. La libéralisation ne peut pas être opérée dans l’urgence, uen économie libérale ne sugit pas sur injonction étatique.
      S’obstiner dans l’Euro, c’est risquer des troubles sociaux et politiques.

      Il faut revenir au Franc, faire défaut ou résorber la dette par l’inflation, et bien sûr libéraliser.

      Pour ce faire, je ne crois plus que l’intégration à marche forcée et antidémocratique soit la bonne formule.
      C’est par la démocratie directe que nous pourrions y parvenir.
      À ce propos, il faut écouter Yvan Blot sur le pouvoir irresponsable.

      Malgré un programme économique illibéral, MLP est sans doute le meilleur choix actuellement, parce qu’elle prône une sortie de l’Euro décidée et non imposée par les faits; la démocratie directe; et la défense des us et courtumes des français sur leur sol ancestral, ce qui me semble profondément lié au droit de propriété.

  • La suite logique de la décheance Européenne.

  • C’est intéressant!
    Il manque la Slovaquie sur cette carte de l’Euro!

  • Pour ma part mon intime conviction est que l’avenir de l’Euro est techniquement plié. La seule solution est une sortie par le haut pour sauver les pays. la sortie par le bas sera douloureuse. La sortie de la Grèce ou du portugal seraient gérables. celle de L’Espagne ou de l’Italie est techniquement un désastre. Les write off seront trop coûteux. Il sera bien moins coûteux pour une grande économie comme l’Allemagne de sortir de la zone. Nous y serons en 2013 ou 2014. cela d’ailleurs sauverait l’ensemble des pays.

    Si la France flanche comme l’Espagne ou l’Italie le choc sera tel qu’il y a aura rupture dans le contrat Européen.

    Vous êtes surpris de voir les gens se réfugier en zone Dollar. C’est pourtant une tendance que j’observe depuis 7/8 mois, regardez les indices européens et comparez les aux indices américains, c’est spectaculaire surtout dans les derniers mois de 2011. la fuite des capitaux est massive depuis un an vers les Etats Unis. Et depuis Novembre dernier j’ai lu de nombreuses fois le conseil de se réfugier en zone dollar.

    Le secteur Bancaire Européen lui même est en piteux état et la suisse est elle aussi à risque puisque toutes ses banques sont à risque systémique majeur. Selon mon point de vue le simple fait de garder de l’argent sur un compte d’une banque Européenne est un danger.

    la zone dollar reste plus saine, à taux d’endettement equivalents (ce qui reste à prouver car il me semble que les périmètres de calcul ne sont pas les mêmes) l’économie US est beaucoup plus solide, libre et dynamique, ils disposent de la monnaie de réserve et contrôlent leur monnaie. en cas de remous des deux zones, l’Europe risque l’explosions, les Etats Unis tiendront.

    Maintenant personnellement je suis en train de vendre mes propriétés mais je ne place pas mon argent aux Etats Unis. Je le met au Canada. Taux d’endettement bas malgré un des périmètres de calcul les plus large au monde, économie à 2/2,5 de croissance en 2010 et 2011 et système bancaire jugé depuis 2008 invariablement chaque année par le world economic forum comme le meilleur système au monde. De plus, signe de sa solidité c’est le pays choisi par les chinois pour investir leurs fortunes.

    Le problème du refuge canadien est qu’il n’offre rien de très excitant en matière de produits de placement le système bancaire semble plus tourné vers l’économie et moins vers la finance de marché.

    Par contre l’immobilier canadien offre des perspectives intéressantes. C’est là que je me dirige.

    Les conseils de Natixis ne me semblent pas mauvais. Garder son capital en zone Euro est, quel que soit le scénario, le choix du perdant même si par miracle il n’y a pas disparition de l’Euro, la déflation ou la dévaluation détruiront la valeur du capital. Qu’il s’agisse d’épargne ou d’immobilier, la valeur de ses actifs va fondre fortement et je ne crois pas qu’ils reprendront. Avec le de-leveraging qui démarre et marquera la fin d’une époque même quand nous serons sortis de la crise, je doute que les actifs retrouvent une telle valeur même à un horizon de 10 ans.

    Le meilleur placement c’est de sortir son argent de la zone Euro, de le sécuriser même à 0% et de revenir dans 5 ans. Ici il n’y a qu’appauvrissement à attendre.

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